J’écoute, comme vous, les débats à la télé qui critiquent les usines encore en pleine ville, mais autrefois on mettait aussi la poudre en pleine ville, et même au château de Nantes. Un mien ami y a perdu une ancêtre :
Perrine-Anne CHARTIER °Nantes-Ste-Croix 5.5.1765 †Nantes 25.5.1800 « a été tuée à midi place Neptune, par l’effet de l’explosion arrivée au chateau de Nantes » (EC du 6 prairial VIII = 26.5.1800)
Le 25.5.1800 à 12 h 5 une détonation retentit. De gros blocs sont projetés violemment dans les airs. Le château, utilisé comme forteresse militaire au cours de siècles, renfermait le stock de poudre. Les explosifs étaient donc stockés en pleine ville, et voici le récit de l’explosion de la poudre, telle que le raconte DELATTRE puis JEULIN dans le BSALA, 1923 et 1924 : « Le château tremble jsusque dans ses fondations, comme si un tremblement de terre venait de se produire. La Tour des Espagnols vient de sauter. Le bilan de la catastrophe, en ce qui concerne le château, se résume à la perte et à l’amputation du pavillon du lieutenant du Roi, de la Tour des Espagnols, et d’une partie du mur d’enceinte entre le demi-bastion et la Tour du Pied de Biche, enfin une partie du grand gouvernement.
Cette explosion endommagea une centaine de maisons, ainsi que plusieurs églises dont la cathédrale. Une pierre de 200 Kg a été projetée jusque sur le Cour Saint-Pierre où elle fut longtemps visible (peut-être encore ? Je ne sais pas).
Il y eut aussi une soixantaine de morts et 108 à 160 blessés.
La femme du geôlier des prisons du château aurait été extraite vivante 99h après la catastrophe. Elle aurait été ensevelie dans sa chambre avec de la nourriture près d’elle, ce qui lui aurait permis de survivre, ainsi que son chat !
Merci, je me souvenais qu’il y avait eu beaucoup de victimes, mais j’avais oublié qu’il y en avait eu autant. La victime que je citais est dans l’ascendance d’un mien beau-frère c’est pourquoi je m’en souvenais un peu.
J’en profite pour ajouter que je fus chimiste, dans plusieurs grandes usines et que j’ai vécu des explosions plusieurs fois, dont l’une à Montreuil-Belfroy vers 1965 dans l’usine Tréfimétaux aujourd’hui Framatome, et l’autre peu après à Leverkusen chez Bayer. Mais j’ai aussi vécu dans le laboratoire d’une autre grande usine, qui était chimiquement dangereux et nous avions même une douche à chaque bout de paillasse, et nous étions en sous-vêtements recouverts d’une blouse spéciale épaisse… Mais c’est loin tout cela pour moi… mais c’est encore dangereux…