introduction
Dans les années 1930-1954 de nombreux enfants, dont je suis, ont massacré les touches d’un piano impasse 24 rue du Frère Louis.
Dans un coin de la pièce, un vieux monsieur supportait en silence les fausses notes des élèves de madame : fausses sans doute, mais indispensable au couple pour survivre financièrement pauvrement.
Ce couple d’artistes, peu aisés, s’est éteint sans bruit, sans reconnaissance des Nantais, tombés dans l’oubli, s’ils ne l’étaient de leur vivant déjà.
Des années plus tard, vivant avec mon temps, j’ai scanné et mis sur mon site l’ouvrage « Nantes en flânant », que les Nantais ont manifestement boudé lors de sa parution en 1930.
Les Nantais n’aimaient pas flâner ? Pire, ils étaient occupés à combler des bras de la Loire.
Voici ce couple, qui a laissé l’ouvrage « Nantes en flânant » paru en 1930 sous le nom d’Henri Barbot, illustrations Rylem. En réalité il se prénomait Georges-Henri à l’état-civil.
Et suivra ce que j’ai découvert de Rylem. Donc, je vous mets ce jour sa vie selon l’état civil, demain ses publications, et après demain Rylem. Merci de me suivre patiemment à travers l’oubli, car il s’agit bien d’un oubli quand on évoque Henri Barbot. Et pour mémoire, l’ouvrage « Nantes en flânant » est numérisé sur mon site.
A leur mémoire !
Georges-Henri-Louis Barbot
Celui qui a signé 3 ouvrages du nom de « Henri Barbot », se prénommait en fait Georges-Henri-Louis. Or, des Henri Barbot homonymes, il en a existé beaucoup.
J’ai la certitude de cet état-civil par :
- tous les recensements à Nantes 24 rue du Frère Louis
- nous sommes plusieurs à se souvenir encore des cours de piano de madame Barbot à cette adresse
- son acte de naissance à Tours, qui donne en marge sa date de décès à Nantes
- son acte de remariage à Nantes
- son acte de sépulture à Nantes
Donc, celui qui a publié 3 ouvrages sous le nom d’Henri Barbot est : « Georges-Henri-Louis Barbot né à Tours au domicile de son aïeul maternel, le 23 août 1866 fils de Jules Laurent Barbot, 26 ans, marchand de nouveautés, demeurant à Amboise, présentement à Tours, place au Fruits n°4, et Marthe Marie Louise Sabouré 23 ans, présents Joseph Ambroise Sabouré, 49 ans, marchand de nouveautés place aux Fruits n°4, aïeul, et Pierre Camille Baudat, 28 ans, oncle – en marge « décédé à Nantes (L. Inf.) le 7 février 1954 »
fiche militaire
Sa fiche militaire[1], matricule 540, classe 1883, classée dans celle de 1886, bureau de Tours, lui donne bien pour prénoms
« Georges, Henri, Louis » et aucun surnom. Il est blond, yeux gris, front moyen, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1,73 m et demeure 2 rue du Change à Tours canton du centre.
Incorporé à compter du 12 septembre 1884, comme engagé conditionnel d’un an le 5 dudit à la mairie de Tours, arrivé au corps le 12, immatriculé sous le n° 3380. En disponibilité le 12 septembre 1885 en attendans son passage dans la réserve de l’armée active qui aura lieu le 5 septembre 1889.
A obtenu la note « Bien ». Dans l’armée active : 90° régiment d’infanterie. Dans la réserve : 70° d’infanterie. Passé dans la réserve le 5 septembre 1887. Nommé sous lieutenant de réserve au 32° d’infanterie (Décret du 10 septembre 1888). Démissionnaire par décision présidentielle en date du 11 juillet 1895.
Il est à noter que sa fiche militaire ne porte aucune mention ultérieure, en particulier concernant les 2 guerres mondiales
Par contre elle nous donne ses domiciles successifs :
- 27 août 1888 : 12 rue St Denis – Paris
- 26 novembre 1890 : 2 rue du Change – Tours
- 2 octobre 1897 : Ste Radegonde – Tours
- 5 février 1903 : 106 rue Monge – Paris
- 22 mars 1904 : 21 boulevard Pineau – Seine
- 22 septembre 1906 : 74 rue Galba – Levallois-Perret
devenu Nantais
Il épouse en 1ères noces Louise-Jeanne Dubuc †17 mars 1922[2], j’ignore où et où ils vivent.
Il épouse en 2èmes noces à Nantes 4°C le 9 avril 1923 Marguerite Hyacinthe Florentine Albertine Lallemant, sans profession, célibataire, 37 ans, née à Bolbec (76) 10 juillet 1885, fills de Jean Baptiste Ernest Lallemant et Mélina Angélique Lacacheur. Elle a 19 ans de moins que lui, et demeure comme lui à Nantes, au Côteau de Sèvres.
Il est alors « agent d’assurances ».
Le couple emménage rapidement au 24 rue du Frère Louis à Nantes, qui est une impasse. Il ne sera jamais propriétaire, et passe rapidement « employé au chômage », et elle toujours « sans profession », ce qui était le vocabulaire de l’époque pour désigner les femmes au foyer. Ils vivent des leçons de piano de madame.
Il décède à 87 ans le 9 février 1954. Elle le suit le 7 janvier 1956. Ils sont inhumés au cimetière Saint Jacques, où leur tombe n’existe plus.
Demain, je vous mets ses oeuvres, et après demain Rylem.
[1] AD37 en ligne
[2] selon son remariage à Nantes le 9 avril 1923. Le décès de Louise Dubuc et ce mariage ne sont pas à Nantes.