Mariés deux fois, sans raison : Le Louroux-Béconnais, 1631

J’ai une curiosité dans mes ascendants au Louroux-Béconnais.
Le même mariage est écrit deux fois, et à deux dates différentes.

« Le 29 novembre 1631 furent espousés ensemble chacuns de Mathurin Meslet fils de Jehan Meslet et de deffunte Fleurie Fourier d’une part, et Estiennette Brisebois fille de François Brisebois et de Marie Edeline paroissiens de ceste paroises lesquels ont dit ne savoir signer, fait par moi soussigné Leprêtre »

« Le 25 novembre 1632 furent célébrés en l’église du Loroux les espousailles de Mathurin Meslet fils de Jehan Meslet et deffunte Florie Fourier d’une part, et de Estiennette Briseboys fille de François Brisebois et de Françoise Edeline tous deux paroissiens de cette paroisse, lesquels ont déclaré ne scavoir signer, fait par moi soussigné Brisebois »

Les deux actes ont presque un an d’intervalle.
Ils sont rédigés par deux prêtres différents, dont le second serait probablement apparenté à la mariée car porte le même nom.
Le premier acte donne à la mère de la fille un prénom erroné Marie car elle est bien Françoise Edeline, comme le dit le second acte. Je peux l’affirmer, car j’avance dans mes retranscriptions des registres paroissiaux du Louroux-Béconnais, et j’ai reconstitué la fratrie d’Etiennette Brisebois en entier.

    Voir ma page sur le Louroux-Béconnais.

Jusqu’ici, j’avais supposé que le premier acte était des fiançailles, et maintenant qu’on peut vérifier en ligne, j’ai vérifié, et il n’y a absoluement aucune fiançaille, que ce soit pour ce couple comme pour tous les autres d’ailleurs.

Le premier enfant du couple est Etienne MELLET °Le Louroux-Béconnais 1er novembre 1633, donc bien un an après le second mariage, si tant est qu’il y a eu deux mariages.
Mais alors comment expliquer le premier acte ?
J’ai toujours eu la conviction que les actes étaient le plus souvent écrits bien après les cérémonies, souvent dans le presbytère, c’est pourquoi souvent ils sont aussi dans le désordre. Mais dans cette hypothèque qu’est ce qui a pris à ce Leprêtre, prêtre, de noter un mariage un an pus tôt ?

Si vous avez d’autres hypothèses ou d’autres cas semblables, je vous lirai volontiers.
Merci d’avance

J’ai une page sur d’autres erreurs possibles dans l’état civil

6 réponses sur “Mariés deux fois, sans raison : Le Louroux-Béconnais, 1631

  1. Pas le même genre d’erreur mais trouvé une incohérence entre 2 paroisses :St jean des Marais : « 4 jour de Décembre 1668 furent épousés François Fouquet de la paroisse du Louroux et Françoise de Domaigné….etc… » et au Louroux Beconnais « 26 Aout 1668 fut baptisé François fils H personne François Fouquet et damoiselle Françoise de Domaigné sa femme… » Les actes de St jean des Marais sont des copies, ils commencent en 1668 jusqu’à 1670 puis reviennent en arrière en 1668 donc source d’erreur. Dans votre cas peut être une consanguinité découverte après le mariage, j’ai déjà vu cela ,mais une autre cérémonie était elle habituelle dans ce cas ? Ds le cas de F Fouquet ,je ne connaitrai vraiment que sa date de baptéme car il sera réputé défunt par la suite …
    Note d’Odile :
    Pour les baptêmes de notables, il y avait assez souvent des exceptions à la règle du baptême obligatoire dans les 3 jours, et les enfants étaient parfois baptisés plusieurs mois après, mais d’abord ondoyés à la maison à la naissance, ceci explique parfois des dates différentes.
    Pour la famille que j’étudie, j’ai tout retranscrit mot à mot le registre et reconstitué entièrement les familles homonymes (c’est mon travail en cours toute l’année 2009), en vain, il n’existe aucun autre couple.

  2. Chére Odile ,là c’est l’inverse ,il aurait été baptisé avant le mariage de ses parents.. .Petite note pour les plus jeunes qui visitent votre site « non,la cohabitation juvenile n’existait pas , le mariage était indissoluble et on ne concevait pas des enfants quand on voulait  » Cordialement
    Note d’Odile
    Oh que si, la cohabitation existait, et elle était même fréquente dans le milieu que vous touchez avec cette famille. Ainsi au Louroux-Béconnais lui-même, Charles de La Marche et Françoise Lelièvre ne font pas moins de 6 enfants avant de se marier, et continuer par ailleurs la longue liste de leur progéniture. Il sont tous deux nobles.
    D’ailleurs, cette tolérance s’étendait aussi aux maîtresses.
    Selon l’état de mes connaissances, ces habitudes sont celles de certains nobles (pas tous).

  3. Donc il devait y avoir contrat devant notaire pour protéger femme et enfants…Je sais qu’au Moyen Age promesse valait mariage Quelle était la position de l’Eglise au XVII? A l’epoque qui nous interesse,les naissances illegitimes sont souvent notées (enfant naturel sans mention de legitimité pour cette categorie sociale) ou le curé les inscrit à part comme à St Pierre à Angers début XVII.

  4. Il m’est également arrivé de lire des mariages « en face del’église »; Que cela signifie t’il?
    Cordialement

    Jean12

    Note d’Odile : Merci de votre question.
    Cette tournure de phrase est utilisée régulièrement dans les contrats de mariage devant notaire, du moins en Haut-Anjou, dans le passage par lequel les futurs se promettent mariage. Le terme « église » s’entend par « Eglise Catholique, Apostolique & Romaine », qui est la société créée par notre seigneur Jésus-Christ, constituée de l’assemblée des Fidèles et de toute l’institution, et il ne s’agit pas dans cette tournure de phrase du bâtiment.

    Voici l’extrait d’un vieux dictionnaire :
    On dit, « En face d’Eglise », pour dire, Suivant les ceremonies & les formes ordinaires de l’Eglise. Espouser en face d’Eglise. Il n’a guere d’usage qu’en cette phrase (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

  5. Trouvé une curiosité dans « histoire du Mans et du pays Manceau »ed Privat:le synode tenu au Mans le 1er Juin 1650 interdit encore aux prêtres de renouveller la bénédiction nuptiale pour dissiper les « sorts « jetés sur les époux.En 1679 dans un ouvrage  » Traité des superstitions » JB Thiers curé de Champrond puis de Vibraye s’étonne que les superstitions soient aussi répandues que le christianisme: » chaque Royaume,chaque Province,chaque Paroisse a les siennes propres »
    Note d’Odile :
    Ce point est intéressant, je n’avais pas songé aux superstitions. Il s’agissait sans doute de couples sans enfants pensant qu’un sort leur avait été jeté ! Car je suis étonnée de voir le nombre élevé de couples sans enfants dans le Journal d’Etienne Toisonnier, couples qui nous échappent le plus souvent dans les généalogies descendantes sauf à faire toutes les successions dans les actes notariés et surtout les trouver, quand elles veulent bien exister !
    PS : Je viens de réaliser que cette cause n’est pas la bonne car le couple que je cite se remarie à un an d’intervalle, et dans leur cas, ce serait plutôt l’impuissance.
    Ceci dit le second mariage a dû faire effet, la preuve est que j’en descends… à moins qu’il ne soit fait aider…

  6. De tout temps les sorciers ont passé pour avoir le pouvoir d’empêcher la consommation du mariage » nouer l’aiguillette » ,se référer au livre en ligne:Philologie Française de F Noel et JL Carpentier p43, instructif…
    Note d’Odile :
    Merci, cela devient passionnant sur ce que je découvre de mon ancêtre !

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