Vêtements de deuil pour veuve coquette, La Cornuaille 1721

coquette certes, mais pas pressé de payer son tailleur d’habits, qui ne sera payé qu’un an après livraison des vêtements de deuil !
Si cela se trouve elle a eu le temps de retrouver un mari entre temps !
Car la somme est rondelette, certes, on découvre à la fin de l’acte que sa fille a aussi eu des vêtements de deuil, mais tout de même cela devait être beau pour le prix !

    Voir ma page sur La Cornuaille
collection particulière, reproduction interdite
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J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9 mai 1721 avant midy devant nous notaires royaux à Angers soussignés (Caternault notaire) fut présente damoiselle Anne de Bourgue veuve de n.h. René Charpentier demeurante en la paroisse de La Cornuaille, laquelle a reconnu et confessé devoir
au sieur Joseph Durocher marchand maître tailleur d’habits en cette ville y demeurant paroisse de St Maurille à ce présent et acceptant
la somme de 408 livres un sol 6 deniers pour fournissement et fassons d’habillement de deuil et harde nécessaires faites et fournis à ladite demoiselle esetablye par ledit sieur Durocher dès la fin du mois d’octobre dernier ainsy qu’elle l’a reconnu, laquelle somme de 408 livres un sol 6 deniers ladite demoiselle de Bourgues, tant pour elle que pour la demoiselle sa fille, a promis et s’est obligée payer audit sieur Durocher dans la feste de Toussaint prochaine et audit payement oblige etc renonçant etc dont etc
fait et passé audit Angers en l’étude dudit Ferré l’un desdits notaires lesdits jour et an que dessus

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Les jours chômés étaient plus nombreux autrefois : suppression de 23 jours en 1693 dans le diocèse d’Angers

On ne disait pas « jours fériés » mais « jours chômés ».

chômer : Fêter, solenniser un jour en cessant de travailler. (Dictionnaire de l’Académie française, 4th Edition, 1762)

Les jours chômés, outre le dimanche, étaient fêtes religieusesn avec interdiction de travailler.
Cette interdiction était très forte, et j’en ai connu personnellement quelques rigueurs. Née en 1938, j’en ai conservé de puissants souvenirs, que je tiens d’abors à vous transmettre fidèlement, d’autant que pour les jeunes ils sont certainement totalement incompréhensibles.
Ma grand’mère paternelle fut une tricoteuse d’autant plus acharnée qu’elle eut 24 petits-enfants, soit 24 clients, avides de grandir, à une époque d’après guerre, où les boutiques ne distribuaient pas encore le tout jettable mais où on on tricotait le tout à long usage.
J’étais l’aînée d’une des tribus, dans laquelle nous étions tous habillés du même modèle, et ce jusqu’à un âge avancée de votre servante, soit environ 13 ans. Dans la rue, on pouvait nous compter à haute voix, et au Lycée mes congénères pouvaient admirer des modèles plus que rétros.
Cette méthode avait un grand avantage pour l’économie familiale, puisque tous mes vêtements passaient chaque année au suivant. J’avais le grand homme d’êtrenner tous les vêtements neufs ! Je passe sur les chaussures etc… et la lassitude des cadets… les pauvres !
Ma grand’mère m’appris vite à tricoter, et à participer à la création de mes vêtements. Mais ce faisant elle m’a aussi interdit avec rigueur de toucher aux aiguilles à tricoter le dimanche. Elle me disait que c’était un travail, et que Dieu l’interdisait. Bref, elle disait que c’était un péché de tricoter le dimanche. Ce n’est que vers mes 18 ans, éloignée de cette grand’mère, que j’ai pu m’affranchir de cet interdit.
De nos jours, je suis probablement plus attentive que d’autres aux discussions, négociations, et règlementations concernant le travail le dimanche. D’autant qu’entre-temps le dimanche est devenu pour beaucoup une grand’messe commerciale, où tout le monde se précipite faire les commerces pour rencontrer tout le monde et papoter avec tout le monde, exactement comme autrefois nos ancêtres quittaient au son des cloches leur domicile, pour se rendre à la messe et là, sur le parvis de l’église échanger longuement les nouvelles des uns et des autres et des récoltes. D’aucuns racontent même que les cabarets voisins ne chômaient pas ce matin là ! les messieurs y ayant la langue mieux déliée.

Donc, vous savez maintenant la puissance de l’interdiction autrefois faite par l’église de travailler les fêtes religieuses.
Or, ces fêtes étaient innombrables dans l’année, et contrairement à ce que vous vous imaginez sans doute, on travaillait moins de jours qu’en 2011. Beaucoup moins. Pourtant on travaillait le samedi.
Mais que faisaient nos ancêtres durant ces jours chômés, sans télé, sans Iphone, etc… Rassurez-vous, il avaient trouvé la solution, enfin la plupart d’entre eux, et les tonneaux se vidaient, les rues et les cabarets étaient lieu de débauches. D’autant que par « débauche », on entendait alors « chanter et danser », choses tout aussi interdites que le travail par l’église d’alors.

Remarquez, j’ai parfois le sentiment devant ma télé d’entendre des phénomènes qui y ressemblent fortement, preuve que cette télé, et tous ces « e » quelque chose, ne nous satisfont pas pleinement.

Ce qui suit est le récit rigoureux de la suppression de 23 fêtes d’obligation au XVIIe siècle dans le diocèse d’Angers. L’article que j’ai numérisé a été publié dans le N°48, tome 43 de la Semaine Religieuse du diocèse d’Angers, 1er décembre 1907

  • Suppression de 23 fêtes d’obligation au XVIIe siècle
  • Il y avait un grand nombre de fêtes chômées au XVIIe siècle. Une ordonnance du 18 février 1693, rendue par Monseigneur Le Peletier, évêque d’Angers, diminua le nombre des fêtes d’obligation dans le diocèse. Voici l’énumération des fêtes supprimées : Vendredi Saint, lundi de la Trinité, Saint Vincent, Conversion de Saint Paul, Saint Mathias, Saint Marc (l’après-midi), Saint Philippe et Jacques, invention de la Vraie Croix, Saint Barnabé, Visitation, Sainte Marie-Madeleine, Saint Jacques, Transfiguration, Saint Barthélemy, Saint Maurille, Dédicace de Saint Michel, Saint Luc, Commémoration des fidèles trépassés (l’après-midi), Saint Martin, Saint René, Sainte Catherine, Saint Nicolas, Saint Thomas, Saints Innocents.
    Au sujet de cette suppression, nous avons d’intéressants détails, qui nous ont été consacrés par le Maire d’Angers de ce temps-là, Mr François Grandet. La ville d’Angers a donné son nom à une de ses rues.
    Quelques jours avant la mort de Messire Henry Arnauld, évêque d’Angers, il se passa une chose assez mémorable entre lui et moi. Plusieurs personnes de considération et moi-même en particulier, en qualité de maire de la ville d’Angers, avions pris la liberté de lui remontrer la nécessité de retrancher plusieurs fêtes dans l’année, tant par rapport à la profanation que le peuple en faisait pas ses débauches que parce que les temps devenant durs, les artisans de la ville et le menu peuple de la campagne étaient obligés de travailler clandestinement ou souffrir de besoins. L’Evêque, par piété, n’avait pu se résoucre à finir sa vie par un endroit aussi éclatant, quoiqu’il fût bien persuadé de la nécessité de le faire et qu’il en fût même convaincu par l’expemple de plusieurs grands évêques des diocèses circonvoisins.
    Cependant, le besoin du peuple et particulièrement des artisans étant fort pressant, tous les corps de la ville sans exception se déterminèrent à lui en faire la très humble remontrance pour lui en faire connaître la nécessité absolue et indispensable. Ayant alors l’honneur d’être maire, on me fit celui de me charger de la députation vers Monsieur l’Evêque, avec MM. les quatre échevins qui étaient alors en place.
    Quoique personne ne parlât, dans ce temps-là, à Monsieur d’Angers, à cause de son indisposition, nous fûmes néanmoins introduits dans sa chambre, où nous trouvâmes le vénérable vieillard gisant dans le lit de la mort, puisqu’il décéda douze ou quinze jours après, dans sa quatre-vingt-quinzième année. Je lui adressai la parolle, au nom de tous les corps de la ville, qui m’avaient chargé de leur députation. Je lui dis que j’avais une parfaite connaissance de la répugnance qu’il avait eue toute sa vie pour le retranchement de quelques fêtes solennelles de l’année, qu’on avait attribué, dans le monde, cette répugnance à l’effet de son zèle et à l’attachement inviolable qu’il avait toujours eu aux cérémonies de l’Eglise, mais que les besoins du peuple étaient si pressants que j’avais été chargé de les lui faire connaîtré au point qu’ils étaient, afin que, rappelant le zèle qu’il avait toujours eu pour le soulagement de ce même peuple, il voulût bien faire, peut-être dans la dernière action de sa vie, un sacrifice de cette même répugnance qui serait la consommation devant Dieu d’une charité parfaite. Le bon Evêque, à mon abord, se fit lever sur son séant et me répondit, d’une voix faible, mais fort animée, qu’il avait toujours eu du zèle pour le soulagement du public, que son grand âge l’avait empêché, jusqu’alors, de faire attention aux remontrances qui avaient pu lui être faires en particulier, joint à une répugnance naturelle qu’il avait toujours eue de toucher aux fêtes de l’Eglise avait si sagement fait l’institution, mais, dès le moment que la voix de Dieu lui était connue par ma bouche, il sacrifiait avec plaisir toutes les difficultés qu’il pouvait avoir sur ce point au bien de ce même peuble qu’il avait toujours aimé tendrement, que son état et sa vue (étant depuis longtemps devenu aveugle) ne lui permettant pas de s’appliquer à une œuvre qu’il regardait la plus importante qu’il eût eue de sa vie et qui intéressait aussi fortement l’épiscopat, il chargerait un homme de confiance de ses intentions sur ce sujet et qu’il me priait de marquer à tous les corps de la ville la joie qu’il aurait de mourir en travaillant pour le soulagement de son cher peuple.
    Le sieur Raimbault des Préaux, prêtre, homme d’esprit et de mérite, l’un de ses confidents, fut chargé le jour même de travailler à l’Ordonnance pour parvenir à ce retranchement. Mais l’Evêque étant mort peu après, l’Ordonnance ne fut point publiée et la chose resta sans exécution. Elle n’a été consommée que dans la première année de l’épiscopat de Monseigneur Le Pelletier, son successeur, qui aurait eu la même répugnance d’y travailler et de commencer les fonctions de son épiscopat par un retranchement qu’il savit avoir autant répugné à Monseigneur Arnaud, si je ne l’avais assuré de ce qui s’était passé de la part de son précédesseur.
    Les mémoires de Francis Grandet ont été publiés en entier par l’Anjou Historique (n° de septembre et novembre 1990).
    F. Uzureau

    Et maintenant ? Vous voulez savoir si je tricole le dimanche ?
    Je crois que quelques uns qui me connaissent un peu ont la réponse : Ayant perdu mes épaules il y a bientôt 10 ans, je ne suis plus capable de tricoter.
    Par contre, je vous ferais remarquer que je suis encore capable de remuer mes doigts sur le clavier et de lire et vous retranscrire les actes que j’ai débusqués. Le tout est de savoir si cette activité est ou n’est pas un travail. Certes, je ne suis pas rémunérée, alors à vous de juger.
    Parce qu’il est clair que lorsque je ne suis pas en famille, il m’arrive de retranscrire le dimanche !

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    Les hardes de Renée Besson, Angers 1606

    J’aime beaucoup fouiller les hardes d’autrefois, en voici, manifestement confisquées, que la malheureuse Besson a bien des difficultés à recouvrer, même si elles sont pauvres. Mais réjouissons nous, car dans son malheur, Serezin lui-même, le notaire important, vient faire le constat des hardes ! Comme quoi on pouvait être un grand notaire et traiter soudain de petites choses, sans doute pour rendre service à une voisine ! Car ce type d’acte était normalement le travail du sergent royal, qui n’a pas laissé d’actes, donc réjouissons nous de voir ici les hardes qui suivent :

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le 5 juillet 1606 après midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous René Serezin notaire d’icelle fut présent Renée Besson demeurant Angers laquelle a recogneu et confessé que Annibal Daudin luy a baillé présentement les hardes cy après spécifiées
    scavoir ung cotillon d’estaulet ? viollet bordé de tripe de velours (voir commentaire) tel que tel
    5 chemises de brin en réparon mi usées
    ung corps de sarge noir bordé de velours presque neuf

    corps : corset extérieur composé d’une piqûre, recouvert d’un tissu choisi par la cliente. La piqûre était faite d’une double toile très forte, ou « bougran », et de baleines de la hauteur du buste, placées côte à côte, et maintenues par des piqûres apparentes, d’où le nom. Il se fermait par un laçage, devant ou derrière ; le laçage de devant était dissimulé par la pièce de coprs. Les paysannes ont porté le corps en costume de cérémonie jusqu’à la Révolution. (M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997)

    ung autre Vieil corps aussi de sarge noire
    6 quouvrechefs empesés
    6 colletz
    ung méchant manteau noir
    2 cousteaux avec les pendens

      Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir. Et voyez les quouvrechefs empesés, que je pense être des couvrechefs, mais voyez aussi les cousteaux avec les pendens, et là je n’ai pas compris du tout, mais une chose est certaine ce sont bien des hardes :

    dont et desquelles hardes cy dessus ladite Besson s’est tenue contante et en a quicté et quicte ledit Besson (sic) ensemble des autres hardes qu’elle a receues et dont délivrance luy auroit esté faite faisant l’inventaire des hardes de ladite Besson, sans préjudice de ses autres hardes spécifiées par ledit inventaire qui sont :
    ung cotillon noir
    ung gardrobe de toile de lin teint en noir

    garde-robe : tablier de toile que mettaient les femmes du peuple pour protéger leurs vêtements (idem)

    ung autre gardrobe de toile de brin blanc
    et ung autre méchant gardrobe de brin en réparon aussi teint en noir
    une coiffe de linge à usage de femme
    lesquelles hardes elle a sommé et requis ledit Daudin de les délivrer suivant et au désir du jugement donné en la juridiction temporelle du chapitre de l’église de saint Maurille d’Angers en date du 22 juin dernier duquel elle a présentement fait apparoir audit Daudin protestant ladite Besson à faulte que ledit Dauldin faire de les luy délivrer présentement de toutes pertes despens dommages et intérests à l’encontre de luy
    lequel Dauldin a fait réponse que ce qui se trouvera de reste spécifié par ledit inventaire représenter à ladite Besson à luy délivré qu’il offre les bailler et délivrer dedans demain et ce qu’il feroit présentement sinon que l’absence de sa femme qui a les clefs des coffres où se peuvent estre les hardes qui restent à délivrer à ladite Besson du contenu audit inventaire
    et partant proteste de nullité de la sommation de ladite Besson dont et de tout ce que dessus avons auxdites parties ce requérant décerné le présent acte pour leur servir à ce que de raison
    fait et passé en la maison dudit Dauldin en présence de Me Pierre Boutet et Pierre Savary praticiens demeurant audit Angers tesmoins à ce requis et appelés
    et a ladite Besson déclaré ne savoir signer

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    Comptine oubliée « Quand mon grand-papa mourra j’aurai sa vieille culotte, quand mon grand-papa mourra j’aurai sa culotte de drap ».

    Je m’aperçois que certains billets sont encore sur mon ancien blog, et je vais tenter de tout transférer sur ce blog. Voici un ancien billet :

    Nous sommes nombreux à avoir en tête le début de cette comptine, que j’ai souvent entendu dans mon enfance. Elle illustre le drap de laine foulée d’autrefois : solide et chaud. Elle illustre aussi un monde plus respectueux de l’environnement que la mode des vêtements jetables rapidement tant ils sont de mauvaise qualité !
    Hélas, nous avons tous oublié la suite de cette merveilleuse comptine.
    Aussi je lance ici un appel à l’aide.
    Quelqu’un a-t-il la suite ?
    Merci à toute personne pouvant m’indiquer où trouver la suite de cette comptine, et même les notes de musique si c’est possible.

  • Commentaires parus à l’époque :
    1. Bernadette, 28 décembre 2007

    Cette comptine ne date pas d’hier et elle est probablement régionale, mais hormis faire les vide-grenier ou la foire aux livres du mardi place de la Bourse. je ne sais pas où il est possible de la dénicher.

      28 décembre 2007 à 16:29, par Galissonnière

    Voici ce dont je me souviens, mais mes souvenirs sont beaucoup plus anciens que les vôtres !

    Quand mon grand papa mourra j’aurai sa vieille culotte
    Quand mon grand papa mourra j’aurai sa culotte de drap
    Oui j’aurai sa ch’mise et sa casquette
    Oui j’aurai sa dépouille complète
    Quand mon grand papa mourra j’aurai sa culotte de drap

    Il y a peut-être une suite, mais je ne la connais pas

    Contrat de compagnie de musiciens, Angers, 1557

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    Voici un document exceptionnel, par le sujet, la musique, et par l’esprit de solidarité ! Aussi je vous laisse le découvrir :

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription : Le 19 novembre 1557 en la court royale d’Angers (Marc Toublanc notaire) endroit personnellement establiz chacun de Guillaume Dallibert Guillaume Goupil et Jehan Desuille joueurs d’instruments demeurant Angers soubzmetant eux leurs hoirs ou pouvoir confessent avoir fait et font les accords qui s’ensuivent
    • c’est à savoir qu’ils et chacun d’eux ont promis et promectent l’ung à l’autre de jouer ensemblement du jourd’huy jusqu’à 3 ans prochainement venant tant de viollons cornetz haulbois que autres instruments sont ils ont acoustumé jouer user en leurs geutz touttefois et quantes qu’ils en seront requis tant de ceste ville d’Angers que d’autres lieux sans qu’ils s’entre puissent laisser pendant ledit temps ne qu’ils puissent aller jouer ne eulx séparer en autres compaignies ains faire chacun d’eulx bien deument et honnestement leurs debvoirs ainsi qu’il est et sera requis et qu’ils ont acoustumé faire

      le cornet de cette époque était le cornet à bouquin, ci-dessus

    • et se rendront l’un chez l’autre immédiatement eulx seront mandez par le premier d’eux en telle maison qu’il sera advisé par l’un d’eulx soyt en la maison dudit Dallibert ou autre maison en ceste ville pour eulx recorder à jouer toutefois et quantes qu’il en sera besoing
    • et participeront en tant l’ung que l’autre ès gains deniers esmoluements qui leur seront baillez et payez lors et quand ilz auront joué ensemblement
    • aussi est dit que si l’ung d’eulx estoyt mallade et qu’il ne peust vacquer pour ladite malladie à jouer avecq les deux autres pour le regard de ce qu’ilz jouront et gaigneront en ceste dite ville et ailleurs ils sera néanmoins payé et participera audit gain autant que les autres pourveu toutefois qu’eulx trois ensemble soient mandé et appelez pour jouer et qu’ils jouent de son instrument comme dict est et non autrement,
    • et est tout ce faict à la peine de chacun 20 escuz sol et de tout autre despens et indemnités de peine du jour d’huy stipulée les ungs à l’encontre des autres et à eulx applicable et payable de leur consentement en cas de deffault ces présentes néanmoins demeurent
    • tellement que à tout ce que dessus est dict tenir et accomplir obligent lesdites parties l’ung vers l’autre eulx leurs hoyrs et mesmes leurs biens à prendre vendre et aussi comme deppositayres en justice et leur corps à tenir prison comme pour les propres affaires du roy notre sire renonczant etc foy jugement condemnation
    • ce fut fait et passé audit Angers par devant nous Marc Toublanc notaire de ladite court présents à ce Guillaume Thomyn et Pierre Cochart demeurant audit Angers tesmoings

    Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

      Nos 3 musiciens ont une belle signature, certes différente de celle des officiers de justice, que nous avions vue maniérées avec des volutes, mais elles attestent des gens cultivés.

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    Etude de l’INSEE : France, portrait social – Edition 2008

    Lorsque j’ai une info actuelle, je resitue toujours l’équivalent autrefois : comment cela se passait, comment cela ce serait passé.
    Ainsi, l’INSEE vient de publier son rapport social 2008.

  • Population
  • Au milieu du 16e siècle, la France, avec approximativement 18 millions d’habitants, est le pays le plus peuplé d’Europe. (Jouanna A., La France du 16e siècle, 1483-1598, PUF, 1996)
    Selon l’INSEE, en 2008, avec 63,8 millions, elle vient au 2e rang, derrière l’Allemagne, et talonnée par le Royaume-Uni.

  • Naissances hors mariage
  • AU 16e siècle, fort peu.
    Selon l’INSEE, en 2008 en France, plus d’une naissance sur deux se fait hors mariage.

  • Logement
  • AU 16e siècle, la nourriture est le poste principal des budgets, pas la logement qui n’a ni électricité, ni eau courante, ni sanitaires.
    Selon l’INSEE, en 2008, les logements sont plus confortables mais pèsent plus sur le revenu des ménages. Mais, 350 000 logements sont encore dépourvus soit d’eau courante, soit de sanitaires. L’électricité pour sa part doit être partout, encore qu’il y a peu de temps j’ai vu à la télé des maisons isolées ne la possédant pas.

  • Structure des dépenses
  • L’alimentation est le poste principal du budget au 16e siècle.
    Selon l’INSEE en 2008, c’est le logement suivi par les transports, puis vient l’alimentation talonnée par les loisirs.

  • Revenus
  • Autrefois, pas de revenu distinct pour la femme, alors dite « femme au foyer » quelque soit sa charge de travail dans l’exploitation agricole et à la maison.
    Selon l’INSEE, en 2008, 17 700 euros de salaire moyen : C’est ce qu’ont touché en moyenne l’ensemble des salariés en 2006, avec un avantage pour les fonctionnaires d’État (22 851 euros, contre 17 156 dans le privé).
    La rémunération des femmes est inférieure de 27 % à celle des hommes. Dans le privé, les femmes gagnent même, en moyenne, 32 % de moins que les hommes

    Je coyais vraiement que les femmes rattrapaient un peu le fossé des rémunérations depuis les 15 ans que j’ai cessé le travail. Manifestement, il n’en est rien. Bigre, les choses avancent plus que lentement…