Les collerons à Provins en 1557-1559 fabriquaient les colliers de chevaux

Introduction

Dans les 500 actes notariés de Provins du fonds Duret 1557-1560 que je viens de dépouiller, il y a de très nombreux métiers manuels manouvriers, laboureurs, vignerons et artisans. Je vous ai déjà mis les oliers, ces fabricants de poterie, et aujourd’hui je vous mes les collerons. Notez bien que les artisans sont tous à Provins et non dans les villages alentour uniquement agricoles.

les collerons à Provins en 1557

A Provins en 1557 il y avait beaucoup de chevaux, donc il fallait des artisans bourreliers, mais à cette époque on utilise un autre nom pour ce métier, celui de colleron, signifiant fabricant de colliers pour les chevaux. Et il s’en trouve plusieurs dans le fonds du notaire Duret, dont voici les noms : Jehan Voigny, Pierre Ledoyen, Pierre Deverse, Nicolas Domenchin. Ces noms vont perdurer à Provins, et soyez heureux ceux qui s’y intéressent de voir mes données, car elles vous donnent des métiers, alors que les registres paroissiaux de Provins oublient le métier des manuels, se contentant des métiers des notables…

Nicolas Domenchin colleron à Provins en 1559

Il vend une part de succession, et le notaire Duret donne l’origine, mais je dois vous avez que son vocabulaire me laisse perplexe, et je vous ai donc mis en lettres roses les termes que je ne comprends pas tout à fait… par le décès trespas et succession de Germain Domanchin son père grant et père naturel dudit acheteur Est-ce que dois comprendre que Germain Domanchin est le grand père de Nicolas et le père de Gilet, donc Germain le neveu de Gilet ?

AD77-216E1258 – vue prise par Monsieur Miraucourt du CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation.

Le 5 janvier 1559 Nicolas Domenchin colleron demeurant à Provins recognait avoir vendu ceddé et promis garantir à tousjours à Gilet Domenchin laboureur et marchant demeurant à Villiers St Georges ad ce présent c’est à savoir tout tel droit part et portion fons popriété et possession et seigneurie qui audit recognaissant peult et pourroit compéter et appartenir par le décès trespas et succession de Germain Domanchin son père grant et père naturel dudit acheteur tant en debtes pour une fois meubles et immeubles quelconques sans aucune chose en retenir ne réserver par ledit vendeur, à la charge toutefois de payer et acquicter par ledit achteur audit vendeur de toutes les debtes charges en quoi il pourroit estre tenu comme héritier dudit Germain Domenchin, en ceddant duquel droit de succession tant mobilier qu’immobilier ledit vendeur s’est dessaisy desmis et dévestu pour et au proffit dudit acheteur… ceste présente vendition et transport moiennant la somme de 12 livres tz acquitée audit vendeur et ad ce a esté présente Légère femme dudit vendeur laquelle de l’autorité dudit vendeur son mary a renoncé et renonce au droit qu’elle pourra prétendre et demander en ladite succession … (cote AD77-216E1258)

Il y avait au moins 3 collerons à Provins en 1558 : Pierre Ledoyen, Pierre Deverse et Nicolas Domenchin

En 1558,  le colleron fabrique les colliers de chevaux, donc c’est un bourrelier. Et à Provins il y avait beaucoup de chevaux compte tenu du nombre important de notables, et surtout de l’absence d’université ce qui rendait tous ces notables dépendant de Paris, donc beaucoup de déplacements pour études et affaires… Moi, la Nantaise et Angevine, je ne mesurais pas à ce jour ce que pouvait être la vie sans université … car Angers et Nantes étaient universitaires, et avec Provins, je découvre toute cette population éduquée mais au loin.
Je viens d’en trouver un 3ème années 1558-1560 et ils portent des noms bien connus à Provins à l’époque, et même si les registres paroissiaux ne sont pas très bavards pour les métiers lorsqu’il s’agissait de métiers manuels, les notaires sont plus parlants, et même filiatifs…

Mais en 1558 les prénoms sont anciens et ici, un prénom m’échappe, celui d’une femme, et je vous mets en rouge ce prénom écrit par le notaire avec une abréviation, visible par le tilt qui figure au dessus. Sachant aussi qu’à cette date le P ressemble au X ce qui est très visible quand vous regardez les chiffres écrit en chiffre romain, car les X du chiffre romain sont alors semblables à P du texte. Voyez le commentaire ci-dessus et mieux encore la page suivante de ce blog.

Le 14 décembre 1558 Jehan Camberlain laboureur demeurant au Houssay paroisse de St Martin des Champs recognait avoir prins et retenu à tiltre de rente annuelle et perpétuelle de Pierre Ledoyen colleron demeurant audit Provins bailleur pour luy et Christofle [j’avais eu peur de ce prénom masculin pour une femme et écrit Perpofle] sa femme fille de feu Denisot Boucher à laquelle il promet faire louer ratiffier etc, c’est à savoir la 22ème partie par indivis dont les 22 pars font le tout en tout tel droit part et portion qui est advenue et escheue à ladite Christofle par le décès et trespas de feue (blanc) jadis femme dudit Denis Boucher père et mère d’icelle Christofle en une maison grange et jardin cour terres labourables et autres héritages sis au Chaseron et es environs lez Provins pour en jouir par ledit preneur à toujours moiennant le prix de 2 septiers de blé froment bon grain mesure de Provins à rendre audit lieu demeure dudit bailleur au jour de St Martin premier paiement commençant dudit jour St Martin prochainement venant en ung an et de là continuer servir et sera tenu ledit preneur labourer et faire valoir etc et … (AD77-216E1258)

Le 20 octobre 1559 Beroust Dauvergne vigneron demeurant à Provins recognait avoir vendu ceddé transpoté et promis garantir à Pierre Deverse colleron demeurant à Provins ad ce présent acheteur ung quartier et demi de vigne sis à Mongibert lez Provins … (AD77-216E1258)

Le 5 janvier 1559 (avant Pâques, donc le 5 janvier 1560) Nicolas Domenchin colleron demeurant à Provins recognait avoir vendu ceddé et promis garantir à Gilet Domenchin laboureur et marchant demeurant à Villiers St Georges ad ce présent c’est à savoir tout tel droit part et portion popriété et possession et seigneurie qui audit recognaissant peult et pouroit compéter et appartenir par le décès trespas et succession de Germain Domanchin son père grant et père naturel dudit acheteur tant en debtes meubles et immeubles … moiennant la somme de 12 livres tz … et ad ce a esté présente Légère femme dudit vendeur … (AD77-216E1258)