Prononcez monsieur saint Main, comme on disait autrefois.
Le grand livre des pélerinages, de Philippe Olivier, n’en fait pas mention. Pas même le site de Saint Méen le Grand, qui ne cite que l’abbaye et le saint, pas le pélerinage
Pourtant, Clotilde-Y. Duvauferrier-Chapelle lui a consacré un ouvrage, paru en 1985 en 1279 exemplaires, épuisé : Saint-Méen-Le-Grand – Coeur De Bretagne Historique, Profonde, Mystérieuse – Au Pays De Montfort En Brocéliande Et Généalogie Des Princes De Bretagne – Préfaces Du Sénateur Marcel Daunay & De Yann Brekilien.
Rappelant au passage toutes les célébrités de Saint-Méen, dont Théodore Botrel, qui passait son enfance chez sa grand’mère Joubaux au Parson, elle évoque longuement la vie de saint Méen.
A propos de chant, vous pouvez d’ailleurs vous exercer sur l’air du Coeur sacré de Jésus :
De nos déserts vous fûtes la merveille,
Quand vous viviez au terrestre séjour ;
Glorieux Méen, daignez prêter l’oreille
A nos accents, à nos concerts d’amour
Refrain
Illustre Saint, vous êtes notre père ;
Auprès de Dieu, protégez vos enfants ;
Du haut du Ciel écoutez leur prière,
Soyez sensible à leur tendres accents.
…
Mais, la vie de saint Méen, comme tout personnage de son époque (il est né vers 540), est parfois entremêlée de légendes populaires. Ecoutons d’abord la vie religieuse selon le dictionnaire hagiographique des saints, de l’abbé Pétin, encyclopédit Migne :
MÉEN (saint), Mevennius, abbé en Bretagne, était Anglais de naissance et sortait d’une famille noble et riche de la province de Gwent.
Contemporain de saint Magloire et de saint Samson , il était, à ce que l’on croit, proche parent de l’un et de l’autre.
Ayant quitté sa patrie pour venir dans l’Armorique, il y prêcha l’Evangile avec beaucoup de succès.
Caduon , comte du pays, lui donna un terrain , pour bâtir un monastère, et Guérech 1er, comte de Vannes, prit cet établissement sous sa protection.Saint Samson, ayant fondé ensuite le monastère de Saint-Jean-Baptiste à Gaël, y établit saint Méen pour premier abbé. Celui-ci donna l’habit à saint Judicaël, roi de Domnonée, qui venait de renoncer à la couronne pour embrasser l’état monastique, vers l’an 616. Il fonda près d’Angers un autre monastère qu’il peupla de ses disciples, et qu’il allait souvent visiter pour les entretenir dans la ferveur.
Il détermina, par ses exhortations, un nombre de personnes à se consacrer a Dieu dans la solitude.
Saint Méen mourut vers l’an 617, dans le monastère de Gaël, qui a pris son nom. Son tombeau, illustré par beaucoup de miracles, attire un grand nombre de pèlerins. On trouve son nom dans les litanies anglaises du vii’ siècle , et sa fête est marquée comme solennelle dans les calendriers de la plupart des diocèses de Bretagne, sous le 21 juin.
Son embarcation pour traverser la Manche serait une auge de pierre. En fait, selon Mme Duvauferrier-Chapelle, saint Méen et ses compagnons auraient traversé sur un assemlage de claies en osier recouvertes de peaux cousues ensemble. Une auge de pierre percée fixait le mât. Abandonnée sur la grève, l’embarcation pourrit, et seule l’auge resta. La légende fit le reste.
Infatigable voyageur, saint Méen entreprit d’évangliser ll’Armorique, a Gaule, la Belgique et peut-être l’Italie, cette dernière via la Bretagne l’Anjou, la Guyenne, le Languedoc, le Lyonnais, le Dauphiné, la Savoie. Il s’abreuvait aux fontaines tout au long de ses périples, dont une partie avaient déjà des vertus thérapeutiques, mais après son passage elles devenaient miraculeuses. La liste de ces lieux tient en plusieurs pages. Naturellement la Bretagne est bien équipée, mais l’évêché de Nantes conserve Avessac, Saint-Méen-du-Cellier, près Clermont qui domine le fleuve et fut propriété de l’acteur Louis de Funès, et enfin Champoceaux possède un rocher de saint-Méen.
En Anjou et Maine on compte : Chaudron-en-Mauges, Pontmain avec un certain Comte Méen, Ruillé-le-Gravelais où il est patron de paroisse, Saint-Hilaire-Saint-Florent àrès Saumur, où furent déposés les reliques de saint Méen durant l’invasion Normande, Thouars.
Mais surtout Lasse dans le Baugeois, et Chateaupanne près de Montjean sur Loire. Selon François Lebrun, Les Hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles, 1975, ces 2 fontaines miraculeuses étaient particulièrement vénérées, d’abord pour la lèpre que saint Méen était censé guérir, puis, après la disparition de ce terrible mal en France, pour une forme de gale particulièrement opiniâtre dite mal Saint-Méen. Chaque année, le 21 juin, jour de la fête de saint Méen, les malades viennent en foule pour se baigner soit à Lasse, soit à Châteaupanne.
Le Louroux-Béconnais, 49 : 1600 – « Le mesme XXVIIIe d’apvril mil six cens fut inhumé au petit cimetière aulx pauvres le corps de deffunt Clément Arevys lequel est décédé en ceste paroisse acomplissant le voyage de monsieur St Main (Méen) lequel est de la paroisse de Saint Segondin comme est par l’attestation de J. Deshommes vicaire de ladite paroisse de saint Segondin fait par moy le jour et an que dessus » v°61-172
1610 – « Le seziesme jour du mois d’aoust mil six cents dix fut inhumé le corps de defunct Guillaume Du Hay vivant demeurant et habitant de la paroisse de St Remy de Faurelles en l’évesché de Chartres lequel Du Hay mourut et décéda en ce bourg s’en retournant de son voyage de St Meen en Bretaigne le corps duquel fut inhumé au grand cymetière » v°124-172
1613 – « Le premier jour du moys d’apvril mil six cens treze fut inhumé au petit cimetière aux pauvres le corps de deffunt Claude Garnier fils de Jehan Garnier lequel mourut en ceste paroisse allant accomplir le voyage de monsieur de Saint Main par moy » v°151-172
1650 – « Le vingt et uniesme jour de mars mil six centz cinquante fut inhumé au cymetière des pauvres de la paroisse du Louroux Besconnais le corps de deffunct Toussaint Pignard qui décéda en faisant le voyage de St Meen par Talourd »
Marans, 49 « Le 24.4.1662 la messe de la frairie de Ste Catherine a esté célébrée par Me J. Crannier prêtre pour le repos de l’âme de deffunct Mathurin Halligon qui est mort en faisant le voyage à Mr de St Méen »
Montreuil-sur-Maine, 49 : Le 18.7.1612 baptême de « Jehan filz de Jehan Tiolier et d’Isabelle Daulx paroissiens de Sainct Delaunme Diocèse de Langre eux disant pelerins de Sainct Méen, parain Jehan Beaux marene Fleurense Gernigon »
Ampoigné,53 : le 4.5.1691 baptême de Julien Blanchet fils de Jullien et de Mathurine Lefaucheux de la paroisse Notre Dame de Tillamente diocèse de Chartres, lesquels s’en retournent du voyage du Bienheureux St Méen »
Cossé-le-Vivien, 53 : «Inhumation le 13.4.1644 de François d’Azé, pauvre mendiant, soy disant habitant autrefoys en la paroisse de Montreuil-Bellay vers la ville de Saulmur, sargetier de vacation, faisant le voyage de monseigneur de Saint Méen, décédé en la métairie de la Mouisantière à Cossé-le-Vivien » (registre paroissial de Cossé)
Saint-Erblon, 53 « inhumation le 17.12.1662 à Saint-Erblon-sur-Araize(53) de Louys Hervé, de la paroisse Saint Laurens évesché d’Orléans suivant son certificat atteint du mal Saint Main est décédé au lieu de la Richardière demeure de René Harault faisant le voyage de St Main» (registre paroissial) –
Par contre, je viens à l’instant de mouliner ma machine sur le mot Méen, et je m’aperçois que j’ai beaucoup de relevés dans mes relevès que ceux que j’ai mis ci-dessus. Il me faut un peu de temps pour dresser une page dédiée à tous mes propres relevés de saint Méen, dont à bientôt sur cette page où je mettrai le lien vers mon propre travail. Mais, comme vous savez où sont mes relevés, vous pouvez ici ajouter vos observations ailleurs. La liste des mes relevés est ici colone de droite.
Gardez vos forces pour saint Jacques, je vous prépare une page sur lui.
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