Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1926-1927 et à suivre

 

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

Voir le début du Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1923-1925

1er janvier 1926 vendredi

11 h 15 Arrivés par vent S. forte brise 770° mer grosse
Présents : le patron, Yvonne, Mimie, Anne, Nett et François. Très bon déjeuner pour inaugurer la saison.

7 février 1926 dimanche
Je suis seul ici, et comme papa j’aime Belmont et même plus que lui. Qu’elle tranquilité ici auprès de la vie à Nantes. Il fait meilleur ici même quand il vente comme aujourd’hui, encore 88 jours et cette vie de caserne sera finie, alors je me mettrai au travail et avec courage car avant 5 ans il faut que papa et maman soit installés dans tes murs oh ! Belmont !
Signé : Yves

21 février 1926 dimanche
Arrivé ce matin avec maman, Mimie, tante Anne et Nett.
Vent S.S.O. temps magnifique, mer assez grosse, 767°
J’ai refait les marques du tennis et mis quelques grelemes ? C’est du 74 ou 75

17 mars 1926 mercredi
Vent E.N.E. petite brise 761°
Ce jour Giraudet et le père Julien plantent 312 greffes d’asperges, j’ai planté les 3 premières et naturellement je les ai arrosées. Il fait 40° sous la véranda.

3 avril 1926 samedi
Arrivé ici à 8 h du soir. Après avoir attendu Viton 2 heures à la gare de Guérande. Resté en panne à Montoir.
Après avoir dîné je suis retourné avec François chercher Viton qui enfin est arrivé à 10 heures du soir.

4 avril 1926 dimanche de Pâques
Vent O. 765°
Le docteur Louis Rousseau est venu déjeuner. L’après-midi nous avons eu la visite de Monsieur et Madame Boquien avec lesquels nous avons été prendre l’appéritif à Piriac.

5 avril 1926 lundi
Vent R. 765° Temps brumeux
L’après-midi il a fait très chaud. Madame Rousseau est venue déjeuner.
Viton et François ont peint l’entourage du bois, de 6 h 30 du matin à midi.
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François, Madame Rousseau

2 mai 1926 dimanche
Souvenir d’un bon après-midi
Signé : (plusieurs signatures d’amis)

13 mai 1926 jeudi Ascension
Vent O. bonne brise. 762°
Il y a 25 ans aujourd’hui j’enterrai ma vie de garçon – Signé ; René
Ce jour j’ai placé le grillage du nouveau poulailler.
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett

16 mai 1926 dimanche
Vent N. forte brise 762°
Nous avons eu ce matin la visite de M.M. René Guillouzo, LeDéan fils et les 2 fils Oron, qui sont venus chercher Yves pour une ballade en auto et déjeuner à Muzillac. A 18 h 30 ces messieurs sont rentrés de très bonne humeur chacun avec un chapeau minimal ? de couleur différente.
J’ai eu le plaisir d’avoir à déjeuner les Nantais : Etienne, Pierre Baudry, Mimie Baudry, Pierre Guilloteau, André Guilloteau accompagné du futur capitaine au long cours François Fagault. Bénigué à peint le mouille-cul et l’intérieur du canot.

23 mai 1926 dimanche
Vent O.S.O. faible brise 766° Temps brumeux
Lever à 5 heures, car à 6 heures on doit embarquer pour aller à l’ïle de Houat, sur le « Mont Saint-Bernard », superbe côtre de pêche appartenant à Auguste Trimaud, dit Bernard, de La Turballe. Promenade que le propriétaire du bateau offre à la famille Fagault.
A 7 heures tout le monde à bord, nous appareillons de La Turballe par une brume épaisse, et vent debout, à 9 heures nous étions encore à la pointe du Croisic, quelques petites rizées nous amènent à 10 heures sous la pointe du Castelli, une bordée nous envoie dans les parages du Four, enfin à 4 h 30, le vent ayant fraîchi, nous mouillons dans le petit port de Houat, tout le monde débarque dans le canot du bord.
Un monsieur d’être sur le plancher des vaches c’est le futur capitaine au long cours François, qui ayant eu le mal de mer a fait la traversée lové dans un foc.

Visite de l’île, de l’église, du cimetière, des forts, pris une consommation à l’Hôtel du pays, et une deuxième dans le débit de l’île, en compagnie du Maire Yannick et de son adjoint.
L’île est bordée de falaise dans sa partie sud, au nord de grands rochers. Les naturels se livrent principalement à la pêche des crustacés, tous les seconds jours le Maire fait avevc son bateau mixte le ravitaillement de l’île. Bientôt, cet îlot sera pourvu d’une boulangerie.
Très curieux de rentrer à la « Coopérative des Patriotes, le grand café de l’endroit, tenu autrefois par 2 bonnes sœurs, qui servaient les pêcheurs par un guichet. On rapporte même, que le dimanche, lorsque les vêpres sonnaient, les marins attablés à boire, et à jouer aux cartes, laissaient leurs jeux où ils en étaient et revenaient ensuite reprendre leur partie interrompue. Cela se passait au temps où le curé remplissait les fonctions de Maire, médecin etc… C’était le seul commerçant de l’île.
A 19 heures nous appareillons par bonne brise d’ouest et tout su, le foc ballon en travers,

nous arrivions à 22 h 30 dans le port de La Turballe, par un clair de lune superbe, enchantés de notre journée, aussi nous adressons nos remerciements au capitaine Trimaud et à ses 2 neveux (les 2 matelots) Baptiste Guenezan et Trimaud, 2 hommes d’une tenue très correcte pouvant figurer sur un yacht.
Etaient présents : monsieur et madame Boquien, René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François et le jeune docteur Louis Rousseau.

6 juin 1926 dimanche
Aujourd’hui journée mémorable. Monsieur et Madame René célèbrent leurs noces d’argent. 25 ans de ménage et toujours heureux.
Arrivés ici le samedi soir 5 juin. Yves et François après le dîner tirent un superbe feux d’artifice du haut de la tour et terminent par un immense brasero allumé sur le rocher du Grand Père, illuminant toute la baie de Belmont.
Le dimanche à 11 h 30 réception des invités, apéritif,
à suivre
(Cette suite manque, et il n’y a rien pendant le reste de l’année 1926 alors qu’il ne manque aucune page et pour mémoire les pages étaient prénumérotées comme sur tout livre de bord. Il s’est passé quelque chose que je suppose maladie de René Fagault. Lorsque celui-ci refait surface en mai 1927 il exprime le vœu de voir encore en 1930 la vigne produire les 7 barriques, donc il se sait malade. Il va mourir début 1930 à 59 ans.)

7 décembre 1926 mardi 9h 30
Beaucoup de baisers et deux signatures : Signé Brunet, Chariolle

3 mars 1927 jeudi
Ce jour le Patron Mr René, Giraudet et Charles Vaillant ont planté les 5 premiers plants de vigne de Couderc, fournit par le garde-champêtre le Gachamel (le dit Baptiste) Sérot. La nouvelle vigne bien arrosée se compose de 14 rangs de 92 pieds plus 27 plants soit = 1 315 plants qui en 1930 doit donner 7 barriques d’après Giraudet et Charles, maintenant ce diagnostic a été fait après le café et la Rinette. J’espère être avec eux à cette époque pour remplir les 7 barriques.
C’’était jour de grande marée 115
Vent S.O. 768° barométrique
René

Rétrospectif : En août 1927 même année cette vigne en 3 plants a donné 9 grappes un seul plant en avait 5.

17 avril 1927 dimanche de Pâques
Arrivé ici le samedi soir, René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett et Françoise.
Dimanche matin réveil à 7 heures, à 8 h 15 départ pour La Turballe où nous allons rejoindre les Boquien et la famille Hervieux.
A 8 h 30 départ des 3 auros pour Port-Navalo, nous sommes 15.
9 h 10 arrêt à Herbignac pour que les Dames prennent la messe.
Appéritif à Muzillac.
Visite des Ruines de Succinio
12 h 30 nous arrivons à Port-Navalo
Très bien reçu par l’ami Boris – Menu : Crevettes, choux rouges – Palourdes, céleri – Jambon à la gelée – Saumon de Quimper – Bouchées à la Reine – Gigot, flogeolets – Fromages – Gâteaux, oranges.
Retour à 21 heures, nous gardons les Boquien à dîner.

18 avril 1927 lundi de Pâques

Vent S. temps très beau
Journée calme

24 avril dimanche
Vent Ouest fort 763°
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie et François
Rien à signaler

1er mai dimanche
Vent N.E. faible
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne Nett
A midi 30 la famille Baudry nous arrive pour déjeuner. Pierre, Mimie , Jojo et Mademoiselle Renée Leroux. Bonne après-midi. Jojo et Renée Leroux se baignent.

3 mai 1927 mardi
Vent S.Z. faible 760°
Arrivé hier au soir avec Yvonne. J’organise 3 chantiers. Charles Vaillant roule les allées nouvellement empierrées. Le matelot Bénigué avec un aide peint le bateau intérieurement. Un maçon commence les fondations du mur de côte (côté Lerat)
A 15 heures je pars enterrer Paul Pillard 44 ans

15 mai 1927 dimanche
Vent 0. petite brise 764°
Présents : René, Yvonne, Anne et Nett. Avec Bénigué et Giraudet on peint les bateaux et la plate « La Petone »
Toujours sans nouvelles de Nimgissier et Cote.

26 mai 1927 Ascension
Vent E.S.E. faible 763° Temps lourd et orageux.
On fête les 56 ans du Patron (25 mai 1891) et les 18 ans de sa fille Mimie (25 mai 1909) nés tous les deux au milieu du tonnerre et des éclairs – coïncidence bizarre il fait un orage épouvantable accompagné de pluie.
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, la tante Quennec, la belle-mère maman Ferrand, Anne, Nett, Etienne et sa femme, Pierre Baudry, Mimie Baudry, Madame Rousseau, Lucie Rousseau, Georgette Baudry.
Menu : Palourdes beurre, Sauvisson, Anchois farcies, Homard mayonnaise, Pâté en gelée, Vole-au-vent Financière, Gigot pré-salé, Pommes nouvelles, Salade, Dessert, Glace, Fruits gâteaux, Haut-heutennes, Volnay Pommard, Champagne

5 juin 1927 Pentecôte
Vent S.S.O. fort 764° Temps mauvais
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, Tante Quennec, maman Ferrand (ma belle-mère)
Invités : Marcel Jaquet (ami de Viton)
Premier jour de pêche
2 filets simples, 1 tramail
Résultat : 1 filet simple : 3 lieux, 2 tacots,
barrage ouest du Vir – les 2 autres : rien
L’après-midi Beniquel Giraudet et moi nous gréyons les 5 casiers pour François
A 18 heures appéritif à Piriac – Toujours fort vent.
Et j’ai mouillé un filet dans carré – deux – à demain le résultat

6 juin 1927 lundi de Pentecôte
Vent O. fort 768° Beau temps mais forte brise
Présents : les mêmes
2ème jour de pêche, 2 filets simples – Résultat : 2 lieux, 2 tacots
Et le tramail est de reste dans carré tant l’état de la mer ne nous a pas permis d’aller le chercher.

7 juin 1927 mardi
Forte brise
Le matelot Bénigué, son fils un fort gars et Geraudet (le garde) ont été chercher mon ramail mais ils ne m’ont ramené qu’un filet indigne (expression de matelot), c’est-à-dire inservable – Résultat : perte

12 juin 1927 dimanche
Vent O.N.O. faible 790° Temps orageux
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, Anne et Nett.
Le soir nous avons le Dr Rousseau et sa mère à dîner.
Pêche du samedi au dimanche : 2 filets simples, mon tramail étant défaut – Résultat : 2 lieux, 2 tacots
Pêche de jour : 2 filets simples, 1 tramail à Mr Lucien Leblanc gracieusement mis à ma disposition – Résultat : 2 maquereaux, 5 corlazos
22 h 30 le Patron fatigué ne veut pas rentrer à Guérande. Est-ce la fatigue de lever les filets ou l’amour de Belmont qui le retient ?

18 juin 1927 samedi
Arrivé à Belmont vers 8 h – Admirablement reçu par l’excellente amie Yvonne préparant la bonne chambre aspectant la mer et qui m’était destinée.
Bon dîner et excellents vins – Suis confortable – Nuit exquise, dormi comme un sourd, suis content d’entendre souffler le vent et gronder la mer jolie.

19 juin 1927 dimanche
Réveil par le travers de 5 bis – J’ai aperçu le phare du Four, et la mer gronde toujours. Je m’habille – Personne ne bouge dans Belmont – Que cette famille est donc paresseuse et combien elle assure sous le dormant !
Mimie et Yves se débournichent enfin et en leur compagnie je casse la croûte, me permettant bien de récidiver, quand le grand René, maître de céans se décidera à descendre de son son lit conjugal – Et il est 8 h !! Rien encore le c… ! et je crève de faim !!
Toujours même sale temps, mer grosse, vents de la partie. O.S.O. La pêche est foutue !!! mais on déjeunera copieusement, on ne s’embêtera pas à Belmont.
Pendant qu’Yvonne et René dorment, j’ai fait plusieurs fois le tour de la propriété – On envie le sort de ces bons amis – Je serais bien ici quelques semaines, Jésur très bon !
Je vais certainement passer une journée délicieuse et je voudrais être poête je remercierais comme il conviendrait les vieux amis Fagault – Hélas, je ne le suis pas … poête ! Mais ce soir j’embrasserai la bonne Yvonne et si René n’est pas content … je m’en fiche !! mais ce sera la seule bonne façon de remercier la chère maîtresse de maison et son Seigneur et maître, de leur si aimable hospitalité … J’ai dit !!
Signé : Lucien Leblanc

19 juin 1827 dimanche Fête Dieu
Midi – Vent O.S.O. fort
Nous sommes à table avec notre invité le bon ami Lucien Leblanc et la conversation recule depuis le temps où j’étais à la boîte Livet rappellant la naissance de Marcelle Leblanc (1887) qu’un dimanche matin on m’a oublié dans les bras (elle avait Marcelle 2 jours). Je n’osais bouger de mon fauteuil avec ce précieux fardeau qui aujourd’hui est mère de 4 heureux enfants et fait le bonheur de son mari le plus sympathique des hommes, j’ai nommé Pierre Pinard.
Les liens qui unissent les familles Leblanc et Fagault datent de 1885, ce ne serait plus des amis, ce sont presque des parents ; la preuve c’est que les enfants de Marcelle Leblanc (Madame Pinard) m’appellent Tonton René, c’est pour moi une grande satisfaction et me rappelle les bons instants que je passais les dimanches de sortie de chez Livet, au milieu des familles Leblanc et Cardinal.
14 heures, toujours fort vent O.S.O. impossible de mettre les filets.
Aussi le père Leblanc et moi nous nous contentons de prendre une vielle fine.
21 h 15 après dîner nous allons conduire le père Leblanc à Farfadet et il vente toujours.

26 juin dimanche Petite Fête Dieu
8 h 30 Vent O.N.O. fort 757°
Avons passé la nuit de samedi à dimanche ici.
Présents : M. René, Yvonne et Mimie.
Le samedi soir arrivé avec forte brise, impossible mettre les filets.
9 h30 départ pour Piriac
12 h retour – Déjeuner – Comme le temps n’a pas calmé et que la marée n’est pas im… pas de pêche.
Avec Giraudet (le gardien de Belmont) je répare un pneu, et ensuite nous nous mettons à peindre un banc.
Journée calme.
Yves me représente aux Régates de Bâteaux modèles à St Nazaire, où le Belmont court dans la série des 1 mètre et le st François (à mon neveu François) représente les 0,80 m
Nous couchons à Belmont.
Yves est allé ce matin à La Roche-Bernard voir passer les coureurs du Tour de France.

3 juillet 1927 dimanche
8 heures Vent S. moyen 762°
Aujourd’hui réunion et banquet de St Jean-Baptiste à Guérande. Viton est aux Régates de Bâteaux modèles de St Nazaire où le « Belmont » court dans la série des 1 mètre et le St François dans la série des 0,80m. Je n’ai pu mettre mes filets samedi soir, mer trop grosse

10 juillet 1927 dimanche
Vent S.S.O. forte brise Temps bouché 762°
Arrivé hier au soir samedi, temps à grains, impossible mettre les filets (triste saison)
Présents : M. René, Yvonne, Mimie, Anne, Nett et François
On a occupé le temps à gréer les casiers.
A 18 h 30 François tue le fameux épervier que moi, Manu, Yves avons bien des fois essayé de tuer.

14 juillet 1927 jeudi
8 heures Vent N.E. MOYEN 766)
Présents : René, Tvonne, Mimie, Anne, Nett et François
A 9 h 30 on lève les filets mis la veille par François : 1 tramail, 2 filets simples – Résultat : 1 rouget, 2 maigres
On refile les filets … à suivre

14 juillet suite
A 10 h 30 je reçois la visite de mon vieil ami Georges Meynieu, administrateur de la Société Métallurgique de l’Ouest, accompagné de Madame Meynieu et de sa gracieuse fille.
J’offre l’appéritif à mes hôtes
18 h nous allon relever les filets – Le tramail du père Leblanc mis dans le trou de la sole nous donne : 1 carrelet ou ter, et 1 sabre ou dianet long d’ 1 m 50
Les 2 filets simples : 2 rougets et 8 corlazos
Temps superbe avec une belle brise d’ouest dans la soirée.

24 juillet 1927 dimanche
Vent O. N.O. 768°
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett et François.
Nous recevons la famille de Joseph Bigaré avec leurs enfants.
Le samedi soir trop de mer pour mettre les filets.
Le dimanche matin à 7 heures nous mettons les 2 filets simples et le tramail – Résultat T.S.P.

24 juillet 1927 dimanche (suite)
Résultat de la pêche : filet simple dans le trou de la sole : 7 rougets, 5 corlazos – Filet simple barrage du port : néant – Tramail du Vir à la Côte : 2 gros lieux

31 juillet 1927 dimanche
17 heures Vent S.S.O. 764° petite brise, temps couvert
Présents : René, Yvonne, Mimie, Anne, Nett, François
Résultat pêche de nuit : 1 filet simple trou de la sole : 1 rouget, 1 corlazo – 1 tramail du Vir à la Cête Ouest : 1 gros lieux, 1 maquereau, quelques gâvres – 1 filet simple en travers de Belmont : néant

7 août 1927 dimanche
Courte relâche à Belmont – Le meilleur mouillage de la côte – Temps couvert et à grains – Jolie brise S.O.
Heures trop courtes passées auprès des excellents parents si cordialement et affectueusement hospitaliers.
Signé : Dubois Amiral

15 août 1927 lundi
19 h 35 Vent N.O. très fort 766°
Arrivés hier au soir retour des Courses de Guérande, avec Jacquet et Leborgne deux amis d’Yves.
Après dîner La Bande de Belmont, composée de René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François et Jacquet et Leborgne, part pour un grand bal travesti chez Lemasson à La Turballe. Madame Emmanuel en Madame Chrysanthème, Nett en Hawaïenne, François en Fan, Mimie en Mauresque, le Patron et la patronne tenue de soirée.
Jacquet et Yves en Ecossais.
et Leborgne en John Bull.
Le bel s’est terminé à 3 h 30 pour les gens sérieux, la jeunesse est rentrée à 4 heures et les 3 lascars ont désiré un pâté dutine ? au casse-croûte du lundi (mi-août).
Le jour de la mi-août tous un peu flapi, sommes allés à

Piriac conduite les femmes à la messe, les hommes après avoir visité les 2 hôtels et pris l’apéritif ont reconduit les femmes à Belmont, où nous avons eu l’agréable surprise de trouver Paul Rousseau et sa gracieuse moitié (Charlotte) qui à 17 heures a trempé ses délicieuses f…..s pour la première fois à Belmont par une mer démontée.
Nous les avons à dïner
Charlotte a une envie de Babrês,
traduire (gâvre à Belmont)
(Poulet mer à Nantes)
(chicholven à Douarnenez)

16 août 1927
Pâche sur le Vir avec François, quelques dormeurs et quelques gâvres. A la côte, tante Anne et Charlotte ont pris une livre de crevettes,
Beau temps Vent N.O. avec de la brise – Rien dans les casiers
Vers 9 h du matin, François et moi allons lever les casiers. Résultat : 4 gâvres,

17 août 1927 suite
4 gros dormeurs, un …

Retour à Belmont et à terre.
Déjeuner gatent, comme tout le déjeuner fait par tante Anne.

A 14 heures
avec l’aide de Benigué et de Giraudet.
Beau temps, mais beaucoup de houle peine à accoster – on embarque de très … Il faut tirer le canot – François manque de … – On perd un aviron et en le … – Enfin ça va.
Résultat : un beau mulet une trentaine de gâvres, des plies, des soles

On embarque comme on peut … pour le trou de la Sole. Endore de la houle et des grains

 

18 août 1927 jeudi
Hélas ça ne va pas bien. Une mer démontée. Vent S.O. baromère 756°
François et moi avons été obligée de nous contenter de pêcher des berniques.
Temps très dur et malgré tout je quitte Belmont fan de mon court séjour et heureux de la cordiale hospitalité de ma tante et de mes cousines très sur ? de conserver un inoubliable souvenir.
Au nom du Père et du Fils et du St Esprit
Signé :?? (que je ne peux déchiffrer)

18 août suite
Le Patron René arrive à Belmont à 20 h 14 pour apprendre quele canot « Petit René » est venu à la côte à 19 heures pendant un grain ; grâce à l’amabilité du voisin Monsieur Brice, et l’intervention de François et Giraudet le canot rattrapé avant qu’il touche la côte est solidement amarré au corps mort de Monsieur Brice
21 h 45 le vent souffle en tempête pression 755°
Dans l’après-midi le bateau de sauvetage est sorti patronné par Julien Lagrée le fameux pêcheur Turballais (pour surveiller la rentrée des chaloupes)

21 août dimanche
Si du 18-19 juin de cette année j’ai conservé un souvenir délicieux, que dire de celui que je conserverai de cette journée du 21 août.
Je défie les plus difficiles de ceux qui passent à Belmont de garder plus religieusement une reconnaissance immense de l’accueil si affectueusement cordial que mes chers vieux amis Fagault viennent de faire à mes enfants petits et grands ainsi qu’au vieux grand père Lucien.
Le soleil dit-on est indispensable pour apporter de la Bonté, je prétends moi que Belmont n’a pas besoin de soleil, car on y vit en joie au milieu d’une famille que j’aime depuis toujours.
Merci donc à René, à Yvonne, et à tous les habitants de Belmont, jeunes et vieux, de l’hospitalité qu’ils vous y donnent, et que nul mieux que moi ne peut apprévier à sa juste valeur.
Vive Belmont ! Vive ses propriétaires, et que le cœur leur soit en joit !! Affectueusement
Signé : Leblanc père

17 septembre 1927 samedi
Arrivés ici René, Yvonne et Mimie. Nous retrouvons les habitants de la Gatllandais installés depuis le mois de juillet. Yvonne et moi nous sommes de retour de nôtre beau voyage de la chaine des Pyrénées fair en tuto avec les familles Baudry et Ferrand.

18 septembre 1927 dimanche
Tous au complet, passons une journée triste – Temps bouché, pluie et vent S.S.O. 761°

19 septembre 1927 lundi
Oui un lundi, je suis à Belmont cela pile à l’arrivée en France de l’American Legion venue faire un pieux pèlerinage sur les tombres de ceux tombés au front pendant la grande guerre 1914-1918 pour honorer nos visiteurs on a fermé la boite. Ces 2 jours de vacances nous ont remis de notre voyage.
Même temps qu’hier brumeux et vent S.S.O. 764°
J’en profite pour mettre en ordre la cabane du bateau.

22 septembre 1927 jeudi
Commencement des vendanges à La Turballe.
Résultat : Rouget : 2 barriques et demie – Gros Plant 1 barrique

23 septembre 1927 vendredi
On continue les vendanges dans la matinée.
Résultat : Gros plant : 1 barrique
A 14 h un coup de chien de vent S. avec pluie abondante, les chambres de devant son inondées, le temps de fermer les volets de bois je suis trempé. Baromètre 745°

25 septembre 1927 dimanche
Vent O.S.O. fort temps à grains 750°
On remonte le bateau et la plate, François retire son unique casier sur 5, les 4 autres ayant été volés ou disparus dans la nuit du 20 au 21. Triste journée, la saison de Belmont est terminée.

28 septembre 1927 mercredi
On continue les vendanges à la grande vigne
Résultat : 1 barrique Gros plant + 60 litres – 1 barrique Coudert
à Belmont : 1 barrique Colombard
Reste le Loc – résultat : 1 barrique Coudert

29 septembre 1927 jeudi
Vent S.S.O. fort, bonnebrise 764°
A 11 h 30 départ de la colonie Belmontaise Anne, Nett et François rentrent.

3 novembre 1927 jeudi
Venu ici pour voir terminer la mosaïque de la véranda et de la terrasse.
65° sous la véranda – Vent E. faible. Il y a un bateau qui a pêché 32 tonnes de sardines joli poisson de 8/10 au quart vendu 100 F le mille à l’usine Mallein.

1er janvier 1928 dimanche

10 heures Vent N. faible brise 772° temps superbe
On se souhaite la bonne année

21 février 1928 mardi
Midi Vent N.E. faible 771° + 25° sur la véranda – Un temps de Nice.
On se croirait au mois d’août
Ce jour j’ai planté 74 petits sapins venant de la Noë-Blanche

18 mars 1928 dimanche
16 heures Vent S. temps bouché 762°
J’ai l’honneur de recevoir aujourd’hui ma bonne cousine Athalie Dubois, son grand fils Maurice Leluc capitaine de Fragate, commandant le Contre-Torpilleur « Jaguar » et sa toute gracieuse fille Jane.
Leur séjour sera trop court pour nous ; car la famille n’est plus si nombreuse, aussi devons nous rechercher toutes les occations de se réunir.
Je souhaite au jeune Fragaton de transformer au plus vite ses 2 feuilles blanches en 2 dorées.
Signé : René, Jane Le Luc, A. Le Luc
Vu sans affirmer M. Leluc

1er avril 1928 dimanche des Rameaux
Mr René et sa femme sont seuls aujourd’hui – Mimie à Nantes depuis 8 jours, son frère Yves est allé la chercher.
Aujourd’hui est un jour mémorable pour les Paludiers, si le vent est à l’ouest pendant la procession de la Grand Messe, il feront du sel.
Arrivés ici à 10 heures – 747°, les vents se sont maintenus toute la journée entre N.N.O. belle brise
On fera du sel – Oui
16 h 30 je me plonge dans mon livre de quincaillerie pour faire des prix de revient, c’est le plus beau poisson d’avril que je puisse offrir à ma femme – René la quincaillerie – Ma vie ne sera plus assez longue pour pouvoir calculer le nombre de fois que ma femme n’aura servi ces 3 mots – René la quincaillerie !!!!!!!!
Et malgré cela, j’ai le sourire. Journée délicieuse

8 avril 1928 dimanche de Pâques
Vent S. belle brise – 750°
Arrivés ici samedi soir. Présents Mr et Mme René, Mme Emmanuel, Yves, Mimie, Nett et François
Journée calme, sans incident

9 avril 1928 lundi de Pâques
Vent S. forte brise 752°
Vent trop fort pour passer les drisses au mât.
Nous recevons Mr et Mme Boquien et leur belle-sœur.
Journée calme

29 avril 1928 dimanche
Vent N.N.E. 758°
Arrivé samedi soir 9 heures
Présents : Mr et Mme René, Anne, Nett, François, Yves et Mimie
Journée calme
J’achète un filet à sardines pour pêcher les merles qui mangent mes fraises 40 F

6 mai 1828 dimanche
Vent N.N.E. 755°
Présents : Mr et Mme René, Anne, Nett, François, Yves et Mimie
Rien à signaler

14 mai 1928 lundi
Arrivés ici à 9 heures
Mr et Mme René, avec Madame Poupart, Madame Pierre Guilloteau et Pierre, Anne
Vent N.N.E. 759°
Monsieur et Madame René s’offrent la semaine de vacances, mais à 13 h 30 départ pour Le Pouliguen à un enterrement. J’emmène tout le monde.
Puis à 16 h 30 direction du Pouliguen à Férel voir un nouveau client, retour à Belmont à 19 h
Total 68 kilomètres, on appelle cela des vacances à Belmont.
Heureusement nous avons eu une distraction, ma sœur est venue nous surprendre à midi pour déjeuner ?????

15 mai 1928 mardi
Vent N.N.E. 759°
Décidément les vents tiennent bon, jolie brise, temps idéal pour Belmont.
Je fais le tracé d’un tronçon de mur de côte.
Consultation du Dr Louis Rousseau pour Petite-Anne, faiblesse des nerfs du pied gauche, pas grave, heureusement.
Dîner excellent – Menu : Potage à l’oseille – Bigorneaux du trait – Palourdes … – Homard vinaigrette – Maquereaux en godaille – Petits pains nouveaux de Belmont – Gateaux secs – Thé – Fine 1924

16 mai 1928 mercredi
7 heures Vent S.O. fort 756° Temps à grain
7 heures 30 je pars faire ma tournée à Pornichet
Retour à 20 h 45 à Belmont

17 mai 1928 jeudi Ascension
7 heures Vente O. belle brise 756°
9 heures 30 arrivée des Nantais : Pierre Guilloteau, Etienne et sa femme
20 heures 750° Vent O. très fort, pluie et grains. Coup de chien

18 mai 1928 vendredi
Vent O.S.O. forte brise 752°
La nuit a été mauvaise. Pluis et grand vent.
On peint le canot.

20 mai 1928 dimanche
7 heures Vent N.N.O. 754° calme plat
10 heures 30 Vent S..S.O. belle brise
On met le corps mort en place. Le mer a peu baissé pour une grande marée.
16 heures – Les Nantais : Madame Poupart, Etienne et sa femme, et Petite Anne nous quittent, emmenés par Yves qui va à Nantes au mariage du fils Lorin.
20 h 25 Départ pour Guérande. Fini les vacances de l’Ascension – Le vent est revenu N.N.O.

24 mai 1928 jeudi
Vent S.O. 766°
On commence le mur de côte – 2ème amorce.
Monsieur Cholet du Pouliguen est venu installer le nouveau fourneau – Monsieur Lens menuisier monte l’armoire Bretonne dans la chambre d’Anne.
Visite de Monsieur Roté directeur de la Compagnie Transatlique de St Nazaire avec son cousin Laurent Rebille négociant en huile d’olive.

27 mai 1928 dimanche Pentecôte
Vent N.N.E. 766° Temps calme. Rien à signaler.
La famille René et La Guillardais sont présents.

28 mai 1928 lundi de Pentecôte
Même temps. On met le canot à l’eau. Rien à signaler.

3 juin 1928 dimanche
Vent N.E. 762°
Nous sommes heureux de recevoir pour la première fois la famille Brunet, dont le patron dit Mitté est un vieux camarade. Cet ami est accompagne de sa femme, de la toute gracieuse Denyse (Mademoiselle Mitté) et de son fils Henri le brillant brigadier du 355° RALP
Naturellement le père Lucien Leblanc est de la bande (ne fait-il pas parti de la famille).
Les Baudry du Bon-Pasteur ont accompagné leur confrère Brunet.
La réunion est plutôt joyeuse, maus aussi quel excellent déjeuner. Ces bons et vieux amis sont tellement aimables qu’on ne peut que se réjouir d’être des leurs en belle et agréable Locidi.
Aussi le vieux père Leblanc, qui est de toutes les fêtes est-il toujours reconnaissant d’être mis au nombre des membres (et quels membres !!!) de cette

famille des Fagault, dont les Dubois ont fait des Fagault à 2 liens !!
Vive Belmont, mais surtout reconnaissance aux sacrés bons propriétaires de cet heureux logis.
Et si vous n’êtes pas contents bravs amis que vous êtes, eh nien, je m’en f… mais je digère et Dieu sait comment !! A quand le nouveau boulot ? Tu sais Fagault de mon cœur, ta table est si bonne et la cave est si …. prenante, que si ma chanson te plaît …. on la recommence.
Signé : Leblanc
Lu et approuvé : René

9 juin 1928 samedi
Arrivé à 20 heures par fort vent de S.O. 760° pour dîner

10 juin 1928 dimanche
7 heures Vent violent S.O. 755° mer très grosse.
Le matelot Bénigué vient pour peindre le mouille Q car il ne veut plus se servir de la plate « La Petone » pour la bonne raison qu’il s’est foutu dans la flotte samedi en allant avec cette plate pour pusser (autrement dit vider le canot qui était plein d’eau) alors je lui donne satisfaction en lui permettant d’armer ledit « Mouille Q »
En raison de la Fête-Dieu il n’y a peu de monde à Belmont. Le Patron, Madame Fagault et Mimie Fagault.

16 juin 1928 samedi
Arrivés ici à 19 h 45 par vent O. faible.
Présents : Mr et Mme René, Yves et Mimie.
21 heures nous mettons les filets. Inauguration de la pêche 1928

17 juin 1928 dimanche
6 heures Vent N. 762° calme plat
9 heures les vents halent à l’ouest. Nous donnons 3 coups de senne – Un dans le trou de la Sole – Résultat : de gâvres, 1 araignée, 4 turbots, 15 plies
Les 2 autres coups de senne ne donne que des gâvres et revenant de Carré Douce Yves prend 1 araignée avec l’haveneau du bord.
On relève les 2 filets simples. Celui du Vir à la Côte Est nous donne 1 lieux, 1 maquereau, 1 maigre, 1 tacot – Celui du Vir à la Côte Ouest : 4 corlazos.
On refile un filet à barrer le port : 11 corlazos, 1 araignée
Résultat total de la 1ère journée : 1 lieux, 1 maquereau, 1 maigre, 1 tacot, 4 turbots, 15 plies, 15 corlazos, 2 araignée, 60 gâvres

à suivre, encore une publication puis René Fagault meurt en janvier 1930

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