Charles de Harouys avait loué son hôtel de Lancrau à la ville d’Angers, 1606

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le 1er décembre 1606 après midy, par devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présent messire Charles de Harouys escuyer sieur de la Rivière et de l’Espinay docteur ès droits conseiller du roy et président au siège présidial de Nantes et y demeurant, estant de présent en son hostel et maison de Lancrau rue St Michel du Tertre de ceste ville a en notre présence receu de Me Ezaie Belot recepveur des deniers communs de ceste ville la somme de 2 276 livres en pièces de 16 sols et autre monnaie ayant cour pour ce qui restoit deu audit sieur président par messieurs les maires eschevins manans et habitants de ceste ville à cause de lemparement cy devant fait par forme de louaige par monsieur le comte de la Rochepot gouverneur d’Anjou de ladite maison et hostel de Lancrau audit sieur président appartenant et réparations d’iceluy
suivant le bail fait audit sieur comte et messire Jehan Sur.. ? abbé de Lonlay par devant nous nous le 25 juillet 1598 et ainsi qu’il auroit esté mandé audit Belot recepveur faire payement audit sieur président par l’estat expédié en l’hostel et maison commune de ceste ville le 9s eptembre dernier
de laquelle somme de 2 262 livres pour les causes susdites ledit sieur estably s’est tenu et tient contant et bien payé et en a quité et quite lesdits sieurs maire eschevins manans et habitants d’Angers ensemble ledit Belot recepveur ce acceptant
fait audit Angers en ladite maison dudit sieur président en présence de Me Jacques Legouz sieur de la Gohardière advocat Angers et Me François Herbert domestique dudit sieur président tesmoins

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11 réponses sur “Charles de Harouys avait loué son hôtel de Lancrau à la ville d’Angers, 1606

  1. L’HOTEL DU LANCREAU DE BELLEFONDS.
    La rue Pocquet de Livonnière s’appelait autrefois rue Saint-Michel,quand,de la place du Pilori elle conduisait,au- delà des remparts,au faubourg Saint-Michel qui était la sortie d’Angers vers Paris,C’est l’une des rues d’Angers ayant le mieux conservé leur caractère ancien et chaque maison,des caves Saint-Serge aux anciennes hôtelleries du Louvre ou du Plat d’Etain,a son histoire que rechercha avec une admirable patience le regretté commandant Pinguet,dont beaucoup d’Angevins gardent le souvenir.
    La plus importante de ces maisons,jadis entourée de vastes jardins,est le bel hôtel Lancreau,construit à la fin du XVIe siècle.Un porche d’ordre ionique,sur lequel court une glycine,donne accès à une cour d’honneur qu’entourent les trois corps de logis:construction sévère et un peu hautaine dont la façade domine l’étroite rue et les constructions qui l’enserrent.Bel appareil régulier de pierres de taille extraites des carrières du Saumurois et san doute immergées longuement dans la Loire pour éprouver leur qualité;fenêtres à meneaux,lucarnes aux frontons très sobres,cintrés ou triangulaires. Une date,1589,figure sur une des lucarnes. L’hôtel Pincé,n’est antérieur que de quelques décades:comme nous sommes loin pourtant déja de la richesse,de l’effervescence architecturale du début du siècle!Déja s’annonce la rigueur classique du Louis XIII,dont aussi la toiture « à l’impériale » du pavillon central sera l’un des caractères…
    A l’intérieur,une salle immense,depuis aménagée en chapelle,conserve une des plus splendides cheminées Renaissance de cette province:montants et manteau décorés de lacs et d’arabesques,pilastres cannelés,riches moulures à losanges encadrant deux plaques de marbre noir:en belles majuscules grecques sont ici inscrites des maximes de philosophes antiques: » Cherchez en toute circonstance à être maître de votre langue… » dit l’une; » Si l’homme croit dérober quelqu’une de ses actions à Jupiter,il est dans une grave erreur » dit une autre…
    (Evocation du vieil Angers.André Sarazin)

  2. C’est Lancreau qu’il faut lire et non Lanereau,faute typographique qui a été depuis sérieusement reproduite.L’hôtel Lancreau appartenait au XVIe siècle à la fameuse famille de Lesrat,dont l’enfeu était à Saint- Michel- du -Tertre.C’est à cet hôtel que vinrent loger, le 7 mars 1598,Henri IV,en 1614,son fils Louis XIII,en 1620,Marie de Médicis.Il avait son entrée,sur la rue Saint- Michel,par une large et longue cour dite » Cour du roi »,autrefois à demi-bâtie,puis rasée.Ainsi s’explique l’erreur persistante qui le fait confondre avec l’hôtel des Leroy de la Potherie,qui ne prit le titre de Lancreau qu’en passant aux Pissonnet,en 1747.Par partage entre les enfants de Charles Harouys de la Rivière,président au Présidial de Nantes,mari d’une demoiselle de Lesrat,l’hôtel des Lesrat de Lancreau était échu à Françoise Harouys,veuve de Pierre Bernard de la Jumelière,qui, le 31 octobre 1620,le vendit avec ses dépendances au P.Mathurin Dugué,de l’Oratoire.La communauté en prit possession le surlendemain.Il venait d’être restauré par la ville,cette année même,pour y loger la reine- mère.
    (Description de la ville d’Angers .Péan de La Tuillerie)

  3. -L’HOTEL DU LANCREAU DE BELLEFONDS.(suite)

    -François Bitault de La Raimberderie,né à Angers en 1532,avait été d’abord avocat en renom,puis fut élu échevin en 1564 pour enfin être maire d’Angers le 1er mai 1582 et continué l’année suivante;homme énergique,riche,allié aux principales familles de la ville-sa femme était une Ayrault-il se fit remarquer dans sa magistrature par ses démêlés avec les officiers du roi et du présidial,puis par les mesures qu’il sut prendre lors de la peste qui s’abattit sur la ville durant l’été 1583.Un tel homme devait avoir en haine l’inaction et,un arrêt du Parlement qui changeait les conditions de l’élection l’ayant écarté des fonctions publiques,peut-être fut-ce pour obvier à son ennui qu’il entreprit la construction de son bel hôtel ?
    -C’est dès 1583 que, sur l’emplacement de l’auberge du Plat d’Etain et de différents terrains venant de la famille de sa femme,ou acquis des Pères Cordeliers ses voisins,l’on commença la construction;un dégagement sur le Pilori et de vastes jardins cédés par la suite aux demeures voisines,puis encombrés de constructions,en faisaient alors une résidence véritablement seigneuriale.
    -François Bitault y devait mourir en 1602.Son fils ,François Bitault de Chizé,était conseiller au Parlement de Paris,conseiller d’Etat même en 1617,puis intendant du Languedoc:il délaissa son hôtel angevin qui revint à son parent,le lieutenant criminel Pierre Ayrault,époux d’Anne Boylesve de La Morouzière,puis fut apporté en mariage par Anne Boylesve à Pierre Lechat,lieutenant général d’Anjou en 1618,et par Perrine Lechat,fille de ces derniers,à Louis Boyslève de La Gillière,qui mourut en 1708.
    -Françoise Boylesve de La Gillière l’apporta alors en dot à Pierre Leroy de La Potherie;c’était encore une habitation luxueuse,dont un état de lieu à gardé le détail;-dans la grande salle à la splendide cheminée s’étendait un tapis de Turquie,se voyaient des tapisseries représentant les Métamorphoses d’Ovide,des statues de marbre,un grand lustre de cristal à garnitures de porcelaine;la « chambre de Madame »avait des portières de velours rouge à galon d’or,un lit de damas à fond rouge et fleurs aurore…Une bibliothèque savante,des collections de tableaux,dans la réserve encore,de longues tapisseries de haute lice;l’histoire de Jacob, la bataille de Pharsale,qu’on sortait pour les grandes occasions…
    -Le 13 avril 1747,Urbain Leroy de La Potherie vendit la maison à Madame Pissonnet de Bellefonds de Lancreau: de cette dernière famille vient le nom qu’à conservé le vieil hôtel.Annoblis en 1697,les nouveaux possesseurs menaient grand train dans leur hôtel angevin;on conserve le mémoire d’un dîner servi en août 1774;j’y relève deux potages;au riz de veau et à l’écrevisse;dix entrées:cailles à la Mailly,côtelettes de veau Bellevue,dindonneau en tortue,timbale de lapereau,cervelle de veau à l’aspic,filet de boeuf à l’aurore,chevreuil…assiettes de mûres,de figues,de melons,d’artichauts,de radis…un gros buisson d’écrevisses,des tourtereaux,des perdreaux,des cailles…quatorze entremets,deux fromages d’écrevisses,deux corbeilles de coquillages,une tourte en pêche,une tourte d’abricots,que sais-je encore…
    -Ces belles agapes n’empêchaient point M. de Lancreau de faire le bien autour de lui;le 1er octobre 1789,le curé du Pin- en- Mauges lui écrit que le Comité de la Garde Nationale va bientôt lui demander « une quaisse ou tambour »et un drapeau.Il ajoute: »J’ai représenté le bien ancien,le bien habituel et le bien nouveau(un autel)que vous faites à notre paroisse,observant qu’à toujours demander on ennuie;je n’ai pas été écouté…c’est toujours à vous qu’on veut s’adresser ».
    -Monsieur de Lancrau,à 80 ans,fut déporté en 1793 des prisons d’Angers à celles de Doué et fit le trajet,à pieds,en sabots.Son fils,ancien officier au régiment de Médoc,avait émigré,et sa belle-fille,bientôt dénoncée,fut mise en prison;les deux jeunes enfants furent jetés à la rue puis recueillis aux Enfants Trouvés où,échappée à la mort,leur mère eut le bonheur de les retrouver la tourmente passée.
    -L’hôtel devait rester la propriété des Lancreau de Bellefonds jusqu’au milieu du siècle dernier.
    -C’est aujourd’hui l’Ouvroir Saint-Charles.
    (Evocation du vieil Angers.André Sarazin.)

  4. Bonsoir à tous,
    Quelqu’un sait-il si les recherches du commandant Pinguet citées pat A. Sarazin (premier message de Marie) sont consultables quelque part ?

  5. -Voir.
    -Notes manuscrites et dactylographiées ,coupures de presse o1 j Archives pri vées.
    -Pièces isolées et petits fonds.
    -Série M Répertoire numérique détaillé 1 M.

  6. Bonjour Odile, bonjour Marie, merci beaucoup pour toutes ces informations, c’est en effet aux archives municipales qu’il faut chercher, je n’y suis jamais allé, ce sera l’occasion. Bonne fin de journée

  7. Rebonjour Jérôme
    J’ai fréquenté les Archives Municipales de même d’ailleurs que la Bibliothèque Municipale car il y des fonds historiques et des manuscrits en grand nombre dans ces 2 endroits.
    Le seul point important tient aux heures d’ouverture, plus que réduites, alors je vous engage à bien programmer ce point. En particulier, je me souviens qu’il n’y avait aucune journée pleine, mais seulement des demies journées, et encore pas tous les jours.
    Alors bonne chance
    et bonnes recherches à vous
    cordialement
    Odile

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