Introduction
En France, le premier moulin à papier est installé vers 1348 à Torvoy-lez-Troyes (Champagne). Un siècle plus tard les moulins de Champagne peuvent même exporter leur fabrication.
Pour mémoire, ce papier n’est alors pas le même que celui qu’on fabriquera plus tard dans le but d’augmenter sa production avec un papier de moins bonne qualité !
Le papier va alors certes aux imprimeurs, mais les universités étaient aussi utilisatrices.
Les papetiers étaient solidaires entre eux, et l’acte qui suit le montre. Ils soutiennent tous l’un des leurs condamné à tord.
Jaillard papetier, copié par erreur Julliard
Mais l’acte qui suit est en fait copie faite à Paris de la procuration originale passée en Brie.
Or, une copie peut parfois contenir des erreurs de lecture du copiste et tout chercheur sait bien qu’on doit toujours se méfier des copies.
Et la copie ci-dessous comporte effectivement au moins une erreur, celle du nom JULLIARD, qui est en fait JAILLARD certainement dans l’original disparu, car ce sont les JAILLARD qui sont imprimeurs en 1578 à Saint-Rémy-de-la-Vanne, et ce sont des ascendants de Jules Verne.
Donc Jules Verne était fabricant de papier avec certitude au moins depuis 1578, et probablement avant, mais les sources ne seront plus disponibles pour le savoir.
J’ai encore un acte à vous mettre concernant ces papetiers et je dresserai un tableau récapitulatif de ce que j’ai trouvé des papetiers.
Soutien des papetiers de la Brie à leur confrère, 1578
L’acte qui suit est un formidable exemple de solidarité entre papetiers. Même celui qui va représenter à Paris tous ceux de la Brie, ne touchera aucun salaire pour son assistance, et on comprend qu’il est solidaire lui aussi avec eux.
« Le 22 janvier 1578 (calendrier Julien, donc 22 janvier 1579 n.s.) Honnorable[1] homme Pierre Fieffé marchant papetier bourgeois de Paris, au nom et comme procureur de Jacques Simonet et de Jehan Moreau es noms et qualités cy après déclarés, fondé de la procuration de laquelle la teneur ensuit : « Tous ceulx qui ces présentes lettres verront Anthoine Duprat chevalier de l’ordre du roy seigneur de Nauthoillet près Rozay et Fourmières, baron de Thoury et de Viteaulx, conseiller de la majesté dudit seigneur son chambellan ordinaire et de la prévosté de Paris salut scavoir faisons que par devant Anelot Favyn et Edmé Parqué notaires du roy notre dict seigneur en son chatelet de Paris furent présents en leurs personnes Jacques Simonet marchant papetier demourant à Sainct Rémy de la Vanne en Brye et Jehan Moreau dudit estat demourant à la Ferté Gaulcher en leurs noms et comme eulx faisant fort de Jehan Moreau le jeune Cothin Bailly et de Claude Moreau aussi marchans papetiers demourant à Jouy sur Morain, de Bernard Simonet Claude Julliard pareillement marchans papetiers demourant audit Sainct Remy, de Charles Desescoustes et Jehan Simonnet aussi marchans papetiers demourants à Sainct Simeon, le tout pais de Brie, lesquels esdits noms ont faict et constitué font et constituent leur procureur honnorable homme Pierre Fieffé marchant papetier bourgeois de Paris, auquel ils donnent pouvoir et puissance de poursuivre et mener à fin certain appel interjecté par Germain Oliguet en la court de parlement de certaine sentence contre luy donnée par messieurs du trésor à Paris au proffit de Me Mathieu Duprast et audit procès se joindre avec ledit Germain Oliguet, Nicollas Roux, Claude Roux, Jehan Naue et Jacques (f°2) Langlier marchans papetiers demourans à Assoue et pour poursuivre ledit procès fair et frayer par ledit Fieffé procureur tous fraiz et mises qui y seront requis et nécessaires et jusques en fin d’icelluy, desquels frais et mises lesdits Jacques Simonnet et Jehan Moreau promettent et gaiger esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division ne discussion renonçans au bénéfice de division fide jussion ordre de droit et de discussion, acquiter garantir desdommager et rendre indempne ledit Fieffé et le rembourser de ce qu’il en aura ja fait et desboursé et fera et desboursera, le tout touteffois et quantes que par ledit Fieffé requis en seront et dont il sera sera oui à la simple parole selon les parties qu’il en aura faites et sans autres preuves faire sans pouvoir par ledit Fieffé demander aulcuns salaires pour raison desdites poursuites et générallement faire en ce que dict est ce qui en deppend comme lesdits constituants feroient si présents en leurs personnes y estoient jacoient que le cas requist mandement plus spécial, promettant lesdits constituants bonne foy soubz l’obligation de tous et chacuns leurs biens avoir ces présentes et ce qui sera faict en vertu d’icelles pour agréables sans y contrevenir en tesmoing de ce nous à la relation desdits notaires avons fait mettre à ces présentes le scel de ladite prévosté de Paris qui furent faictes et passées l’an 1577 le jeudy 31 janvier signé Favyn et Parque et scellé de cyre verte en double queue audit nom l’an 1578 le mercredi 22 janvier, signé Bontemps et Cothereau »
[1] AN-MC/ET/VI/115 Philippe Cothereau notaire
