Denis Lecourt sergent du gué à Provins devenu sergent dangereux à Marly, 1570

Introduction

Autrefois il fallait acheter au roi de très nombreux postes. On appelait ce système ingénieux du roi pour faire rentrer l’argent : l’achat des offices. Leur prix variait bien entendu selon l’importance de la fonction : notaire, avocat, juge, sergent etc… et vous avez sur mon blog une catégorie OFFICES (ci-dessous, sous les articles vous avez des fenêtres de recherches) qui vous donne beaucoup d’exemples d’achats ou cessions d’offices divers. Ici il s’agit d’une cession car Denis Lecourt a pris un autre office, certainement plus à son goût et selon une disponibilité qui s’est présentée.

sergent dangereux

Denis Lecourt était sergent du gué à Provins et cède cet office car il a trouvé un office de sergent dangereux à Marly. Manifestement il aime la forêt plus que les rondes de gué à Provins.
J’avoue que lorsque j’ai rencontré cet acte j’ai été un peu stupéfaite car je ne comprenais pas ce que faisait ici le terme dangereux, croyant qu’un sergent était précisément fait pour préserver du danger. Ce n’est pas Littré qui m’a donné la réponse, mais le Dictionnaire du moyen français

Sergent dangereux. « Officier chargé de surveiller les bois soumis au droit de tiers et danger«  : [C’est Renart qui parle] Et je feroi du lou sergant dangereus, que, se il treuve veel, ne brebis, ne pourchel pres du bois, il les cachera dedens, puis les[s] prendra comme forfaiz. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 156). [Cf. note 80 :«Les sergents dangereux veillaient à ce qu’aucune bête n’entrât dans les bois en défens. S’ils y trouvaient des bêtes, ils avaient le droit de « les prendre comme forfaiz », c’est-à-dire de les confisquer. Le sergent de Renart pousse les bêtes à dessein dans les bois en défens pour pouvoir « les prendre comme forfaiz ».»] …il est venu à nostre congnoissance que ceux qui ont gouverné lesdites Eaux et Forests, ont fait ou temps passé plusieurs Sergens dangereux, lesquels ont fait plusieurs griefs et oppressions à nos sujets, dont plusieurs plaintes ont esté faites à Nous (Ordonn. rois Fr. V., t.10, 1413, 132).

Denis Lecourt sergent dangereux

AD77-216E1258 Duret notaire à Provins – 1559.03.22 (avant Pâques dont le 22 mars 1560 n.s.) Denis Lecourt sergent dangereux au baillage de Marly pour le roy notre sire fait ses procureurs maîtres Philemon Maillard (blanc) et leur donne pouvoir de résigner et remettre es noms du roy notre sire ledit office de sergent du gué audit baillage pour et au proffit de Jehan Guarenjou demeurant audit Provins … (vue 472)

Contrat de vente à l’Université de Paris du papier fabriqué à Saint Rémy de la Vanne (77), 1635

Introduction

L’université de Paris était utilisatrice de papier, et avait même au moins un responsable de la gestion du papier de l’université, dénommé papetier juré en l’université.

Maison de la bannière de France rue St Antoine, Paris

Pour passer son contrat de vente à l’université de Paris, Victor Thomé, papetier à Saint Rémy de la Vanne (77) doit dormir à Paris.  La rue St Antoine était alors assez aristocratique, et si la maison de la bannière de France a disparu de Paris, il existe encore en France à Laon, un hôtel de ce nom.  Je suppose que cette hôtellerie portait en enseigne le drapeau du roi : « La bannière de France, drapeau de nos anciens rois lorsqu’ils allaient à la guerre, et qui était parsemé de fleurs de lis. »  (dictionnaire Littré)

Contrat à l’année, livraisons chaque mois

Les contrats de vente de marchandises étaient autrefois passés devant notaire, et c’est ainsi que le contrat suivant nous est parvenu. Il fait manifestement suite à des contrats annuels précédents, et il est fort bien structuré, car tout y est défini, même les risques d’imposition lors du transport, car autrefois, certes on ne connaissait pas les péages d’autoroute, mais on avait bien des péages divers. Le contrat prévoit aussi quelques défauts de qualité, et un prix dans ce cas, et il faut se souvenir que ces moulins à papier d’autrefois subissaient les aleas du temps, humide ou sec etc… et la qualité du papier pouvait dépendre du temps qu’il faisait ce jour-là.  Enfin, les quantités achetées par l’Université de Paris sont importantes.

2 qualités de papier

le moyen et le commun, mais ce dernier est meilleur que le moyen car son prix est supérieur : « le moyen de 40 sols par rame, et le commun 50 sols » J’ai compris que le payeur était l’université, qui avait donc des fonds pour l’achat du papier, mais je croyais qu’alors les étudiants venaient avec leur propre papier, et il faut sans doute comprendre qu’ils pouvaient aussi en acheter à l’université, car je pense pas qu’on leur donnait gratuitement.

Victor Thomé, frère d’Antoine aussi papetier

Antoine Thomé, ascendant de Jules Verne, est papetier au moulin voisin de la Fontaine Chailly à Saint Rémy de la Vanne. Victor, don frère, a 35 ans en 1635 et manifestement il est chargé de vendre non seulement le papier produit au moulin de la Planche, mais aussi celui d’autres moulins à papier voisins. Je vous ai montré combien les papetiers étaient solidaires entre eux. D’ailleurs les quantités livrées sont importantes et dépassent probablement les capacités d’un moulin.
Les registres paroissiaux de Saint Rémy de la Vanne sont plus que lacunaires, car si l’un est très lacunaire, l’autre n’est qu’une table et non le registre. Ainsi, il est impossible de retrouver la naissance d’Antoine, mais on a sa filiation prouvée par son contrat de mariage devant notaire. D’autres Thomé vivent alors à Saint Rémy de la Vanne, manifestement issus d’une même branche car on y retrouve les prénoms Antoine, Victor etc… Je les ai tous reconstitués tant bien que mal. Je les publierai.

contrat de vente à l’université de Paris, 1635

L’acte est passé à Paris le 7 mars 1635  par le notaire Renault VAUTIER cote MC/ET/CXII/25 « Le 7 mars 1635, fut présent Victor Thomé marchant papetier juré en l’Université de Paris, demeurant au moulin à papier de la Planche paroisse St Remy de la Vanne en Brye, estant à Paris logé rue St Anthoine en la Maison de la bannière de France, paroisse St Germain, a recognu avoir vendu et promis fournir et livrer à honnorable homme Romain Bouteleu marchant papetier juré en ladite université demeurant rue St Denis enseigne du chapeau royal paroisse saint Jacques de la Boucherie à ce présent, la quantité de 1 200 rames de moyen de poix (poids) de 7 à 8 livres, de 400 rames de commun du poix de 9 à 10 livres, le tout bon loyal et marchant bien collé et conditionné, et de la fasson dudit Thomé, que ledit Thomé sera tenu amener et rendre à ses fraiz et despens à Paris pendant un an commencé le premier de ce mois et livré chacun mois 100 rames jusques à la révolution dudit an, sans que ledit Thomé soit tenu payer aucun droit d’import pour la ferme de Paris, sinon qu’il acquittera ce qu’il est deub de ferme sur les lieux ; et lequel droit de Paris ledit Bouteleu payera. Ce marché fait moyennant que ledit Bouteleu s’est obligé vers ledit Thomé de luy fournir et… délivrance eschera à la fin du présent mois et ainsy continuer de mois en mois (f°2) et livré au fur et à mesure de ladite délivrance de payer jusques à concurrence de vingt milliers de vieux chapeaux que ledit Thomé yra prendre et recevoir au magasin du faulxbourg St Marcel à raison de 40 livres le millier, et ce pendant ladite année, et pour le surplus du poix (poids) … rames de papier à raison scavoir le moyen de 40 sols par rame, et le commun 50 sols, ledit Bouteleu sera aussy tenu le bailler et payer audit Thomé à fin de la délivrance après disjonction faicte de ce qui luy sera livré à chacun jour de vieux chapeau (sic), et s’il se rencontre par la tradition (action par laquelle on livre quelque chose à quelqu’un) qui sera faite de ladite marchandise de papier y en a de défectueuse et non recepvable ledit Bouteleu sera tenu pourtant la prendre en luy rabatant 11 sols sur chacune rame sans que ceste clause puisse donner lieu audit Thomé de fournir aultre marchandise que bien et duement conditionnée comme dit est, et pour … des présentes a ledit Thomé esleu domicile en la maison de François Bonnin Me de la Bannière (f°3) de France ou il est logé … nonobstant … »

Les papetiers de Saint-Rémy-de-la-Vanne (77) recyclaient aussi les vieux chapeaux, 1635

Introduction

En 1635 le papier est toujours fabriqué à partir de chiffes, c’est à dire les vieux tissus de chanvre, lin surtout mais aussi laine et peu de soie. Le papetier est donc un recycleur extraordinaire. Pourtant, à cette époque, on use les tissus jusqu’au bout, troués ils sont rapiécés etc… et je vous mets prochainement l’inventaire d’un meunier de Sainte-Colombe (77) qui n’avait que du linge fort usé et rapiécé.
Alors que nous avons infiniement plus de variétés de tissus et beaucoup plus de monde sur terre, nous ne recyclons plus de cette magnifique manière d’autrefois, et nous brûlons même en quantité !!! Nous avons oublié la beauté des recycleurs d’antan, ainsi les papetiers.

les chapeaux de laine

Faute d’avoir déjà le parapluie, on avait le chapeau de feutre, aussi imperméable sous la pluie que chaud l’hiver. Et les capes ou manteaux de laine foulée. Le chapeau de feutre est en laine, et la laine est recyclée par les papetiers.
C’est ainsi que je viens de découvrir un contrat extraordinaire de Victor Thomé, frère de l’ascendant de Jules Verne papetier au moulin de Chailly à Saint Rémy de la Vanne (77). Victor Thomé est papetier juste à côté au moulin de la Planche même commune, et l’acte que j’ai trouvé le montre à Paris passant un énorme contrat de vente à l’université de Paris. Je vais vous mettre ce contrat, mais lorsque je l’ai retranscrit j’ai été totalement stupéfaite de rencontrer les vieux chapeaux et pire en quantité absolument phénoménale, que Victor Thomé après chaque livraison de son papier à l’université allait prendre pour recycler les vieux chapeaux.

le recyclage des vieux chapeaux

Ce passage du contrat de vente de papier à l’université de Paris est une telle information que je vous mets ici ce qui concerne les vieux chapeaux, et demain vous aurez tout l’acte. Donc, dans son contrat de vente de 1635, Victor Thomé aura à prendre pas moins de 20 000 vieux chapeaux. Vous avez bien lu. Vous allez pouvoir lire la vue ci-dessous de l’acte et relire comme moi j’ai relu ce passage stupéfiant, qui m’a demandé 24 h de relecture pour que je comprenne que j’avais bien lu tant le nombre est élevé. C’est un formidable contrat de recyclage, et avant d’avoir lu ces lignes je ne m’étais jamais demandée ce que devenait les chapeaux. Je suppose pourtant qu’ils passaient de riche à moins riche etc… jusqu’à usure, mais qu’ils étaient si solides que l’usure n’arrivait que des années plus tard. Bref, je suis stupéfaite par ces lignes et je vous les offre pour que vous puissiez vérifier ce que je viens d’écrire. Mais comment tant de vieux chapeaux, et je me demande bien si les chapeaux usés étaient uniquement ceux des Parisiens et si d’autres régions n’envoyaient pas à Paris les vieux chapeaux lorqu’aucun papetier ne les reprenait près d’eux ?
Cet acte dont je vous mets ci-dessous l’extrait concernant les vieux chapeaux. L’acte est passé à Paris le 7 mars 1635  par le notaire Renault VAUTIER cote MC/ET/CXII/25

et livré au fur et à mesure de ladite délivrance de payer jusques à concurrence de vingt milliers de vieux chapeaux que ledit Thomé yra prendre et recevoir au magasin du faulxbourg St Marcel à raison de 40 livres le millier, et … (à demain pour tout l’acte, mais vous avez bien lu les « vieux chapeaux » et les « vingt milliers »)

Jules Verne a des ascendants papetiers en 1578 à Saint-Rémy-de-la-Vanne (77), et sans doute avant.

Introduction

En France, le premier moulin à papier est installé vers 1348 à Torvoy-lez-Troyes (Champagne). Un siècle plus tard les moulins de Champagne peuvent même exporter leur fabrication.
Pour mémoire, ce papier n’est alors pas le même que celui qu’on fabriquera plus tard dans le but d’augmenter sa production avec un papier de moins bonne qualité !
Le papier va alors certes aux imprimeurs, mais les universités étaient aussi utilisatrices.
Les papetiers étaient solidaires entre eux, et l’acte qui suit le montre. Ils soutiennent tous l’un des leurs condamné à tord.

Jaillard papetier, copié par erreur Julliard

Mais l’acte qui suit est en fait copie faite à Paris de la procuration originale passée en Brie.
Or, une copie peut parfois contenir des erreurs de lecture du copiste et tout chercheur sait bien qu’on doit toujours se méfier des copies.
Et la copie ci-dessous comporte effectivement au moins une erreur, celle du nom JULLIARD, qui est en fait JAILLARD certainement dans l’original disparu, car ce sont les JAILLARD qui sont imprimeurs en 1578 à Saint-Rémy-de-la-Vanne, et ce sont des ascendants de Jules Verne.
Donc Jules Verne était fabricant de papier avec certitude au moins depuis 1578, et probablement avant, mais les sources ne seront plus disponibles pour le savoir.
J’ai encore un acte à vous mettre concernant ces papetiers et je dresserai un tableau récapitulatif de ce que j’ai trouvé des papetiers.

Soutien des papetiers de la Brie à leur confrère, 1578

L’acte qui suit est un formidable exemple de solidarité entre papetiers. Même celui qui va représenter à Paris tous ceux de la Brie, ne touchera aucun salaire pour son assistance, et on comprend qu’il est solidaire lui aussi avec eux.

« Le 22 janvier 1578 (calendrier Julien, donc 22 janvier 1579 n.s.) Honnorable[1] homme Pierre Fieffé marchant papetier bourgeois de Paris, au nom et comme procureur de Jacques Simonet et de Jehan Moreau es noms et qualités cy après déclarés, fondé de la procuration de laquelle la teneur ensuit : « Tous ceulx qui ces présentes lettres verront Anthoine Duprat chevalier de l’ordre du roy seigneur de Nauthoillet près Rozay et Fourmières, baron de Thoury et de Viteaulx, conseiller de la majesté dudit seigneur son chambellan ordinaire et de la prévosté de Paris salut scavoir faisons que par devant Anelot Favyn et Edmé Parqué notaires du roy notre dict seigneur en son chatelet de Paris furent présents en leurs personnes Jacques Simonet marchant papetier demourant à Sainct Rémy de la Vanne en Brye et Jehan Moreau dudit estat demourant à la Ferté Gaulcher en leurs noms et comme eulx faisant fort de Jehan Moreau le jeune Cothin Bailly et de Claude Moreau aussi marchans papetiers demourant à Jouy sur Morain, de Bernard Simonet Claude Julliard pareillement marchans papetiers demourant audit Sainct Remy, de Charles Desescoustes et Jehan Simonnet aussi marchans papetiers demourants à Sainct Simeon, le tout pais de Brie, lesquels esdits noms ont faict et constitué font et constituent leur procureur honnorable homme Pierre Fieffé marchant papetier bourgeois de Paris, auquel ils donnent pouvoir et puissance de poursuivre et mener à fin certain appel interjecté par Germain Oliguet en la court de parlement de certaine sentence contre luy donnée par messieurs du trésor à Paris au proffit de Me Mathieu Duprast et audit procès se joindre avec ledit Germain Oliguet, Nicollas Roux, Claude Roux, Jehan Naue et Jacques (f°2) Langlier marchans papetiers demourans à Assoue et pour poursuivre ledit procès fair et frayer par ledit Fieffé procureur tous fraiz et mises qui y seront requis et nécessaires et jusques en fin d’icelluy, desquels frais et mises lesdits Jacques Simonnet et Jehan Moreau promettent et gaiger esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division ne discussion renonçans au bénéfice de division fide jussion ordre de droit et de discussion, acquiter garantir desdommager et rendre indempne ledit Fieffé et le rembourser de ce qu’il en aura ja fait et desboursé et fera et desboursera, le tout touteffois et quantes que par ledit Fieffé requis en seront et dont il sera sera oui à la simple parole selon les parties qu’il en aura faites et sans autres preuves faire sans pouvoir par ledit Fieffé demander aulcuns salaires pour raison desdites poursuites et générallement faire en ce que dict est ce qui en deppend comme lesdits constituants feroient si présents en leurs personnes y estoient jacoient que le cas requist mandement plus spécial, promettant lesdits constituants bonne foy soubz l’obligation de tous et chacuns leurs biens avoir ces présentes et ce qui sera faict en vertu d’icelles pour agréables sans y contrevenir en tesmoing de ce nous à la relation desdits notaires avons fait mettre à ces présentes le scel de ladite prévosté de Paris qui furent faictes et passées l’an 1577 le jeudy 31 janvier signé Favyn et Parque et scellé de cyre verte en double queue audit nom l’an 1578 le mercredi 22 janvier, signé Bontemps et Cothereau »

[1] AN-MC/ET/VI/115 Philippe Cothereau notaire

Les 2 Nicolas Desoubzmarmont, proches parents de Denise Desoubzmarmont épouse de Claude Philippe, ancêtres de Jules Verne

Introduction

Je suis Nantaise, et enfant, j’aimais lorsque mon papa nous emmenait dans les années 40 voir la maison de Jules Verne qui domine le port. C’était merveilleux et j’en garde un si bon souvenir.  Bien plus tard, en 2024, je découvre que j’ai des ancêtres à Provins, là où Jules Verne en a aussi. Depuis un an, inlassablement, je tente de remonter aussi bien les miens que ceux de Jules Verne qui n’ont été remontés que jusqu’en 1668 à peine. Or, comme vous le savez, je tente de tout reconstituer à travers aussi les actes notariés etc…

les signatures pour distinguer 2 homonymes

Dans les années 1590-1610 à Provins, je trouve 2 Nicolas Desoubzmarmont, l’un doyen de l’église collégiale Notre Dame du Val, l’autre père de famille probablement marchand. Mais, comme le métier est souvent absent dans les baptêmes, je les distingue parfois par leur signature.

signatures des 2 Nicolas DESOUBZMARMONT

Je peux nettement les différencier à travers les signatures, car le doyen de l’église Notre Dame du Val orthographie son nom avec 2 différences : il écrit Desoubzmermot et non Desoubzmarmont car il utilise l’abréviation du N dont on voit la boucle au dessus. En outre, il ajoute toujours une immense floriture alors que l’autre Nicolas Desoubzmarmont ne met jamais de floriture. Voici les deux signatures :

Nicolas Desoubzmarmont doyen de l’église Notre Dame du Val (sur acte notarié de 1597)

Nicolas Desoubzmarmont parrain à Provins St Quiriace en 1606. C’est l’époux de Perrette Deromilly, dont plusieurs enfants.

 

Inventaire des meubles d’Antoinette Michal veuve d’André Graillet, 16 rue des Bordes Provins, 1663

Introduction

Les inventaires après décès sont rares dans les fonds des notaires de Provins, et les partages encore plus rares. Les inventaires après décès n’étaient pas des actes obligatoirement conservés, donc en voici un conservé par Beschefer cote 260E29 années 1661-1676

les Graillet à Provins

Peu étudiés, ils sont cependant des ascendants de Jules Verne, et je bloque à Jacqueline Graillet l’épouse de Charles Thomé en 1642 qui est mal prénommée sur son mariage dans le registre paroissial qui la dénomme « Françoise » et non Jacqueline, mais son contrat de mariage l’a dit bien Jacqueline fille d’André. Mais André vivait à Saint Ayoul, dont j’ai retranscrit 1607-1625 mais ensuite plus aucun acte avant 1647, et malgré le nombre d’enfants que je lui ai retrouvés, je ne vois aucune Jacqueline à ce jour.

Jacqueline ne peut pas être la fille du second mariage

L’inventaire des meubles d’Antoinette Michel an décembre 1663 est fait en présence de ses 3 filles, mais aucune Jacqueline n’est là, et les 3 autres sont bien connues par leurs mariages. Donc il n’est pas possible que Jacqueline soit issue du 2ème mariage d’André en 1624.

Inventaire des meubles d’Antoinette Michal

Elle est décédée 16 rue des Bordes à Provins, et manifestement la maison avait peu de pièces, ou bien elle était partagée avec d’autres.

1663.12.18 vue 218 – Inventaire fait par maistre Jacques Beschefer (cote AD77-2602E29) notaire et tabellion royal en la ville et baillage de Provins soubzsigné à la requeste poursuitte et dilligence de Me Charles Vaultau advocat en parlement exécuteur du testament et ordonnance de dernière volonté de feue honneste dame Anthoinette Michal veufve de feu Me André Graillet vivant bourgeois de Provins receu par le juré soubzsigné de tous et chascuns les biens meubles habits linges ustancilles d’hostel tiltres papiers et enseignements demeurés après le décès et trespas de ladite deffunte dame Graillet trouvés en la maison où elle est décédée 16 rue des Bordes, la prisée desquels biens meubles a esté faite par honnorable homme Louys Mirnault le jeune sergent royal priseur et vendeur de biens audit Provins en la présence et du consentement de dame Anthoinette Graillet veufve de feu honorable homme Jean Geoffray vivant bourgeois de Provins et d’Elisabeth et Marye Graillet enfants mineurs de ladite deffunte, qui a iceux prisés et estimés en sa conscience et esgard au court du temps et à la valleur d’iceux mardy 18 décembre 1663

Mon tableau donne les livres dans la 2ème colonne, puis les sols dans la 3ème colonne.

En la chambre ou (f°2) est décédé ladite déffunte s’est trouvé une cramaillère avec son cramaillon, une paire de chenets d’un pied et demy de haulteur l’un d’iceux ayant (f°2) 2 pommes de cuivre et l’autre une, 2 petits chenetons, une paire de pincette 40
Une table de noyer montée sur son chassis tirante par les 2 bouts ayant 7 colonnes avec un vieil tapis de serge roze fort usé garny de vieil passement 4
Une vieille couche de noyer à haults pilliers garnie de son enfoncement de planche et verge de fer et une vieille paillasse de thoille rapiécée 40
Un ciel de serge roze cerise contenant 3 pants 3 rideaux et une bonne grace garnye de frange et passement de layne de pareille couleur le tout fort usé, avec un petit tapis de bufle 100
Un lit et traversin de plume garnys de chascun 2 clos de coutul fort usés 18
Une vielle couverture de catalogne roze cerise 60
(f°3) 3 chairs à bras (>fauteuil) de diverses grandeurs l’une garnye de serge verte et les autres non garnies avec une haute chaise aisée … une autre vielle chaise couppée proche le serge le tout de bois de noyer 25
ce que … de tapisserie .. et de coquille aussy de nois de noyer 16
Une chaire enpaille, 4 placetes, 4 escabeaux de jonc 45
Un buffet à 4 colonnes fermant à 2 guichets et 3 tiroirs le tout de noyer Dans lequel s’est trouvé quelques papiers cy-après inventoriés (mais pas retranscrits dans l’acte conservé) 4
Un bahut couvert de cuir noir garny de clous fermant à 2 fermoirs ensemble son sous bassement de noyer Dans lequel ne s’est trouvé aucune chose 4
Un bahut aussi couvert de cuir vert (f°4) d’une longueur de 3 pieds ou environ, fermant à deux fermoirs aussy garni de son sousbassement de merisier 60
Dans lequel s’est trouvé 4 draps de thoille de chanvre, 3 contenant chacun 7 aulnes et l’autre un drap de couchette 7 15
2 draps de thoille de lin blanchi contenant chacun … revenant chacun douze petits aulnes 10
Une petite …e jong couppé 4
12 serviettes …  de thoille de chanvre 60
3 pezons ? de fil de chanvre 4 10
3 napperons de thoille 24
3 nappes blanchies contenant chacune 2 aulnes l’une desquelles est ouvrée 30
3 chemises de thoille à usage de ladite deffunte de peu de valeur
Un petit lit et traversin de couchette avec chacun une thore de thoille 5
Un autre petit lit et traversin 5
2 cottes de camelot et une autre cotte de serge noire, ensemble un vieil corps de serge noir 70
Ont déclaré qu’il y a chez le nommé Brunnais une couche de noyer bancelière garnier de son (f°5) enfourau 30
Une petite table à mettre près le lit tirante par les deux cotés 15
Une bassinoire d’airain garnie de sa queue de fer 40
Une chaudière d’airain tenant environ un seau et sa pelle de fer 35
Une méchante chaudière et un moyen chauderon et un petit le tout d’airain avec 2 poellons aussi d’airain 40
Une platine[1] d’airain garnie de ses pieds de fer l’un d’iceux rompu 40
Un chandelier de cuivre avec une cuillère à … une autre cuillière à faire de la bouillie, un petit escumoir 20
(f°6) Un gril de fer à 7 broches, une petite lechefrite, un moyen hitte ? et un petit à tourner roue le tout de fer 25
2 flambeaux d’estain avec 2 plats de pareil estain – Item la quantité de (blanc) livres d’estain en plusieurs ustencilles tant en pots, pintes, choppintes, pot à boire, plats et escuelles et azutres ustenciles
Item une petite maie[2] de chesne de longueur de 3 pieds environ 30
Un petit miroir avec son caduc couvert de baigne de 2 pieds carré 6
(f°7 vue 225) une vieille pouaisle 5
Transporté dans le grenier faisant le comble de ladite maison : 4 boisseaux de bled froment 5
16 boisseaux de mestail prisés chacun 8 sols 6 8
Lesquels meubles cy-dessus ont esté délaissés à la garde de dames Anthoinette Elisabeth et Marie les Graillet (qui signent)

 

 

[1] platine : grand rond de cuivre jaune, ou de terre, un peu convexe, monté sur des pieds courts, dont on se sert pour sécher et repasser du linge et les cols

[2] caisse ou huche