Les pâtes alimentaires à Saint-Jacques, Nantes 1890

J’avais écrit ce billet le 28 octobre 2020 car la France allait manquer de pâtes alimentaires, du moins c’est ce que racontaient les infos. Mon journal disait que Panzani avait anticipé le reconfinement et que nous ne manquerions pas de pâtes. Il semble bien que ce soit le premier aliment en période de confinement.
Bon courage à tous et toutes
Odile

Les pâtes dans le quartier Saint-Jacques

Dans le quartier Saint-Jacques on a fabriqué des pâtes alimentaires en 1887 (Annuaire-Almanach des 100 000 adresses de la Loire-Inférieure, 1887) :

et voici le même annuaire mais en 1890 :

(Almanach général des cents mille adresses de la Loire Inférieure, 1890 – sur le site des Archives Départementales de La Loire Atlantique, numérisé espace Presse)

La même usine Bonnefon et Giton a aussi fabriqué des conserves alimentaires en 1884, et vous la voyez dans l’annuaire aux côtés d’Amieux et Cassegrain, noms qui vous sont familiers :

En 1900, on les trouve aussi parmi les droguistes :

En 1913, ils se sont concentrés sur le tapioca :

Cette entreprise sut tenter toutes les fabrications en temps opportun, et se recentrer quand nécessaire. Son histoire est à lire sur le bulletin « Nantes Sud entre mémoire et histoire, Bulletin n°11 / janvier 2022 » sur leur site

Richard Gentot a avancé à Jean Chemiot les pansements et médicaments au chirurgien, Rochefort sur Loire 1615

Non seulement Jean Chemiot n’a pas payé ses médicaments, mais il a été poursuivi en justice pour les payer et condamné, et c’est alors Richard Gentot qui a payé les frais de justice et la condamnation, et maintenant il fait signer à Chemiot une reconnaissance de dette. Pour mémoire Chemiot est tonnelier, donc un artisan et Gentot sergent royal. Voir mon étude de la famille GENTOT  Et pour mémoire, ma génération (je suis née en 1938) a eu l’immense privilège de connaître la sécurité sociale (19 octobre 1945) et nous avons tous oublié que nos ancêtres ne l’avaient pas !!! 

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, E4308 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 26 janvier 1615[1] en la cour de Rochefort sur Loire endroit etc personnellement établi honneste homme Jehan Chemyot tonnelier demeurant au Breil paroisse de Saint Lambert du Lattay, soubzmettant confesse devoir et par ces présentes promet et demeure tenu rendre payer et bailer à Me Richard Gentot sergent royal demeurant audit Rochefort présent et stipulant la somme de 27 livres qui est pur demeurer quitte ledit Chemyot vers ledit Gentot de 21 livres tz par une part que ledit Gentot aurait payée à la place dudit Chemyot à Me Bernard Jeantult chirurgien pour pansements et médicaments en quoi ledit Chemyot était condamné vers ledit Jeantult par jugement donné au siège présidial d’Angers comme ils ont dit et la somme de 66 sols en quoi ledit Chemyot estoit redevable vers ledit Gentot par cédule et aussi la somme de 54 sols pour les frais du défault par ledit Gentot obtenu et les frais faits en la poursuite dudit jugement …

[1] AD49-E4308

En 1901, la plupart des maisons de Guérande n’ont pas de fosse d’aisance

Le siècle qui vient de s’écouler a vu tant de changements que beaucoup ignorent même l’existence de fosses d’aisance, croyant que l’égout a toujours existé. Il n’en est rien, et même en 2022, une ville comme Nantes n’a pas encore mis tous les Nantais à l’égout.
Je vous mets, pour mémoire, comment on a fait pendant des siècles dans toutes les villes, et d’ailleurs à Nantes comme à Guérande : tout à la rue.

Ce qui suit est en ligne sur le site des Archives Départementales de Loire-Atlantique, série des Délibérations municipales. Voici donc Guérande en 1901 :

Session d’août 1901
Maisons particulières, établissement de fosses d’aisances.
Mr le Maire expose au conseil que maintes fois, son attention a été appelée sur la malpropreté des rues de la ville occasionnée en grande partie par le défaut de fosses d’aisances dans la plupart des maisons de la ville, ce qui obligeles les habitants à jeter le soir, sur la voie publique, les matières fécales. Pour obvier à cet état insablubre, il conviendrait d’obliger les propriétaires de maisons, situées dans la ville, à construire des lieux d’aisance.
Le Conseil, reconnaissant ces plaintes fondées, invite Mr le maire à prendre des mesures pour les faire cesser.
A cette occasion, un membre demande que l’agent voyer fasse faire des fouilles dans la rue de Saillé pour y constater l’état du caniveau souterrain qui, dit-on, part de la rue de Pellan suit la rue de Saillé pour aboutir en dehors de la ville.
Après s’être rendu compte de ce caniveau, on pourrait peut-être s’en servir comme égout.
Le conseil, approuvant cette demande, autorise Mr le Maire à mettre à la disposition de Mr l’agent voyer une somme de 200 francs pour faire les frais auxquels les fouilles en question pourront donner lieu.

Voir mes cartes postales de Guérande sur mon site

 

En 1926 l’eau n’était pas encore au robinet route de Clisson à Nantes ; un siècle plus tard la France manque d’eau tant nous en consommons !

Il y a 2 ans je vous parlais des porteurs d’eau rue Saint Jacques à Nantes et personne n’y avait encore l’eau courante au début du 20ème siècle.
En 1926, après l’arrivée de l’eau rue Saint-Jacques, ceux de la route de Clisson demandent à la ville de Nantes de prolonger l’arrivée de l’eau potable au robinet jusques chez eux, et pour mémoire la route de Clisson suivait la rue Saint Jacques après le carrefour de Bonne Garde.
Donc mes grands parents paternels qui demeuraient route de Clisson n’avaient pas encore l’eau courante, et elle n’est pas encore votée raconte l’article ci-joint. Ma cousine Anne, qui a le même âge que moi, se souvient très bien de l’installation de salle de bains dans la maison de nos grands parents communs, et ce juste avant la seconde guerre mondiale. Marly, marchand de salles de bains à Bordeaux, venait d’y installer une succursale, qui installa donc beaucoup route de Clisson.
Et nous voici en août 2020 devant un pénurie d’eau en France, et de probables coupures de robinet, mais il faut dire qu’en un siècle nous avons pris des habitudes du surconsommation incroyables, et nous avons bien oublié comment vivaient nos grands parents. J’ai donc hier tenté de comprendre ma consommation par rapport à la moyenne en France, car je consomme 22 m3/an et je ne peux vraiement plus rien réduire. La moyenne en France est au dessus de 150 m3/an à cause des jardins, piscines, baignoires et de l’agriculture. Je fais partie des Français qui vivent en copropriété et ne reçoivent donc pas une facture d’eau chaque année, car c’est une ligne au milieu de tant de lignes des charges qu’il faut beaucoup d’attention pour découvrir le relevé de mon compteur individuel chaque année. Je suppose que tous ceux qui vivent en appartement sont comme moi.

René Gouesse, sieur du Bignon, avait la goutte : Château-Gontier 1697

et il prétexte une crise de goutte pour ne pas signer un document très important pour la comptabilité du grenier à sel de Château-Gontier, duquel il est officier.

Ceci dit, je suis personnellement au régime alimentaire anti-goutte depuis 50 ans, pour lutter contre les crises, mais je n’ai jamais eu les mains m’empêchant de sortir du lit, par contre le pied, oui, un pied de hauteur hallucinante et qu’il est impossible de poser par terre.

Il existait autrefois quelques connaissances, et même des ouvrages, ainsi on trouve sur GALLICA : La goutte, sa nature, son traitement et le rhumatisme goutteux / par Alfred Baring Garrod,… ; traduit de l’anglais par Auguste Ollivier,… ; annoté par J.-M. Charcot,… Garrod, Alfred Baring.  Paris 1867

J’ai plus moderne et absolument indispensable : Manuel de diététique en pratique médicale courante – Albert-François Creff,  éditeur : MASSON – J’ajoute que cet ouvrage est plus que sérieux et donne toutes sortes de régimes, très utiles à beaucoup.

Comme il est rare de trouver dans nos recherches des traces de maladies, je vous mets ici l’info (et ci-après cette page, en prenant la catégorie SANTE puis MALADIES en déroulant le menu déroulant des catégories, vous allez voir les maladies que j’ai déjà abordées) :

Gouesse détenu au lit malade qui a déclaré ne pouvoir signer à cause de la goute dont il est à présent attaqué à la main droite   (extrait d’un acte serie C37 aux AD53)

 

 

 

 

Ma grippe de Hong Kong m’avait valu 12 mois d’hospitalisation