La poste aux chevaux de Saint-Jean-de-Linières, 1610

Ce billet de mon blog était paru le 15 octobre 2009 et je le remets ici car j’ai ajouté un élément intéressant.

Voici comment était tenue en 1610 la poste aux chevaux de Saint-Jean-de-Linières. Célestin Port ne remontait les noms qu’en 1626 :

La Roche-au-Breuil, commune de Saint-Jean-de-Linières – La Roche au Hault-Breil 1617 (Etat Civil) – Le principal domaine appartenant à la fin du XVIIIe siècle à Mme Planchenault de la Chevalerie née Lepage, qui le donna à sa fille, femme de Couraudin de la Noue, en avancement d’hoirie ; – en ces derniers temps à M. Deruineau. Le clef au sommet du portail, conserve la date de 1722, dans une couronne de chêne. – A l’angle du chemin de Linières, une croix de bois, sur un socle de pierre porte la date 1806. – C’était un des plus importants relais de poste de l’Anjou, dont étaient maîtres : N. h. François Dupin, 1626 ; Jacques Garnier, † le 17 septembre 1639 ; – Etienne Chardon, 1634 ; – Nicolas Avril, † le 27 septembre 1691 ; Pierre Coullion, 1693 ; – Jacques Avril 1698 ; – Claude Avril, 1793 ( C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876) Je viens de vérifier ce jour 10 mars 2022 le Dictionnaire de Célestin Port, et il avait écrit Chardon ce qui est bien fautif se sa part, car il s’agit bien de Chandon. Voyez ci-dessous ma retranscription du mariage de 1651″

Une route, venant de Paris, passant par Orléans, puis longeant la Loire jusqu’à Nantes, était déjà établie en 1584, et figure à l’Etat des postes assises sous le règne de Henri III (manuscrit conservé à la B.N.). Bien sûr elle passait par Angers, qui n’est pas tout à fait sur le bord de la Loire, mais qu’il convenait de desservir ! C’est pourquoi Saint-Jean-de-Linières est sur cette route, à la sortie d’Angers vers Nantes.
Ce n’est qu’à partir de 1651 que la route de Paris à Nantes passe par Rambouillet, Chartres et Le Mans, mais bien sûr toujours par Angers.

Il semble qu’en 1610, en vertu de l’acte qui suit, la poste aux chevaux de Saint-Jean-de-Linières appartenait conjointement à Olivier Coquereau et Guillaume Morin, mais j’avoue ne pas avoir saisi le lien qui les rassemble ci-dessous. En fait, Guillaume Morin est le maître de poste en titre, mais a besoin de prendre l’air quelques mois… pour une raison inconnue, et demande à sa voisine, tenant la poste aux chevaux de Saint-Georges-sur-Loire, de fournir les chevaux pour lui durant 6 mois.
Olivier Coquereau va acquérir le Bois-Bernier par décret en 1620 !

Car, vous avez bien lu, la poste aux chevaux de Saint-Georges-sur-Loire est tenue par une femme ! Certes, elle est veuve et perpétue sans doute le fonctionnement qui était le sien avant le décès de son mari, mais tout de même, cette activité montre que les femmes étaient parfois partout…

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte, partiellement mangé : Le 19 juin 1610 après midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers furent présents noble homme Olivier Coquereau sieur de la Beraudière demeurant à Nantes au nom et se faisant fort de Guillaume Morin Me de la Poste établie par le roy à la Roche au Breil paroisse de Saint Jean de Linyaires prometant luy faire ratiffier ces présentes et en fournir ratiffication dedans quinzaine à peine etc ces présentes néanmoins etc d’une part et honnorable femme Renée Chesneau veufve feu Jehan Chevruz vivant Me de la poste à Saint Georges d’autre part, lesquels duement soubmis sous ladite court confessent avoir fait et convenu comme s’ensuit c’est à savoir que ledit sieur de la Beraudière audit nom a baillé et délaissé à ladite Chesneau pour 5 années à commencer du premier janvier dernier le droit de poste establi audit lieu de la Roche à la charge de ladite Chesneau de la fournir de chevaux et la bien et duement servirainsi que au cas est et en acquiter ledit Morin et en ce faisaint jouiera ladite Chesneau des droits et privilèges y appartenant et quand aux gaiges les prendront et auront ladite Chesneau pour le tout de la demi année commençante à la saint Jehan Baptiste prochaine en vertu de laquelle (mangé) ledit Morin luy en a baillé (mangé) ou pour le terme de (mangé) ledit Morin le prendra pour le tout fors que il paiera à ladite Chesneau la somme de 36 livres en considération du service qu’elle a fait faire de ladite poste en l’année dernière … et pour le regard des charges des 4 années suivantes seront pareillement prises et recues par chacune d’icelles scavoir par ladite Chesneau la demy année de la saint Jehan soubz l’acquit dudit Morin qu’il sera tenu à cest effet luy délivrer lors que ladite Chesneau les requerera et le terme de Noël se recevra par ledit Morin et ainsi consécutifvement d’année en année sans y contrevenir car ainsi ils l’ont voulu consenty et accepté et à ce tenir dommages obligent etc et pourra ladite Chesneau commettre à ladite poste telle personne que bon lui semblera audites conditions cy dessus

  • En savoir plus

Guide des chemins de France, Charles Estienne, 1552, 207 pages – Téléchargeable sur Gallica

La Poste aux Chevaux en Bretagne 1738-1873, Théotiste Jamaux-Gohier, Mayenne, 2001 en vente aux Editions régionales de l’Ouest, Mayenne

Fouett’cocher, La poste aux chevaux de Suette près Seiches-sur-le-Loir, 1771-1872, Jacques Béguin, 2006

Voir un page bien faite sur l’histoire de la poste, en particulier au temps des chevaucheurs du roi

mariage d’Etienne Chandon et Françoise Garnier


Saint-Jean-de-Linières « Le 4 mai 1651 a esté conféré le st sacrement de mariage à Me Estiene Chandon (s) filz de honorable homme Julien Chandon (s) et de honeste femme Helene Pertué de la paroisse de St Maurille d’Angers et à honeste fille Françoize Garnier (s) fille de deffunct honorable homme Jacques Garnier et de honeste femme Marie Cronnier de ceste paroisse, faict par moi curé de st Jean de Linière en présence dudit Julien Chandon et de ladite Helene Pertué et de vénérable et discret Me Jean Garnier (s) oncle curé de la Trinité d’Angers et de ladite Marie Cronnier et Nicolas Aprvil (s) de de René Roqueton (s Robton) et autres » La mère de la mariée est Marie Cronnier et non Crasnier comme le dit un commentaire ci-dessous. Par ailleurs, je descends d’une famille Pertué, et j’ai beaucoup sur ce patronyme, et je suis heureuse d’y ajouter dans mes « non liés » cette Hélène Pertué épouse de Julien Chandon et mère d’Etienne Chandon. Je vais mettre à jour mon étude des Perthué ce jour car cela me déconnectera de la télé que je regarde un peu trop en ces temps de tristesse en Ukraine »

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15 réponses sur “La poste aux chevaux de Saint-Jean-de-Linières, 1610

  1. L’ancien relais de poste de la Roche à St Jean -de Linières.
    Une modeste auberge au bord de la Nationale 23…Une date -1629- entourée des initiales FD- MC,qu’on a respectée en retapant la vieille façade: savent-ils, ces Parisiens descendant vers La Baule et qui s’arrêtent un instant pour se rafraîchir dans la vieille maison, que deux siècles avant eux les précéda ici, durant de courts instants, Joseph II » empereur d’Occident, frère de notre Reine »?
    Le relais de poste de la Roche-au-Breuil était l’un des plus importants de l’Anjou avant la création des chemins de fer et le premier où changeaint de chevaux les voyageurs quittant Angers par la route de Nantes;nous en suivons assez bien l’histoire depuis le début du XVIIe siècle.Il était alors tenu par un certain François Dupin, écuyer,sieur de la Landaie; eh oui,ce maître de poste,cet aubergiste, appartenait à la petite noblesse et son exemple n’est pas unique car les cadets des familles nobles,réduits par le droit d’aînesse à une part infime de la succession de leurs parents,choisissaient souvent cet état,à moins qu’ils ne se fissent,si leurs études les y avaient préparés,notaires ou sergents royaux.François Dupin
    était marié à demoiselle Marguerite Chesnon,ce sont leurs initiales FD- MC qui se lisent encore sur la façade;ils avaient eu une fille,qui fut baptisée à St -Jean-de- Linières le 21 juin 1626.
    Peu d’années après leur succéda un nouveau maître de poste,honorable homme Jacques Garnier,sieur de la Roche,qui mourra le 17 septembre 1639,laissant veuve Marie Crosnier,soeur d’un avocat au Présidial d’Angers;aucun de leurs enfants n’étant en âge de reprendre la direction du relais, celui- ci sera durant quelques années affermé à Etienne Chardon.
    (Vieux Logis en Anjou- André Sarazin)

    Par le mariage d’Ambroise Garnier,l’une de leur filles , avec Nicolas Avril, le 5 mai 1648 à la Trinité d’Angers , une véritable dynastie de maîtres de poste qui se succèderont à la Roche durant cinq générations.

      Note d’Odile : Donc, si j’ai bien compris l’acte que j’ai mis en ligne ci-dessus, il est juste avant cette période connue d’André Sarazin. L’acte laissait bien entrevoir l’importance de ce relais, et surtout le manque de maître de poste stable, il était donc temps qu’une dynastie de maîtres de postes s’y installe. .
  2. Il y avait des chevaucheurs du roi en Anjou;
    Pour preuve: François Lemelle sieur de la Hamonais hôte de Ste Barbe rue de la Poissonnerie à Angers né vers 1550 à la Cornuaille, marié vers 1575 avec Anne Chaillou et décédé entre 1615 et 1618. Dans son contrat de mariage il est dit: Chevaucheur ordinaire de l’écurie du roi, domestique de sa maison, tenant la poste pour sa majesté à Angers.
    En 1625 son gendre Pierre Guillotin mari de Françoise Lemelle est maître de la Poste d’Angers.
    La page que vous nous signalez est effectivement très interressante:
    http://www.sommieresetsonhistoire.org/SSH/spip.php?article119

  3. Je peux préciser que l’état de maître de la poste d’Angers avait été vendu par François Lemelle chevaucheur de l’écurie du roi, tenant la poste pour sa majesté à Angers, à son gendre Pierre Guillotin mari de François Lemelle pour le prix de 1150 livres. Ce prix apparait dans la succession du dit François Lemelle datée du 19 05 1618.

      Note d’Odile : Merci pour cet info rarissime, et comme j’ai commencé une page HTML qui listera les trouvailles sur les prix des offices, je vais ajouter ce prix. C’est une somme importante, et j’ai le sentiment que c’est l’équivalent d’une charge de notaire royal !
  4. Encore un petit complément.

    Le 17 03 1626, devant de l’argent à Toussaint Cottereau marchand à St Maurice d’Angers, Pierre Guillotin règlera cette dette de 90 livres en autorisant Cottereau à prélever cette somme sur ses gages de la poste, et s’en fera payer par messieurs les trésoriers des taxes qui ont coutume de payer les dits gages

  5. Cet article est d’actualité : Les Amis du Petit Anjou fête ce week-end les 100 ans de l’arrivée du train à Saint-Jean-de-Linières ! http://www.petit-anjou.org/

      Note d’Odile : Merci pour cette info sympa ! et pour le lien ! Bon WE !
      Ceci dit je n’avais pas fait exprès, car mes trouvailles sont au gré du hasard de mes recherches.
  6. En 1768,un ancêtre à Pellouailles est dit  » Postillon à la Poste Royale de ce lieu »parfois aussi » Hostellier ». quelle fonction exacte avait le postillon avant la révolution ? (c’était un dur métier semble t’il, ils étaient sous les ordres des Maîtres de Poste,qui eux, s’enrichissaient très vite.)
    (La Poste aux Chevaux, Petite histoire de la Poste en France.)

      Note d’Odile : Vous me troublez un peu car j’aurais dit, sans doute à tort, que le postillon était sur les routes, pas le maître de Postes, et que c’était le maître de Postes qui était hôtelier pas le postillon.
      Puis-je vous suggérer d’établir un état chronologique des mentions de métier de votre ancêtre, car il pourrait s’avérer qu’il ait changer de métier, d’abord postillon, puis hôtelier ? enfin c’est une hypothèse.
  7. Le 20 novembre 1759 à Pellouailles Baptême de Jean- julien, fils de Nicolas Drouin,hôstellier ? (peût- être ai je mal lu ?) )et d’Anne Chauvin.(vue 69)
    Le 14 août 1763 à Pellouailles baptême de Catherine, fille de Nicolas Drouin, postillon à la Poste Royale et d’Anne Chauvin.(vue 94 )
    Le 18 avril 1768 Baptême de Nicolle, fille de Nicolas Drouin, postillon à la Poste Royale de ce lieu et d’Anne Chauvin.( vue 115 )

    Dans ce cas, il aurait tenu hôstellerie, (où sa femme ?), avant d’être postillon ?

    Note d’Odile : je lis POSTILLON, mais je reconnais que c’est fort mal écrit


    Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir

  8. En effet, mauvaise lecture de l’acte, ce que j’ai pris pour h ,est la boucle du J, »du jour précédent » ! de la phrase du dessus.
    Le mystère est éclairci.donc , pas d’hôstellerie pour Nicolas. Merci beaucoup.

  9. Etienne CHANDON, pas « Chardon » !!! (1628-1688) -le Maître de Poste en 1634-
    qui épousera Mademoiselle Garnier, Françoise, le 4 Mai 1651, quand elle sera grande !!!
    Oui la fille de Jacques Garnier et de Marie Crasnier.
    C’est du remariage d’Etienne Chandon avec Perrine Testard que je descends.

    Ce qui est effarant, c’est : sur les Actes de Mariage, le niveau des signatures des personnes présentes, évocatrices d’une culture très supérieure !!!
    Il serait intéressant d’aller voir les Contrats de Mariage, évoqués au cours des Actes de Mariage. Qui s’y colle ?
    Voir les références des Actes sur mon arbre Généanet (fballain)

    Qui croyait que le Maître de Poste était un Palefrenier ?

    1. Rassurez-vous je ne fréquente pas Geneanet et pour la recherche des contrats de mariage, je ne m’y « collerai » pas. Vous pouvez le faire vous-même. Bon courage.
      Odile

  10. Bonjour à tous
    René Robton, présent au mariage à Saint Jean de Linières de Julien Chandon, est son demi-frère, issu du premier mariage d’Hélène Perthué leur mère avec René Robton, et voici ce que j’ai dans mon études des familles Perthué :
    Hélène PERTUE 1x N. ROBTON x2 Julien CHANDON
    1-René ROBTON °Cholet Md tapissier à son mariage x Angers St Aignan 29 juillet 1649 Catherine POULAIN « mariage de honnestes homme René Robton (s) marchand tapissier et honneste fille Catherine Poulain (s), présents honorable homme Julien Chandon (s) marchand beau père dudit Robton, Hélène Pertué sa mère, honorable homme Blaise Poulain père de ladite Catherine Poulain, Marie Pertué (s) »
    11-René ROBTON Me chirurgien x Le May-sur-Èvre 27 janvier 1682 Renée Verdon
    111-Maurice ROBTON Apothicaire et Me chirurgien °Le May-sur-Èvre 23 septembre 1684 x Beaupréau 22 novembre 1713 Simone BIOTTEAU dont Simone ROBTON ca 1715-1778
    2-Julien CHANDON (du x2) x St Jean de Linières 4 mai 1651 Françoise GARNIER
    Odile

  11. Vous ne le saviez pas mais JE VOUS ADORE !
    Votre ton (parfois incisif) mais dénotant une très forte personnalité (comme la mienne) me fait souvent rire… (-qui s’y colle ?- Pas moi !!!).
    Je vous admire aussi…parce que vous êtes une bosseuse invétérée !
    J’AI TELLEMENT APPRIS DE CHOSES en vous lisant que vous m’avez REDONNÉ ENVIE de reprendre, littéralement, des études, d’augmenter mon niveau en Paléographie, de me replonger dans l’Histoire et mes recherches…Bref : je passe une retraite HEUREUSE !

    MERCI !

    FRANÇOISE BALLAIN-RINALDI

    1. Merci d’avoir pris le temps de me l’exprimer, car beaucoup me lisent mais ne s’expriment pas.
      Comme vous, je passe une retraite heureuse grâce à mes recherches et mes analyses.
      J’ai appris la rigueur en chimie, science qui l’exige, et je l’ai gardée.
      Bonne continuation dans vos travaux
      Odile

  12. Le plus marrant : vous avez travaillé maintes fois sur la vie de MES ancêtres !!!
    Les Chandon, les Crannier, les Delahaye etc…MAIS PAS SUR LES BALLAIN !
    Bizarre !
    à part :
    « René Ballain revendique son droit de guéssénier à cause de sa mère »
    ET JE NE PARVIENS MÊME PAS À TROUVER QUI C’EST, ce René Ballain ! (c’est lors d’une succession compliquée au sein de la famille Delahaye je pense).

    Il va falloir que je continue le boulot…
    mais je n’ai pas votre expérience !!!
    À BIENTÔT !

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