Prononcez monsieur saint Main, comme on disait autrefois.
Le grand livre des pélerinages, de Philippe Olivier, n’en fait pas mention. Pas même le site de Saint Méen le Grand, qui ne cite que l’abbaye et le saint, pas le pélerinage
Pourtant, Clotilde-Y. Duvauferrier-Chapelle lui a consacré un ouvrage, paru en 1985 en 1279 exemplaires, épuisé : Saint-Méen-Le-Grand – Coeur De Bretagne Historique, Profonde, Mystérieuse – Au Pays De Montfort En Brocéliande Et Généalogie Des Princes De Bretagne – Préfaces Du Sénateur Marcel Daunay & De Yann Brekilien.
Rappelant au passage toutes les célébrités de Saint-Méen, dont Théodore Botrel, qui passait son enfance chez sa grand’mère Joubaux au Parson, elle évoque longuement la vie de saint Méen.
A propos de chant, vous pouvez d’ailleurs vous exercer sur l’air du Coeur sacré de Jésus :
De nos déserts vous fûtes la merveille,
Quand vous viviez au terrestre séjour ;
Glorieux Méen, daignez prêter l’oreille
A nos accents, à nos concerts d’amour
Refrain
Illustre Saint, vous êtes notre père ;
Auprès de Dieu, protégez vos enfants ;
Du haut du Ciel écoutez leur prière,
Soyez sensible à leur tendres accents.
…
Mais, la vie de saint Méen, comme tout personnage de son époque (il est né vers 540), est parfois entremêlée de légendes populaires. Ecoutons d’abord la vie religieuse selon le dictionnaire hagiographique des saints, de l’abbé Pétin, encyclopédit Migne :
MÉEN (saint), Mevennius, abbé en Bretagne, était Anglais de naissance et sortait d’une famille noble et riche de la province de Gwent.
Contemporain de saint Magloire et de saint Samson , il était, à ce que l’on croit, proche parent de l’un et de l’autre.
Ayant quitté sa patrie pour venir dans l’Armorique, il y prêcha l’Evangile avec beaucoup de succès.
Caduon , comte du pays, lui donna un terrain , pour bâtir un monastère, et Guérech 1er, comte de Vannes, prit cet établissement sous sa protection.Saint Samson, ayant fondé ensuite le monastère de Saint-Jean-Baptiste à Gaël, y établit saint Méen pour premier abbé. Celui-ci donna l’habit à saint Judicaël, roi de Domnonée, qui venait de renoncer à la couronne pour embrasser l’état monastique, vers l’an 616. Il fonda près d’Angers un autre monastère qu’il peupla de ses disciples, et qu’il allait souvent visiter pour les entretenir dans la ferveur.
Il détermina, par ses exhortations, un nombre de personnes à se consacrer a Dieu dans la solitude.
Saint Méen mourut vers l’an 617, dans le monastère de Gaël, qui a pris son nom. Son tombeau, illustré par beaucoup de miracles, attire un grand nombre de pèlerins. On trouve son nom dans les litanies anglaises du vii’ siècle , et sa fête est marquée comme solennelle dans les calendriers de la plupart des diocèses de Bretagne, sous le 21 juin.
Son embarcation pour traverser la Manche serait une auge de pierre. En fait, selon Mme Duvauferrier-Chapelle, saint Méen et ses compagnons auraient traversé sur un assemlage de claies en osier recouvertes de peaux cousues ensemble. Une auge de pierre percée fixait le mât. Abandonnée sur la grève, l’embarcation pourrit, et seule l’auge resta. La légende fit le reste.
Infatigable voyageur, saint Méen entreprit d’évangliser ll’Armorique, a Gaule, la Belgique et peut-être l’Italie, cette dernière via la Bretagne l’Anjou, la Guyenne, le Languedoc, le Lyonnais, le Dauphiné, la Savoie. Il s’abreuvait aux fontaines tout au long de ses périples, dont une partie avaient déjà des vertus thérapeutiques, mais après son passage elles devenaient miraculeuses. La liste de ces lieux tient en plusieurs pages. Naturellement la Bretagne est bien équipée, mais l’évêché de Nantes conserve Avessac, Saint-Méen-du-Cellier, près Clermont qui domine le fleuve et fut propriété de l’acteur Louis de Funès, et enfin Champoceaux possède un rocher de saint-Méen.
En Anjou et Maine on compte : Chaudron-en-Mauges, Pontmain avec un certain Comte Méen, Ruillé-le-Gravelais où il est patron de paroisse, Saint-Hilaire-Saint-Florent àrès Saumur, où furent déposés les reliques de saint Méen durant l’invasion Normande, Thouars.
Mais surtout Lasse dans le Baugeois, et Chateaupanne près de Montjean sur Loire. Selon François Lebrun, Les Hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles, 1975, ces 2 fontaines miraculeuses étaient particulièrement vénérées, d’abord pour la lèpre que saint Méen était censé guérir, puis, après la disparition de ce terrible mal en France, pour une forme de gale particulièrement opiniâtre dite mal Saint-Méen. Chaque année, le 21 juin, jour de la fête de saint Méen, les malades viennent en foule pour se baigner soit à Lasse, soit à Châteaupanne.
Le Louroux-Béconnais, 49 : 1600 – « Le mesme XXVIIIe d’apvril mil six cens fut inhumé au petit cimetière aulx pauvres le corps de deffunt Clément Arevys lequel est décédé en ceste paroisse acomplissant le voyage de monsieur St Main (Méen) lequel est de la paroisse de Saint Segondin comme est par l’attestation de J. Deshommes vicaire de ladite paroisse de saint Segondin fait par moy le jour et an que dessus » v°61-172
1610 – « Le seziesme jour du mois d’aoust mil six cents dix fut inhumé le corps de defunct Guillaume Du Hay vivant demeurant et habitant de la paroisse de St Remy de Faurelles en l’évesché de Chartres lequel Du Hay mourut et décéda en ce bourg s’en retournant de son voyage de St Meen en Bretaigne le corps duquel fut inhumé au grand cymetière » v°124-172
1613 – « Le premier jour du moys d’apvril mil six cens treze fut inhumé au petit cimetière aux pauvres le corps de deffunt Claude Garnier fils de Jehan Garnier lequel mourut en ceste paroisse allant accomplir le voyage de monsieur de Saint Main par moy » v°151-172
1650 – « Le vingt et uniesme jour de mars mil six centz cinquante fut inhumé au cymetière des pauvres de la paroisse du Louroux Besconnais le corps de deffunct Toussaint Pignard qui décéda en faisant le voyage de St Meen par Talourd »
Marans, 49 « Le 24.4.1662 la messe de la frairie de Ste Catherine a esté célébrée par Me J. Crannier prêtre pour le repos de l’âme de deffunct Mathurin Halligon qui est mort en faisant le voyage à Mr de St Méen »
Montreuil-sur-Maine, 49 : Le 18.7.1612 baptême de « Jehan filz de Jehan Tiolier et d’Isabelle Daulx paroissiens de Sainct Delaunme Diocèse de Langre eux disant pelerins de Sainct Méen, parain Jehan Beaux marene Fleurense Gernigon »
Ampoigné,53 : le 4.5.1691 baptême de Julien Blanchet fils de Jullien et de Mathurine Lefaucheux de la paroisse Notre Dame de Tillamente diocèse de Chartres, lesquels s’en retournent du voyage du Bienheureux St Méen »
Cossé-le-Vivien, 53 : «Inhumation le 13.4.1644 de François d’Azé, pauvre mendiant, soy disant habitant autrefoys en la paroisse de Montreuil-Bellay vers la ville de Saulmur, sargetier de vacation, faisant le voyage de monseigneur de Saint Méen, décédé en la métairie de la Mouisantière à Cossé-le-Vivien » (registre paroissial de Cossé)
Saint-Erblon, 53 « inhumation le 17.12.1662 à Saint-Erblon-sur-Araize(53) de Louys Hervé, de la paroisse Saint Laurens évesché d’Orléans suivant son certificat atteint du mal Saint Main est décédé au lieu de la Richardière demeure de René Harault faisant le voyage de St Main» (registre paroissial) –
Par contre, je viens à l’instant de mouliner ma machine sur le mot Méen, et je m’aperçois que j’ai beaucoup de relevés dans mes relevès que ceux que j’ai mis ci-dessus. Il me faut un peu de temps pour dresser une page dédiée à tous mes propres relevés de saint Méen, dont à bientôt sur cette page où je mettrai le lien vers mon propre travail. Mais, comme vous savez où sont mes relevés, vous pouvez ici ajouter vos observations ailleurs. La liste des mes relevés est ici colone de droite.
Gardez vos forces pour saint Jacques, je vous prépare une page sur lui.
Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du projet européen d’éthique des blogueurs, disponible sur le site du Parlement européen.
Commune de Villevêque,26 mars 1620, sépulture d’un pauvre homme originaire de Sablé, qui disoit aller en pélerinage de Saint- Main. ( supplément à la série E )
Denée +19 05 1662 un homme de Saint Pierre de Durtal qui faisait le voyage de Saint Meen
Translation into English. Please note that occasionally within brackets will be some of my own additions to help with understanding points. Also, it would be wrong and misleading to attempt to translate any of the old French quotes or transcriptions, so these will remain in the original.
A Large Pilgrimage Now Forgotten: Monsieur Saint Meen
Le ‘Grand Livre des Pelerinages’ (Big Book of Pilgrimages) by Philippe Olivier doesn’t mention it. Not even the website of ‘la communaute de commune de Saint Meen le Grand.
Yet, Clothilde-Y. Duvauferrier-Chapelle has dedicated a book to the subject, which came out in 1985 in 1279 copies, all sold out: ‘Saint-Meen-Le-Grand – Coeur de Bretagne historique, Profonde, Mysterieuse – au Pays de Montfort en Broceliande et Genealogie Des Princes de Bretagne’ – with prefaces by Senator Marcel Daunay and by Yann Brekilien.
Lets remember whilst we are at it some of the famous sons of Saint Meen such as Theodore Botrel, who spent his childhood at his grandmother Joubaux at Parson, which greatly evoques the life of Saint Meen.
Talking of songs, you may also have sung to the melody of ‘Coeur sacre de Jesus’ the following words: (in French)
De nos deserts vous futes la merveille,
Quand vous viviez au terrestre sejour;
Glorieux Meen, daignez preter l’oreille
A nos accents, a nos concerts d’amour
(Chorus)
Illustre Saint, vous etes notre pere;
Aupres de Dieu, protegez vos enfants ;
Du haut du Ciel ecoutez leur priere,
Soyez sensible a leur tendres accents.
The Life of Saint Meen
The life of Saint Meen, as all characters of his era (he was born ca 540) is sometimes intermingled with popular legend. Let us reflect first his religious life, according to the ‘dictionnaire hagiographique des saints’ by Abbot Petin, encyclopedia Migne:
MEEN (saint) Mevennius, abbot in Brittany, was English by birth (I think they mean Briton as England did not exist at the time), coming from a rich and noble family from the province of Gwent.
A contemporary of St Magloire and of St Samson, he was, it is believed, a close relative of both.
Having left his homeland to come to Armorique, he preached the Gospel with a lot of success.
Caduon, count of the region, gave him land, to build a monastery, and Guerech 1st, count of Vannes, took this establishment under his protection.
Saint Samson, having later founded the monastery of Saint-Jean-Baptiste at Gael, established St Meen as first Abbot. He then gave this habit to Saint Judicael, king of Domnonee, who had just renounced his crown to embrace the monastic life, in about 616. He founded, near Angers another monastery where his disciples lived, and which he often visited to encourage their fervor.
He managed to convince a number of people, through his exhaltations, to dedicate their lives, in solitude, to God.
Saint Meen died in about 617, in the monastery at Gael, which took his name. His tomb, illustrated with numerous miracles, attracted lots of pilgrims. We find his name in numerous English litanies of the VIIth century, and his saint’s day is solemly marked in most of the bishoprics of Brittany on the 21st June.
(The postcard scene is of Saint Meen’s Chapel, Montjean-sur-Loire. it comes from a private collection and reproduction is forbidden under copyright)
The Legends of Saint Meen.
Apparently his crossing of the channel was aboard a stone trough. In fact, according to Mme Duvauferrier-Chapelle, St Meen and his companions would have crossed in an assembly of wicker trays covered in skins that were sewn together. A stone trough would have been used to fix the mast. Abandoned on the shore, the vessel would have rotted, leaving just the stone trough and the legend was born.
An infatigable traveller, St Meen took it on to evangelise Armorique, Gaulle, Belgium and maybe Italy – the latter through travels in Brittany, Anjou, Guyenne, Languedoc, Lyon region, Dauphine and Savoy. He drank at fountains along the way, of which some had already therapeutic virtues, but after he had passed them they became miraculous. The list of these places is pages long. Naturally Brittany is well provided for, and the bishopric of Nantes also has Avessac, Saint-Meen-du-Cellier, near Clermont which overlooks the river and was once the property of the actor Louis de Funes, and last but not least Champoceaux has a rock of St Meen.
In Anjou and Maine there are: Chaudron-en-Mauges, Pontmain with a certain Comte Meen, Ruille-le-Gravelais where he is patron of the prish, Saint-Hilaire-Saint-Florent near Saumur, where the relics of Saint Meen were placed during the Norman, Thouars invasion.
There is also especially Lasse in the Baugeois, and Chateaupanne near Montjean sur Loire. Accoring to Francois Lebrun ‘Les Hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siecles’ 1975, these 2 miraculous fountains were particularly venerated, firstly for a leper that Saint Meen was supposed to have healed, and, after this terrible affliction had disappeared in France, for a form of skin disease that was particularly stubborn called the illness of Saint Meen. Each year, on the 21st June, Saint’s day for Saint Meen, the ill would come and bathe in either Lasse or Chateaupanne.
(Odile’s piece on this subject then gives quotes from various parish records where Saint Meen is mentioned. These are all in old French and therefore I let you contemplate them in the original language and spellings)
Odile adds that many more of the parish records that are recorded on her website hold references to Meen, so there will be a follow up to this piece. She invites you to have a look for yourselves in the meantime.
Bonjour et bonsoir !
Une belle image de village des bons vieux temps dont Madame Duvaufferrier Chapelle auteure de « larbre aux chouans » en fait l’illustration avec ses textes littéraires de haut niveau je trouve.
Je suis surpris de son évocation sur ce blog, car elle était dans les années 1980 ma fidéle correspondante et qui ne m’écrit plus depuis.
Je suis conscient des choses évènementielles de cette difficile vie qui la bouscule avec la perte de son mari tout d’abord.
Je voudrai la relire encore et ne sais comment faire ? Je souhaite la croiser sur le forum de discussions des ADC « amis-de-constantine.yahoogroupes.fr si elle s’inscrit bien sûr. Je voudrai encore discuter avec elle sur les choses de la vie et notamment les anciennes photos.
Merci beaucoup pour cette sage page.
Ahmed Salah de BBA.
Les légendes du Mont Saint-Michel
paragraphe :Les danseurs maudits page 40.
.. Othbert raconta alors avec un incroyable volubilité et une mimique souvent grotesque,l’aventure terrible dont il avait été le héros en 1021, dans la petite ville de Colebige sur le Wisper ( aujourd’hui Kölbigh, duché d’Anhall près de Bernburg).
L’église de Kölbigh était consacrée à Saint Man, lequel était très populaire dans la région. …
pour information
les légendes du Mont -Saint mIchel
Historiettes et anecdotes sur l’abbaye t les prisons.
Etienne Dupont
Un bel exemple de charité.(traduction incertaine )
Jean Hubé,de la paroisse de St Maurice au diocèse de Chartres et la dite paroisse de St Maurice,inconnue au dit Chartres……. faisant le voyage de St Meen,demeura malade au lieu de La Suardière en Montreuil,environ de dix à douze jours,durant lesquels…… Honorable Fille Symphorienne de La Porte,Dame dudit lieu de La Suardière et René Rifault closier au dit lieu…..ont vu le dit Jean Hubé réciter le pater et avé…. Jésus Maria et demander la confession sacramentèle,le dit Hubé étant mort, son corps a été enterré dans le grand cimetière de la paroisse de Seiches,par moi vicaire sous et à l’instance et prière ? de Mathurin Maçon…..sa femme est agé de vingt sept ans ou environ….. de la dite de La Porte en foi ? du dit Rifault et de Jean ?…. le vingt cinquième ? jour de janvier 1644
(AM de Seiches s/Loir 1604-1665 – vue 137)
Symphorienne, non mariée en 1644,dite fille, par le vicaire,est très souvent marraine dans mes familles.
A Sainte-Mère-Eglise près de Valognes, saint Méen possède un autel et sa statue dans l’église, ainsi qu’une fontaine miraculeuse, qu’il aurait fait jaillir alors qu’il se rendait en visite auprès de saint Marcouf, en son abbaye de Nantus. Cette fontaine est régulièrement fréquentée et ornée de nombreux tissus laissés en ex-voto. Il possède d’autres fontaines en Cotentin, notamment à Ancteville près de Coutances. A Omonville-la-Rogue, il figure sous forme d’une statue (XVIe s.) et, curieusement, semble se tenir l’oreille. Je me demande ce qui justifie ce détail curieux…
Note d’Odile :
Effectivement, ce détail a probablement une signification.
Je vais chercher dans mes sources mais je vous demande 48 h de patience. En attendant, d’autres lecteurs seront sans doute plus calés que moi et vous répondrons.
Selon Clotilde-Y. Duvauferrier-Chapelle, dans son ouvrage sur Saint-Méen-le-Grand :
« on invoquait saint Méen pour toutes sortes de maladies, mais en particulier pour une vilaine dermatose des mains qui porta son nom « le mal de saint-Méen ». Cette dermatose était provoquée par une matière colorante dont on ne savait pas encore se servir : l’indigo, apporté d’Orient, extrait de l’indigotier. »
Personnellement je ne crois guère à l’Indigo, bien trop rare et réservé à la teinture de quelques tissus plus riches que les autres. La majorité de la population ne portait pas de vêtements teints, ou seulement en noir.
D’autres auteurs évoquent la lèpre, mais là encore, je la trouve peu crédible, car le nombre de pélerins était élevé, et ils étaient accueillis partout. Or, la lèpre fait fuir tout le monde et les lépreux n’auraient pas eu le droit de se déplacer, mais d’être enfermés.
La main à l’oreille évoque sans doute une autre maladie. Et, en ce qui concerne le mal de saint-Méen, vous venez de piquer ma curiosité au vif, et je vais relire plusieurs de mes sources.
François Lebrun dans son ouvrage « Les hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles » :
« Quelques saint guérisseurs sont spécialement vénérés en Anjou et leurs principaux sanctuaires fréquentés. Souvent le sanctuaire se double d’une fontaine miraculeuse. C’est le cas des fontaines de Saint Méen à Lasse, en Baugeois, et à Châteaupanne, près de Montjean. Le grand saint breton, longtemps considéré comme le guérisseur de la lèpre, continue à être invoqué depuis la disparition du terrible mal, pour une forme de gale particulièrement opiniâtre, dite mal saint-Méen ; chaque année le 21 juin, jour de sa fête, les malades viennent en foule pour se baigner soit à Lasse, soit à Châteaupanne. »
Cette gale, évoquée par François Lebrin, venait probablement du peu de linge de corps (bien plus récent), du peu de lessives des vêtements, et du manque d’hygiène corporelle.
Monsieur
Veuillez me fair part de votre recherches autour le nom crasnier/crannier.
Est-ce que vous avez rencontrer un crasnier/crannier(s) qui s’est fuit à la Gaule (BELGIQUE)?!
.. merci a vous
Note d’Odile :
Voyez tous mes travaux sur les CRANNIER, mais on ne peut remonter jusqu’à la Gaule et encore moins savoir qui a quité l’Anjou.
Ceci dit, je ne pense pas que les CRANNIER d’Anjou puissent avoir un lien avex des KRUYNIER de Belgique.
.
j’aimerai savoir ce que saint Main peut guerrir.
merci par avance
Note d’Odile :
toutes les maladies de peau, de la gale à la lèpre !
Il avait du boulot !
Car l’hygiène de l’époque devait en favoriser de nombreuses !
Odile
Bonjour Odile, Les dernières semaines il y a été plusieurs fois question du pèlerinage à monsieur saint Méen sur le forum ad-72. Notamment plusieurs actes de décès (et un baptême!) à Brûlon (72) signalés le 18-8-2013 par Philippe Gondard.
Cordialement
Guillaume Kalb
Bonjour,
Connait-on aujourd’hui l’itinéraire du pélerinage à Monsieur saint Meen ?
Cordialement
Merci
Daniel BESSONNEAU
Note d’Odile :
Je n’en sais pas plus que le site de Saint Méen lui même. Ce site ignore même totalement le pélerinage d’autrefois..
Par contre il me semble bien me souvenir que par ci par là, même en Anjou, quelques chapelles étaient dédiées à un petit pélérinage local à Saint Méen, mais je n’en ai aucune étude exhaustive.
Désolée
Odile
Sur Internet on trouve un autre pélerinage à Saint Méen, en Aveyron
http://www.marcheurs-pelerins.fr/mp/index.php?option=com_content&task=view&id=244&Itemid=63
Avrillé ; « Le premier jour de novembre 1601 a esté ensépulturé dans le cemetière d’Avrillé le corps de deffunt Jacques Robin pelerin de monsieur saint Main paroissien de Congrier »
bonjour,
en analysant les actes de sépultures dans la Sarthe (et quelques uns en Mayenne), j’ai trouvé un quinzaine de pèlerins de « monsieur St Main » (Méen). Cela porte sur la période de 1597 à 1630 environ, ensuite, il n’en est plus question.
Presque tous venaient des diocèses de Chartres, Soissons et même Laon. Je pense qu’ils se déplaçaient en recherchant les prieurés dépendant d’abbaye hébergeant les voyageurs (par exemple, quelques uns sont morts au prieuré de Brulon, lequel prieuré dépendait de l’abbaye de la Couture au Mans.
Par contre, il ne me semble pas qu’il y avait un » chemin de St Méen », car on les trouvent un peu partout sur une bande qui passe au nord du Mans, et au sud de Laval. Pour le nord du Mans, c’est logique car ils suivaient globalement l’ancienne route de Paris passant par Bonnétable puis le Perche.
Note d’Odile :
Bonjour Monsieur
Merci de votre commentaire, très instructif.
Vous avez observé un phénomène dans le temps, et je pense qu’on peut le rapporter aux épidémies qui ont touché la région durant cette période.
Même si toutes ces épidémies ne relevaient pas directement de la peste, je suppose que les foules de cette période croyaient souvent que c’était elle. Or, c’est là que Saint Méen était censé apporté un remède, donc ces chemins vers st Méen que vous avez aussi relevé, attestent des derniers sursauts de la peste ou ses petites soeurs épidémiques, dont je cite les années pour l’Anjou sur ma page de mon site voué aux malheurs du temps.
Les années correspondent bien, mais j’ai des dates un tout petit peu plus tardives vers 1636-1637.
Je vous signale par ailleurs que j’ai dans mes relevés de BMS anciens, des études de ce pics épidémiques, et de mémoire en particulier ma page sur Marans, mais j’en ai d’autres dans mes relevés.
Maintenant pour ce qui est de l’orthographe de ce saint, parfois écrit saint Main, je pense qu’autrefois l’orthographe était essentiellement phonétique et l’accent bien plus prononcé que de nos jours, où la TSF aliàs radio, puis télé, ont propagé en France l’accent de Paris et aidé à un gommage des accents locaux.
Bien cordialement
et si vous voulez encore des détails sur saint Méen, bien oublié de nos jours, n’hésitez pas.
Odile
Bonjour,
Voir:
Une population Pérégrine au milieu du XVIIe siècle : les pèlerins de Saint-Méen [article]
sem-linkJean-Christophe Brilloit
Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest Année 1986 93-3 pp. 257-279
« Un document unique permet d’éclairer de façon très ponctuelle (seulement entre février 1650 et avril 1651) la masse des pèlerins qui se rendait à ce sanctuaire breton. Image fugitive, mais combien riche d’une population pérégrine du milieu du 17e siècle. »
« L’hôpital St Yves de Rennes enregistre en effet 3627entrées, dont 2885 « passades » de pèlerins de février 1650 à avril 1651. »
Cordialement
Daniel BESSONNEAU
PS: étude visible sur internet https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1986_num_93_3_3221
Bonjour, Madame.
Préparant quelque chose sur Amice Picard dont le Père Maunoir écrivit la vie, une ,mystique rurale convoyée à Saint Pol de Léon, je vous informe qu’un de ses pélerinages fut Saint Méen en Bretagne suite à la rémission de son père qui s’était, semble-t-il brisé une jambe.
La blessure est de 1604, la mort de 1605, et Amice est née en 1599. Elle est placée chez un riche et pieux paysan en 1607. Ce qui place le pèlerinage entre 1603 et après 1607.
En Bretagne, il paraitrait logique que le lieu fit Saint Méen Le Grand, ou se trouvait une abbatiale. Mais le manuscrit ne le dit pas explicitement.
Qu’en pensez-vous?
Bien à vous.
MC
Note d’Odile :
Bonjour
Si j’ai bien compris votre question, vous basez vos travaux sur un manuscrit qui relate la vie d’Amice, et vous n’avez pas de sources plus précises ?
J’ignore tout ce ce Père Maunoir et s’il est crédible, et si il a parlé de pélerinage à Saint Méen, de quel pélerinage il peur ainsi parler.
Je ne peux pas vous apporter de réponse mais sachant tout de même la proximité relative de saint Méen le Grand, il est probable qu’il s’agit de ce pélerinage, d’autant que l’on venait de très loin, la preuve les sources que je citais plus haut sont plus loin.
Et j’ignore par ailleurs s’il existe des lieux du même nom comme cette fontaine saint Méen que je cite.
Désolée.
A votre place, je trouverais une formulation du type « selon toute probabilité »
Odile
Le pèlerinage de Saint méen en Aveyron attire tous les ans plus de 2 000 personnes. Ils étaient plus de 5000 dans les années 70. je vous invite à y participer cette année, le 24 juin jour de la Saint Jean baptiste. l’évêque de Rodez y célèbrera la messe solennelle à 11 h. Petite messe à 8 h le matin
Bonjour
Merci pour cette info, et si vous pouviez la compléter par des données plus précises, merci d’avance.
Odile
Chapelle et pèlerinage à Saint-Méen dans le sud Aveyron Saint-Méen (12) Pèlerinage
St Meen 1Même s’il est situé dans le Sud-Aveyron, dans la commune de Peux-et-Couffouleux, Saint-Méen est tellement proche de Barre que les Barrols se sentent plus que d’autres concernés. M. Aguiè, instituteur de Barre avant la Guerre, avait compris l’importance de l’événement et avait décidé de conduire les enfants de l’école de Barre à Saint-Méen.
Que s’est-il passé à Saint-Méen vers l’an 600 ?
Le saint homme breton aurait entrepris vers la fin de sa vie un pèlerinage à Rome et son périple l’a conduit en ce lieu. Selon la légende, il aurait frappé à la porte d’une maison du hameau qui portera son nom. Une faible voix lui répond. Il entre et aperçoit sur leur couche des corps de gens pleurant car il souffrent de la lèpre et de la peste.
Saint Méen soigne les plaies et invoque le Seigneur pour leur donner l’espoir. Il frappe le sol de son bâton de pèlerin, comme il l’avait déjà fait en Bretagne et il fait sourdre une source et, avec l’eau limpide, il lave le corps des pestiférés en leur conseillant de boire chaque jour de cette eau. Ils lui obéissent et peu à peu, ils guérissent de leur mal qui paraissait incurable.
Depuis quinze siècles, la pureté de cette source fait toujours merveille et on ne peut se rendre à Saint-Méen sans trouver quelqu’un en train de puiser de l’eau et certains arrivent même avec de tels récipients que l’on pense qu’ils vont faire des réserves pour des mois !
Cette eau est réputée avoir des vertus curatives de la peau et des visages d’enfants ont été guéris. On dit aussi que des troupeaux ont été délivrés d’une épidémie désastreuse.
La chapelle a été construite en 1919, sur les ruines d’un lieu saint construit là avant l’an 1000 grâce aux dons des pestiférés guéris par la source miraculeuse. Un hôpital avait même était construit comme en témoigne la dénomination d’ort dé l’Hospital donné à une terre sur les vieux cadastres. Cette église fut démolie pendant la Révolution.
C’est le 24 juin 1887, que l’évêque de Rodez a commencé à célébrer la messe en plein air en attendant la construction de l’actuel édifice. Un magnifique autel en marbre blanc et rouge en orne le chœur, tandis que la statue de saint Méen rappelle qu’il a été le premier pèlerin de ce lieu.
Quant à la relique du saint breton, elle se trouve là grâce à l’intervention en 1903 de Mgr Gély, évêque de Mende, qui a obtenu de l’archevêché de Rennes qu’une parcelle soit délicatement prélevée sur le crâne de saint Méen. Grâce à cet évêque, enfant du pays, les pèlerins peuvent venir, chaque année, vénérer une relique authentique du saint breton.