Rôles de taille, du sel, de l’ustencile, des soldats de milice, etc… sur mon site

Au cours de mes recherches notariales, j’ai relevé un grand nombre de rôles d’impôts, fort variés, et fort anciens. J’avais dû mal mettre les liens sur mon billet d’hier car Elisabeth ne les a pas vus.
Le but d’un billet est uniquement de mettre au courant des nouveautés sur mon site, et les liens que j’y mets vous permettent de revoir le sujet sur le site (enfin, je l’espère).
Les liens apparaîssent en autre couleur, et s’ils ne fonctionnent pas merci de me signaler. Voici donc à nouveau les liens sur les impôts étudiés sur mon site :

  • Voir ma page sur les impôts, tels que je les ai découverts. Cette page n’est pas exhaustive bien sur, seulement le reflet de mes travaux personnels.
  • Voir ma page sur la taille.
  • Voir ma page sur le sel, car j’ai beaucoup sur cet impôt
  • Je vais tenter ce jour de récapituler tous ces nombreux rôles, qui sur mon site, à chaque paroisse ayant la chance d’être concernée.
    Je conçois qu’il vous faut un vision de mon site plus claire, mais je gis totalement KO pour cause de grève des taxis ayant bloqué le plus long périf de France (48 km), puis nuit également mouvementée faute des mêmes, pour départ aéroport d’une soeur Nordiste (se suis Sudiste du périf) à 4 h et tout le périf a me tapper par brouillard nocturne, y compris le pont de Cheviré. En ais usé toute mon énergie, et un réservoir entier de ma Clio… Mes idées seront plus claires dans 24 h.
    A demain. Autrefois les charettes n’avaient que des chemins plein de boue et d’ornières, mais je ne suis pas certaine parfois que je vis une période de progrès…

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Rôle de l’impôt de l’ustencile en 1692 à Montreuil-sur-Maine (49) pour le logement des gens de guerre

    Les actes notariés nous livrent parfois des rôles d’impôt, puisque le notaire était le plus souvent le greffier préposé à la rédaction du rôle, et je suppose qu’il contribuait non seulement à écrire le rôle, mais aussi à peaufiner les calculs savants de conversion en livres, sols et deniers, pas tellement commodes à utiliser pour tout un chacun, surtout pour nous, habitués au système métrique.
    Montreuil-sur-Maine, proche du Lion-d’Angers, au Nord d’Angers, est située sur une très jolie rivière, touristique, autrefois transit fluvial permanent. J’avais déjà fait pour cette commune (paroisse d’antant) un rôle du sel.

    L’impôt de l’ustencile est l’impôt perçu pour le logement des militaires. Il est perçu par paroisse, pour les paroisses qui n’hébergent pas physiquement de militaires, mais doivent contribuer à l’effort national.
    Les montants sont très diversifiés, et surtout exprimés souvent jusqu’au denier. Afin de pouvoir établir une comparaison, il a fallu convertir chaque montant en deniers sur la base 1 livre = 20 sols, 1 sou = 12 deniers.
    Lors de cette conversion, il est apparu que les montants étaient en fait exprimés d’abord en deniers par les collecteurs répartiteurs, puis convertis par le notaire greffier, Bodere, en livre, sol, denier. En fait le notaire, alias greffier du rôle, est là est là pour assister les collecteurs, auxquels on ne demande pas de savoir tout lire, écrire, mais seulement un peu compter, et surtout bien connaître les paroissiens, et avoir assez d’ascendant sur eux pour faire d’abord la répartition, puis aller physiquement prélever chez eux la somme due. C’est ainsi qu’on trouve des collecteurs qui ne savent pas écrire.

    Le rôle comporte 164 items, sans doute proche du nombre de feux.

  • Le montant varie de 8 580 à 18 deniers, pour une moyenne de 1 157,7 deniers, soit 4,82 livres (exprimé en système métrique). C’est donc un impôt élevé, qui est du même ordre que la taille annuelle. Heureusement que cet impôt n’était pas annuel, car il représente bien un effort important des populations.
  • L’écart-type, reflet de la dispersion, est élevé : 1 869,8 deniers, soit 7,8 livres. C’est donc bien une dispersion très importante.
  • Le métier ne figure pas toujours, mais plus de la moitié d’entre eux. On ne peut donc établir de conclusions certaines.
  • Les métayers sont les plus imposés, suivis de meuniers et closiers, encore que ceux-ci soient en ordre dispersés.
  • Un tailleur d’habits et un couturier, 6 poupeliers, 4 filassiers, 6 tissiers, 3 lainiers.
  • Un hôte, un foulon, un forgeur, un cordonnier, un charon
  • 2 tourneurs de bois, payant peu. 4 charpentiers, aussi payant peu.
  • Les métiers de l’eau : un voiturier, un pontonnier, aucun pêcheur. J’ai remarqué que les paroisses en bordure de Loire ont le métier de pêcheur, et je ne le trouve pas sur la Maine, sans doute est-ce parce que la pêche n’y était pas un métier à temps plein. Le pontonnier quant à lui est l’homme de péage de la rivière, qui perçoit le droit de pontonage. Autrefois on circulait plus de marchandises sur eau que sur terre, normal donc que le bon vieux péage s’y retrouve… disons plutôt que le péage actuel ressemble fort à l’un de ces bons vieux droits bien féodaux…
  • C’est émouvant de pouvoir chiffrer ses ancêtres. Mais attention, il existe des homonymes, peu semblables dans l’impôt, ainsi René Bouvet, etc…
    Souvent ces rôles donnent des métiers qui ne figurent pas dans nos bons vieux registres paroissiaux, telle est du moins mon expérience, alors, ils sont non seulement un témoin d’histoire sociale locale, mais aussi des éléments individuels indispensables. J’ai beaucoup d’ancêtres à Montreuil-sur-Maine et c’est toujours un plaisir que de les revoir ainsi…

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    Chandeleur, Mardi-Gras, crêpes

    Bonnes crêpes !

    Je me demande toujours comment elles étaient autrefois sans le sucre.
    Histoire et recettes sont à voir sur le site Meilleurduchef

    Quand j’étais enfant, aînée de 6, j’avais le privilège une heure avant le repas d’être mise devant la gazinière, où deux immenses galettières de fonte (on ne connaissait pas alors les revêtements antiadhésifs) trônaient. Ma mission consistait à passer un morceau de lard, piqué au bout d’une fourchette, bien régulièrement pour que rien n’attache, avant de verser une louchée de pâte à crêpe. Puis aussitôt tourner ces immenses galettières, dont le manche de fonte était enveloppé d’un vulgaire chiffon, pour ne pas se brûler, puis surveiller, retourner… Les crêpes, faisaient au bout d’une heure une immense pile, recouverte d’un chiffon pour garder la chaleur. Ainsi, lorsque les plus jeunes arrivaient à table, tout était prêt, et le repas convivial.

    Bonne journée, bonnes crêpes !

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    Apothicaire, épicier et droguiste

    Un inventaire à Angers en 1600, des délibérations conformément à leurs statuts, la liste des apothicaires en 1559 etc…

    Je travaille depuis plusieurs jours sur ma page apothicaire, que je compte terminer ces jours-ci, tant les documents ont été abondants de 1559 à 1610 à Angers.
    Et encore, ceux que je vous propose ne sont qu’une petite partie de l’iceberg ! Mais suffisants pour vous faire une belle image du métier à cette date !
    Vous avez déjà l’inventaire complet en ligne, mais hélas l’inventaire est en latin et en paléographie (avec abréviations, et pas des plus faciles). C’est un exercice plus que difficile, même pour les surper-paléographes.
    Je suis parvenue avec mes souvenirs d’ancienne chimiste à identifier certains termes, dont vous avez le lexique, mais je cherche pharmacien ayant tant libre, latinisant et susceptible de m’éclairier sur les termes qui ne sont pas encore identifiés.

    Je termine également ce jour un énorme document .PDF qui donnera la liste des pharmaciens en 1559, les modes de fonctionnement de leurs statuts (élections, rejet de nouveaux venus), et un différent spectaculaire au décès de l’un d’eux, Denis Allain, dont le gendre Mareau, qui était aussi son collaborateur, n’est que droguiste et non maître apothicaire, et vous verrez qu’il n’a plus le droit d’exercer dans la boutique…

    Et voici la question du jour :
    Sachant qu’en 1559 la ville d’Angers compte environ 30 000 habitants (environ, car personne ne donne de bon chiffre), quel est alors le nombre d’apothicaires ?
    Pour vous guider dans vos réflexions, j’avoue avoir été surprise du nombre relativement élevé d’apothicaires !
    Et, actuellement, la France compte 115 pharmaciens pour 100 000 habitants !

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    3 février, fête de Saint Blaise à la Gravoyère, autrefois

    Selon le dicton populaire : « Le lendemain de la Saint Blaise, souvent l’hiver s’apaise. ». C’est dire avec quelle joie elle était accueillie…

    Elle est encore perpétrée de nos jours, dans les Cévennes, où elle est associée au hautbois, tandis qu’ailleurs la « Bénédiction des Gorges » est un rituel qui est encore en usage dans quelques églises. Le prêtre donne cette bénédiction en touchant la gorge du fidèle avec deux chandelles de cire et en prononçant la formule suivante : « Par l’intercession de Saint Blaise, évêque et martyr, puisse Dieu vous délivrer de tous maux à la gorge et de tout autre mal, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »
    Saint Blaise, est très populaire et fêté dans les pays germaniques, y compris de nos jours, sous le nom de Sankt Blasius, surtout au Tirol. Il ne joua jamais d’aucun instrument de musique, en particulier à vent, y compris le cor.
    C’est un très ancienne confusion entre son nom et le mot allemand Blasen qui signifie souffle et le verbe blasen souffler, qui est à l’origine de son choix comme saint patron:

      de la météo, en liaison avec le souffle du vent d’hiver qu’il chassait,
      des meuniers, toujours en rapport avec le souffle du vent
      et des musiciens à vent, d’où le nombre actuellement incroyable de groupes musicaux portant son nom, dans le type fanfare, mais aussi musique de chambre à vent

    En 2007, j’ai longuement étudié, à la demande des Amis du château de la Gravoyère, toutes les sources d’archives concernant la seigneurie de la Gravoyère et le prieuré Saint Blaise 1309-1828. Cela n’avait pas été étudiés à ce jour, et on se transmettait oralement quelques inexactitudes… que j’aurais mieux fait de laisser tranquilles, car les locaux n’aiment jamais qu’on dise autrechose que ce qu’ils veulent bien dire… surtout lorsqu’ils ont un prétendu historien local.

    A Noyant-la-Gravoyère (près de Segré, Maine et Loire), existaient au Moyen-âge, 2 seigneuries, Noyant et la Gravoyère. Près des bois de cette dernière, un prieuré Saint-Blaise avait été fondé. Au fil des siècles, le prieur ne fut plus résident, mais vivant au loin, et jouissant des énormes revenus du prieuré, plus que largement doté autrefois par des donateurs trop généreux alors.
    Le manoir qui était la batisse du prieur, alias le prieuré, fut résidence secondaire de ces prieurs lointains, venant pêcher et chasser, car tels étaient aussi leurs droits tels de véritables seigneurs. Puis le manoir fut transformé en ferme comme beaucoup de manoirs.

    Resta longtemps une chapelle, où un service religieux, minimal, était rempli par un prêtre commis par le prieur, entre autre, une messe le jour de la fête de Saint Blaise.

    Le 3 février fut probablement dans des temps reculés, un jour de pèlerinage au prieuré Saint Blaise, mais uniquement sur un plan local, concernant quelques paroisses voisines. Rien à voir comme les grands pélerinages tel Saint Méen. Puis, l’absence de prieur et l’éloignement géograpique du prieuré furent des éléments propices à la fête un peu plus payenne.

    Nous avons vu qu’actuellement encore cette fête est associée aux instruments de musique à vent, en Allemagne plus particulièrement, et dans les Cévennes en particulier au hautbois. A Saint Blaise de la Gravoyère, la fête était manifestement accompagnée de la veuze. On sait par le registre paroissial de Saint-Aubin-du-Pavoil que le « sonneux de vèze demeurait au Pressouer Bidault en Saint-Aubin-du-Pavoil », et avait nom en 1585, Jehan Bidault, puis, Julien Raimbaud, son gendre, demeurant au même village. La fête de la saint Blaise à Noyant-la Gravoyère fut accompagnée d’un instrument à vent, la vèze.

    Voyons maintenant d’autres aspects de la fête, plus joyeux encore que la musique :
    Le vin était abondant, puisque, Michel de Scépeaux, argumentant en 1707 pour obtenir le transfert de la chapelle de Saint Blaise près de son château de la Roche à Noyant, précise :
    « Il s’y fait tous les ans une assemblée de plus de deux mille personnes le jour de la feste et le lendemain où il se passe beaucoup de désordres tant au préjudice de l’honneur de Dieu que de la perte de temporel dudit bénéfice… »
    Certes, le but de M. de Scépeaux était d’obtenir le transfert, et il a probablement assombrie la situation pour mieux l’emporter. Les propos de M. de Scépeaux contiennent cependant une part de vérité, comme l’attestent le droit du prieur, de prélever la moitié de la coutume.

    L’un des droits du prieur de Saint Blaise, et non des moindres, était le prélèvement de la moitié de la coutume sur les marchandises étalées à la Saint Blaise . Pour prélever cet impôt, le prieur avait droit de se faire assister du procureur de la seigneurie de la Gravoyère et de ses hommes. Le procureur et le prieur faisaient ensuite les comptes et la moitié revenait au procureur au titre de la seigneurie, l’autre au prieur.
    Ceci signifie que beaucoup de marchandises comestibles étaient étalées, puisqu’il y avait de quoi occuper plusieurs personnes à percevoir les droits.
    Il existait en Anjou des pèlerinages qui étaient l’occasion de foire et fête. Ainsi, durant 3 jours, les 7, 8 et 9 septembre, veille, jour et lendemain de Notre Dame Angevine, le vin coule à flots au Marillais en 1581. En effet, Claude Delahaye, fermier du huitième pour l’Anjou, baille une partie du ce droit sur les boissons au détail, pour 12 écus, tandis qu’il a déjà traité avec 3 autres cabaretiers. Soit 4 cabaretiers à 12 écus chacun, ce qui fait 144 livres. Cette somme est considérable, surtout à cette date, et atteste de quantités très importantes de vin et cidre vendus en ces 3 jours.

    En conclusion, à l’exemple du Marillais, la saint Blaise à Noyant-la-Gravoyère était devenu au fil des siècles plus une fête populaire qu’un pélerinage.

    Quant à moi, je n’ai jamais publié ces énormes travaux sur cette seigneurie de la Gravoyère, dont j’ai adressé copie à l’Association, et j’ai eu tort.
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    Le cadastre en ligne

    bientôt, question de semaines… courant février

    Bientôt, car si le site est accessible, peu de plans sont effectifs : seulement 100 000 des 600 000 prévus. Le reste devrait suivre dans les semaines qui viennent.
    Nous utilisons le Cadastre Napoléonien, qui est traité par département, donc en ligne lorsque les Archives Départementales le sont. A ce sujet je viens de voir que l’Ille et Vilaine avait mis le sien en ligne.

    Nous avions la Carte de Cassini, ancêtre des cadastres mais tellement bourrée d’erreurs

    Le cadastre actuel est national et sur un site dédié, géré par la Direction générale des impôts
    C’est en effet là qu’est centralisé la perception de notre bon vieux droit de remuage, alias droit de mutation, autrefois perçu par le seigneur, aujourd’hui par l’état.
    L’état, qui fait aujourd’hui son beurre, grâce à la hausse des prix des logements (+ 86 % entre 2000 et 2005). Comme ce bon vieux droit de mutation est perçu en pourcentage du prix de vente, les recettes des collectivités locales sont passées, dans la même période, de 3,74 milliards d’euros à 6,96 milliards. En 2007, selon une étude récente publiée par l’UFC-Que Choisir, ces droits ont atteint 11,4 milliards d’euros.

    La page d’accueil du site du cadastre donne la carte de France, avec les départements déjà versés et ceux qui le seront prochainement. Le mien n’étant pas encore versé, je n’ai pu tester le produit pour vous, mais je l’ai d’ores et déjà mis en lien sur ma page des liens WEB que je recommande. Cette page va plus vite que vos liens dans votre logiciel de navigation internet, et elle permet de faire tourner mon site qui en a besoin pour survivre.

    Demain, un énorme morceau, avec la Saint Blaise, et le prieuré que j’ai étudié l’an dernier sur 7 siècles, pour Noyant-la-Gravoyère.

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