Une maison qui avait vitres : celle de Sorest près les ponts, Angers 1588

et la vitre est alors rare et réservée aux meilleurs maisons. Les autres ont seulement de la toile cirée et des volets de bois. Ainsi, le collège ancêtre du Lycée Clémenceau de Nantes, ne possède pas de vitres aux fenêtres en 1598, selon les délibérations du corps de ville de Nantes, qui montrent que le responsable du collège demande de l’argent pour les bougies nécessaires en plein jour pour étudier.

Voir mon article : Histoire des fenêtres sans vitres, puis des vitres.

Et, outre les vitres, vous allez découvrir qu’au premier étage il y a même un évier.

cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 30 janvier 1588 en la cour royale d’Angers endroit par davant nous (Jean Lecourt notaire) personnellement establiz sire Michel Sorest ( ? car trop effacé pour être correctement déchiffré,mais, oups, le nom est lisible plus bas et je confirme « Sorest ») marchand d’une part et (effacé) Amice sieur de Saint Jehan demeurant en ceste dite ville d’Angers paroisse de la Trinité d’autre part, soubzmetant etc confessent avoir fait entre eux ce que s’ensuit, c’est à savoir que le dit Sorest a baillé et baille par ces présentes audit Amice qui a prins et accepté de luy à tiltre de louage et non aultrement pour le temps et espace de ung an entier qui commancera au jour et feste de Saint Jehan Baptiste prochainement venant et finira à pareil jour

    il s’y prend tôt pour un bail aussi court ! car nous sommes le 30 janvier pour le 24 juin !!!

scavoir est une chambre haulte à cheminée, une estude et ung esvier (sic) et ung grenier dessus sis en la m… (effacé) dudit Angers près les grands ponts de cette ville d’Angers comme le tout se comporte sans rien en retenir ne réserver que ledit preneur a dit bien congnoistre, pour en jouir et user par ledit preneur ledit temps durant bien et comme ung bon père de famille doit et est tenu faire sans rien y démolir, et de tenir et entretenir lesdites choses baillées en bon et suffizante réparation de terrasses carreaulx et vitres, et les y rendre à la fin dudit temps comme elles luy seront baillées au commancement des présentes
et est ce fait pour en paier et bailler par ledit preneur audit bailleur par chacunes desdites années

    ici, il y a erreur. En fait le bail avait d’abord été écrit « pour deux ans », puis barré le deux pour mettre en interligne « ung », mais ce passage a été oublié lors de cette rectification

la somme de 11 escuz aux jours et festes de Noel et saint Jean Baptiste par moitié le premier payement commençant au jour et feste de Noel prochainement venant et à continuer
et ne pourra ledit preneur céder ne transporter le présent marché à autres personnes sans le consentement dudit bailleur, et dont et de tout ce que dessus stipulé et accepté, à ce tenir etc et à garantir et etc à payer oblige etc renonçant etc foy jugement et condemnation
fait et passé audit Angers avant midy présents a ce honorable homme Loys Brouillet Claude Greffier et Loys B… tesmoins

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

    Une réponse sur “Une maison qui avait vitres : celle de Sorest près les ponts, Angers 1588

    1. Votre article me permet d’être certaine d’avoir correctement transcrit un acte de décès d’un de mes ancêtres (1682) : j’hésitais à lire vitrier mais si en 1588, il y a des vitres …

        Note d’Odile :

      Bonjour Josette
      Heureuse de vous avoir été utile.
      J’ai commencé ma vie de travail il y a fort longtemps dans la plus grande verrerie d’Europe à Bagneaux sur Loing.
      Bine plus tard, lorsque j’ai découvert mes ancêtres normands, j’ai rencontré les gentilshommes verriers…
      Et il y a environ 17 ans, j’ai assisté à une conférence sur les verreries au 14ème siècle, lors de laquelle une assistance a posé une question hallucinante :

        « les pauves n’avaient donc pas de vitres »

      sur un ton gauchisant et accusateur.
      Incroyalbe accusation, car irréelle sur le plan technique.
      Cela m’a toujours marqué.
      Comment pouvait-on alors fabrique plus de vitres alors qu’elles étaient soufflées à la main et que cela donnait donc peu de vitre plan, et elle était épaisse, et inégale et de surface réduite et les forêts y disparaissaient car la température de fusion du verre est très élevée.
      Ce n’est de mémoire qu’avec Versailles, ou plutôt c’est grâce à l’invention du verre plan que Versailles a pu être réalisé, encore que je ne suis pas certaine qu’il y ai eu des vitres à toutes les fenêtres du château.
      Bien cordialement,
      et heureuse d’avoir de vos nouvelles
      Odile

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