Contrat de mariage de René de Champagné et Jeanne de Dieusie, Sainte Gemmes d’Andigné 1612

le même jour que sa soeur avec le frère de Jeanne de Dieusie. Cet autre contrat de mariage est déjà sur mon blog, et vous pouvez donc les comparer.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 20 mai 1612 midy (René Serezin notaire royal à Angers) Au traité du futur mariage d’entre René de Champagné escuyer sieur de la Pommeraye fils aisné et principal héritier de défunt Jehan de Champagné vivant escuyer sieur de la Pommeraie de Marans et de damoiselle Gabrielle de Vrigny dame de Moré de Seurdre et de Saint Brice demeurant audit lieu de la Pommeraie de Marans d’une part
et damoiselle Jehanne de Dieusie fille de Pierre de Dieusie escuyer sieur dudit lieu et de damoiselle Marguerite de Pincé demeurant audit lieu seigneurial de Dieusye paroisse Sainte Jame près Segré d’autre part
auparavant aulcune bénédiction nuptiale ont esté par devant nous René Serezin notaire royal à Angers fait les accords pactions et conventions matrimoniales qui s’ensuivent c’est à savoir que lesdits René de Champagné et Jehanne de Dieusye en présence, du vouloir authorité et consentement desdits sieur et damoiselle leur père et mère et autres leurs proches parents pour ce assemblés soubz signés se sont promis et promettent mariage l’un à l’autre et iceluy solemniser en face de sainte église catholique apostolique et romaine sy tost que l’un en sera requis pour l’autre pourveu qu’il ne s’y trouve empeschement légitime
en faveur duquel mariage ledit sieur de Dieusye et ladite de Pincé son espouse de luy deuement authorisée pour l’effet des présentes soubzmis soubz ladite cour ont chacun d’eulx seul et pour le tout donné et promis bailler dans le jour des espousailles à ladite de Dieusye leur fille en advancement de droit successif la somme de 3 000 livres tz de laquelle somme demeurera et demeure censée et réputée de propre patrimoine et matrimoine immeuble de ladite de Dieusye future espouse

    ici, impossible de s’y retrouver dans les ratures que le notaire a faites. Je vous ai souvent expliqué que la plupart des actes qu’on trouve dans les archives notariales présentent la particularité d’être de véritables brouillons, surchargés de renvois en marge ou à la fin, et surtout de ratures. Or, malgré tous mes efforts, je ne suis pas parvenue ici à retrouver le fil du discours.
    Je suppose que la copie (les copies) immédiatement délivrées aux parties étaient en fait débarassées de ces renvois et ratures, mais hélas pouvaient aussi contenir (rarement) quelque faute d’inatention.
    Ici, seule la somme qui restera en propre reste indéterminée, tant les ratures sont impossibles à interpréter

ledit de Champagné et ladite de Vrigny establis et soubzmis soubz ladite cour chacun d’eulx quel et pour le tout ont promis et promettent mettre et convertir en acquests d’héritage censé et réputé de pareille nature de propre immeuble de ladite future espouse sans que ladite somme acquest qui en sera fait ne l’action pour la demander puisse tomber en la communauté desdits futurs conjoints et à deffault d’acquest en ont dès à présent vendu créé et constitué à ladite de Dieusye future espouse ses hjoirs etc rente au denier vingt qu’ils ont assise et assignée sur tous et chacuns leurs propres présents et advenir laquelle rente ils demeurent tenus rachapter trois ans après la dissolution dudit mariage pour pareille somme de 3 000 livres tournois et arrérages qui en seront deubz

    ici, je dois dire que je lis 3 000 livres et que c’est la même somme que l’avancement d’hoir, aussi je me demande s’il y a une somme pour la communauté de biens car il ne reste plus rien, et c’est sans doute cette discussion qui a engendré autant de ratures cy dessus

et outre ont lesdits sieur et damoiselle de Dieusye promis habiller leur fille d’habits nuptiaulx demeurant en l’option de ladite de Dieusye de retourner à partage aulx successions de sesdits père et mère après leur décès en représentant ladite somme de 3 000 livres et de se contenter d’icelle somme pour sa légitime succession,

    en d’autres termes, j’ai compris que lors de la succession de ses parents, si sa part dans le partage noble dont elle n’a que petite partie, est inférieure à 3 000 livres, elle pourra alors choisir de ne pas rapporter son avancement d’hoir ou dot, et renoncer à la succession de ses parents en conservant donc la totalité de sa dot de 3 000 livres

comme aussi en faveur dudit mariage ladite de Vrigny a relaissé et relaisse audit de Champagné son fils ce acceptant tous et chacuns les droits noms raisons et actions qui luy compètent et appartiennent tant sur ladite terre de la Pommeraye que autres biens propres dudit deffunt de Champagné son mary, soit pour le remplassement de ses deniers dotaulx douaire ou usufruits de la propriété et jouissance de tous acquests et bastimens qui ont esté faits à ladite terre de la Pommeraye tant du vivant dudit deffunt que depuis et à tous et chacuns les meubles tant vifs que morts y estant sans rien en excepter retenir ne réserver

    ici, on comprend enfin pourquoi il y a eu des ratures hors du commun, car en fait il est dit que ce fils aîné obtient en pleine propriété la Pommeraye meublée, et donc le couple n’a pas besoin de biens en communauté pour le ménage puisque la maison est déjà toute équipée comme nous disons de nos jours

et outre acquiter ledit sieur son fils de toutes debtes qu’il pouroit debvoir comme héritier dudit deffunt de Champagné son père et quant aulx jouissances de ses propres faites par ladite de Vrigny elles demeurent compensées avecq ses pensions nourriture et entretennement de ce qu’il luy a esté en outre fourny par ladite de Vrigny en quelque sorte que ce soit, et au moyen de ce jouira et disposera icelle de Vrigny de tous et chacuns les autres meubles tant vifs que morts qui sont esdites terres de Mor et de Saint Brice sans pouvoir estr troublée ne empescher par ledit siseur de la Pommeraye futur espoux,
lequel a constitué et assigné à ladite de Dieusye future espouse douaire iceluy advenant suivant la coustume de ce pays et duché d’Anjou
tout ce que dessus respectivement stipulé et accepté parles parties, tellement que à ce que dessus tenir etc et aulx dommages etc obligent lesdites parties respectivement etc et lesdits sieur et damoiselle de Dieusye chacun d’eulx seul et pour le tout sans division et lesdits de Champagné et de Vrigny sa mère aussi chacun d’eulx seul et pour le tout etc renonçant lesdites parties respectivement au bénéfice de division discussion et d’ordre foy jugement et condemnation
fait et passé audit Angers maison dudit sieur de Dieusye rue de la Chenaye en présence de messire René d’Andigné sieur d’Angrie chevalier de l’ordre du roy gentilhomme ordinaire de sa chambre, Anne de Villeprouvé escuyer sieur de Querré, René Dutertre escuyer sieur de Boysjoullain, Loys de Champagné escuyer sieur dudit lieu, Marin du Cerizay escuyer sieur du Mas, Bonadventure de Dieusie escuyer sieur de la Grandière, Martin de Dommaigné escuyer sieur de Fourneux, Claude de Caigne escuyer sieur de la Fresnaye, Paul de la Vazouzière escuyer sieur de Soudon (lieu identifié par Stéphane, voir commentaire ci-dessous), Jean Veillon escuyer sieur de la Basse Rivière, noble homme René Lepeletier sieur de Grignon recepveur des tailles en l’élection d’Anjou, noble homme Pierre Lemaryé sieur de la Monnaie advocat, Me François Foussier sieur de Hellaud aussi advocat

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

6 réponses sur “Contrat de mariage de René de Champagné et Jeanne de Dieusie, Sainte Gemmes d’Andigné 1612

  1. Bonjour

    Paul de la Vazouzière Sieur de Soudon (sur la commune de Cheffes)
    sa signature est loin d’être la plus belle
    Cordialement
    Stéphane

      Note d’Odile :

    Bonjour
    Merci d’avoir identifié Soudon, et je vais mettre dans le texte un renvoi vers votre commentaire.

  2. Bonjour !

    Martin de Dommagné est allié avec les Princé ,
    sa mère est Francoise de Princé dame de la Roche Fremiou (St Jean des Marais)

    Sa nièce Françoise fille de Charles épousera François Fouquet ,beau frère de François Peletier du Louroux Beconnais
    cf famille Fouquet du Louroux

      Note d’Odile :

    Est-ce que ces Pelletier ont quelque chose à voir avec le nôtre ?

  3. Oui,
    Cf :famille Peltier et famille Fouquet du Louroux sur votre site.

    Dont je descends ,
    C’est une énigme :
    Quel était l’état d’esprit de cet Estienne Fouquet marchand demeurant aux Hautes Cours au Louroux pour marier
    sa fille au fils d’Elisabeth Simonin
    et son fils à Françoise de Dommagné une fille de cadet
    coïncidence ? ou est-ce moi qui me polarise sur l’état de noblesse ; pour eux les gènes ,c’était peut être accessoire…
    Son autre fils Jean métayer se mariera avec Renée Moreau
    sœur de Jacquine Moreau épouse de Pierre Pelletier (vos ascendants)

    Ce sont des familles qui me semblent assez soudées et se suivront encore entre cousins.

    ( Ex :le 7/12/ 1742 à La Meignanne ,Pierre Baugé taillandier descendant du couple Fouquet-Dommagné sera parrain d’’un enfant Roynard descendant Peltier Fouquet)

  4. E.3561.(Carton.)-5 pièces,parchemin;68 pièces,papier.
    1618-1788.-PELLETIER.
    -Acquêt par André Pelletier de la closerie de Maubusson en la paroisse du Louroux- Béconnais;-par Isaac Pelletier,marchand de draps de soie,d’une maison en la rue du Puy-Neuf à Saumur;contrat de mariage de Philippe Guyot,marchand quincailler,et de Jeanne Pelletier;-abandon par Marguerite Moreau,veuve de Charles Pelletier,de tous ses biens meubles à ses enfants;-cession par Pierre Moreau-Duplessis à Marguerite et Claire Pelletier de tous ses droits dans la succession d’Etienne Moreau,son frère;-acte de décès de Charles-René Pelletier;-aveu rendu à la châtellenie de Foudon par Charles Pelletier et Denis Quatrembat pour leur closerie des Gaudichères;-acte d’association pour leur vie commune entre Marguerite-Perrine Pelletier et Perrine Cucu de Beaulieu,veuve de Charles Pelletier;-vente par Perrine Pelletier à Auguste Labry d’une maison place Sainte-Croix d’Angers;-lettres de La Cochetière,prieur de Faye,Malécot,Vallée,curé de Blaison,Alexandre de Lauzières de Themines,évêque de Blois,Herbert,curé de Gohier,Du Buisson,curé de Charcé,Leau,archiprêtre de Saumur,Lecomte,chanoine de Blaison,en réponse aux demandes de secours adressées par Marguerite Pelletier,soeur de l’ancien curé de Blaison;testament de Marguerite-Perrine Pelletier;fragment d’une généalogie de la famille Pelletier;etc.
    (Série E.Titres de famille.A D du Maine et Loire.C.Port.)

  5. « Association,pour leur vie commune,entre Marguerite-Perrine Pelletier et Perrine Cucu de Beaulieu,veuve de Charles Pelletier » ?.
    Avez vous déja rencontré cette sorte d’acte ?

      Réponse d’Odile :

    Oui, plusieurs fois.
    Avec donation mutuelle au dernier survivant.
    De mémoire, la première que j’ai rencontrée concerne les 2 soeurs cadettes de ma Joubert, dont vous trouvez mention en page 4 de mon étude JOUBERT

    Je pense que c’était entre proches parents.
    Je me souviens que j’avais fulminé lors de la loi sur le PACS qui interdit précisément de nos jours les intérêts entre proches parents, comme entre soeurs etc… alors que pour finir ses jours ensemble dans un meilleur confort il n’y a rien de mieux.

    Si vous en avez le temps, regardez dans ma rubrique CATEGORIE colonne de droite, vous avez une rubrique DONATION et je crois qu’il y a d’autres de ce type.
    Par ailleurs j’ai déjà aussi rencontré l’association entre marchands, mais je ne sais plus si j’ai créé une catégorie spéciale.
    Odile

  6. Bonsoir

    Je me demandais pourquoi Paul de la Vasousière (mon ancêtre) était présent à ce contrat de mariage. Aujourd’hui je pense qu’il est le cousin de Pierre de Dieusie (père de l’épouse)
    Pierre de Dieusie et Bonaventure de Dieusie sont les fils de Jacques de Dieusie et de Charlotte de la Vasousière nés en 1551 et 1553 (selon index des naissances de SGA)
    le 1er né de ce couple est Jean de Dieusie en 1543
    Jacques de Dieusie est dit fils ainé à la naissance de Jean de Dieusie 1543
    Charlotte de la Vasousière(est dite de Soudon au B de Jean de Dieusie) serai née vers 1520 et son frère Julien (père de Paul) vers 1525

    Cordialement
    Stéphane

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