Macé Daigremont, procureur de Gabriel Baraton, cèdde une rente, Angers 1532

le montant est élevé, car en 1532 nous sommes bien avant plus d’un siècle de dévaluation, et la vente atteint la coquette somme de 1 850 livres.
L’acheteur n’est autre que le beau-frère de Macé Daigremont, René Furet, puisque l’épouse de Macé Daigremont est Marguerite Furet, ce qui me rattache aux Furet puisque je descends du couple de Macé Daigremont et Marguerite Furet. Il est licencié ès loix, mais manifestement comme la plupart de ses contemporains, il fait des affaires pour compléter ses revenus.
La famille Furet est une famille de marchands drapiers, tout comme d’ailleurs François Fouquet l’ancêtre de Nicolas Fouquet. C’est un métier qui gagne bien sa vie, et René Furet fait beaucoup d’affaires à en croire le nombre élevé d’actes notariés que je trouve le concernant.

    Voir mes travaux sur les Furet et les Daigremont.

Vous trouverez également mes travaux sur la famille BARATON dans mon étude sur le prieuré Saint Blaise de Noyant la Gravoyère.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 20 juin 1532 (Huot notaire Angers) En la cour du roy notre sire à Angers personnellement estably honorable homme Macé Daigremont licencié ès loix demourant à Angers au nom et comme procureur spécialement constitué quant à ce faire passé consentir et accorder la vendition et contrat cy après de noble et puissant seigneur messire Gabriel Baraton chevalier seigneur de Mantgauguyer Valesnes Rivarenes et Montigny ainsi que ledit procureur nous a présentement monstré et fait aparoir par ses lettres de procuration passées en la cour de la chastellenye de Montgauguier le 27 février 1531 (avant Pasques donc 1532 n.s.) signées Baraton et Lommier pour notaire et tabellion et scellé sur double queue de cyre verte l’original de laquelle procuration est demouré es mains de l’achacteur cy après nommé qui luy a esté baillé et livré en notre présence par ledit Daigremont procureur susdit
soubzmectant ledit Daigrement procureur dessus dit ledit seigneur de Montgauguier ses hoirs avecques tous et chacuns ses biens meubles et immeubles présents et avenir ou pouvoir etc confesse avoir aujourd’huy audit nom et qualité et par verdu de sesdites lettres de procuration et pour ledit seigneur de Montgauguier vendu quicté ceddé délaissé et transporté et encores etc vend quite cèdde délaisse et transporte dès maintenant et à présent à tousjoursmais perpétuellement par héritage
à honorable homme sire René Furet marchand de draps de soye demourant à Angers à ce présent acceptant et ce stipulant qui a prins et accepté et achacté pour luy ses hoirs etc dudit Daigremont audit nom
la somme de 70 livres tz d’annuelle et perpétuelle rente, avecques les arréraiges d’icelle qui en sont deuz et eschus jusqu’à ce jour, quelle ernte ledit sieur de Montgauguier avoit droit d’avoir et prendre par chacun an au jour et feste de Noel sur le lieu terre et seigneurie de Champiré Baraton et généralement sur tous et chacuns les autres biens et choses de feu noble et puissant Olivier Baraton en son vivant seigneur de la Roche Baraton baron d’Ambrières et sire dudit Champiré comme appert par les lettres de contrats de constitution de ladite rente passées soubz la cour de Pouencé le 29 décembre 1517 signé P. Esveillard lesquelles lettres ledit Daigrement audit nom a présentement baillées et rendues audit Furet pour soy faier payer à l’advenir d’icelle dite rente
transportz etc et est faite ceste présente vendition deleys quictance cession et transport par ledit Daigremont audit nom audit Furet pour luy ses hoirs etc pour le prix et somme de 1 850 livres tournois laquelle somme ledit Furet a promis et par ces présentes promet doibt et demeure tenu rendre payer et bailler audit sire de Montgauguier ou audit Daigremont audit nom franche et quite dedans deux ans prochainement venant
à laquelle vendition deleys quictance cession et transport et tout ce que dessus est dit tenir etc et ladite somme de 70 livres tz de rente et addéraiges susdite ainsi vendue comme dit est garantir etc et ladite somme de 1 850 livres tz rendre et payer etc et aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre chacune en tant et pour tant que luy touche scavoir est ledit Daigremont iceluy sieur de Montauguier ses hoirs avecques tous et chacuns les biens et choses de sadite procuration présents et avenir et ledit Furet soy ses hoirs etc à prendre vendre etc renonçant par devant nous lesdites parties etc et de tout etc foy jugement et condemnation etc
ce fut fait et passé audit Angers en la maison dudit Daigremont les jour et an susdits

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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3 réponses sur “Macé Daigremont, procureur de Gabriel Baraton, cèdde une rente, Angers 1532

  1. E.1558.(Carton.)-8 pièces,parchemin;3 pièces,papier.
    1430-1638.-BARATON.
    -Présentation par Jean Baraton à la chapelle de Saint-Mathurin desservie en son manoir de La Motte-Augirard;-par Olivier Baraton aux chapelles de Saint-Jean-Baptiste en son château de La Roche-Baraton,et de Saint-Melaine en Saint-Aubin du Pavoil;par Loys Baraton à la chapelle de La Madeleine du Chalonge;-notes et extraits par le feudiste Audouys.
    (Série E.Titres de famille.AD du Maine et Loire.C.Port.)

  2. -LA MOTTE-EN-GIRARD.
    -à CHARCE.

    La Motte-en Girard est l’un de ces manoirs féodaux que notre province a le privilège de posséder en si grand nombre,un de ces manoirs obéissant à une sorte de plan type qui prévoyait deux grandes salles au rez-de -chaussée,deux chambres à l’étage,des greniers-éventuellement aménageables-et la charmante tourelle à pans coupés,au centre de la façade,reliant les trois niveaux par un large escalier à vis.
    Ce plan type parfois-comme à Vaux,de Miré,ou au Chasteignier,de Tiercé-s’enrichit à l’arrière d’un appendice perpendiculaire étroit qui contenait…les latrines,bien séparées du logis mais accessibles,sans avoir à traverser une cour comme il se fera plus tard,par deux couloirs,l’un pour les hommes et l’autre pour les dames,car on était au Moyen Age et,quoi qu’on en ait dit,fort prude.
    Ici,à la Motte- en-Girard,ce petit bâtiment a disparu,mais son existence passée est attestée par les portes jumelles encore bien visibles qui donnaient accès à chacun des deux couloirs tant au rez-de-chaussée qu’au premier étage.
    D’importantes modifications ont eu lieu au XVIIe siècle,peut-être bien à la suite d’un incendie:on voit en effet que les niveaux des étages ont été rabaissés et les cheminées des premier et deuxième étages remplacées à cette époque (heureusement celles du rez-de-chaussée sont intactes);les charpentes,tant du grand corps de logis que de la tour,datent également du XVIIIe.
    La construction première,avec ses murs épais de plus d’un mètre cinquante,peut remonter à la fin du XIVe,ce qui nous conduirait à en attribuer la construction à François d’Aubigné ,seigneur d’Aubigné et du Coudray-Macouard,fils de Jean d’Aubigné,lequel avait été fait prisonnier à la bataille de Poitiers et fut retenu comme otage en Angletere quand le roi Jean le Bon revint lui-même de captivité.
    Ce François d’Aubigné avait épousé,le 9 juin 1388,Marie de la Porte de Vezins et eut deux fils et deux filles;l’une des filles épousa Guillaume Pantin de la Hamelinière,châtelain (c’est à dire gouverneur ) du château de Sillé-le-Guillaume,tandis que l’autre,Marguerite,épousait,le 6 août 1415,messire Jean Baraton,fils de Macé Baraton et d’Agaisse de Champiré;il mourra,la laissant veuve,entre 1442 et 1445.
    De ce mariage étaient venus cinq enfants,Une fille,Catherine,sera abbesse de Nyoiseau,près du château familial de Champiré-Baraton;l’ainé des garçons,en application du droit d’aînesse,conservera la part essentielle du patrimoine;le cadet,Jean,se verra léguer par sa mère,le 1er septembre 1455,la Motte-en-Girard;c’est là qu’il décédera et il sera inhumé le 18 février 1495 dans l’église de Charcé,faute de pouvoir l’être dans la chapelle de son manoir,non encore terminée:cet édifice,dédié à saint Mathurin,avait eté fondé en 1488 par un legs d’un paroissien de Coutures nommé Jean Ayeul,pour être bâti dans la cour de la Motte-en-Girard,mais n’eut sans doute,au mieux qu’une existence précaire puisqu’au siècle suivant les offices fondés par Jean Ayel étaient célébrés dans l’église des Alleuds…
    A Jean Baraton avait succédé Jeanne Baraton,sans doute sa fille,mariée à Jacques des Hommes,cité en 1498 et 1509,membre d’une vieille famille qui a laissé son nom au château de la Haie des Hommes,à Coron.Ils auront pour successeur leur fils Pierre,qui mourra à son autre seigneurie de la Gaucherie-aux-Dames,à Montilliers,et sera ramené pour être enterré à Sanziers,au Puy-Notre-Dame, »porté par quatre hommes au son du tambourin et de la cornemuse »:je prie ceux de nos amis qui se choquent de la guitare à l’église de n’en point prendre ombrage,le pieux Moyen-Age ne s’offusquait pas des instruments profanes…
    Mais là s’arrête pour nous l’histoire de cette jolie maison:en 1527,René de Cossé,seigneur de Brissac,la réunira à ses domaines en exerçant le retrait féodal et elle perdra son autonomie.
    (VIEUX LOGIS EN ANJOU.André Sarazin.)

  3. LE CHATEAU DE CHAMPIRE.
    à GRUGE-L’HOPITAL.
    -Le château de Champiré occupe l’emplacement d’une ancienne forteresse relevant à foi et hommage lige de la baronnie de Pouancé;ç’était une »maison forte,à quatre tours garnies d’ arbalétriers et de canonnières,enclose de douves et fossés à pont-levis et chaînes de fer sur la rivière d’Araise ».
    Hormis une tour d’angle,les bâtiments furent reconstruits aux XVIIe et XVIIIe siècles pour former l’élégant ensemble qu’on admire de nos jours.
    La terre donnait son nom à une famille chevaleresque dont la dernière héritière,Agaisse de Champiré,épousa un chevalier,Macé Baraton,homme d’armes du duc d’Anjou en 1394:de là vint le nom de Champiré-Baraton que porta le château pendant plusieurs siècles.Jean Baraton,fils des précédents,mourut en 1448 et son fils Pierre,semble t’il,avant lui;il était prisonnier des Anglais en 1429,sinistre année pour l’Anjou qu’occupait alors le duc de Bedford.
    Champiré passa alors à François Baraton,époux d’Anne de Feschal,1494,puis à leur fils Olivier,1504,maître d’hôtel du Roi,baron d’Ambrières par son mariage avec Françoise de Surgères,mort entre 1534 et 1537.La terre va alors « tomber en quenouille »,c’est à dire,faute d’héritier mâle,passer à leur fille Renée,mariée en 1619 à Christophe de Sévigné.
    Ainsi faisait son entrée en Anjou ce nom célèbre et,rencontre curieuse,Olive de Sévigné,fille de Christophe,inspirera ses premiers vers-et les »regrets » de toute sa vie-à notre grand Joachim du Bellay,qui vint peut-être à Champiré.
    Au siècle suivant,Renaud de Sévigné,maréchal des camps et armées du Roi,compromis durant la Fronde avec le turbulent cardinal de Retz,sera envoyé en exil à son château de Champiré:il y recevra la future Mme de La Fayette,Gilles Ménage,et surtout,en 1654,sa nièce la »divine marquise »,dont le château des Rochers n’était d’ailleurs pas très éloigné pour cette impétinente voyageuse.
    A la mort de Renaud de Sévigné à Port Royal des Champs,car il est devenu janséniste,Champiré allait passer par ventes successives aux Lantivy de l’Isle-Tison,1687,puis à Joseph d’ Andigné,inhumé en 1723 dans l’église de Grugé;sa fille Charlotte,dame de Grugé et de Champiré,épouse le 30 août 1729 en la chapelle Ste Marguerite de Champiré,son cousin René d’Andigné des Ecottais.
    Une dernière vente,en 1767,mettra la propriété aux mains de Joachim-André Aveline de Narcé,ancien capitaine au régiment Royal-Infanterie,dont le fils,Amand-Constant fut baptisé en l’église de Grugé le 21 septembre 1772.Dès son achat,M.de Narcé avait décidé la reconstruction de l’aile droite du château;son « livre des principaux ouvrages que j’ai fait faire »nous apprend que les travaux commencèrent en juillet 1768,pour s’achever en 1770.L’architecte était Etienne-François Chaintrier,alors très connu en Anjou,et le maçon se nommait Lardeux.
    Des Aveline de Narcé,Champiré s’est transmis jusqu’à nos jours,par les femmes,aux familles de Lozé puis de Bodard de La Jacopière.En 1940,le futur maréchal Leclerc de Hauteclocque,frère de Madame de Bodard,partira de Champiré pour rejoindre la France Libre.Sa statue se dresse depuis 1953 devant l’église de Grugé et peu de petites communes peuvent se flatter d’avoir reçu la visite de tant de personnes ayant laissé un nom dans l’histoire:Joachim du Bellay bien probablement,Mme de La Fayette,Ménage,la marquise de Sévigné,le maréchal Leclerc…
    (Gens et maisons du temps passé.André Sarazin.)
    http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Chateau_de_champir%C3%A9.jpg

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