papiers
perdus, retrouvés
- Mes
longues recherches notariales sur les Cohon m'avaient permis de remonter
à François Cevillé x /1575 Jehanne Cohon dont une fille unique Françoise
Cevillé x /1598 Claude Genet dont je descends. Notant tous les porteurs
du patronyme, comme je le fais méthodiquement, j'avais trouvé Anne de Cevillé
x/1612 Jean Moreau Sr de la Chauvettière, Renée de Cevillé x Catherin Desprez,
René de Cevillé Sr de Cevillé °ca 1585 †Craon StClément 11.10.1640 x /1611
Guyonne Chesnais et même en 1556 dans le chartrier de Châtelais Thieurine
Gousset veuve de Mathurin Ceville. Signatures de
Jean de Cevillé et son frère Mathurin en 1564 au ct de mariage de Jehan
- Lors
des recherches sur la famille Fouin, l’inventaire en 1711 des titres de
†Christophe Fouyn Sr de Fuzeaux, donnait « sac
étiqueté contenant 8 vieilles pièces qui sont d’anciens partages et contrats
de mariages pour les de Cevillé et de fiefs et terres du même nom »
. Hélas, nous n’en savions pas plus ! Que faisaient chez Christophe Fouin
des documents de la famille de Cevillé, qui ne figurait pas dans l’ascendance
alors réalisée ! Jamais je n’aurais pu imaginer avoir un jour avoir le bonheur
de consulter ces documents. C’est incroyable, mais vrai : ils ont été conservés,
mais sont en mauvais était, aussi pour les préserver je mets les photos
sur mon site, sans dire le lieu où ils sont (ce qui attire les pillards).
la
chronique des Cevillé en Châtelais
leurs
parents et alliés recueillis par Jean de Cevillé prêtre en 1638
- Jean
Cevillé naît en 1606 de René Cevillé notaire à Châtelais puis à Craon. Il
est neveu de François époux de Jeanne Cohon dont je descends. Il est ordonné
prêtre de l’Oratoire en 1637, et part chez ses parents pour une année
sabatique, durant laquelle son père lui confie la gestion de ses biens puiqu'il
est de fait l'aîné donc appelé à hériter du fief de Cevillé. Durant cette
gestion il aura à transiger avec ses oncles Chesnais la succession
de son grand père Chesnais, en procès depuis des années. Il met à profit
ce temps près de sa famille pour écrire un mémoire sur les Cevillé. Son
cadet, Pierre, âgé de 19 ans « l’a aidé à la recherche et composition de
cette présente famille ». Jean Cevillé s’est basé sur :
- le
journal de René Cevillé son père, qu'il s'est empressé de détruire,
sans doute parce qu'il a pris des libertés avec le contenu qu'il ne souhaitait
pas voir transmis
- le
journal de Mathurin Cevillé Sr de la Sorinière son oncle, et je fais
la même remarque que ci-dessus, à savoir que ce journal a été partiellement
copié et probablement censuré par le chroniqueur Jean de Cevillé
- l’interview
de survivants, en particulier les valets, dont Guillaume Eveillard 95
ans et toute sa tête. Mais ces chroniques familiales sont toujours entachées
d'erreur, d'ailleurs, Jean de Cevillé s'en rend compte lui même à plusieurs
reprises, à titre d'exmple f°65 « est à remarquer
que suivant ce que dessus il serait impossible de dire ce que nous avons
écrit en l’article de Jeanne Cevillé touchant Jeanne Vignais, et que la
table précédente fut légitime » ou f°96 « Le 28.9.1638 moi Jean
de Cevillé prêtre de l’Oratoire et auteur de ce recueil, passant au bourg
de la Jaillette, j’ai salué Catherine Juffé ma cousine à présent âgée de
76 ans, laquelle parlant des familles des Bretonnièrs et des Juffés m’a
dit que Michel Bretonier fut père d’Etienne, Jeanne, François, Anthoine,
Marie, Françoise et Françoise les Bretonnièrs ce
qui n’est pas tout à fait conforme à ce que j’en avais ci-devant écrit.
Il faut tirer le trait de l’un et de l’autre l’adjustant toutefois plus
de croyance à ceci là ou elle se contredirait » etc... Malheureusement,
l'auteur n'a pas repris son manuscrit pour éliminer toutes les indications
contradictoires donc non crédibles, aussi le document
est à prendre avec beaucoup de précautions car toutes les données filiatives ne
sont pas crédibles
- de
très nombreux actes notariés toujours cités, qu'il a trouvées dans les
archives notariales de son père et ses oncles. Cette méthode, aujourd'hui
interdite par la loi, a certainement été pratiquée dans de nombreuses familles
de notaires autrefois.
- quelques
actes notariés de succession qui sont joints au dossier, entre 1572
et 1650. Il s'agit de preuves de partage noble 2/3 1/3 du fief de Cevillé
(cf ci-dessous) faute desquelles ils pouvaient être soupçonnés de partage
roturier
- le
registre paroissial de Châtelais, qu'il a soit reconstitué par suite
de disparition du (ou des) registre pendant les troubles de la Ligue, soit
substitué pour n'y faire apparaître que ce qu'il voulait par censure de
quelque info. Il ne serait pas le premier à avoir trafiqué un registre,
il y des cas célèbres en Loire Atlantique. Dans l'hypothèse d'une disparition,
rappelons que dans de nombreuses paroisses de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire,
la Révolution a vu disparaître des registes paroissiaux. Toutes les disparitions
de registres ne sont cependant pas imputables à la période révolutionnaire.
Les troubles de la Ligue ont eu le même effet, et plus récemment, il en
disparaît encore, ainsi en Anjou citons Andigné, La Boutouchère… Si c'est
une disparition due aux troubles de la Ligue, on peut regretter qu'au début
du registre ne figure aucune mention de reconstitution. Or, il est reconstitué
puique seuls les notables y figurent, et les actes Cevillé sont calqués
sur ceux de la chronique, et non l'inverse, car ce sont les seuls actes
qui donnent avec précision l'heure de la naissance, extraite du journal
de son père et de son oncle. Jean de Cevillé sut cependant ne pas y recopier
son intérêt pour les planètes, au point de noter sur plusieurs baptêmes
dans sa chronique la planette dominante « la planette
Mars dominait ». La sortie de registre paroissial, hors du presbytère,
fut une pratique courante avant la Révolution, souvent pour ne jamais y
revenir. Citons Champteussé-sur-Baconne « Ce sont icy les noms de ceux et
celles qui ont esté baptizez en l’église de Champteussé et qui n’avaient
été mis sur ce présent registre parce qu’il avait esté transporté à Paris.
Tirez ces mémoires sur lesquels ils avaient esté escrittes. Suivent des
baptêmes de 1641 à 1666, venant après ceux de 1666.
- et
enfin une bonne dose d’hypothèses pour les générations les plus anciennes,
pour lesquelles il s’exprime en disant « je crois
que » et non « je remarque que … dans… ».
-
- Ce
document de 162 pages permet de remonter l’ascendance de François de Cevillé,
époux en 1561 de Jeanne Cohon, sur 2 générations fiables, jusqu’à Gilles
de Cevillé époux d’Ollive Maillot. Au-delà il n’y a aucun acte notarié et
seulement une jolie biographie, dans laquelle rien n’est crédible sur le
plan ascendant. Il y a même des fantaisies généalogiques… Puis en redescendant
depuis ce couple fiable, on retrouve la branche aînée, qui fait les Bouchard,
Vallot, Marie Rousselière etc… dont nombreuse postérité actuelle.la chronique
de Jean de Cevillé
- La
langue française a quelque peu vieilli depuis aussi dans ma retranscription
j'ai banni tout archaïsme inutile, pour permettre au lecteur de 2005 une
compréhension aisée. Cette règle est aujourd’hui communément acceptée, et
je renvoie le lecteur à la magnifique traduction, enfin compréhensible,
qu’Aline Schuman a réalisée de Don Quichotte de la Manche (La Seuil, 1997)
. Ainsi, « en la choisie desdits leurs partages » devient « en la choisie
de leurs partages » etc… Même chose pour l’orthographe ancienne des mots,
qui a souvent été remplacée par la moderne.
- Enfin,
malgré ses longues études, Jean de Cevillé a une orthographe parfois approximative,
voire fluctuante. « la ritmetique » a donc été remplacée par « l’arithmétique
»
-
notes historiques
- Jean
Cevillé dépeint la vie de chacun, souvent aussi son éducation. Ainsi,
on peut appréhender la formation
d'un notaire, le trafic du vin. Les détails financiers attestent
que bien des fortunes se défont aussi vite qu'elle se font, mais cependant
elles restent modestes n'atteigant pas la grande bourgeoisie des villes.
-
- Les
guerres de religion ont dans la région et à Châtelais, et la chronique
relate quelqes victimes, où l'on voit que les familles étaient touchées
de près par ces guerres. Voici quelques extraits marquants :
- Gilles
Cevillé prêtre alla au château de Guillebault en Bourbonnais
appartenant à Pierre de Rochefort Sgr de la Roche Guillebault et Gouson,
sous la tutelle de François de Rochefort écuyer Sr de Salvert et St
Geroix, duquel château il était fermier à 400 L/an et où
il fut volé et tué avec un sien proche parent le 1er avril 1566
- Le
22 Février 1607 René Cevillé eut lettres et permission signée
Pierre de Rohan, portant qu’au lieu de Jean Gerard déchu
du pouvoir de Nre des juridictions de Mortiercrolles, Flée, Châtelais
et autres à cause de crime, il était subrogé audit office
de Nre au lieu dudit Gerard
- Le
mercredi 2 Mars 1616 sur les 8 h du soir au grand chemin
du Bourgneuf à Chérancé près la Gaullerie, Jean Moreau fut
tué par icelui Lemanceau foulon à la Faucille et avec lui Jacques Milleteau
Md beurrier de Doüe par Jean Eveillard dit Chevillerie à coups d’arquebuse
et par méprise pensant avoir à faire à des soldats dont tout le pays
était couvert, à faute qu’ils firent de répondre promptement au « qui
va là St Julien bonne rencontre » comme ils l’avaient résolu, allant
secourir Anne Legauffre à Cevillé contre les soldats Vendômistes. Jérémy
forcea les prisons de Château-Gontier Eveillard fut condamné aux galères
pour 10 ans. et (f°104) Sa fille Anne Moreau fut née le 5 Mars
1616 pendant la guerre des Vendômistes. Elle fut baptisée aux Anges
par Jean Vignais curé de l’Hotellerie de Flée à cause que son
père et sa mère étaient réfugiés au château de Mortiercrolle
et son parrain fut François Benard le Jeune Sr du Moulin Neuf et Marguerite
Deprés ainsi que l’a cotté en son journal René Cevillé et
est à remarquer que son père, Jean Moreau, fut tué 3 jours auparavant
qui fut le 3.3.1616 comme je l’ai dessus dit en l’article de ladite
Anne Cevillé
- Ledit
Sr de la Tremblays obtint au parlement qu’il porterait les armes
de Criqueboeuf et serait noble. Il fut assassiné
en sa maison de Champagné par un voleur nommé La Fosse.
- René
Chesnays A ce que m’a dit Ambroise Lemasson il était fort somptueux.
Il hantait la noblesse, entr’autres Mathurin de Montalais Sr de Chambellay
et de Fromentières, lorsqu’il cherchait à se marier. On dit qu’il était
de très bonne mine, et qu’on pense qu’il fut
empoisonné.
- Roland
Lemasson en la recherche du meurtre commis en la personne dudit
Mathieu Lemasson, lequel s’était retiré à la Chapelière où il vivait
aux dépends dudit Louis Le Cercler et en récompense le servait en ses
affaires et bâtiments, qu’un jour il fut assassiné
par 2 des closiers dudit Le Cercler dans les vignes de la Chapelière,
que lesdits Le Clercler et Lemasson auraient quitté Fromentières à cause
qu’ils étaient soupçonnés d’être hérétiques
et les soldats du parti contraire les cherchaient à raison
que ledit Mathieu n’avaient pas grands biens, quant à ses meubles, qu’il
les avait cachés au Chalonge et au bourg de Châtelais ou ils furent
pillés et dissipés, tellement que Robert Lemasson faisant vente du reste
n’eut pas plus de 6 L, que ledit Robert fit enterrer sondit frère au
cimetière de Châtelais, qu’il fit condamner et pendre en effigie les
deux meurtriers. Tellement que j’y ai remarqué que ledit
Mathieu fut tué comme dit est en l’an 1570 par Guillaume Cerbert et
Jean Cherré.
- et,
dans les actes notariés à Angers : Le 7.12.1602 h.h. Guillaume Moreau
Sr de la Villatte Dt à Chatelays reconnaît que pendant les troubles
derniers, réfugié au chateau de Bouillé, où était aussi réfugié son
gendre Guillaume Peheu Sr de la Grée, le château fut pris par le capitaine
Cheneviere. Il fut retenu prisonnier avec son gendre par Chenevière.
Peheu fut élargi sous sa parole de se représenter, et caution de son
beau-père Moreau qui, par la faveur de ses amis, fut lui même déclaré
de mauvaise prise par le feu duc de Mercoeur. La rançon de Piheu était
de 400 écus mais celui-ci ne s'étant pas représenté, Moreau fut contraint
de payer les 400 écus. Ne les ayant pas sous la main, il dû les emprunter
à Perrine Leroyer dame de la Fracquetière. N'ayant pas été remboursé
par son gendre, il entend que cette somme soit prise sur les biens propres
de Piheu et sa femme, et non sur les biens de lui; Moreau, et de Catherine
Lemanceau sa femme (AD49 Grudé Nre Angers)
-
- Voici
maintenant un guérisseur à Châtelais, comment gagner de l'argent
en temps de peste (si on en réchappe), et un voyage de noces :
- Le
10.9.1638 Pierre Cheminart Sr du Chalonge m’a dit que Louise Cheminard
sa fille a épousé Pierre Cheminart qu’ils ont eu 7 enfants mâles. Le
septième, qu’on nommera Raphael, à cause de
sa vertu à donner guérison à l’exemple de Saint Raphael.
- Macé
Chesnays frère de Pierre Chesnays ci-dessus, demeurait au
faubourg d’Azé à Château-Gontier. Il épousa Renée Hamelin à cause de
son bien, lequel son père (blanc) Hamelin avait comme on m’a dit amassé
lors d’une contagion audit Château-Gontier
où il servit longtemps les pestiférés en qualité de valet.
- René
Chesnays « notre affection se confirma étroitement jusqu’au jeudy
11.6.1631, que nous fûmes épousés de nuit en l’église de Fromentière
... J’emmenais ma femme hors de la vue de ses parents », suit l'équipée
d'un voyage de noces...
-
- les
sépultures : Le journal de Jean de Cevillé relate ses sépultures, en
présence d’un nombre impréssionnant de prêtres. Voici, en ordre décroissant
de ce nombre de prêtres :
- Macé
Goucet le 17 Janvier 1554 : il assista à ses obsèques 47 prêtres
et reçu chacun 2 s
- Mathurin
de Cevillé Sr de la Sorinière le 14.3.1603 il assista 45 prêtres,
auxquels on donna chacun 8 s et à diner. Les dépenses de ses funérailles
montèrent à 24 L 12 s
- Jean
Goucet de Cevillé, prêtre, le 5 Janvier 1544 à Châtelais y assista 31
prêtres
- Michelle
Gerard, épouse de Macé Goucet de Cevillé, fut enterrée à Châtelais
sous le balet (galerie couverte précédant la porte de l’église) de l’église.
Il y eut chanterie à tous venants, où y assista 26 prêtres qui reçurent
chacun 2 s 6 d, et mourut avant son mari par acte du 22 Décembre 1534
- les
récoltes bonnes ou mauvaises :
- 1612
: cette année fut grandement fertile,
ainsi qu’a cotté ledit René Cevillé mon père en son journal
- 1615
: Cette année est remarquable pour avoir eu la nuit de la Saint Mathurin
une telle grelle que tous les blés et les vignes
furent perdus, ainsi qu’il est marqué audit journal de mon
père.
- Le
trafic de vin, comprenez commerce car le terme est devenu moins honnête
entre temps. Il est lié à l'existence de vignes sur les côteaux à Châtelais,
et le vin était de qualité reconnue et produit en quantité bien supérieure
aux besoins locaux, donc vendu au loin. Il apparaît que ce trafic rapporte
plus que le notariat et que les vins blancs d'Anjou sont apparus à
Laval seconde moitié du 16e siècle grâce à Gervais Chesnais.
- Catherine
Moreau née le jeudi 21 Septembre 1606 fut mariée à Pierre
Chevalier Sr de la Jannerye neveu de Claude Chevalier Sr de la Rougerie.
Il fait trafic de vin en gros. Ils demeurent
au bourg de Châtelais
- Gervais
Chesnays Il fut le 1er qui ouvrit la route
des vins blancs d’Anjou à Château-Gontier et Laval
- René
Yvon fut notaire royal sous la court de St Laurent à Château-Gontier,
il se désista de son office de Nre royal à cause des impositions qu’on y
voulait imposer pour lors. Il devint puis après
Md en gros de toiles.
- Robert
Lemasson s’adonna à la chirurgie et pour y devenir expérimenté, il voyagea
entre les maîtres et villes de France l’espace de 21 ans. Après son retour
il eut peine à se faire reconnaître et avoir son partage. ... Il fut
sergent, notaire et receveur de la terre de Fromentières.
- Pierre
Mondière fils et frère des susdits, a suivi
le trafic en Espagne. Il y est marié, il y a bien 15 ou 16 ans.
Il a fait aux Indes et en la Marguerite plusieurs
et heureux voyages
le
fief de Cevillé
- Le
fief de Cevillé en Châtelais relevait de la Trourie en Chérancé, qui
relevait du château d’Angers. Il comprenait les villages de Cevillé
et Marsillé, mais non le moulin de Cevillé. Le domaine appartient en
715 à l’abbaye de Saint-Serge d’Angers sous le nom de « curtis silviliacus
» (1er cartulaire f°4) Le cartulaire de la Roë le mentionne en 1145-1150
« sivillerium » (ch 104) En 1110-1150 la domaine appartient à l’abbaye
de Saint Nicolas : « terra et feodum de Sivilliaco » (Cartulaire St
Nicolas, p 257) On ignore à quelle époque cette abbaye l’aliéna.
- «
le fief hommes et subjects de Cevillé cens rentes et debvoyrs
qui y sont deubz, avecques les droicts de garennes
chasses et pêcheries dans la rivière du Don en endroits tels
qu'ils despendent dudit fief, avecques vingt
sept pintes de vin et neuf fouasses de froment rouge appellées
fouilles que doit le prieur du prieuré Saint Julien Lardent
de Chastellays chascuns ans au seigneur dudict fief de Cevillé aulx
jours et festes de Toussainctz Nouel et Pasques tiers à tiers, lesdits
fouasses de troys demyers piecze, charge de cheval dudit fromant et
quinze soubz à cause des dixmes qu’il prend sur les terres dudict lieu
de Cevillé »
- En
furent seigneurs : André Goucet au début du 15e siècle - son fils
aîné Jean, prêtre, mort sans hoirs - son frère puiné Macé Goucet - sa
fille Thieurine Goucet qui l'apporte à Mathurin
Cevillé - Son fils Mathurin Cevillé Sr de la Sorinière, †1603 sans hoirs
- le frère puiné du précédent, Jean de Cevillé †1618 - son fils René
de Cevillé †1642, qui n’est pas l’aîné, mais l’ainée est une fille que
la coutume exclue comme le fut la fille de Thieurine en 1589 - son fils
aîné Jean Cevillé †1669 prêtre, et le chroniqueur de la famille, sans
hoirs - son frère puiné René - sa fille Claude de Cévillé qui l'apporte
à Toussaint Bouchard
- Le
fief de Cevillé « était tombé en tierce foi
» aussi ses détenteurs, roturiers, devaient partager noblement sans
être noble. La tierce foi est une coutume d'Anjou, Maine, Loudunois
et Tours : un fief ou héritage noble ou tenu à franc devoir, se partage
noblement entre rôturiers, lorsqu'il tombe en tierce-foi. L’aîné héritier
succèdera par les deux parts, et fera la foi et hommage, et garantit
à ses puinés le tiers en lui faisant devoir (Encyclopédie Diderot, Beautemps-Beaupré
et Poquet de Livonnière)
- le
dépié de fié : Faute de partage noble des biens tombés en tierce-foy,
la sanction était sévère, car on considérait qu’il avait dépié de fiet
et le seigneur pouvait confisqué les biens. Le « depié de fief » est
le démembrement c’est à dire le dépiecement, qui met le fief en pièces,
dans les coûtumes d'Anjou, du Maine, & Touraine. Il y a dépié de
fief quand le vassal aliène une portion de son fief sans retenir aucun
devoir sur la chose aliénée, ou quand il aliène plus du tiers. Il est
alors privé de fief & de la justice, et le tout est dévolu au seigneur
dominant. (Diderot, Pocquet de Livonnière, Beautemps-Beaupré…) Cette
coutume imposait donc la conservation des justificatifs des partages
aux 2/3 1/3
une
famille roturière
- Les
Cevillé et leurs alliés sont tous tanneurs, notaires, et parfois marchands
de vin ou de fil, c'est à dire une famille roturière qui devait partager
noblement (2/3 1/3) les biens relevant de la tierce-foi,
à savoir le fief de Cevillé, et roturièrement les autres biens. L'aîné
possédait le fief et les droits nobles qui y étaient liés : garennes,
chasses et pêcheries, et à ce titre il vivait donc comme les nobles.
Cependant la chronique décrit un train de vie modeste, souvent tous
en une seule pièce, le fumier pas très loin, les cochons et les oies
aussi... mais un pressoir et des vignes de qualité !
- L'existence
de ce partage noble et des droits qui y sont liés, a dû cependant
prêter à confusion chez certains de leurs alliés au 17e siècle,
ajoutant qui une particule, qui des armoiries. Jean Cevillé le chroniqueur
ajoute parfois la particule, rarement il est vrai, mais ne parle jamais
d'armoiries, or, son récit est si précis, que si elles avaient existé
il en aurait parlé. Il raille même René Chesnays, son grand oncle maternel
« fort somptueux, il hantait la noblesse, entr’autres Mathurin
de Montalais Sr de Chambellay et de Fromentières, lorsqu’il cherchait
à se marier ».
- Les Cevillé
ne figurent dans aucun des manuscrits des anciennes montres d'Anjou,
détenus à la B.M. d'Angers, et repris pour impression par Denais dans
son Armorial d'Anjou. En 1668, lors de la recherche des gentilshommes,
même le possesseur du fief (l'aîné) n’entreprend aucune demande de titre
de noblesse (Voisin de la Noirays, Catalogue
des gentilhommes d’Anjou). L'Armorial Général de France, Généralité
de Tours, 1696 au Cabinet des Manuscrits de la BN, attribue pour 20
L à Renée de Civile femme de Louis de Dieusie, écuyer sieur de
la Rivière « d'azur, à un dextrochère habillé et ganté d'un
gant de fauconnier d'argent portant un épervier (faucon de chasse) de
même ». Il s'agit bien de Renée de Cevillé, issue des Cevillé et mariée
à un noble. Les armoiries qu'elle a obtenues ressemblent à celle des
De Fréval, d'origine Normande qui portaient « d'azur, au dextrochère
ganté d'argent tenant un épervier de même, becqué et onglé d'or ».
-
Thieurine,
la reine des femmes
- A
la base de la plupart des Cevillé, une femme, celle qui apporte le fief
de Cevillé, Thieurine Goucet alias de Cevillé. Mère des Cevillé, elle
était appellée « la reine des femmes », et répondait au joli prénom
de Thieurine. Mais, alors qu'au dire du chroniqueur, les Cevillé étaient
généralement grands beaux puissants etc... Thieurine donna tout à ses
aînés et ne sut rien garder pour le dernier. François, c'et lui,
commença mal, puisqu'il naît 6 mois après le décès de son père. Il fut mauvais
en tout, avant de finir tragiquement noyé (ci-dessus sa mère le cache
!).
- Thieurine
Goucet avait épouse en premières noces Jehan Cheviller, dont elle
a eu Ollive CHEVILLER x Gervais HAIREAU Dont postérité., et en 2e noces
Mathurin CEVILLÉ dont :
- 1-Mathurin
de CEVILLÉ Sr de la Sorinière °[1534 †Châtelais 14.3.1603]* SA, SP
- 2-Guyone
de CEVILLÉ °[Châtelais 13.2.1537 †sans doute 28.10.1598]* x Pierre COHON
Dont postérité
- 3-Jean
de CEVILLÉ °[Châtelais 10.1.1540]* x Anne LEGAUFFRE Dont postérité
- 4-Macé
de CEVILLÉ [†19.7.1567 à 20 ans]* SP (cf sa biographie)
- 5- François
de CEVILLÉ x [Angers St Laurent 24.12.1570]* Jehanne COHON Dont postérité
-
les
familles et leurs alliés
- Histoire
de la famille Goucet alias de Cevillé (chronique de Jean Cevillé
en 1638 avec notes critiques et compléments généalogiques depuis 4 siècles)
: Besnefray Boisramé Cadots Cevillé Cheviller Desprez Eveillard
Foucault Gassit Genet Gerard Goucet Gousset Guinefolle Haireau Hallay
Houdemon Jegu Jouanneau Jousselin Lemanceau Lemousnier Leseure Lesnard
Moreau Peslier Rigolet
- Histoite
de la famille Boisramé (épouse d'André Goucet alias de Cevillé)
(chronique de Jean Cevillé en 1638 avec notes critiques et compléments
généalogiques depuis 4 siècles) : Boulay Crochery Cusson Denis
Denouault Guillet Heron Labbé Letraumier
- Histoire
de la famille Cevillé alias de Cevillé (chronique de Jean Cevillé
en 1638 avec notes critiques et compléments généalogiques depuis 4 siècles)
: Anger Bancelin Baranger Baron Bazin Beauchesne Bellanger Bellier
Bellouis Besnard Bessin de Bonneval Boreau Bossu Bouchard Bouildié Boulay,
de Bourbon-Grammont, Bourdais Boury Bouvery Carré, de Champagné-Giffart,
Charlery Chesnais Chevalier Cohon Cordion Couenne Courcier Courtais
Dean Delanoë Delaporte Deschères Desprez de Dieusie Drouineau Dry Dugrais
de Durat d'Estriché Faultrier Forest Galerneau Gareau Gasnier Gault
Genet Gendron Georget Godard (alias Godard-Faultrier) Goucet (cf ci-dessus)
Goullier Grésil Guillet Guillorit Guillot Guillouard Halbert Halnault
Houdmon Houesnard Hubert Hudline Jallot, Jamet, de La Broise, de La
Chapelle, de La Chesnaye, Lebreton Legauffre Lenfantin Leseure
Letessier, Loncle de Forville, Louison Maillot Marie Maumusseau Meslay
de Mondière Moreau Mouteul Neret Pelletier Peton Poirier Planchenault
Queruau-Lamerie de Rasilly Repuceau Rogeron Rouger Rouzière Saulou Sigay
Texier Turgis Vallas Vallot Vetault Vignais
- Legauffre
(f°83-88, que je ne publie pas) : Cevillé Challiant de Gouyon Hayau
Helie Leclerc Tremblais (de La, St de Criqueboeuf) Morineau Peccot Roulière
- Bretonnier
(f°89-98, que je ne publie pas) : Ballüe Boulay Chantepie Cheminart
Drouet Godereau Hallay Houdebine Juffé Martin Patry Scépeaux (de) Trochu
- Hallay
(f°94-95, publié dans les Cohon) : Cohon, Bretonnier
- Chesnais
(f°106-131, que je ne publie pas) : Chesneau Godier Yvon
- Amy
(f°132-134 que je ne publie pas) : Delauné Joly Jouault Le Bigot
Lemasson Loyault Plessis Roisné
- Lemasson
: Arthuys Chesnais Husson Mondière Pertué
-
preuves
- Les
partages qui suivent illistrent le partage roturier (à part égale)
des biens non hommaigés (les 5 lots en 1589 des biens de Thieurine),
le partage deux tiers un tiers des biens hommagés (1618 de Jehan de
Cevillé) et du tiers des biens hommagés resté au puinés se partageant
entre eux (1603 de Mathurin de Cevillé). On remarque que la famille
possédait plus de biens que ceux hommagés, ainsi la maison à Craon acquise
par Thieurine, donc les puinés avaient tout de même un peu plus que
le tiers à se partager entre eux.
- Le
contrat de mariage de Jehan de Cevillé est mentionné dans le livre
de raison « ils s’obligèrent tous deux à faire valoir le bien d'Anne
Legaufre 700 L en principal Ct en son Ct de mariage Dvt Jean Le Gaufre
Nre à Angers le 19 Septembre 1564 » (f°89).
Ceci a pu être vérifié et est exact. L'époux signe Jehan de Cevillé
et son frère aîné, Mathurin Cevillé, ce qui montre l'intérêt alléatoire
de la particule, mais tous deux, comme dans toutes les signatures
des membres de la famille, mettent un C et non un S à Cevillé. Le S
mit par le notaire montre qu'il n'est pas natif de Châtelais, d'ailleurs
il prénome Thieurine Thienette alors que personne à Châtelais n'aurait
pris cette liberté.
- Le
11.2.1589, partages en 5 lots des biens de †Thieurine Gousset dame de
Cevillé après avoir avoir partagé et divisé les acquêts faits
par ladite Goucet avec Jehan Cheviller son 1er mari et Mathurin Cevillé
son 2e mari, lots faits par Jean Jousselin mari de Mathurine Haireau
tant en son nom que comme curateur par justice de Marie Besnefray fille
de †Louis Besnefray et Marguerite Hayreau et encore Jehan Hayreau curateur
de ladite Besnefray, lesquelles Mathurine et †Marguerite fille de †Ollive
Cheviller fille de ladite †Goucet, pour être présentés à h. personnes
Me Mathurin Cevillé Sr de la Sorinière, Jehan et François Cevillé, et
Pierre Cohon mari de Guyonne Cevillé - Thieurine
a eu 2 lits et ceci est le partage de ses biens propres hors bien communautaires
des 2 lits, déjà partagés, et hors fief en tierce foi qui va au fils
aîné. Ses 5 enfants (1 du 1er lit et 4 du 2e) sont sur un pied
d'égalité pour ce qui reste de ses biens propres, objets du présent
partage. Ce document atteste sa fortune, relativement aisée, et surtout
la diversification de ses biens fonciers en vignes, châtaigneraies,
vergers, maisons, dont l'une à Craon.
- Le
15.3.1590 partages du 1er lit de Thieurine Goucet en 2 lots entre
Jehan Hereau oncle paternel au nom et comme curateur de Marie Besnefray
mineure issue du mariage de †Louis Besnefray et Marguerite Hayreau d’une
part, et Jehan Jousselin mari de Mathurine Hayreau d’autre part. tant
de la succession de †Thyerrine Gousset dame de Cevillé femme en 1ère
noces de †Jehan Cheviller et par représentation de ladite †Ollive Cheviller
vivante femme de Gervays Hereau, ladite Olive fille unique et héritière
dudit Cheviller, en encore ledit Jousselin audit nom et Besnefray héritiers
pour 1/5e de ladite †Goucet, que de la succession desdits †Gervays Haireau
et Olive Cheviller leur père et mère
- Mathurin
Cevillé Sr de la Sorinières décéde en 1603, sans hoirs. Il était
le fils aîné de Mathurin de Cevillé et avant de procéder au partage
de ses biens, ceux-ci ont été cordelés et estimés, et ce précieux
document nous est parvenu. Il est précieux, car les estimations sont
très rares. Or, elles seules permettent de se faire une opinion de la
valeur des biens, et qui plus est de la valeur de chaque parcelle de
terre selon sa destination. Mon ancêtre François Cevillé est l'un des
héritiers du tiers laissé par son frère aîné Jean (ci-dessous). Ce
partage concerne le tiers des biens hommagés à partager entre les puisnés
- le
22.3.1618 succession de †Jehan de Cevillé partagée noblement deux
tiers / un tiers. Ce document contient une description des droits du
fief de Cevillé (cf ci-dessus) et que les lots sont faits par l'aîné
selon la coutume d'Anjou, donc c'est celui qui aura les deux tiers qui
présente à ses puinés le tiers lot. Après ce partage on arrive dans
la période des généalogies sur registre paroissial, vérifiées ainsi.
Ce partage concerne les deux tiers que l'ainé,
René de Cevillé, se reserve. Après lui, le fief passera à sa fille aînée
Marie Claude faute de garçon, donc à la famille Bouchard par alliance,
dont postérité actuelle
- le
25.7.1615 succession de †h.h. Guillaume Cohon Sr de Pinceloup décédé
sans hoirs, en 4 lots échus à Sébastien Cohon docteur en la faculté
de Paris, chanoine prébendé en la cathédrale de Nantes, Me Pierre Ledin
Sr de la Brunellière mari de Claudine Cohon, Yves Hunault Sr de la Mothe
mari de Françoise Cohon, et à Julien Cohon Sr du Parc, et ce après avoir
fait les précéddantz partaiges entre lesdites
partyes et Claude Genet et Catherin Cohon (tous deux du 1er lit) le
10.6. dernier avec h.h. Catherin Cohon Sr de la Tarouettière et Claude
Genet Sr de la Haustebeurière mari de Françoise de Cevillé Cette
succession est collatérale et concerne la descendance de Pierre Cohon
qui eut 2 lits.
- le
17.6.1619 succession de Françoise Cohon épouse de Yves Hunault,
décédée sans hoirs, en 3 lots échus à Pierre Ledin mari de Claudine
Cohon, Sébastien Cohon scolastique à St Pierre de Nantes, et Julien
Cohon Sr du Parc Cette succession est collatérale
et concerne la descendance de Pierre Cohon qui eut 2 lits. Ces
deux actes nous donnent une présence ancienne des Cohons par un close
de vigne dit le clos aux Cohons, une vieille maison à la Haute Beurière
dite la maison aux Cohons ainsi que
le petit pré des Merouzayes car dans la généalogie manuscrite des
Cohons, non crédible par beaucoup de points, il est question de remonter
à
un sieur de la Merouzaie
- En
1692 partages en 7 lots de la succession de †Renée Bauxamis,
ladite Bauxamis fille et héritière de †René Bauxamis et Louise Genet,
ladite Genet fille de †Claude Genet et de Françoise de Cevillé, ladite
de Cevillé fille de †François de Cevillé et de Jeanne Cohon, ladite
Cohon fille de Pierre Cohon et de Anne Gerard, et sœur de Me Sébastien
Cohon scolastique de St Pierre de Nantes fondateur de la chapelle de
St Marq (Duroger Nre Craon) cette succession
collatérale donne tous les Genet
les
162 folios du manuscrit sont sur ce site, avec retranscription