Comptes du métayer de l’Evi-Coeur avec Marc Cerizay son bailleur, Le Lion-d’Angers 1590

J’ai eu beaucoup de mal à identifier la métairie, qui est clairement écrite Liève Coeur, alors que Célestin Port la donne Lévi-Coeur. Enfin, je vous garantie le résultat, mais c’était pour vous dire que les retranscriptions des noms propres donnent parfois lieu à de longues recherches pour tenter d’identifier, c’est pourquoi j’insiste pour remercier d’avance tous ceux qui pourront m’aider.

Les comptes du métayer révèlent des dépenses assez constantes, sans que je parvienne à comprendre comment faisaient ces métayers pour noter leurs dépenses et s’en souvenir, puisqu’ils ne savaient pas signer. Qu’ils sachent compter c’est une chose, mais noter leurs dépenses s’en est une autre ! Car comme on voit que les comptes traînent, s’ils meurent nul ne pourraient justifier les comptes si rien n’est écrit. Enfin mystère pour moi !
aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici ma retranscription : Le 22 novembre 1590 avant midy en la court du roy notre sire à Angers par devant nous François Revers notaire d’icelle personnellement estably Marc Cerizay sieur du Pont Sammeau

Le Pont-Sameau, commune d’Yzernay – La terre, fief et seigneurie de Pont Sameau avec maisons, manoir, bois, 4 métairies, une closerie, un étang 1539 (C 105, f°311) – Poussameaux XVIe s. (G 195). – Relevait de Maulévrier. En est sieur, par héritage de Jean de Blavon, mari d’Idabeau de Brelay, Elie Chambret, mari de Perrine de Blavon, 1507 (E1690), Pierre de Daillon 1521, Jean Leroux, mari de Catherine de St-Aignan, l’avait acquise et la revendit en 1539 à Gaspard de Mirebeau, docteur en médecine d’Angers ; – en 1597 Marc Cerizay, inhumé en 1605 à l’Hôtel-Dieu d’Angers (GG202) (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

demeurant en la paroisse de Ste Croix de ceste ville d’Angers d’une part et Macé Guematz demeurant à la mestairie de Lieve Coeur appartenant audit sieur du Ponsameau paroisse du Lion-d’Angers d’aultre

Lévicoeur, commune du Lion-d’Angers – Le lieu de Levicour 1684, – de Levicoeur 1684 (ET.-C.) – Les Vicoeurs (Cad.) – L’Evicoeur (C.C.) (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

    l’IGN l’orthographie actuellement l’Evi-Coeur, et le village est situé entre Le Lion-d’Angers et Brain-sur-Longuenée.

soubzmettant respectivement lesdites parties elles leurs hoirs confessent avoir ce jourd’huy compté par entre eulx les sommes cy après savoir est de la somme de 11 escuz sol 13 sols 6 deniers deue par ledit Guematz audit sieur du Pontsameau pour les causes portées par ung compte fait entre les parties par devant nous le 22 septembre 1588 de la somme de 5 escuz 46 sols de reste de 13 escuz deux tiers 6 sols que debvoit aussi ledit Guematz audit sieur du Pontsameau pour les causes portées aussi par obligation passée par devant nous le 3 mars dernier passé de la somme de 3 escuz sol par ledit sieur du Pont Sameau pour ledit Guemarz à Pierre Doublart collecteur des tailles de ladite paroisse du Lion d’Angers sur une cene de l’année dernière de la somme de 6 livres tournois pour la moitié d’ung porc et demi dudit lieu de Lieve Cœur vendu au mois d’août dernier audit Guematz par le serviteur dudit sieur du Pont Sameau de la somme de 3 escuz faisant moitié de la somme de 6 escuz payée par ledit Guemats pour l’achapt d’un bouvart lequel est sur ledit lieu de Lieve Cœur de la somme de 16 livres aussi payée par ledit Guematz pour une vache acheptée le jour et feste de St Berthelemy dernier et laquelle est aussi sur ledit lieu de la somme de 115 sols faisant moitié de la somme de 11 livres 10 sols receue par ledit sieur du Pont Sameau pour une terre vendue en l’année dernière à ung nommé Gouppil et de la somme de 102 sols 6 denriers deue par ledit sieur du Pont Sameau audit Guemats pour ung compte fait entre eulx le 14 apvril 1589
tellement que tout calcul déduit et rabattu pour raison des choses et sommes cy dessus ledit Guemats s’est trouvé et demeure redevable vers ledit sieur du Pont Sameau de la somme de 10 escuz sol 42 sols
sur laquelle somme ledit sieur du Pont Sameau a volontairement et libéralement déduit et rabattu audit Guemats la somme de 2 escuz et demy faisant moitié de la somme de 5 escuz sol que ledit Guematz a dit avoir esté contraint payer depuis deux mois aux soldats de la Mothe Chement lors qu’ils se faisaient fort des moulins de Grez et Neufville et la somme de 3 escuz faisant moitié de la somme de 6 escuz que ledit Guemats a dit avoir aussi esté contraint payer depuis 8 jours aux soldats du compte Puigueric baron de Mollac qui estoient logés au bourg et paroisse dudit Lion,

    ce compte est très intéressant car en fait de libéralité du bailleur, je pense qu’il est normal qu’il participe pour moitié aux frais des soldats.
    Les sommes payées aux soldats, ou plutôt exigées par les soldats, sont sensiblement élevées pour un métayer et montrent l’importance de ce coût pour la population.
    Le Puygueric est bien sûr Pierre Donadieu de Puicharic, pour lequel on retrouve souvent des orthographes fort variées.

tellement que déduction faite desdites sommes de 2 escuz et demi par une part et 3 escuz par aultre sur ladite somme de 12 escuz 42 sols ledit Guemats demeure redevable audit sieur de Pont Sameau pour raison des sommes et choses comptées cy-dessus de la somme de 7 escuz 12 sols tournois et laquelle somme de 7 escuz 12 sols ledit Guemats a promis et demeure tenu payer audit sieur du Pont Sameau à la volonté dudit sieur du Pont Sameau et moyennant ledit compte et paiement par ledit Guemars ladite somme de 7 escuz 12 sols tournois audit sieur du Pont Sameau lesdites parties sont et demeurent quites l’ung vers l’autre de toutes les sommes et choses de deniers cy dessus comptées sans préjudicier ne desroger au droit de hypothèque que auroit et a ledit sieur du Pont Sameau contre ledit Guemats pour les causes portées par le compte du 22s eptembre 1598 et obligaiton du 3 mars dernier lesquelles pour ce regard demeurent en leur forme et vertu et aussi sans préjudicier de ce que ledit Guemats peult debvoir audit du Pont Sammeau pour les charges du lieu et mestairie de Lieve Cœur dont et de toutes lesquelles choses cy dessus lesdites parties sont demeurées à ung et d’accord et les ont respectivement stipulées et acceptées
auquel compte et tout ce que dessus est dit tenir etc obligent lesdites parties respectivement elles leurs hoirs etc mesmes ledit Guemats au paiement de ladite somme de 7 escuz 12 sols tournois ses biens etc renonczant etc foy jugement condempnation etc
fait et passé Angers maison dudit sieur du Pont Sameau en présence de Me Georges Atthuret sieur des Mazuaux et Loys Allain praticien demeurant Angers tesmoins ledit Guemats a dit ne savoir signer

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Louis Juffé, petit-fils d’Olivier, transige avec un beau-frère, Ménil 1659

Les Juffé devaient être nombreux à Ménil, en voici une branche.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 14 juin 1659 après midi, pardevant nous François Delahaye et Jacques Bommier notaires royaux à Angers furent présents et personnellement establis et soubzmis noble homme Pierre Gautier sieur de la Pierre demeurant en la ville de Chasteaugontier paroisse de St Rémy tant en son nom privé que comme père et tuteur naturel des enfants mineurs de luy et de défunte Nicole Juffé d’une part
et honneste homme Louis Juffé marchand drapier demeurant en la paroisse de Ménil d’autre part
lesquels sur les procès et différends cy davant pendant entre eux au siège présidial de ceste ville où ils se seroient respectivement fourny demandes et défenses par deux cahiers deulx arrests par devant nous notaire le 27 mai dernier et après avoir en présence des parties esté procédé à l’égaiement des demandes et défenses par les sieurs juges arbitres convenus par lesdites parties respectivement par le compromis fait entre eux par devant Coueffé notaire de ceste cour le 29 avril et 7 mai dernier s’est trouvé estre deub audit sieur de la Pierre par ledit Juffé la somme de 728 livres 5 sols en principaux et intérests y compris ceulx de six vingt cinq livres deue de retour de partage par ledit Juffé à compter depuis la st Jean Baptiste 1650 jusques au jour et feste de st Jean Baptiste prochain comme aussy s’est trouvé estre deub par ledit sieur de la Pierre audit Juffé la somme de 404 livres 6 sols le tout pour les causes portées par lesdits cahiers de demandes et défenses y compris 285 livres pour 6 années escheues au jour et feste de Toussaint 1658 à raison de 47 livres 10 sols à quoy a esté convenu par les parties chacun an la quarte partie des jouissances faires par ledit sieur de la Pierre du lieu de la Ricoullière sis en ladite paroisse de Ménil appartenant pour 3 quartes parties audit sieur de la Pierre et pour l’autre quarte partie audit Juffé par une part, 7 livres aussy à quoy les parties ont composé pour une autre année précédantes de la jouissance de partie de ladite quarte partie dudit lieu aussi faite par ledit Sr de la Pierre en 5 boisselées de terre qui estoient en ladite année ensemancées sur ledit lieu avec une pipe de cidre qui avoit esté lors recueillé par autre 82 livres 17 sols à quoi les parties ont composé par acte fait entre eux en exécution dudit compromis par devant Moiteau notaire le 10 de ce mois pour abats de bois faits faire par ledit Gautier sur ledit lieu et malversations y prétendues commises du temps de la jouissance faite par ledit Sr de la Pierre par aultre et 16 livres tz à quoy les parties ont convenu tant pour le coust du procès verbal de montrée fait faire de l’estat desdites choses le 20 avril dernier que voyage et séjour dudit Juffé d’estre venu en ceste ville obtenir requeste pour faire faire ledit procès verbal de monstrée et déduction faite de ladite sommede 404 livres 6 sols deubs par ledit Sr de la Pierre audit Juffé sur laquelle somme de 728 livres 5 sols deubz à iceluy Sr de la Pierre s’est trouvé en estre deu par ledit Juffé la somme de 323 livres 19 sols qu’il promet et s’oblige payer audit Sr de la Pierre en ceste ville maison de nous notaire en deux ans prochainement venant et jusques au paiement réel luy en payer chacun an les intérests suivant l’ordonnance à commencer à courrir lesdits intérests de la st Jean Baptiste prochaine passée et sans toutefois que ladite stipulaiton intérests puisse empescher ne retarder le paiement desdites 303 livres 19 sols dedans 2 ans et auquel paiement dudit principal et intérests demeure ladite quatrième partie dudit lieu appartenant audit Juffé obligée assietée et hypothéquée outre l’obligation générale des autres biens présents et futurs dudit Juffé et à l’esgard des intérests des 300 livres payés par ledit Gautet en l’acquit dudit Juffé ce réquérant iceluy Juffé et à sa prière ledit Gautet les luy a donnés et remis et fera faire ledit Gautier les réparations à quoy collons sont tenus dudit lieu de la Ricoulière sans préjudice des augmentations et réfections requises par ledit Gautier dont luy était fait raison procédant aux partages dudit lieu et en sera fait montrée et appréciation en cas qu’il y veuille demeurer lesquels partages seront faits dudit lieu à la diligence dudit Gautier et à frais communs de ce que chacun en sera tenu dans 4 semaines lesquels seront obtés et choisis 8 jours après la consignation d’iceux suivant la coustume d’Anjou o protestation faite par ledit Juffé se pourvoir contre ledit sieur de la Pierre pour les grosses réparations qui sont nécessaires estre à faire sur ledit lieu et dont il a dit qu’il en était tenu faulte d’avoir fait faire les menues réparations et audit Gautier d’avoir entretenu lesdites choses en bon estat
et pour procéder à l’appréciation desdites augmentations améliorations faites les parties emportent assignation à séjourner audit lieu de demain en 15 jours prochains 8 heures de la matinée et sur la demande faite par ledit Juffé comme créancier des sieur Juffé ses frères des meubles de la succession dudit Juffé après que ledit Sr de la Pierre a dit avoir acheté lesdits meubles et en avoir un acte iceluy de la Pierre promet le représenter aux juges de l’appréciation cy dessus convenue comme aussy en la demande faite par ledit Juffé audit Gautier des meubles et bestiaux de défunt Olivier Juffé son ayeul après que ledit Gautier à dit avoir disposé desdits meubles et des bestiaux qu’à concurrence de 38 livres pour sa part dont il a recognoissance par escript ledit Juffé s’en pourvoira contre ledit Gautier ou autre qu’il advisera ainsi qu’il verrra estre à faire et à l’esgard des autres demandes faites par ledit Juffé audit Gautier à ce qu’il luy fit raison du prix des vignes et taillis sises au clos de la Roirye paroisse de Fromentières qu’il disoit avoir esté par luy vendues au sieur de l’Efretière depuis 15 ans avec une partie de la succession de (blanc) Brehet Me boulanger en ceste ville ledit Gautier a pareillement déclaré avoir esté vendu lesdits héritages desdites successions ledit Juffé se pourvoira contre et ainsi qu’il verra avoir à faire mesme se pourvoira iceluy Juffé contre Gabriel Morteau pour la demande de 25 livres par luy faite audit Gautier pour la sixième partie de 150 livres qu’il disoit avoir esté receue par iceluy Gautier ce qu’il a déjugé auquel Juffé ledit Gautet a mis en main une liasse de pièces en parchemin et papier contenant au nombre de 8 pièces de nous notaire paraphées et cotées pour rendre audit Gautier toutefois et quantes le tout sans préjudice des autres droits d’entre les parties respectivement … et du consentement des parties les deux minutes d’obligations ont été jointes et raportées au mémoire dudit Gautier duement attachées par nous notaire …
de ce que dessus les parties sont demeurées d’accord et s’obligent respectivement leurs biens etc renonçant etc dont etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Jacques Cotelle et Jacques Faisteau clercs demeurant audit Angers tesmoins, ledit Juffé a dit ne scavoir signer et à signé Me Marin Juffé son frère à sa requeste –
Pièce jointe : Le 1er octobre 1651 après midy et devant Jehan Leroier notaire royal demeurant à Daon fut présent en sa personne deument soubzmis et obligé honneste homme Louis Juffé sarger demeurant à Château-Gontier lequel quite cèdde et transporte à honorable homme Pierre Gautier sieur de la Pierre demeurant à Ménil présent et stipulant la somme de 10 livres tz à prendre sur honorable homme René Juffé sieur de la Laurartyère demeurant à la Ricoulière paroisse dudit Ménil de laquelle somme ledit estably luy est débiteur à cause de prest employé en l’achat d’étoffes de sarge burette pour les abits d’iceluy estably dont il s’est tenu à contant au moyen de laquelle cession sur ledit sieur de la Laurartyère à déduire sur les lieux et appartenances dudit estably audit lieu de la Ricoulière il demeure quitte de ladite somme de 10 livres vers ledit sieur de la Pierre dont nous l’avons jugé après les renonciations à ce requises en la demeure et présence d’honneste sire René Chatelain marchand demeurant audit Daon et Jacques Chastelain marchand drapier demeurant audit Daon tesmoins, ledit establi et René Chastelain ont déclaré ne savoir signer –
Pièce jointe : Le 2 décembre 1656 avant midy devant nous Mathieu Guilleu notaire royal résidant à Ménil a esté présent en sa personne estably et deument soubzmis Louis Juffé sarger demeurant au bourg dudit Ménil, lequel s’oblige par ces présentes soubz hypothèque de tous ses biens rendre payer et bailler dedans un an prochainement venant à honorable homme Pierre Gauthet Sr de la Pierre demeurant au lieu de la Ricoulière paroisse dudit Ménil à ce présent et acceptant la somme de 60 livres qu’il a recogneu luy debvoir tant par argent presté que marchandise pournue dont il se contente et l’en quitte de quoy l’avons jugé après les renonciations à ce requises sans préjudice des autres droits des parties respectivement fait en la demeure de nous notaire en présence de René Juffé et Philippe Juffé aussi sarger demeurant audit Ménil tesmoins requis, ledit establi a déclaré ne savoir signer

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Comptes de Simon Lepelletier, écuyer, étudiant à Paris, Angers 1610

La Mérousière : commune de Brissarthe – Avec ancienne maison noble, domaine et résidence aux XII-XVIIIe siècles de la famille Bruneau. – Y meurt le 18 septembre 1777 Pierre Bruneau, ancien officier du régiment d’Orléans-cavalerie, qui demeurait en 1736 à la Giletterie – C’est le beau-père de Monsieur Jacques (chef Chouan) (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 19 novembre 1610 après midy devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers furent en personne soubzmis et obligés Symon Lepelletier escuyer Sr de la Mérouzière demeurant en la ville de Paris et estant de présent en ceste ville d’Angers d’une part, et damoiselle Renée Gaultier veufve de deffunt Jehan Bouju escuyer Sr de la Chaussée demeurant audit Angers paroisse de St Michel du Tertre d’autre part, lesquels ony recogneu et confessé avoir compté et arresté entre eulx les sommes de deniers prestés fournis et délivrés par ladite Gaultier audit Lepelletier tant pour ses pensions et entretenement que autrement ses urgentes affaires et nécessitez depuis le compte rendu audit Lepelletier par ladite Gaultier le 12 décembre 1603, ensemble de réoaratuib et amélioration faite aux biens dudit Lepelletier en ce qu’il en debvoit pour sa part, comme appert par la cedulle et promesse missive restitutions et autres escripts que ladite Gaultier avoit et qu’elle a présentement apparus et leus de mot à mot par ledit Lepelletier, recognues et allouées, mentionnés et contenue par le mémoire et estat en deux feuilles de papier signé et arresté demeuré attaché à ces présentes pour y avoir recours si besoing est par lequel compte final appert y avoir par lesdites parties en la présence et de l’advis de leurs conseils et amis curieusement veu regardé à leur loisir sur ladite cédulle et mémoire a esté trouvé estre deu par ledit Lepelletier lesdites sommes se monter et revenir ensemble à la somme de 2 568 livres 19 sols 3 deniers tz

    les sommes sont élevées : elles représentent en fait 6 années, ce qui fait donc 428 livres par an, ce qui est un revenu élevé, et semble pourtant concerner le seul revenu du jeune homme !
    Il a de quoi de payer des études à Paris !

y compris la somme de 600 livres tz qui auroit esté emprunté par ladite Gaultier pour employer aux pensions et éducation dudit Lepelletier suivant le jugement donné le 3 novembre 1605 et qui a esté fourni audit Lepelletier … sur laquelle somme a esté déduit et rabatu la somme de 510 livres qui appartient audit Lepelletier soit 360 livres pour la ferme et jouissance de la moitié à luy appartenant du lieu de la Chaussée en la paroisse de St Samson les Angers de 6 années escheues au jour de Toussaint prochain et 150 livres pour mesme temps de 6 ans audit jour du louage de la maison sise en la rue de la Roe et de 10 livres de rente aussi en ce qui en appartient audit Lepelletier partant ne doibt plus desdites 2 568 livres 19 sols 13 deniers cy dessus que la somme de 2 058 livres 19 sols …

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir

    Simon Lepelletier est dit écuyer et généralement ce qualificatif est réservé aux gentilshommes nobles de naissance. Pourtant sa signature diffère de celles dont nous avons parlé et qui sont penchées, aux lettres très grosses, et sans floritures, d’ailleurs comme la signature de Renée Gaultier.
    Je me suis demandée si cela n’était pas dû à l’influence de ses études parisiennes.

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Mathurine Coiscault devenue veuve solde les comptes de Mathurin Pelletier son époux, Chazé-sur-Argos 1611

Cet acte illustre dans toute sa longueur, qui va vous paraître un peu ennuyeuse, la place des femmes au sein du foyer. Aussi, j’ai ouvert une catégorie FEMMES en sous-catégorie de FAMILLE, pour y mettre désormais tout ce qui relèvera de la place des femmes dans la société. J’avais vu il y a environ un mois un acte magnifique, qui était une procuration à une Juffé de mémoire, qui devenait la totale collaboratrice d’un marchand dans ses affaires, et vous n’avez pas réagi, alors que c’était pure merveille sur le rôle de certaines femmes.
Alors je vais m’efforcer de revoir tous ces actes qui illustrent la place des femmes et si vous en voyez dans cette base, signalez les moi, car je peux en oublier. Il est important d’établir la place des femmes dans la société d’autrefois.
Ici, devenue veuve, mais ne sachant pas signer, elle doit régler les comptes de plusieurs fermes et sous-fermes en cours du temps de son époux, et c’est très complexe. Alors, on peu affirmer que son époux, comme probablement la plupart des époux, n’avaient pas d’autre choix compte-tenu de la brièveté de la vie autrefois, que de prendre à chaque instant leur décès probable, et pour ce faire ils tenaient quotidiennement leur épouse verbalement de leurs gestions par ci par là. Bref, je deviens certaine au fil de tous ces actes, que cela se passait ainsi. Devenue veuve, la femme était alors apte à solder les comptes…

Mathurin Pelletier était sergent royal, mais comme tout le monde, il avait plusieurs activités, et ici ce sont des baux à ferme et sous-ferme.

    Voir ma page sur Chazé-sur-Argos
    Voir mon étude des familles Coiscault
    Voir mon étude des familles Pelletier, Lepeltier
Propriété de la mairie de Chazé-sur-Argos
Propriété de la mairie de Chazé-sur-Argos

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte : Le 1er juillet 1610 après midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers furent présents sire Pierre Gaultier marchand demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité et y demeurant fermier de la tierce partie de la terre et seigneurie de Précor paroisse de Chazé-sur-Argos et des mestairies de la Poitevinière et la Baudouynière d’une part, et Mathurine Coyscault veuve feu Me Mathurin Pelletyer vivant sergent royal, ayant accepté reprendre la communaulté dudit défunt et d’elle et accepté l’hérédité dudit défunt comme mère et tutrice naturelle des enfants dudit défunt et d’elle soubz bénéfice d’inventaire demeurante audit Chazé-sur-Argos d’autre part, lesquels deument establiz et soubzmis soubz ladite court leurs hoirs confessent avoir composé entre eulx tant de marchandye de draps de laine baillée et fournie par ledit Gaultier audit défunt Pelletier que pour les soubzfermes que ledit Gaultier auroit faites audit défunt Pelletyer et à ladite Coyscault de ladite tierce partie de la terre de Précor et mestairie de la Baudouynière pour 3 années et 2 années de la Poitevinière par marchez passez scavoir celui de Précor par Joubert notaire de Candé le 15 mai 1607 par lequel compte desdites marchandye et fermes de ladite tierce partie de Précor et Baudoynière et pour 2 années de ladite Poictevynière expirées à la Toussaint dernière et pour toutes autres demandes et prétentions que ledit Gaultier pouroit prétendre contre lesdits Pelletier et Coyscault s’est trouvé estre deu audit Gaultier la somme de 1 432 livres sur laquelle somme ladite Coiscault a fait aparoir de quittances et payements faits audit Gaultier jusques à la concurrence de la somme de 1 357 livres en ce compris les deniers qu’il a touchés de Loys Quetier Mathurin Hareau Pierre Phelipeau et Guillaume Hames soubzfermiers de partie des choses comprinses ès baulx dudit Lepelletier comprins aussi la somme de 9 livres pour exploits faits par ledit défunt Pelletyer pour ledit Gaultier, 8 livres 13 sols 4 deniers pour la part et portion des ventes du lieu de la Chanfrenaye, 90 livres par ledit défunt baillées par advance a Jacques Briand escuier Sr du Vaudemont ? et damoiselle Loyse Liboreau sa femme sur la ferme dudit lieu de la Baudouynière de laquelle somme de 90 livres ladite Coyscault audit nom auroit droit de représentation contre ledit Briand et sa femme d’aultant que au compte cy dessus sont compris les 3 années de la ferme dudit lieu de la Baudouynière écheues au mois de may dernier comme ayant ledit Gaultier droit d’en jouïr nonobstant ladite advance que ledit Pelletyer auroit faicte et néanlmoings d’aultant que ledit Gaultier prétend ladite somme de 90 livres en paiement et déduction de son seu ladite Coiscault audit nom et encore en son privé nom cèdde ses droits et actions audit Gaultier pour en avoir remboursement par la jouissance qu’il pourra faire dudit lieu de la Baudouynière au lieu et place de ladite Coiscault esditsnoms en vertu de son bail fait par lesdit Briand et sa femme duquel elle a pareillement fait cession audit Gaultier pour en jouir au désir d’iceluy et à ceste fin le subroge en ses droits et actions comprins aussi en la somme de 1 357 livres cy dessus la somme de 30 livres pour les frais de la commission de Pierre Gaudin commissaire estably à la requeste dudit Gaultier sur la mestairie de la Barre duquel Gaudin ledit Pelletier avoir les droits et duquel Gaudin commissaite ladite Coyscault baillera audit Gaultier la cession et exécutoire sy aulcun est avec copie du bail de la Baudouynière et ratiffication d’iceluy de ladite Liboreau dedans quinzaine tellement que ladite somme de 1 357 livres cy dessus déduite sur la somme de 1 432 livres qui estoient deue audit Gaultier la somem de 75 livres laquelle somme ledit Gaultier comm premier créancier retiendra sur les deniers qu’il doibt pour les meubles à luy adjugés par René Porcher sergent royal jusque à concurrence et le surplus le déduira sur ce que luy peult estre deu par ledit défunt Pelletier en concéquence de l’escript et convention passée par ledit Quetier notaire le 23 août 1608 touchant certains arréraiges d’avoine oies et poules de la seigneurie de Bellefontaine, sans préjudice du surplus sy aulcun se trouve luy estre deeu pour raison de ladite convention, que ladite Coiscault luy paiera dans Noël prochain et néanlmoings pour le surplus des deniers de la vente desdits meubles aultres que ceulx qu’il doibt et qu’il retient pour les causes que dessus ledit Gaultier en consent délivrance à ladite Coiscault en ladite qualité de tutrice de sesdits enfants héritiers bénéficiaires dudit deffunt, et pour les 7 années qui restent du bail de la Poitevinière qui ont commencé à la Toussaint dernière ladite Coiscault a dit ne pouvoir exercer ledit bail du consentement dudit Gaultier demeure résolu moyennant dommaiges et intérests pour lesquels les parties en ont accordé et composé à la somme de 100 livres que ladite Coycault a payée contant audit Gaultier qui s’en est contenté et l’en quite sauf à elle à s’en pourvoir sur ledit bénéfice d’inventaire ainsi qu’elle verra … ladite Coiscault audit nom restably audit Gaultier sur ledit lieu de la Poitevinière dans huitaines bestiaux pour le prix porté par la prisée à raison que valoient lesdits bestiaux à la Toussaint dernière avecq telle quantité de sepmances ainsi que ledit défunt estoit tenu …

    je vous épargne la dernière page des 7 pages de cet acte, car vous allez vous endormir sans doute…, et me juger soporifique.

fait et passé audit Angers à notre tablier en présence de Me Jehan Pouriatz Sr de la Haranchère advocat Angers et Me Ambrois Gaudin praticien demeurant à Angers et Me Michel Lory demeurant à Chazé-sur-Argos tesmoins, ladite Coiscault a dit ne signer

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Comptes entre les héritiers Chevalier, Combrée, 1664

Hier, où avais-je la tête, j’avais oublié le magnifique clocher de Chanzeaux et mon article n’était ni fait ni à faire 🙂

Aujourd’hui 13 décembre, Sainte Odile

Voici des comptes bien surprenants. D’abord, les arrièrés impayés sont tellement anciens, remontant parfois sur 20 ans, que je m’étonne de leur bien fondé ! Les malheureux héritiers se retrouvent en effet face à un oncle qui dresse de prétendus arriérés…

Ces comptes donnent encore une fois un aperçu des frais médicaux, mais plus rare, le chirurgien était frère du malade, mourant, et n’hésite pas à facturer à ses neveux les soins.

Parmi les dépenses, je relève le coût assez élevé du drap mortuaire. Autrefois on inhumait pas dans un cercueil, mais dans un linceul.

Les Chevalier sont nombreux, et même ils sont nombreux à avoir exercé le métier de notaire. Ici, on a des liens entre Combrée, Chemazé, Châteauneuf, et l’Hôtellerie de Flée ! Du fait que la mère était une Tessart, on peut supposer une attache forte à Combrée.

Et pour clore le tout, l’acte notarié est aux Archives Départementales de la Mayenne, série 3E63 qui était Château-Gontier – Voici la retranscription de l’acte : Le 24 octobre 1664 avant midy par devant nous Marin Lecorneux notaire royal à Château-Gontier ont esté présents en leurs personnes establis et duement soubzmis chascuns de honnestes personnes Philippe Chevalier Me chirurgien demeurant au bourg de Combrée d’une part, René du Mortier écuyer Sr des Chasteliers et damoiselle Françoise Chevalier son espouse, Me François Trouillault Sr de la Tregonnière curateur de Anne Chevalier et René Garnier aussi curateur de Perrine Doublard fille issue de Jean Doublard Sr de la Courairie et de défunte Perrine Chevalier lesdites Chevalier filles issues de défunt Me Mathurin Chevalier vivant notaire et de Perrine Garnier d’autre part, demeurant savoir lesdits Sr et damoiselle des Chasteliers à Châteauneuf paroisse de Notre Dame de Seronne, ledit Sr de la Tregonnière au lieu de la Drouetyère paroisse de l’Hôtellerie de Flée, et ledit Garnier au lieu de la Haudouinnière paroisse de Chemazé, lesquels après avoir fait compte entre eux tant des sommes qui auraient esté cy devant receues par ledit défunt Me Mathurin Chevalier pour ledit Philippe et qui lui estaient deues suivant la teneur de leurs partages, des dénommes aux mémoires cy-attaché comptées desdites parties et de nous notaire revenant à la somme de 36 L 8 S dont ledit Philippe Chevalier demeure garant vers lesdits défunts etc…

  • Mémoire du 24 octobre 1664
  • Etat et mémoire par moy Philippe Chevallier présenté pour compter avec les héritiers de défunt Me Mathurin Chevalier mon frère des affaires que nous avions ensemble

    Demande qu’il me soit payé 9 années d’arrérages de la somme de 10 L que doit Pinault à compter lesdites 9 années jusques au jour des partages de la succession de défunte Françoise Tessart notre mère commune et d’où pour un tiers 30 L

    Item demande qu’il luy soit payé son tiers de la somme de 15 L 15 S à raison de la somme de 21 S de rente qui sont deubz par les héritiers d’Anthoinette Coiscault veufve Janneau arrérages de 15années échues au jour desdits partages 5 L 5 S

    Item demande que lui soit payé le tiers de la somme de 100 S à raison de 25 S par an qui sont deubz de rente à présent par Mathurin Gauveau au lieu de Jacques Chapeau arrérage de 4 années échues au jour desdits partages cy pour un tiers 26 S 8 D

    Pour toutes lesdites rentes et arréraiges des rentes cy-dessus ont été reçu par ledit défunt au moyen de ce que lesdites rentes luy seroit demeurées en partages et à ce moyen estoit chargé de ce faire payer desdits arrérages qui se montent ensemble 36 L 11 S 8 D

    Item demande qu’il soit payé la somme de 15 L faisant le tiers de 45 L pour un drap mortuaire ordonné par ladite défunte Tessard notre mère (autrefois on inhumait pas dans un cerceuil mais uniquement dans un linceul)

    Item demande qu’il luy soit payé la somme de 59 L 3 S 4 D faisant la tierce partie de la somme de 177 L 10 S pour remplacement de bestiaux et prisée du lieu de la Tavelais qui estoit deus comme appert par la quittance de Bertelot seigneur dudit lieu de la Tavelais en dapte du 14 novembre

    Item demande qu’il luy soit payé la somme de 13 L 6 S 8 D faisant le tiers de la somme de 40 L pour abatz de bois et malversation faits sur ledit lieu de la Tavelais du vivant de ladite défunte Tessard comme appert par la quittance cy dessus datée

    Item demande qu’il luy soit payé la somme de 100 S faisant la tierce partie de la somme de 15 L payée à Jacques Hamelot suivant son acquit du 19 septembre 1653 en quoi l’on aurait esté condamné par sentence présidiale d’Angers du 20 août 1653 dont j’ai acquit

    Item demande qu’il luy soit payé la somme de 30 L faisant le tiers de la somme de 90 L payée audit Hamelot en quoi on aurait esté condamné par ladite sentence cy dessus et pour les causes d’icelles au dos de laquelle est quittance dudit Hamelot du 1er jour d’août 1657

    Item demande qui soit payée la somme de 50 L faisant le tiers de la somme de 150 L payée à Me de la Blotaie par obligation à luy constituée par ladite défunte Tessart

    Item demande qui luy soit payé la somme de 50 L pour avoir nourri ma nièce Perrine fille de mon frère Chevalier et l’ai nourri l’espage de 10 mois en l’année 1643 (Bigre ! il y a 20 ans de cela ! je suis étonnée que son frère, père de ladite Perrine n’ait pas payé de son vivant ? ou bien il a payé mais pas d’acquit ?)

    Item je demande qu’il me soit payé la somme 20 L pour avoir nourri et traité mondit défunt frère et sœur de maladie en ma maison de Combrée en l’année 1657

    Item je demande qu’il me soit payé la somme de 27 L 15 S pour une année de la rente que j’ai payée en l’acquit de mondit frère à Me Pouriatz pour madame Gaignard de l’année 1644

    Item je demande qu’il me soit payé la somme de 15 L pour avoir pansé et médicamenté mondit frère d’une plaie à la teste et d’une dislocation au bras et estre allé Angers le vérifier quand Me de Menange le batir dont Mr Rossignol le pansa

    Item je demande qu’il me soit payé la somme de 6 L pour estre allé exprès en sa maison de Chemazé pour le panser d’un apcès (abcès) en lamme dont y a séjourné 10 jours

    Item je demande pour estre allée expres à Chemazé voir mondit frère et sœur dont ils sont décédés de la maladie et me doivent 10 L pour y estre allé expres

    Sur lesquelles sommes je dois à mondit frère la somme de 130 L pour sa part de la vente des bestiaux de la Tavelais suivant l’acte et accoomodement fait entre nous et mon frère Tregonière
    Plus je dois déduire la somme de 17 L que je luy dois par cédule écrite de ma main dont j’aurais répondu de payer en l’acquit de Pierre Serbert
    Somme des déductions 147 L
    Item a esté aussi reçu par ledit Philippe Chevalier pour lesdites mineures savoir de la veuve Coiscault 56 L pour 2 années de rente de 28 L sur le lieu de la Cochenière
    Item pour 3 années de ferme des lieux du Clos et Hertelière sis en la paroisse de Combrée qui échéront à la Toussaint prochaine 1664 à raison de 80 L par an

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Mémoire des comptes de Louis Rollée avec sa soeur veuve Aubert, Château-Gontier, 1656

    Aujourd’hui je vous propose les comptes de Louis Rollée, manifestement curateur de son neveu René Aubert, puisqu’il gère la bourse de celle qu’il appelle sa soeur, qui est en fait sa belle-soeur, veuve de Christostome Aubert frère de sa femme.
    Il vit à Château-Gontier, elle à Morannes, puis elle fait son délogement en 1656 à Angers.
    Autrefois on ne faisait pas son déménagement, on faisait son délogement.

    DÉLOGEMENT. s.m. Action de déloger. Il faut qu’il songe à une autre maison, car le temps du délogement approche. Quand on n’a point de maison à soi, on est sujet à l’incommodité du délogement. (Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762)

    DÉLOGEMENT. Action de déloger, de changer de demeure.
    – SÉVIG., 369: Ces jours de loisir nous ôtent l’embarras du délogement
    – SAINT-SIMON, 119, 45: J’avance ce délogement pour ne pas séparer le raccommodement de l’archevêque de Reims de trop loin de sa disgrâce
    – J. J. ROUSS., Conf. VIII: Nous y avons demeuré paisiblement et agréablement pendant sept ans jusqu’à mon délogement pour l’ermitage (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877)

    Pour comprendre certains termes du mémoire ci-dessous, consultez mon lexique des inventaires.

    L’acte qui suit contient un mémoire attaché, écrit de sa main en 1656 par Louis Rollée, demeurant à Château-Gontier. Ce type de documents est rare et contient de véritables morceaux de vie, les comptes détaillés, entre autres :

      les frais des avocats, et autres papiers (huissiers, etc…), or ces prix sont très rares dans les archives

      les frais de voyage, et il indique chaque fois les lieux, et même la location du cheval, etc…

      les achats de tissus divers pour faire des vêtements

      comment on réglait en argent monnaie une rente de blé ou blé seigle, au cours de la céréale l’année concernée…, autrement dit un impôt féodal indexé sur le coût de la céréale…

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 12 décembre 1656 avant midy, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers, furent présents establis et duement soubzmis noble homme Louis Rollée Sr de la Guerrière conseiller du roy contrôleur au grenier à sel de Château-Gontier, y demeurant, d’une part,
    et damoiselle Gaudin veuve de noble homme Crisosthome Aubert vivant Sr de la Panne sénéchal de Moranne demeurant en cette ville paroisse de la Trinité, mère et tutrice naturelle des enfants dudit défunt et d’elle, ayant renonçé à la communaulté pour sesdits enfants, répudiée sa succession d’autre part,

    lesquels procédant à l’apurement des sommes de deniers reçus par ledit Sr de la Guerrière tant en son chef comme ayant les droits de feu vénérable et discret Me François Aubert prêtre curé de Denazé que comme mari de damoiselle Jeanne Aubert,
    tous héritiers pour une moitié sous bénéfice d’inventaire dudit Aubert prêtre,
    et comme se faisant fort desdits enfants Aubert chacun pour leur moitié, au jujet de l’amortissement du contrat de constitution qui lu estoit dub sur le Sr de la Tremblay Havard montant 145 livres 8 sols de rente hypothécaire de 2 617 livres 11 sols de principal, et de celle payée par luy Sr de la Guerinière à ladite damoiselle Gaudin ou par son ordre suivant le mémoire qu’il luy en a fourny demeuré cy-attaché, (c’est le mémoire qui suit et qui est la partie très intéressante de cet acte)
    s’est trouvé qu’il a receu de noble Mathurin Richer Sr de Boiscloux en l’acquit dudit Sr Havard ledit principal montant 2 617 livres 11 sols avec 559 livres 2 sols pour les arrérages depuis le 13 juin 1649 jusqu’au jour dudit amortissement passé par de La Fousse notaire royal à La Flèche le 27 octobre 1652 admortissement dudit contrat que avoir passé ledit de La Fousse le 13 janvier 1646 sur lequel principal désuisant 700 livres deubs audit Sr de la Guerrière en la succession dudit feu Sr Aubert prêtre, pour le contenu en 2 cessions qu’il lui a faite da ladite somme sur ledit Sr Havard etc… (je vous fais grâce de deux pages sans intérêt, pour passer à la pièce joint, qui est un mémoire attaché)

  • Mémoire cy-attaché signé en 1656 de Louis Rollée, celui qui demeure à Château-Gontier
  • Mémoire pour conter avec ma sœur la sénéchale de Morannes à cause et pour raison de l’admortissement de certain contrat qui nous estoit deub par monsieur de la Tremblaye Havard conseiller à La Flèche en qualité d’héritier de défunt Me François Aubert notre frère, et des mises et débours que j’ai fait pour elle dudepuis.

    Lorsque nous sommes allés ensemble à Laval pour l’affaire des héritiers de deffunct monsieur du Lattay, je donne en sa présence à notre advocat un louis de 68 sols cy pour la moitié 34 sols

    Item lorsque madite sœur rendit compte devant le juge dudit Morannes de la vente des meubles de deffunt Me Chrisostome Aubert son époux, je donne à monsieur Perdrix lieutenant 40 sols, à monsieur de la Mothe Joubert procureur 34 sols qu’il luy redonne, à monsieur le Besson advocat 20 sols qu’il luy a rendu pareillement et au greffier 4 livres pour 2 grosses dudit compte cy pour le tout 11 livres 6 sols et pour la collation 52 sols

    Item le 29 janvier 1653 je donne à madite sœur un escy d’or vallant 116 sols pour subvenir à ses nécessités ainsi qu’elle me dit cy 8 L 16 S

    Item j’ai donné à madite sœur 12 livres pour payer monsieur de la Fontaine apothicaire pour mécidaments fournis audit défunt son mary 13 L

    Item, estant en la ville d’Angers pour compter ensemble de la succession de notre défunt frère Me François Aubert, je donne à monsieur Davy notaire qui avait passé notre transaction deux livres et 28 sols en sa présence et de son consentement pour chacun un grosse de ladite transaction cy pour la moitié 58 S

    Item j’ay payé pour elle 18 livres 16 sols pour la grosse du bail des biens de sondit défunt mary dont elle a tousjours jouy soubz ma caution cy 18 L 16 S

    Item, j’au payé pour elle la ferme de 3 années dudit bail à raison de 43 livres par an, écheues à la feste de Toussaint 1653 cy pour le tout 129 L
    Item j’ay payé à Me Michel Goussey prêtre porteur d’une cédulle sur ledit défunt Me François Aubert de la somme de 25 livres pourquoy il nous aurait fait appeler au présidial d’Angers à laquelle somme j’ay payé 100 sols pour les frais cy pour la moitié 15 L

    Item estant audit Angers le 13 mars 1653 je donne à madite soeur un livre et 70 sols qu’elle me demande cy 70 S

    Plus le 27 dudit mois de mars je luy ai fait délivrer un septier de bled prix fait à 20 livres cy 20 L

    Item le 24 mai 1653 je luy ai donné 20 livres pour payer sa servante Anne ainsi qu’elle m’a dit cy 20 L

    Item estant allé à La Flèche le 25 octobre 1652 pour recepvoir 2 617 livres de monsieur de la Tremblaye Havard ou quoy que ce soit par l’ordre dudit sieur pour le principal du contrat de constitution qu’il debvoit à notredite déffunct frère Me François Aubert, dont m’en appartient 700 livres en privé nom, ou je séjourné 2 jours et fit despese de 4 L 10 S en mon voyage, 34 S que je donne au notaire et 8 S à son clerc et 32 S pour deux journées de cheval que je pris à louage pour apporter ledit argent cy estoit 8 L 6 S qui est pour la moitié du tout lesdits frais 4 L 3 S

    Item j’ay payé au Tayeur archer en la maréchaussée de Château-Gontier pour deux commandements et une exécution fait sur les meubles dudit sieur Havard 12 livres cy pour la moitié 6 L

    Item j’ay rendu à Monsieur Branchu le jeune 10 livres qu’il avait prestées à madite sœur 10 L

    Item au moys de febvrier 1655 estant en la ville d’Angers avec madite sœur je luy ay baillé 3 louis de chacun 60 sols 9 L

    Item j’ay payé à en présence de ma sœur monsieur de Grenois eslu audit Angers porteur de sentence et exécutoire au profit de defunt Me de la Bausenière son beau-père, à son profit contre defunte damoiselle Jeanne Gamelin notre belle mère 70 livres 12 sols par composition de plus grande somme contenue audit jugement et exécutoire cy pour la moitié 35 L

    Item j’ay vendu et livré sur le monceau des fougerets au moys d’aout 1655 un septier de bled à madite sœur pour la somme de 4 L

    Item au moys d’octobre dernier 1655 je luy ay envoyé par Louis Rollée mon fils 24 livres dont j’ay son récépissé 24 L

    Item je luy ai fait fournir par monsieur de Maumusseau marchand 3,5 aulnes de camelot pour faire une casaque à mon nepveu René Aubert et pour 18 sols de fil, soie et boutons, à raison de 35 sols, cy 7 L 0 S 6 D (sous total 335 L 2 S)

    Item je luy ai fait donner par monsieur Branchu le jeune 20 livres pour faire les frais de son delogement pour aller Angers demeurer le 29 mars 1656 cy 20 L

    Item le 2 juin ma sœur m’a mandé de luy envoyer 5 aulnes de camelot de Hollande qui a cousté 6 livres l’aulne et 2 gros de soie, 2 aulnes et demie de ruban d’Angleterre à 8 sols l’aulne, une demie aulne demi quart dudit ruban à 6 sols et un quart de bougrain pour 5 sols, cy pour le tout 31 L 16 S

    Item dès le mois de décembre 1655 j’ay payé et tenu compte à Mathurin Morin fermier de la terre de Juigné en Morannes la somme de 24 livres tz savoir 15 livres pour un septier de bled seigle et cent livres pour 6 boisseaux de froment à luy deubz en qualité de fermier dudit Juigné à cause du lieu de la Bouverye dont ma sœur jouissait par bail judiciaire expédié soubz mon nom et par tolérance de Mr Musard qui luy en avait donné la jouissance l’année dernière l’autre rente escheue à l’Angevine 1655 de laquelle somme j’y l’acquit dudit Morin receu de Mr Chanteau notaire royal du 2 novembre 1656 cy 24 L

    J’ay baillé au vigneron qui fait les vignes de la Chapelle de mon nepveu René Aubert 50 sols pour encavé un tonneau 50 S

    Pour comprendre certains termes du mémoire ci-dessus, consultez mon lexique des inventaires.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.