Baudouin de Goulaine engage la terre de Pommerieux, Contigné (49)

Beaudouin de Goulaine tient la terre de Pommerieux de sa mère Claude de Montjean.

En 1557 il a pour épouse Madeleine de Rochechouart, et celle-ci a du décéder avant 1560 car il est dit sur internet avoir épousé en 1560 Antoinette Giraud puis en 1567 Claude Deshayes.

L’acte notarié qui suit montre bien qu’il a eu Madeleine de ROchechouart, et afin de vous prouver que Madeleine de Rochechouart est bien son épouse en 1557, je vous mets non seulement ma retranscription, mais aussi la vue de la page qui nomme Madeleine de Rochechouart (écrit Rochechouard)

J’attire votre attention aussi sur le déplacement du notaire jusqu’à Chateauneuf depuis Angers, c’est à dire que lorsque le client a un rang social important, le notaire fait plusieurs dizaines de km pour se rendre sur place. Je pense que de nos jours aussi les notaires se déplacent parfois.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E5 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 5 novembre 1557 en la cour du roi notre sire à Angers endroit par devant nous Michel Hardy notaire royal personnellement estably haut et puissant Bauldouin de Goullaines seigneur dudit lieu, baron de Blaison et seigneur chatelain des chastellenies des Pallets, Martigné Briand, la Guyerche et Saint Aubin de Luigné, demeurant audit chastellet de Goullaines comté de Nantes, tant en son nom que pour et es noms et comme soy faisant fort de honneste et puissante demoiselle Magdeleine de Rochechouard son espouse et de noble et puissant Claude de Goullaines seigneur de la Rufelière son frère, auxquels et chacun d’eulx ledit seigneur estably a promis est et demeure tenu faire ratiffier et avoir agréable le contenu en ces présentes toutefois et quantes qu’il en sera sommé et requis … soubzmectant ledit estably esdits noms et qualités et en chacun d’iceuls seul et pour le tout sans division etc confesse avoir vendu cédé délaissé et transporté et encores vend cède délaisse et transporte perpétuellement par héritage à honnorable homme Charles Boylesve seigneur des Roches à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs etc scavoir est le lieu terre fief et seigneurie de Pommeryeulx situé et assis ès paroisses de Contigné et Brissarte et environs en ce pays d’Anjou et ressort d’Angers, composé ledit lieu de maison seigneuriale fief hommes subjets cens rentes et debvoirs, de 2 mestairyes et 2 closeryes prés bois marmentaulx et taillys garennes avec tous et chacuns les droits noms raisons et actions que ledit seigneur vendeur esdits noms a et peult avoir esdites choses et généralement tout ledit lieu ses appartenances et dépendances de Pommerieulx sans aulcune réservation en faire combien qu’il ne soit spéciffié par ces présentes, et tout ainsi que ledit lieu et appartenances a esté tenu possédé et exploité par ledit seigneur vendeur ses femmes leurs prédecesseurs des seigneurs de Briollay et Chateauneuf à foy et hommage simple … Et est faite ladite vendition pour le prix et somme de 5 000 livres tz, laquelle somme ledit achapteur a comptée et nombrée et manuellement baillée audit vendeur esdits noms, qui icelle somme a eue prinse et receue en présence et veue de nous en or et monnaye à présent ayant cours au prix et poids de l’ordonnance ; ladite vendition faite o grâce donnée par ledit achapteur et retenue par ledit vendeur esdits noms de pouvoir rescourcer et rémérer lesdits choses du jourd’huy en 3 ans prochainement venant … Fait et passé au lieu et chastelet de la Guerche par nous notaire susdit es présence de honnorable hommeMe Guy Dutertre demeurant à Saint Georges de Chasteauneuf et Mathurin Viau demeurant audit chastel de la Guerche

Gabriel de Goulaines baron de Blaison, la Guerche, baille une terre : Saint Georges du Puy de la Garde 1583

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E7 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 1* décembre 1583 après midy, en la cour du roy notre sire Angers et de monsieur duc d’Anjou endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement estably hault et puissant messire Gabriel de Goulaines seigneur dudit lieu, baron de Blaison la Guersche et Pommerieux, demeurant audit lieu de Goulaines duché de Nantes et estant de présent audit lieu de la Guerche paroisse de st Aubin de Luigné d’une part, et honorables hommes Hierosme Blouyn et Pierre Begnyer marchands demeurant en ladite paroisse de st Aubin de Luigné d’autre part, soubmettant lesdites parties respectivement et lesdits Blouyn et Begnier eulx et chacun d’eulx seul et pout le tout sans division avoir fait et font le bail et prinse à ferme qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit de Goulaines a baillé et par ces présentes baille à tiltre de ferme et non autrement auxdits Blouyn et Begnier qui ont pris et accepté audit titre de ferme et non autrement, pour le temps et espace de 7 ans et 7 cueillettes entières et parfaites commençant du jour et feste de Toussaint dernière passée et finissant à pareil jour lesdites 7 années et 7 cueillettes révolues, c’est à savoir la terre fief et seigneurie de Changé situé en la paroisse de st Georges du Puy de la Garde, et st Pierre de Chemillé et ès environs, ainsi que ladite terre fief et seigneurie se poursuit et comporte tant en fief que en domaine, droits profits et esmoluments d’icelle, sans aucune chose en retenir excepter ne réserver, fors que ledit seigneur de Goulaines a réservé et réserve les ventes et rachapts qui excédront la somme de 100 livres esquelles ledit seigneur ne pourra rien prétendre ; pour en jouir par lesdits preneurs à titre de ferme comme bons pères de famille … et de payer chacun an la somme de 200 escuz

Baudouin de Goulaines engage plusieurs terres en Anjou, 1562

il les a déjà engagées 2 ans plus tôt, et ici, sous une forme nouvelle il fait pratiquement une prolongation de la grâce pour encore 2 ans. Le montant cet engagement est élevé, et j’ignore s’il a pu rémérer ces terres.

Et l’une des terres est soumise à un impôt que je n’avais pas encore rencontré en Anjou, le quart de vin.

et tout ceci se passe à Saint-Aubin-de-Luigné, qui possède la plus belle mairie que je n’ai jamais vue, du temps où le numérique n’existait pas et où j’allais de mairie en mairie faire mes recherches.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 23 janvier 1562 (Hardy notaire royal Angers) sachent tous présents et advenir comme ainsi soyt que par cy davant noble et puissant Baudouyn de Goullaines seigneur dudit lieu baron de Blaiszon et seigneur chastelain des chastelenyes de Martigné Barands et la Guerche eust fait vendition à honorable homme Charles Boylesve seigneur des Roches de la terre fief et seigneurie de Pommerieuilx avecques ses appartenances et dépendances située ès paroisses de Brissarthe et Contigné pour la somme de 5 000 livres tournois comme appert par le contrat de ce fait et passé en la cour de royale d’Angers par davant nous notaire soubzsigné, le 5 novembre 1557 aussi eust ledit seigneur de Goullaines fait vendition audit Boylesve d’un pressouer situé au bourg de Saint Aubin de Luigné avecques grand nombre de vignes appellées les vieilles vignes de saint Aubin pour la somme de 1 500 livres tournois comme apert par aultre contrat de vendition passé soubz la cour de Goullaines par Blamtin et Loiseau notaires d’icelle cour le 23 février 1559 par autre contrat ledit sieur de Goullaines eust aussi fait vendition audit Boylesve des maisons jardrins terres prés bois et appartenances appellés le Port de Vallée situé sur la rivière de Loire paroisse de Blaison pour la somme de 2 000 livres comme appert par le contrat de ladite vendition du 3 avril 1559 après Pasques passé soubz la cour du roy notre sire à Nantes par davant Bonfils et Lemaryé notaires royaulx, toutes lesquelles sommes desdites venditions susdites revenans à la somme de 8 500 livres tournois, desquelles ledit seigneur de Goullaines désiroyt faire les rescousses au moyen des grâces qui encores durent comme les partyes ont cogneu et confessé par davant nous et en lieu desdites choses vendues audit Boylesve tant pour ladite somme de 8 500 livres tz que pour la somme de 1 265 livres tz que ledit Boylesve promet payer passant et accordant ces présentes audit Boylesve (sic, mais je suppose que c’est de Goulaines qui doit audit Boylesve et que le notaire a fait une petite erreur) d’argent presté comme appert par cédules que ledit Boylesve en a dudit seigneur, toutes lesquelles sommes reviennent à la somme de 9 765 livres tz, ce que ledit Boylesve auroyt accordé faire sans bouger à l’hypothèque desdits contrats,
pour ce est il que en la cour du roy notre sire à Angers endroit par davant nous personnellement estably ledit seigneur de de Goullaines demeurans au chastel de la Guerche pais d’Anjou et ressort d’Angers tant en son nom que au nom et comme soy faisant fort de noble et puissante dame Anthoinette de Bazouges espouse dudit seigneur de Goulaines à laquelle il a promis est et demeure tenu faire ratiffier et avoir agréable le contenu en ces présentes et en bailler et fournir lettres de ratiffication et obligation au garantage des choses cy après nommées de ladite dame audit Boylesve dedans 2 ans prochainement venant à peine de tous despens dommages et intérests ces présentes néanmoins demeurant en leur force et vertu, soubzmectant ledit seigneur de Goullaines esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division etc confesse avoir vendu quité cédé délaissé et transporté et encores etc perpétuellement par héritage audit Charles Boylesve à ce présent stipulant et acceptant qui a achapté et achapte pour luy ses hoirs etc scavoir est la terre fief seigneurie appartenances et dépendances de saint Aubin de Luigné qui consiste en maison seigneuriale pressouer sis au bourg dudit saint Aubin, les mestairies et appartenances de la Roche Leschallarderye avecques les quarts de vins

selon le Dictionnaire du Monde rural de Michel Lachiver, le quart est une ancienne mesure de capacité pour le vin. En Anjou et dans la vallée de la Loire en aval d’Orléans, le quart de la pipe, soit la moitié de la busse, soit 114 litres.

selon le Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
QUART signifie entre autres :
« Droit se montant au quart du prix de la vente de qqc. (en particulier du vin) »
« Tenure de vigne soumise à la redevance du quatrième muid »

    je pense qu’il faut retenir la notion d’un impôt féodal sur la vente du vin, sans doute 25 % du prix, ce qui est élevé certes. Si vous avez mieux, merci de nous donner des explications.

et dixmes qui en dépendent, bleds de rentes deubz à ladite seigneurie dudit saint Aubin sur plusieurs lieux et mestairies tenues et mouvantes de ladite seigneurie, deux moulins a eau situés sur la rivière du Layon, prés et terres qui en dépendent vulgairement nommés et appelés les moulins de Gasteau et Chaulmes le tout assis et situés ès paroisses dudit Saint Aubin Rochefort et autres paroisses circonvoisines et généralement toutes lesdites choses ainsi qu’elles ont esté tenues possédées et exploitées tant auparavant que depuis par ledit seigneur ses prédécesseurs recepveurs fermiers et autres gens sans aulcune réservaiton en faire, tenues toutes lesdites choses à foy et hommage simple, du seigneur de Rochefort à 5 sols de service pour toutes charges, fors ledit lieu de la Roche Gerpillon qui est tenu de la Basse Guerche à franc aleu,
transportant etc et est faite ladite vendition cession et transport pour le prix et somme de 9 765 livres de laquelle somme en a esté poyé 8 500 livres pour la recousse desdits 3 contrats lesquels moyennant ces présentes et aux charges de l’hypothèque d’iceulx demeurent rescoussé au profit dudit seigneur et le reste montant la somme de 1 265 livres ledit Boylesve l’a présentement poyée audit seigneur de Goulaines qui l’a eue et receue en présence de nous en or et monnaye de présent ayant cours dont etc ladite vendition faite o condition de grâce donnée par ledit achapteur et par ledit vendeur retenue de pouvoir rescourcer et rémérer lesdites choses vendues dedans d’huy en 2 ans prochainement venant en rendant et payant ladite somme de 9 765 livres tz frais et mises raisonnables, et demeure ledit seigneur tenu et a promis acquiter libérer et garantir ledit Boylesve des ventes si aulcunes estoient deues pour raison des 3 contrats cy dessus, aussi demeure ledit Boylesve quite vers ledit seigneur de Goullaines et lequel l’a quité et quite par ces présentes de la somme de 2 000 livres tz que ledit Boylesve luy estoit tenu payer pour les deux dernières années de sa ferme du lieu et appartenances de la Guerche et aultres choses portées par le bail à ferme fait audit Boylesve par ledit seigneur de Goullaines au moyen qu’il les a receuz auparavant ce jour comme il a cogneu et confessé davant nous,
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc dommages etc obligent esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pout le tout sans division etc renonçant etc et par especial au bénéfice de division d’ordre et de discussion foy jugement et condemnation etc fait et passé audit chastel de la Guerche par devant nous Michel Hardy notaire royal Angers en présence de honorables hommes Me François Boylesve licencié ès loix sieur de la Basarderye, Guy Dutertre fermier de Blaizon demeurant à Saint Georges de Chastelaizon, et Nicolas Rochard laboureur demeurant audit St Aubin tesmoings à ce requis et appellés le 23 janvier 1562
et a ledit Boylesve présentement rendu audit seigneur de Goullaines les 3 contrats avecques les baulx à ferme qui les a euz et receuz à la charge de les représenter toutefois et quantes que mestier sera et moyennant ces présentes demeure Me Guy Dutertre fermier de Blaizon quite et l’a ledit Boylesve quité et quite ensemble tous aultres fermiers des fermes qui auroient cy davant esté prinses des choses cy dessus recoussées par ce que a déclaré par davant nous en avoir esté payé et satisfait

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Jean de Carné amortit une obligation due à la veuve Desalleuz, Angers 1606

Nous avons vu hier Jean de Carné, venu à Angers traiter des affaires de sa femme, Françoise de Goulaine, baronne de Blaison, décédée.

Château de Goulaine - Collection particulière, reproduction interdite
Château de Goulaine - Collection particulière, reproduction interdite

Voici l’une des nombreuses affaires qu’il était venu traiter, et ici, il rembourse une obligation assez élevée, dont la prêteuse n’est autre que le veuve Desalleuz de la Cuche. La Cuche est de mémoire, située à Cossé-le-Vivien, et on peut donc constater au passage qu’en montant à Angers les Desalleuz de la Cuche ne se sont pas appauvris !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le mercredi 4 décembre 1606 après midy, en la court du roy notre sire à Angers endroit par devant nous René Serezin notaire d’icelle ont esté présents et personnellement establis haut et puissant messire Jehan de Carné, chevalier de l’ordre du roi, baron de Carné (Noyal-Muzillac, 56) Liniac Cremair et Rozepoul au nom et comme légitime administrateur des enfants de luy et de défunte haulte et puissante dame Françoise de Goulaine vivante sa compagne demeurant en sa maison seigneuriale de Coequenton pays de Bretagne pays de Mailevin évêché de Cornouaille estant de présent en ceste ville, lequel pour satisfaire au paiement de la somme de 4 900 livres tz par une part et 1 860 livres par autre en quoi il se seroit le jour d’hier obligé envers Jehanne Paulefort veufve et curatrice de défunt honorable homme René Desalleux vivant sieur de la Cuche pour les causes portées et contenues par transaction passée par devant nous, auroit par ces présentes donné charge et mandemement irrévocable à chacuns de honneste homme Charles Rogeron l’aîné et Charles Rogeron le jeune marchands fermiers de la baronnie de Blaison Port et péage de Vallée, audit sieur de Carné audit nom appartenant, de payer et bailler sur les deniers de leurs fermes de ladite baronnie port et péage de Vallée à ladite Paulefort au premier jour de janvier prochain ladite somme de 1 860 livres tz et ladite somme de 4 900 livres à 3 termes de 1 800 livres au premier janvier 1608, 1 500 livres au premier janvier ensuivant et 1 600 livres au 1er janvier 1610, et davantage à chacun desdits termes de payer les intéresets qui seront deus à ladite Paulefort à la raison du denier seize le tout suivant et conformément à ladite transaction ce que lesdits Rogeron à ce présent ont voulu consenti et accordé, soubzmis soubz ladite court, s’en sont obligés et obligent solidairement à peine de toutes pertes despens dommages et intérests pourvu que ne soient troublés en la jouissance de leurdite ferme ne que les deniers d’icelle ne soient saisis ne arrestés entre leurs mains à la requête d’aulcune personne car en cas lesdits Rogeron et chacun d’iceux ne seront tenus faire lesdits paiements sinon que lesdites saisies soient levées et à ceste fin seront tenus immédiatement icelles si aulcunes interviennent les dénoncer et en donner advis audit sieur de Carné audit nom au domicile cy après par luy eslu et fournissant par lesdits Rogeron acquits de ladite Paulefort desdites sommes et intérests, et ledit sieur de Carné les a dès à présent acceptés pour deniers comptants sur le prix de ladite ferme de ladite terre de Blaison port et péage de Vallée, le tout sans préjudice du recours despens dommages et intérests dudit sieur de Carné audit nom à l’encontre de maistre Gabriel de Goulaine

    Voir le site du Château de Goulaine

et dame Marie Du Bothonn dame de Guemandeuc fille et héritière principale de défunte dame Jehanne Pinard et contre chacun d’eulx ainsi qu’il verra bon estre,
et pour l’effet des présentes et ce qui en dépend ledit sieur a esleu domicile irrévocable en ceste ville maison de Me Jehan Belourdeau sieur de la Grois advocat Angers pour y recepvoir tous exploits de justice qu’il consent valoir et estre de tels effets forme et vertu que si faits et baillés estoient à sa propre personne ou domicile naturel ce qui a esté stipulé et accepté convenu et arresté entre lesdites parties, auxquelles choses susdites tenir etc obligent lesdites parties respectivement etc mesme lesdits Rogeron eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc renonçant etc et par especial au bénéfice de division de discussion et d’ordre etc foy jugement condemnation
fait Angers maison où pend pour enseigne l’image saint Julien en présence de Me Bernard Vaneaud docteur en droits et sire Philippe Doublard marchand demeurant Angers tesmoins, ledit Charles Rogeron a dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.
Et cette fois on voit que le fils Rogeron signe, alors que son père ne signe pas.

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Cession de droits sur la baronnie de Blaison par Jean de Carné veuf de Françoise de Goulaine, 1606

La baronnie de Blaison a été aquise au XVIe siècle par la famille de Goulaine. Elle a été apportée en dot par Françoise de Goulaine à Jean de Carné. Enfin, en principe, car en 1606 il n’a pas encore touché les fruits de plusieurs années, car sa belle-mère, Jeanne Pinard les a touchés sans les lui restituer. Et entre-temps il a dû faire quelques poursuites…
Cette dot impayée est rare en Anjou, enfin je ne la rencontre pratiquement jamais. Par contre je me souviens avoir entendu Michel Nassiet traiter ce sujet des dots impayées, dans le milieu de la noblesse aisée, qui est celle des nobles qualifiés dans les actes de « hauts et puissants ». C’est ici le cas, car Jean de Carné est qualifié de « haut et puissant ».

Cette dot impayée nous apporte des détails passionnants sur le péage du Port-de-Vallée, entre autres vous allez découvrir du fromage d’Auvergne, des morues, du papier etc… qui semblent bien être des droits en nature.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le jeudi 5 décembre 1606 avant midy, en la court du roy notre sire à Angers endroit par devant nous René Serezin notaire d’icelle ont esté présents et personnellement establis haut et puissant messire Jehan de Carné, chevalier de l’ordre du roi, baron de Carné (Noyal-Muzillac, 56), Cognac (Cohignac en Berric, 56) et Liniac (Guérande, 44), seigneur de Marsant (Marzen en Assérac – ou bien Marcein en Saint-Nazaire), Crémeur (Guérande, 44), Crédan (Saint-Dolay, 56), Rozenpoul (Rosampoul en Plougonven, 29), Quercen (non identifié) et baron de la baronnie de Blaison (49), demeurant en sa maison seigneuriale de Coquenton paroisse de Maileuvin évêché de Cornuaille en Bretagne (Coëtcanton paroisse de Melguen, selon Potier de Courcy, Armorial de Bretagne, mais il faut sans doute lire Melgven, 29) estant de présent en ceste ville d’Angers,
lequel soubzmis soubz ladite court a recogneu et confessé avoir ce jourd’huy quité cédé délaissé et transporté et par ces présenes cèdde quite délaisse et transporte à honneste homme Charles Rogeron l’aîné sieur de la Groye demeurant à Saint Saturnin sur Loire à ce présent stipulant et acceptant la somme de 2 775 livres tournois restante de la somme de 3 375 livres tz que ledit seigneur baron de Carné a dit et assuré lui appartenir pour les fermes de 2 années et demi échues le 1er août 1599 de membre du Port et péage de Vallée, dépendant de la baronnie de Blaison
Port-de-Vallée, hameau commune de Blaison – Il y existait un péage sur les bateaux passants qui fut supprimé par ordonnance du 20 novembre 1631 (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)
dont Mathurin Tallau ? estoit fermier
et outre a ledit seigneur céddé et cèdde audit Rogeron les arréraiges des 5 années 1595, 1596, 1597, 1598 et 1599 d’une aloze, d’une lemplroye, une douzaine de molue à raison de ce qu’elles ont valu au commencement du caresme desdites années, d’une douzaine de poulets, de 8 chapons, d’une rame de papier, de 2 fromages d’Auvergne avecques l’action qui compète et appartient audit seigneur à l’encontre des héritiers dudit Vallée pour les réparations de maisons et logis appartenances et dépendances dudit port et péage de Vallée, en laquelle somme de 3 375 livres tz et arréraiges desdites 5 années des poissons volailles fourrage et papier ledit Vallée auroit esté condemné payer à défunte dame Jehanne Pinard par jugement donné par monsieur le lieutenant général d’Anjou Angers le 11 septembre 1599 en éxécution de la sentence par elle obtenue contre iceluy Vallée en la cour de parlement de Paris le 15 juillet précédant et par sentence d’ordre et exécutoire intervenue au siège de la prévosté d’Angers le 3 mars 1603 sur la poursuite des biens dudit Vallée auroit esté ordonné que ladite dame seroit payée de ladite somme de 3 375 livres de la valeur desdites redevances cy dessus,
depuis lequel temps ledit seigneur de Carné auroit obtenu arrest comme il a dit et assuré contre ladite Pinard au parlement de Bretagne par lequel attendu le contrat de mariage d’entre luy et défunte haulte et puissance dame Françoise de Goulaine vivant sa compagne, fille de ladite Pinard, en date du (blanc) 1589 icelle dame Jehanne Pinard auroit esté condamnée se départir de la jouissance de ladite baronnie de Blaison son port et péage de Vallée et luy en rendre et restituer les fruits qu’elle pourroit avoir touchés depuis ledit contrat de mariage avec pouvoir audit seigneur de se faire payer des fermes de ladite terre,
en conséquence duquel arrêt ledit seigneur de Carné auroit cy devant touché sur icelle la somme de 600 livres tournois de deniers procédés de la vente de la coupe des bois dudit port de Vallée qui appartenait audit Vallée, tellement qu’il ne restoit plus à payer d’icelle somme que 2 775 livres tz, p
pour d’icelle somme, ensemble de ladite somme de huit vingt deux livres pour lesdites réparations et valeur desdites redevances et intérests s’en faire par ledit Rogeron à ses despens périls et fortunes payer tant sur les deniers qui procéderont des biens dudit Vallée exposés en vente et selon l’ordre dudit jugement des héritiers et biens tenant dudit Vallée ou en faire contre eulx soit en son nom ou au nom dudit seigneur à son choix toutes et telles poursuites qu’iceluy seigneur eust fait ou pu faire auparavant ces présenes et à ceste fin il l’a mis et subrogé, met et subroge en tous et chacuns ses droits noms raisons et actions qui luy compètent et appartiennent pour raison de ce que dessus cédé à l’encontre de la veufve et héritiers et biens tenants dudit Vallée par le moyen dudit contrat de mariage jugements et arrests, le constituant son procureur spécial comme en sa propre chose et d’habondant en a baillé procuration à part et hors ces présenes sans toutefois que ledit seigneur de Carné soit tenu en aulcun garantage ne restitution de prix cy après fors de son fait et promesse et à l’effet de laquelle cession il a présentement baillé et mis en mains dudit Rogeron la grosse dudit jugement du 11 septembre 1599 signé Lemaczon pour greffier, et promis luy bailler et envoyer en ceste ville maison de nous notaire dans un mois prochain copie signée de l’arrest qu’il a obtenu contre ladite Pinard audit parlement de Bretagne, dudit contrat de mariage d’entre luy et ladite défunte dame Françoise de Goulaine,
la présente cession faite pour le prix et somme de 3 000 livres tournois payée et baillée manuellement comptant par ledit Rogeron audit sieur de Carné qui icelle somme a eue prise et receue en présence et à vue de nous en espèces d’escus sol et autres pièces de 16 sols et autre monnoye du prix ayant cours suivant l’édit et ordonnance du roi, dont il s’est tenu à comptant et en a quité et quite ledit Rogeron sans préjudice par ledit seigneur de Carné au surplus de ce qui luy est deu par les héritiers de ladite Pinard pour la restitution des fruits de ladite terre despens dommages et intérests contre elle adjugés par ledit arrest et pour l’effet des présentes ledit seigneur de Carné a prorogé court et juridiction par devant monsieur le lieutenant général de monsieur le sénéchal d’Anjou et messieurs les gens tenants le siège présidial Angers, voulu et consenti veult et consent y estre traité et poursuivi comme par devant son juge ordinaire et renonce à toute déclination pour quelque cause et privilège que ce soit et esleu domicile en ceste ville maison de Me Jehan Belardeau subdélégué advocat Angers pour y recepvoir tous exploits de justice qu’il consent valoir et estre de tel effet forme et vertu comme si faits et baillés à sa propre personne ou domicile naturel
ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties, à laquelle cession tenir etc oblige etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait Angers maison où pend pour enseigne l’image saint Julien en présence de honneste homme Pierre Guillotin hoste de ladite hostellerie et honorable homme Phelippes Doublard marchand demeurant Angers

Cette image est la propriété des Archives Départemantales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.
Je m’étonne, comme vous, de ne pas voir ici de signature de Rogeron, car pour traiter une pareille somme il sait surement lire et écrire ?
Enfin, j’attire l’attention des amateurs d’hôtellerie, que celle de Saint-Julien dont il est ici question à la fin de l’acte, recevait des gens importants, puisque Jean de Carné y ait descendu. Je vous ai déjà ici exposé mon hypothèse concernant les hôtelleries, à savoir l’existence d’hôtelleries plus ou moins luxueuses avec des clients (et des tarifs) plus ou moins fortunés.

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