Les papetiers de Saint-Rémy-de-la-Vanne (77) recyclaient aussi les vieux chapeaux, 1635

Introduction

En 1635 le papier est toujours fabriqué à partir de chiffes, c’est à dire les vieux tissus de chanvre, lin surtout mais aussi laine et peu de soie. Le papetier est donc un recycleur extraordinaire. Pourtant, à cette époque, on use les tissus jusqu’au bout, troués ils sont rapiécés etc… et je vous mets prochainement l’inventaire d’un meunier de Sainte-Colombe (77) qui n’avait que du linge fort usé et rapiécé.
Alors que nous avons infiniement plus de variétés de tissus et beaucoup plus de monde sur terre, nous ne recyclons plus de cette magnifique manière d’autrefois, et nous brûlons même en quantité !!! Nous avons oublié la beauté des recycleurs d’antan, ainsi les papetiers.

les chapeaux de laine

Faute d’avoir déjà le parapluie, on avait le chapeau de feutre, aussi imperméable sous la pluie que chaud l’hiver. Et les capes ou manteaux de laine foulée. Le chapeau de feutre est en laine, et la laine est recyclée par les papetiers.
C’est ainsi que je viens de découvrir un contrat extraordinaire de Victor Thomé, frère de l’ascendant de Jules Verne papetier au moulin de Chailly à Saint Rémy de la Vanne (77). Victor Thomé est papetier juste à côté au moulin de la Planche même commune, et l’acte que j’ai trouvé le montre à Paris passant un énorme contrat de vente à l’université de Paris. Je vais vous mettre ce contrat, mais lorsque je l’ai retranscrit j’ai été totalement stupéfaite de rencontrer les vieux chapeaux et pire en quantité absolument phénoménale, que Victor Thomé après chaque livraison de son papier à l’université allait prendre pour recycler les vieux chapeaux.

le recyclage des vieux chapeaux

Ce passage du contrat de vente de papier à l’université de Paris est une telle information que je vous mets ici ce qui concerne les vieux chapeaux, et demain vous aurez tout l’acte. Donc, dans son contrat de vente de 1635, Victor Thomé aura à prendre pas moins de 20 000 vieux chapeaux. Vous avez bien lu. Vous allez pouvoir lire la vue ci-dessous de l’acte et relire comme moi j’ai relu ce passage stupéfiant, qui m’a demandé 24 h de relecture pour que je comprenne que j’avais bien lu tant le nombre est élevé. C’est un formidable contrat de recyclage, et avant d’avoir lu ces lignes je ne m’étais jamais demandée ce que devenait les chapeaux. Je suppose pourtant qu’ils passaient de riche à moins riche etc… jusqu’à usure, mais qu’ils étaient si solides que l’usure n’arrivait que des années plus tard. Bref, je suis stupéfaite par ces lignes et je vous les offre pour que vous puissiez vérifier ce que je viens d’écrire. Mais comment tant de vieux chapeaux, et je me demande bien si les chapeaux usés étaient uniquement ceux des Parisiens et si d’autres régions n’envoyaient pas à Paris les vieux chapeaux lorqu’aucun papetier ne les reprenait près d’eux ?
Cet acte dont je vous mets ci-dessous l’extrait concernant les vieux chapeaux. L’acte est passé à Paris le 7 mars 1635  par le notaire Renault VAUTIER cote MC/ET/CXII/25

et livré au fur et à mesure de ladite délivrance de payer jusques à concurrence de vingt milliers de vieux chapeaux que ledit Thomé yra prendre et recevoir au magasin du faulxbourg St Marcel à raison de 40 livres le millier, et … (à demain pour tout l’acte, mais vous avez bien lu les « vieux chapeaux » et les « vingt milliers »)

Une réponse sur “Les papetiers de Saint-Rémy-de-la-Vanne (77) recyclaient aussi les vieux chapeaux, 1635”

  1. Extraordinaire votre trouvaille. Je n’avais jamais pensé à ce que devenaient tous les vieux chapeaux des hommes. Et ceux des dames plus récemment ? Ma mère en a tant porté…

    NB – chapeau au pluriel = chapeaux et pas chapeaus ! (5 lignes avant le texte original)

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