La Guyonnaie serait-elle devenue la Dionnaie (Noyant-la-Gravoyère,49) : elle fût à mes PELAULT

Tant de noms de lieux ont été altéré au fil des siècles !!! Parfois de façon à les rendre tout à fait méconnaissables.
Ici, tout de même, reconnaissons que le G et le D se sont parfois rendus coupables d’échanges entre eux ! Donc, quand on les voit, il convient de se méfier.

Ne trouvant donc pas de Guyonnaie à Noyant dans Célestin Port, ni sur le site GEOPORTAIL, je regarde à Dionnaie, et là, je trouve bien dans les 2 sources ci-dessus. J’en conclue que le nom a bien changé pendant ou peu avant la révolution.

Car voici ce que je trouve dans mes anciens relevés de baptêmes de la paroisse de Noyant la Gravoyère

°1615.05.30 BOURGUILLEAU René « René filz de Jacques Bourguillault et de Louyse Levesque Dt à la Guyonnays parain René Levesque mestaier de la Lande en Combrée maraine Béatrix Laurens espouse de Guillaume Lefaucheux D t à la Theurière »
°1622.06.04 POILIEVRE Michelle « Michelle fille de Françoys Poylievre et Perrine Gastineau Dt à la Guyonnaye en ceste paroisse Michel Bourgeoys fut le parain et Michelle Gabillard la maraine »

Or, si vous m’avez tant soit peu suivie ces derniers temps, il ne vous aura pas échappé que j’ai tappé l’histoire de la Roche-d’Iré selon M. de l’Esperonière. Et, tappant cette longue étude détaillée, j’ai le plaisir de lire :

Comme mari de Jeanne du Perrier, Pierre de Rohan rendit aveu pour la Roche-d’Iré le 7 mai 1499. Voici la liste des hommes de foi mentionnés dans cet acte : … René Pelault, écuyer, homme de foy simple pour la moitié du lieu de la Guyonnaie

Comme toujours lorsque je trouve une information qui me concerne directement, je suis toute en joie !!!
Certes, cet aveu que rend Pierre de Rohan à la baronnie de Candé pour la terre de la Roche-d’Iré, qui est à son épouse, est pour le moins curieux. En effet, il fait mention d’une moitié par indivis de la Guyonnaie, mais ne donne pas le détempteur de l’autre moitié, ce qui normalement devrait être le cas.
Quoiqu’il en soit, ce René PELAULT est mon ancêtre.

Or, dans mon étude PELAULT, j’avais autrefois trouvé :

« Le 16 avril 1540 déclaration faite comme cy-dessus par Adrien Pellauld escuyer Sr de l’Espinay, des choses héritaux qu’il tient en fief ou arrière-fief en la sénéchaussée d’Anjou, savoir la terre fief et seigneurie de l’Espinay en la paroisse de Combrée, tant en fief que domaine, tenue à foy et hommage simple du Sr de Champiré Baraton et l’autre partie avec (blanc) du St du Bois Bernier – Item la moitié par indivis de la métairie de la Guyonnaye sise en la paroisse de Noyant à foy et hommage simple du Sr de la Roche d’Iré – Item le lieu domaine fief et seigneurie des Roches sis en la paroisse de Gené, tenu à foy et hommage simple du Sgr de Marans – Sur lesquelles choses ledit Pelauld a six frères et sœurs puisnés à partager. Ainsi signé : A. Pelaud. »

J’avais donc déjà connaissance d’un lien entre la Guyonnaie à Noyent, la Roche-d’Iré, et mes Pelault !

Pourtant, je reste un peu sur ma fin, car je suis très intriguée par cette moitié par indivis, qui indique un partage en 2 alors que chez les nobles ont connaît le 1/3.

Voici ce que j’avais déjà trouvé in AD49-E3557 Note d’Audouys feudiste :

« Le 22 avril 1584 , devant Mathurin Grudé notaire royal à Angers, accord et transaction entre Antoine Lailler, écuyer Sr de la Roche de Noyant, demeurant paroisse de Noyant, tant en son nom que comme ayant les droits de deffuncts nobles personnes Françoise Lailler et de Delle Jacquine Pellault, ladite Pellault fille et unique héritière de nobles personnes Adrien Pellault et de Delle Guyonne de la Barre, demandeur d’une part, et noble homme René Pellault, Sr du Boys Bernier, fils aîné et principal héritier de deffunt noble homme René Pellault son père, écuyer Sgr du Bois Bernier, déffendeur d’autre part. ledit René Pellault père garant des détempteurs du moulin appellé le moulin (blanc) en la paroisse de Nouellet et de la moitié par indivis de la métairie de la Guyonnaye paroisse de Noyant la Gravoyère, dont ledit Lailler et son dit frère à cause de ladite Jacquine Pellaud leur mère disoient être seigneurs ; à quoy les détempteurs actuels disoient les avoir acheté de deffunte Marie du Rossignol mère commune desdits defunts Adrien et René les Pelauds, scavoir ledit lieu de la Guyonnaye pour le prix de 400 (blanc) par contrat du 24 juin 1553 passé sous la cour de Combrée par Jacques Thomas notaire d’icelle, lequel lieu elle avait auparavant acheté du deffunt Adrien Pellaud son fils aîné, ce pour le regard dudit moulin par le moyen du don fait audit deffunt Pellaut (blanc) par ledit Adrien Pelault son frère par son testament fait à Hedin le 15 janvier (blanc) lequel testament avait été confirmé par ladite deffunte du Rossignol par transaction faite avec ledit deffunt René Pelault, passé sous ladite cour de Combrée, par ledit Thomas le 11 avril 1564, et autre du 3 novembre (blanc) aussi passé par ledit Thomas notaire ; de laquelle Du Rossignol les Lailler sont héritiers et par ce moyen non recevables comme tenus au (blanc) desdites choses vendues, à quoy ledit Lailler disoit qu’iceluy testament est nul et que par ce moyen ledit Pellault ni son deffunt père ne pouvaient prétendre aucun droit audit moulin mais seulement l’usufruit attendu qu’aucun noble ayant enfants ne peut donner par propriété et que ledit René Pelaud en partage par deniers comme ledit lailler faisoit apparoir par transaction du 11 juillet 1537 etc au moyen des raison de … ledit Antoine Lailler se désiste de ses demandes moyennant la somme (blanc) que ledit René Pellaut Sr du Bois Bernier promet lui payer. »

La Roche-d’Iré, in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, tome 2 page 538-545

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foy lige au regart de votre dite baronnie, terre et seigneurie de Candé, de laquelle baronnie estes seigneur à cause de Madame Franczoyse de Dinan votre compaigne et espouse, par raison de ma seigneurie, terre et chastelenie de la Rochediré, o toutes ses appartenance et deppendances et tant en fié comme en domaine, et de touz droiz de haulte justice, moïenne et basse, tant en grans chemins que ailleurs … desquelles choses, féaiges et seigneuries la déclaracion s’ensuit :
« Et premièrement, le chastel, manoir, basse court et demeure dudit lieu de la Rochediré, avecques les douves et haulx fossez de la mote dudit chastel, les jardrins d’illecques environ, avecques les garennes à connins prochaines desdites douves et cloaisons denviron lesdiz chastel et basse court, contenant le tout, avecques le circuit dudit chastel, basse court, douves et garennes, quinze journaulx de terre ou environ.
Item, les boys exploitables dudit lieu de la Rochediré, sis trestout autour dudit chastel en se rendant des deux bouz des boys par les chemins comme lon va dudit lieu de la Rochediré au bourg et prieuré dudit lieu et tout autour d’iceulx boys selon les mercs et monstres anciennes, et se rendans de touz les coustez et bouz ausdiz chemins dudit bourg de la Rochediré, contenans lesdiz boys deux cens journaulx ou arpens de terre en boys ou environ.
Item, ledit bourg avecques l’église et prieuré dudit lieu, duquel prieuré mes prédicesseurs et moy sommes fondeurs à la rémuniracion du divin service ainsi qu’il est acoustumé. En touz lesquelz boys et garennes dessurdiz, et aussi en mes domaines dudit lieu de la Rochediré, lesquelx seront déclairez cy après plus à plain, jay garenne deffensable et droit de chacer et faire chacer, tendre et thésurer o fillez meslez de toutes manières de cordaiges et autrement, et de prendre toutes manières de bestes tant rouges, rousses, noyres que autres, en mesdiz boys, esquelx et deppendances d’iceulx jay droit de faire hayes, boucquez et grans passées à estouper et tendre grans raiz, se mestier est, au bout des

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dites hayes et ailleurs en madite terre et domaine, et d’icelles bestes poursuir et courre à cry et à cor, et icelles prendre et emporter, et deffendre à autres de chacer, tendre et thésurer en mes diz boys et garennes, ne ès fins et mectes d’iceulx … (1) »
Le nom de Tristan du Perrier est fréquemment cité dans l’histoire de Bretagne pendant toute la seconde moitié du XVe siècle. En 1451, il assistait aux Etats-Generaux tenus à Vannes, y fut créé baron par Pierre II de Bretagne et prit place à la droite du duc. En 1470, François II le nomma tuteur du vicomte de Rohan, et, en 1476, il servit de caution à Jean de Rieux, auprès du duc de Bretagne. Il décéda le 24 décembre 1482.
Il s’était allié à Isabeau de Montauban (2), seconde fille de Guillaume de Montauban, seigneur de Landal et autres lieux, et de Bonne Visconti de Milan. De ce mariage naquit une fille unique.
Jeanne du PERRIER, comtesse de Quintin et dame de la Roche-d’Iré. Elle épousa, en 1472, Jean de MONTFORT, dit de LAVAL, second fils de Guy, comte de Laval, et de Isabeau de Bretagne, dont elle eut un fils, Nicolas de MONTFORT, appelé plus tard Guy de Laval.
Devenue veuve den 1476, elle contracta une seconde union avec Pierre de Rohan (3), baron de Pontchâteau, issu du troisième mariage d’Alain, neuvième du nom, vicomte de Rohan et de Léon, avec Péronnelle de Maillé. Le traité de mariage fut passé au château de Quintin le 20 novembre 1484.
(1) Archives de Noyant, T4. Parchemin original
(2) MONTAUBAN (de) : De gueules à sept macles d’or, trois, trois et une, au lambel de quatre pendants d’argent. – Cette maison, issue des Rohan, a produit un grand nombre de personnages illustres : Guillaume, l’un des combattants du combat des Trente (1350) ; – Arthur, qui prit part au meurtre de Gilles de Bretagne en 1450 ; – Jean, maréchal de Bretagne, amiral de France en 1461 ; – Philippe, chancelier de Bretagne en 1516, etc, etc.
(3) ROHAN (de) : De gueules à neuf macles d’or, trois, trois et trois. – L’histoire de cette grande maison est trop connue pour que nous jugions utile de la résumer.

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Comme mari de Jeanne du Perrier, Pierre de Rohan rendit aveu pour la Roche-d’Iré le 7 mai 1499. Voici la liste des hommes de foi mentionnés dans cet acte :
Jehan de Chazé, écuyer, seigneur de Chazé-Henry, homme de foy lige à cause de sa seigneurie de Chazé-Henry. – Jehan de Léage, chevalier, seigneur de Bédain, à cause de sa femme, fille de feu Thébault de Laval, homem de foy lige à cause de sa seigneurie de Bédain (1). – Elie Percault, homme de foy lige pour ce qu’il tient en la paroisse de Combrée. – Robert de la Rivière, fils de feu Brient de la Rivière et de la fille de feu Prévost de Noyent, homme de foy lige pour le lieu du Plessys de Noyent et pour la prévôté et sergenterie de la Roche-d’Iré au bailliage de Noyent ; homme de foy simple pour la terre et la seigneurie du Bourg-d’Iré. – René Pelault, écuyer, homme de foy simple pour la moitié du lieu de la Guyonnaie. – François de Villeprouvée, baron de Trèves et seigneur de la Bigeotière, héritier de feu René de Montecler, son oncle, homme de foy lige pour son manoir et seigneurie de la Bigeotière et ses terres du Bois-Joulain ; homme de foy simple à cause de sa métairie du Houx, de sa métairie du Bois-Robert (2) et de son fief du Tronchay. – Jehan de Juigné, homme de foy lige à cause de sa métairie de la Rivière-Maineuf et pour sa seigneurie de Brain-sur-Longuenée. – Jehan des Bangs (3), écuyer, homme de foy simple à cause de son domaine de la Noullière (4). – Marie de Maimbier, femme de foy lige pour sa seigneurie de la Ferté et femme de foy simple pour sa prévôté et sergenterie de la Roche-d’Iré au bailliage de la Ferté. – Maître Pierre Loriot, à cause de sa femme, homme de foy simple pour son domaine de Monfolleur. – François d’Orvaux, écuyer, sieur de la Rivière-d’Orvaux, homme de foy simple pour son fief de Villechêne. – Guillaume d’Andigné, écuyer,
(1) BÉDIN, ferme, commune de Chazé-Henry. – Ancienne seigneurie.
(2) BOIS-ROBERT (le), ferme commune du Bourg-d’Iré.
(3) BANGS (des) ou plutôt BANS (des) : D’argent à l’aigle éployée de sable.
(4) NOUILLIÈRE (la), ferme, commune du Bourg-d’Iré.

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seigneur d’Andigné et d’Angrie, homme de foy lige à cause de sa terre d’Angrie. – Jean de Beaumanoir, homme de foy simple pour son lieu de la Houppe. – Macé Bachelot, écuyer, à cause de Jehanne Boterelle, sa femme, dame de la Porte, homme de foy simple à cause des lieux de la Porte, de la Charpenterie et de la Brocherie. – Loys Racappé, écuyer, seigneur de la Goderie, homme de foy simple à cause de son lieu de la Goderie. – Christophe de Ponce, écuyer, homme de foy simple à cause de son lieu de la Haye. – Maître Jehan Le Camus, juge de la Prévôté d’Angers, à cause de sa seigneurie de Carqueron. – Mathurin de la Chapelle, bail, à cause de sa femme, des enfants d’elle et de feu Robert Lambert ; homme de foy simple à cause du lieu de Baussen. – Thébault de Champagné, écuyer, seigneur de la Motte-Ferchault, homme de foy simple à cause de ce lieu. – René de Châteaubriant, chevalier, seigneur du Lion-d’Angers, homme de foy lige pour ses moulins de la Himebaudière et sa métairie de la Jaillette. – Pierre de Cornillé, homme de foy lige pour son lieu de la Himebaudière. – Le prieur de la Jaillette, homme et sujet à cause de son hébergement de la Jaillette. – Etienne des Rues, écuyer, homme de foy lige, à cause de sa seigneurie des Rues. – L’abbé de la Roë, homme et sujet à cause de son hébergement de la Morelière. – L’abbesse et les religieuses de Nyoiseau, sujettes pour raison de divers héritages en la châtellenie de Roche-d’Iré (1).

Pierre de Rohan se distingua pendant les guerres de la fin du XVe siècle, et combattit à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, en 1488, à la tête de vingt lances. Il mourut sans enfants. Après la mort de Jeanne du Perrier, il se remaria avec Jeanne de Daillon ; devenu veuf une seconde fois, il s’allia en troisièmes noces à Jeanne de la Chapelle.

Nicolas de MONTFORT, dit Guy de LAVAL, seizième du nom, comte de Laval, de Montfort, de Quintin, baron de Vitré et de la Roche-Bernard, chevalier de
(1) Archives de Noyant, T18 Parchemin original

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l’Ordre du Roi, gouverneur et lieutenant de Sa Majesté au pays et duché de Bretagne, devint seigneur de la Roche-d’Iré par héritage de sa mère Jeanne du Perrier.
Le 20 mars 1507, il reçut l’hommage simple de l’un de ses vassaux, René de Champagné, seigneur de la Motte-Ferchaud (1).
Damoiselle Julienne de Juigné lui rendit aveu pour son domaine de la Rivière-Maineuf, le 3 août 1517 (2).
Guy de Laval (3) épousa Charlotte d’ARAGON, fille de Frédéric d’Aragon, roi de Naples, et d’Idabeau de Baux, dont il eut deux fils et deux filles :
1° – Guy, mort jeune.
2° – François, tué à la bataille de la Bicoque (1522)
3° – Catherine, mariée à Claude de Rieux
4° – Anne, qui suit.

Guy de Laval contracta deux autres unions. En secondes noces il épousa la soeur du connétable Anne de Montmorency et, en troisièmes noces, Antoinette d’Aillon, de la maison du Lude. Plusieurs enfants naquirent de ces mariages. – Il mourut le 28 mai 1531.
Anne de MONTFORT, dite de LAVAL, hérita de la châtellenie de la Roche-d’Iré et l’apporta en mariage à François de la TRÉMOILLE (4), prince de Talmont
(1) Archives de Vallière
(2) Idem
(3) Guy de Laval, seizième du nom, portait pour armoiries : Ecartelé aux un et quatre DE FRANCE, aux deux et trois DE LAVAL-MONTMORENCY, et sur le tout DE MONTFORT. – Pour cette branche des sires de Laval, issue de la maison de Montfort, voir CANDÉ : Françoise de Dinan.
(4) TRÉMOILLE (de la) : D’or au chevron de gueules, accompagné de trois aiglettes d’azur, becquées et membrées de gueules. – Cette maison, l’une des plus illustres de France, tire son nom de la seigneurie de la Trémoille, en Poitou. – Pierre 1er, seigneur de la Trémoille, vivant vers 1050. – Audebert, chevalier, fonda l’abbaye de Ville-Salem, en 1089. – Gui, premier du nom, accompagna Godefroy de Bouillon en Palestine, en 1096. – Gui VI, sire de la Trémoille, comte de Guines, baron de Dracy, etc., conseiller et chambellan du roi, porte-oriflamme de France, grand-chambellan héréditaire de Bourgogne, refusa, en 1392, l’épée de connétable qui lui fut offerte après la retraite d’Olivier de Clisson, et fut fait prisonnier à la bataille de Nicopolis (1396). Il épousa Marie de Sully, dame de Sully et de Craon. – Georges, grand-chambellan et premier ministre de Charles VII. – Louis, premier du nom, fils du précédent, s’allia en 1446, à Marguerite d’Amboise, soeur de Françoise, duchesse de Bretagne, qui lui apporta la vicomté de Thouars et la principauté de Talmont. – Louis, deuxième du nom, sire de la Trémoille, prince de Talmont, gouverneur de Bourgogne, l’un des plus grands hommes de son siècle, prit Châteaubriant en 1588 et, quelques mois plus tard, vainquit le duc d’Orléans, depuis Louis XII, à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier. Il se distingua à Marignan, fit lever le siège de Marseille au connétable de Bourbon, et fut tué à Pavie, le 24 février 1525. – Son fils, Charles, fut tenu sur les fonts du baptême par Charles VIII. Il fut tué à Marignan. – François, fils de Charles, devint seigneur de la Roche-d’Iré, par son mariage avec Anne de Laval. – Louis, troisième du nom, fils aîné du précédent, obtint l’érection en duché de son vicomté de Thouars, en juillet 1563… etc. – Cette maison a formée plusieurs branches, dont les principales furent celles des marquis de Royan et comtes d’Olonne, et des marquis puis ducs de Noirmoutiers, toutes les deux éteintes. Elle est actuellement représentée par Charles-Louis, duc de la Trémoille et de Thouars, prince de Tarente et de Talmont.

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vicomte de Thouars, baron de Craon, qu’elle épousa le 23 janvier 1521. Le nouveau seigneur présenta son aveu à Jean de Laval, baron de Candé, le 13 avril 1530.
Nous reproduisons quelques passages de ce document qui donne d’intéressants détails sur les bois de la Roche-d’Iré :
« De vous monseigneur Jehan de Laval …, Je, Françoys, seigneur de la Trimoille, comte de Benon et de Guynes, prince de Talmont, vicomte de Thouars, baron de Craon et seigneur de la Roche-d’Iré à cause de nostre très chière et très émée expouse, Anne de Laval, congnois et confesse estre vostre homme de foi lige … à cause et pour raison de mon chastel et chastellenye, terre et seigneurie de la Rochediré, dont la déclaration senssuyt.
Et premièrement, mon chastel et herbergement dudict lieu de la Rochediré, comprins les douves, foussez et fortiffication dudict chastel, jardrins, garennes, vergiers et cloaisons d’environ, contenant le tout quinze journaulx ou environ.
Item, une pièce de terre estant de présent en boys de haulte fustaye, appelée la Prinse de messire Pierre, contenant six journaulx, joignant … d’un bout au chemyn tendant de l’Arbre Sec à Bretigneulle. Item, mes boys taillables appellez les grans boys, avecques les listes de haulte fustaye estans à l’entour desdicts boys, contenant trente journaulx … joignant d’un cousté au chemin tendant de mon grant estang aux landes de Vilayse …
Item, une autre pièce de boys taillable appelée le boys de Verdet, avecques les listes de haulte fustaille estant à l’entour, contenant quinze journaulx, joignans d’un cousté au chemyn tendant de mon grant estang aux landes de Villaise … Esquelx boys dessus déclerez, jay et advoue droict de garennes deffensables et droict de chasse à grosses bestes.
Item, mon grant estang contenant tant en place d’estang qui rivaiges, aulnays et chesnays à l’entour d’icelluy estang, quarente journaulx de terre ou environ, joignant d’un cousté au chemyn tendant du bourg de Rochediré à ma mestayerie de la Chaussée …, abouctant d’un bout à mondict boys de Verdet, et d’autre bout au chemyn par lequel l’on va par sur la chaussée dudict estang, de mondict lieu de la Chaussée au Petit-Aulnay. Item, mon petit estang, sis au dessoubz de mondict grant estang, contenant trois journaulx de terre ou environ, joignant et abouctant de toutes parts à mes terres dudict lieu de la Chaussée.
Item, ma mestaierye de la Chaussée …
Item, ma mestayerie de Saucoigné …
Item, … diverses vignes,
Item, mon pré de l’Ommerlaye, sis sur la rivière de Verzée, contenant huyt hommées de pré ou environ …
Item, ma grant disme que jay droict d’avoir et prendre et lever par chacuns ans ès paroisses du Bourg-d’Iré, Loiré et Chazé-sur-Argoé, en plusieurs et divers lieux …
Item, ma disme de poys, febves, lins et chanvres appelées prémisses …
Item, ma disme de vin …
Item, ma disme de bledz, comme seigle, froment, avoyne et orge …
Et en témoignage de ce, Je vous en rends et baille ce présent advou par escript, signé de ma main. Donné en nostre chastel de Thouars, le treziesme jour d’avril, l’an mil cinq cens trante. Constat en glose à cause nostre très chère et très amée espouse Anne de Laval. Donné comme dessus.

La Roche-d’Iré, in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, tome 2 page 527-537

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sire de Derval et de Rogé vaudra à l’obbéissance des diz de Laval et de Chastiaubriend, teille comme il li doit et comme il a eu de ses prédecesseurs, senz fortieture ne déchéance de se ne de soy.
Et ces chouses ont promis le dit sire de Laval et de Chastiaubriend et ladite dame Loïse sa compaigne, o l’autorité dudit sire son seigneur. Et celi monsr. Jehan, sire de Derval et de Roche, et dame Jehanne de Lille, mère dudit sire de Rogé, pour tant comme à elle touche, tenir en bonne fay, pour eulx et leurs hoirs, senz venir en contre. Celi monsr. Jehan jure celles chouses non rapeler pour cause de minour âge. Et ad ce se sont obligez les dessur diz, en bonne fay.
Fait et accordé à Nozay (1). Donné tesmoins les signez dudit sire de Laval et de Chastiaubriend pour li et la dite dame Loise, sa compaigne, et dudit sire de Cliczon et de Belleville, pour les diz de Roger et sa dite mère, en absance de leurs seaulx, le XIIe jour de febvrier l’an mil III saixente deiz et ouyit » (2).
Vers le milieu de l’année 1379, le roi de France Charles V voulant châtier le duc de Bretagne, Jean IV, qui était entré en France avec le duc de Lancastre, ordonna au duc de Bourbon (3) d’aller réduire son puissant vassal. L’armée française se réunit à Angers, puis marcha sur Chantocé. C’est au cours de ces événements que fut prise la Roche-d’Iré. Le Chronicon Briocense, reproduit par dom Lobineau, relate ainsi ce fait d’armes :
« … Mais avant que le duc de Bourbon se fut retiré, le seigneur de Clisson le rejoignit à Chantocé et lui dit que toute la Bretagne s’était soulevée contre le Roi et contre lui-même, et que les Nantais avaient fait sortir de sa ville, malgré eux, ses serviteurs et ses officiers ; et comme il ne savait ce qu’il devait
(1) NOZAY, chef-lieu de canton, arrondissement de Châteaubriant
(2) Archives de Noyant, C36, parchemin original
(3) Louis II, duc de Bourbon (1337-1410)

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faire, il suppliait le duc de Bourbon de vouloir bien l’excuser auprès du Roi de ce qu’il n’avait pu lui assurer la possession de la ville de Nantes. Le duc de Bourbon lui dit qu’il en ferait volontier part au Roi et qu’il ferait son possible pour qu’il l’excusât.
Mais après que ledit duc de Bourbon eut quitté la ville d’Angers, les Bretons, sans aucun retard, envahirent le royaume de France avec une nombreuse armée, et prirent aussitôt les deux forteresses de Pouancé et de la Roche-d’Iré, qu’ils conservèrent longtemps, malgré les Français. Puis ils ravagèrent le territoire Français jusqu’à ce que le Roi fût en mesure de leur résister » (1).
L’histoire de Jean IV, écrite en vers, raconte aussi cet événement :

… La Bellière (2) lors s’est avancé ;
Il prit le fort de Pouancé.
Ne scey s’il ot rien à dire
Quand il print la Rochediré ;
Car chaicun s’émerveilloit
Comment il estoit si gloict
De prandre l’autrui sans congié … (3).

Jean de Rougé décéda sans postérité, laissant ses biens à son frère puîné, Gallehot.
Gallehot (ou Guillaume) de ROUGÉ, devint, après la mort de son aîné, seigneur de la Roche-d’Iré. Aux assises de Candé, tenues par Olivier Tillon, sénéchal, le lundi après l’Épiphanie 1394, il obtint un délai pour présenter son aveu (4).
(1) Histoire de Bretagne, par dom Lobineau : Chronicon Briocense, II, 845 (traduction).
(2) Jehan Raguenel, chevalier, vicomte de la Bellière. (Voir A. du Paz, 146)
(3) Histoire de Bretagne, par dom Lobineau. – Histoire de Jean IV, dit le Conquérant…, par messire Guillaume de Saint-André, II, 735
(4) Archives de Noyant, BB 22

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Gallehot de Rougé mourut avant 1398. Il avait épousé Marguerite de BEAUMANOIR (1), fille de Jean de Beaumanoir, maréchal de Bretagne pour Charles de Blois, et de Marguerite de Rohan. Il en eut trois enfants :
1° – Jean, qui suit,
2°- Jeanne, mariée à Armel de Châteaugiron, seigneur dudit lieu. Cette union fit passer les seigneuries de Rougé, de Ferval, de la Guerche en Touraine et plusieurs autres, dans la maison de Châteaugiron.
3°- Olive, qui hérita de la Roche-d’Iré et épousa Jean du Perrier. Son article vient après celui de son frère Jean.
Jean de ROUGÉ, sire de Derval et de Rougé, vicomte de la Guerche en Touraine, seigneur de la Roche-d’Iré, de la Motte-Cesbron, de la Chapelle-Glain, etc., rendit hommage lige et dénombrement à Charles de Dinan, seigneur de Candé, le 28 août 1407, pour les fiefs qu’il possédait dans la paroisse de Chazé-Henry (2).
Le 11 avril après Pâques 1409, en cour de Pouancé, il passa une transaction avec le même Charles de Dinan, relativement aux droits de haute justice qu’il s’était attribués sur ses terres de la Roche-d’Iré, de Neuville, de la Cornuaille et de Chazé-Henry. – C’était la suite des prétentions seigneuriales élevées dès le siècle précédent par le suzerain de la Roche-d’Iré. – Il fut convenu qu’à l’avenir le sire de Rougé et ses successeurs jouiraient du droit de haute, moyenne et basse justice, sous certaines réserves au profit du seigneur de Candé (3).
Jean de Rougé décéda le 8 février 1415 (1416 n.s.), et fut inhumé dans l’église de Derval. L’inscription suivante fut gracée sur son tombeau :
Cy gist hault et puissant monssour Jean jadis seigneur de Derval, de
(1) BEAUMANOIR (de) : D’azur à onze billettes d’argent, quatre, trois, quatre.
(2) Archives de Noyant, C 63. Parchemin original, jadis scellé.
(3) Archives de Vallière. Parchemin original

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Rougé, de Sainct Mars de la Pile, et vicomte de la Guerche en Touraine, qui trespassa le VIII jour de Fevrier, l’an de grâce MCCCXV. Priez Dieu pour luy.
Il avait épousé Béatrix de RIEUX (1), troisième fille de Jean, sire de Rieux, maréchal de France, et de Jeanne de Rochefort, dame dudit lieu. De cette union naquit une fille unique :
Béatrix de Rougé, qui épousa, avant 1413, Jehan du Bois, chevalier, seigneur de la Chalopinière. Elle reçut en dot la seigneurie de la Motte-Cesbron et mourut en 1422, laissant une fille, Marguerite, mariée en 1434 à noble homme Charles de la Grandière (2).
Jean de Rougé fut le dernier représentant mâle de la branche aînée et survécut à ses deux soeurs, Jeanne et Olive. Il est à croire qu’il partagea lui-même son patrimoine entre ses neveux, puisque sa fille ne paraît avoir hérité que de la Motte-Cesbron. Après lui, les seigneuries de Rougé, de Derval, de la Guerche en Touraine, et de Cinq Mars la Pile échurent à Patry de Châteaugiron, fils de Jeanne, décédée en 1413, et de Armel de Châteaugiron, qui mourut en 1414, quelques mois après sa femme. Geffroy du Perrier, fils encore mineur d’Olive de Rougé, décédée dès 1409, eut pour sa part la Roche-d’Iré.
Olive de ROUGÉ, soeur cadette de Jean de Rougé, épousa Jean du PERRIER (3), sire dudit lieu, fils aîné de Geffroy du Perrier et de Plésou de Quintin, et comte
(1) RIEUX (de) : D’azur à neuf besants d’or, trois, trois et trois.
(2) Voir MOTTE-CESBRON (la).
(3) PERRIER (du) : D’azur à dix billettes d’or, quatre, trois, deux et une. – Cette maison, éteinte au XVIIIe siècle, fut l’une des plus illustres de Bretagne et paraissait issue des anciens rois de ce pays. Hudran, sire du Perrier, mourut en l’an 1000. – L’un de ses descendants, Conan, chevalier, seigneur du Perrier, est cité en l’an 1200 comme devant fournir des écuyers et chevaliers d’host au duc de Bretagne. – Hervé, fils de Conan, accompagna le duc Jean II en Gascogne pour joindre ses troupes à celles d’Édouard, roi d’Angleterre, contre le roi de France. – Son fils Alain fut maréchal de Bretagne, 1304, 1322. – Geffroy, qui épousa Plésou de Quintin, eut quatre enfants : 1° Jean, qui devint comte de Quintin, et seigneur de Roche-d’Iré par son mariage avec Olive de Rougé ; 2° Geffroy, marié à Tiphaine de Keradros ; 3° Marie, qui épousé Roland de Dinan, baron de Châteaubriant et de Candé : et 4° Jeanne, qui fut la seconde femme de Jean de Penhoët, seigneur dudit lieu. La branche aînée s’est fondue, en 1482, dans la maison de Laval.

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de Quintin par succession de Geffroy, comte de Quintin, frère de sa mère, dernier représentant de cette maison issue des comtes de Penthièvre.
Elle décéda en 1409, laissant un fils nommé Geffroy, qui suit.
Jean du Perrier se remaria en 1423 avec Constance Gaudin, fille de Péan Gaudin, seigneur de Martigné-Ferchaud, et de Jeanne Riboule, dame d’Assé et de Lavardin ; il en eut trois enfants, : Jean, Guillaume et Jeanne.
En qualité de tuteur de Geoffroy, son fils du premier lit, il rendit aveu, pour la châtellenie de la Roche-d’Iré, à Robert de Dinan, baron de Candé, le 1er avril 1426.
Nous reproduisons la plus grande partie de cette déclaration, la plus ancienne qui nous soit parvenue :
« De vous monseigneur de Chasteaubrient, du Montafillant et de Candé, Je, Jehan, seigneur du Perier, chevalier, aiant le bail, garde, administracion et gouvernement de Geffroy du Perier, fils de moy et de feue Olive de Rougé ma feue compaigne, cognoys estre homme de foy lige au regart de votre baronnie et chastellenie de Candé, à cause et par raison du chastel, chastelenie, herbergement, terre et appartenance de la Rochediré dont la declaration s’ensuit.
Et premièrement, le chastel et herbergement dudit lieu de la Rochediré, avecques les douves, fossez et fortificacion dudit chastel, jardrins, garennes à connins, courtilz et clouaisons d’environ, contenant quinze journelx de terre ou environ. Item, les boais de la Rochediré contenans deux cens journelx de terre en boais, ou environ, esquelx jay droyt de chasse à toutes bestes et garenne deffensable. Item, les metaeries de la Chaussée, du Grant Estang de

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la Rochediré, de Saucoigné, de la Brocherie, si comme elles se poursuyvent avecques leurs appartenances et deppendances. Item, le grant estang de la Rochediré, si comme il se poursuict. Item, le petit estang de la Rochediré, si comme il se poursuict audessoubz dudit grant estang. Item, les vignes de la Rochedira, cest assavoir le cloux de la Barre … le cloux de Phéliopaie … le cloux du Suzerain … le cloux de la Boucinaye … (1) le cloux de la Rouxelière … (2) le cloux du Boays-Corbin, sis la paroisse de Noyent … Item, le pré de Houppe … Item, le pré de Noyent …. Item, le pré de l’Omelaye …. Item, le moulin à blé du Bourgdiré … Item, le pressouer de la Rochediré et le droyt de pressouerage et de contraindre mes hommes et subgiz aïans vignes en maditte terre, de tournier à mondit pressouer, selon la coustume du païs. Item, le droyt que jay de tendre, chasser, tesurer et fureter, et prendre connins en la garenne de Fousses appartenant au prieur de Saint-Blayse (3).
Item, s’ensuyvent les services, cens, rentes et devoirs que plusieurs personnes mes subgiz tenans de moy en laditte terre me doivent par chacun an à cause de plusieurs choses et héritages quils tiennent ès fiez dudit lieu de la Rochediré. Et premièrement, au terme de l’Angegine … par plusieurs parcelles, quatre vings six livres quinze souls un denier, ou environ, et tant mes hommes de foy que mes autres subgiz. Item, au terme de Saint-Michiel, quatre deniers. Item, au jour de la Saint-Denis, dix-neuf souls deux deniers. Item, au terme de la Toussaints, vingt et une livres troys deniers maille, ou environ. Item, au terme de la Saint-Nicolas diver, cent quinze sols ou environ. Item, au terme de Nouel, cent quatorze sols huit deniers, ou environ. Item, au dimanche après les Cendres, cinq souls dix deniers, ou environ. Item, au dimanche après les Cendres, cinq souls dix deniers, ou environ. Item, à la
(1) BOUSSINAIE (la), ferme, commune de Loiré
(2) ROUSSELIÈRE (la), ferme, idem
(3) SAINT-BLAISE, ferme, commune de Noyant-la-Gravoyère. – L’ancienne chapelle seigneuriale de la Gravoyère, dédiée à saint Blaise, était desservie par un chapelain spécial et dépendant du prieuré de Château-l’Hermigage (commune de Pontvallain, arrondissement de la Flêche, Sarthe).

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veille des grans Pasques, dix huit souls quatre deniers, ou environ. Item, sensuict les blez de rente qui me sont deuz par chacun an en montdit … de la Rochediré ; au terme de l’Angevine, dix-huit septiers de saigle, mesure de la Rochediré (1), ou environ. Item, au terme de l’Angevine, que me doivent plusieurs de mes subgiz de la Rochediré, vingt et neusf septiers d’avoine grosse, ou environ, à laditte mesure. Item, audit terme de l’Angevine, en la paroisse d’Engrie et ou fié de Villechesne, soixante et un septiers d’avoine menue, à laditte mesure, ou environ. Item, la disme de febves, de poys, de chanvres et de lins que jay en maditte disme de Rochediré, qui vault, communs ans, dix sols ou environ. Item, la disme de vins, appellée la grant disme de la Rochediré, vallant communs ans, seze pipes de vin ou environ. Item, au jour de l’Angevine, que me doivent plusieurs de mes hommes et subgiz, quatorze oayes. Item, au jour de Nouel, que me doit le Prevoust de Noyent, doze chappons, chacun an. Item, audit jour de l’Angevine, vingt et quatre coqs, que me doivent plusieurs de mes hommes, chacun an. Item, audit jour de l’Angevine, quartorze gélines … Item, le biaign (bian), que me doivent plusieurs de mes hommes et subgiz, à fenner l’erbe du pré de l’Omelaye, tant qu’il soit sec, et m’en rendre le faing audit chasteau et herbergement de la Rochediré, à leurs propres coustz et despens. Item, le droyt de coustume, que jay en la ville de Brain et ès environs, des denrées qui sont trépassans dès le Jarriay jusques à Neufville, en traversant la ville de Brain ou ès environs, qui vault bien communs ans, cing souls ou environ. Item, le droyt des seaulx et des contractz et du tabellionnage qui puent bien valoir, communs ans, quatorze sols de rente ou environ. Item, le droyt de patronnage que jay de donner la chappelle appellée la chappellenie de la Rochediré, fondée de mes prédécesseurs, et servie en la chappelle qui est ou herbergement et manoir de la Rochediré, avecques mes droyz segnoriaulx, et d’en faire faire le service.
(1) La mesure de Roche-d’Iré comptait deux boisseaux pour un des Ponts-de-Cé.

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Item, le droyt que jay en la disme de blé ou de vin ou … de Monfollour (1), qui vault, communs ans, cinq pipres de vin et huit sextiers de saigle, mesure de la Rochediré, laquelle est en débat entre le chappellain de ladite chappellenie et moy.
Item, sensuict la déclaracion des hommes de foy et liges de laditte terre. »
Nous résumons cette liste :
Brient de la Rivière, à cause de sa femme, fille de feu Jehan le Prevoust de Noyent, homme de foy lige à cause de ses choses du Plessays de Noyent, et par raison de la prévoté et sergentise dudit lieu ; et homme de foy simple à cause de sept septiers de saigle de rente dûs sur le lieu de la Corbinière … – Jehan d’Andigné, seigneur du Bourgdiré, à cause de sa femme, homme de foy simple pour raison de son lieu de la Paltière … (2). – Millé Cerbron, seigneur de Villeprouvée, chevalier, homme de foy lige à cause du fief de Lannoy, et homme de foy simple à cause de son herbergement de la Guionnaye (3). – Jehan de la Freté, homme de foy lige, à cause de l’herbergement, terres et appartenances de la Freté (4), et homme de foy simple à cause de la prévoté de la Rochediré … – Jehan de Montecler, chevalier, homme de foy lige par raison de son herbergement de la Bijotière … (5), et homme de foy simple à cause de son herbergement du Houx … (6). – Jehan de la Tousche, homme de foy lige par raison de la Rivière-Mainneuf (7) et de la Jocheterie … (8). – La femme de feu Jehan Bellangier, comme bail de Guillaume Resay, son frère, femme de foy simple à cause de partie de son herbergement de la Moullière … (9). – Jehan
(1) MONFOULEUR, ferme, commune du Tremblay, anciennement paroisse de Challain. – Maison noble, relevant de Roche-d’Iré.
(2) PALLIÈRE (la), ferme commune de Combrée.
(3) GUIONNAIE (la), ferme, commune de Noyant-la-Gravoyère.
(4) FERTÉ (la), château et ferme, commune de Loiré.
(5) BIGEOTIÈRE (la), ferme, dommune du Bourg-d’Iré
(6) HOUX (le), ferme, idem
(7) RIVIÈRE-MAINEUF (la), ferme, idem
(8) JOCHETERIE (la), ferme, idem
(9) MOULIÈRE (la), ferme, commune de Gené

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Baraton, à cause de sa femme, fille de feu Pierre du Tronchay, homme de foy lige à cause de son féage de Breslon de Saint-Aignen (1) et de appartenances. – Le sire de Quintin, comme bail, à cause de sa femme, des enfans de feu messire Païen Gaudin, chevalier, homme de foy simple à cause de son berbergement de Monfoulleur … – Loys, seigneur de la Tour, homme de foy lige à cause des rentes d’avoines et de gélines qu’il a à Monfoulleur … – Charles de la Mote, homme de foy simple à cause de sa métaerie de la Houppe … – Jehan d’Orvaux, homme de foy simple à cause de son fié de Villechesne, de partie de sa métaerie de la Rivière-d’Orvaus, de la borderie dudit lieu, et des herbergements de la Huetaye (2) et de la Menardière … – Simon Auvé, homme de foy simple, pour raison du lieu de la Berardaie … (3). – La femme feu messire Pierre de Vendosme, chevalier, femme de foy lige à cause des féages qu’elle tient en la paroisse de Combrée … – Lancelot d’Andigné, chevalier, homme de foy lige par raison de sa terre d’Engrie, pour tant qu’il y en a tenu de moy, tant en fié comme en dommaine. – Jehan Raice, homme de foy lige par deppier de fié, à cause de huit bouesseaux de saigle de rente, mesure de Candé, que feu Jehan de Livenaye, père de sa femme, acquist de feu messire Geffroy d’Andigné, pour lors seigneur d’Engrie. – Jehan de Juigné, homme de foy simple par raison de sa terre de Brain, pour tant comme il en a en votre ditte chastellenie de Candé. – Jehan Racappé, homme de foy simple à cause de son herbergement de la Goderie (4). – Symon de Jonchières, comme bail de ses enfans, homme de foy lige à cause de sa terre de Carqueron (5). – Jehan Valleaux du Fail, homme de foy simple, à cause de sa métaerie de la Haye (6). – Jehan Touschart,
(1) BRELLON, ferme, commune du Bourg-d’Iré. – Les « fiefs de Saint-Aignan » s’étendaient dans une partie de la même paroisse
(2) HUTAIE (la), ferme, commune de Loiré.
(3) BRARDAIE (la), ferme, commune de Chazé-sur-Argos.
(4) GAUDRIE (la), ferme, commune du Lion-d’Angers.
(5) CARQUERON, ferme, commune du Lion-d’Angers. – Ancien fief.
(6) HAIE (la), ferme, commune du Lion-d’Angers.

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homme de foy lige à cause de son hostel et domaine de la Himebaudière … (1). – La femme (2) feu messire Olivier de Champagné, chevalier, femme de foy simple à cause de son fié et devoir de Viletes. – Jehan de Chasteaubrient, homme de foy lige à cause de ses mollins de la Himebaudière et de sa metairie de la Jaillette… – Jehan des Rues, homme de foy lige à cause de sa terre des Rues et appartenances, pour tant qu’il en tient de moy en fiez et en dommaines en votre ditte chastellenie de Candé, à un cheval de servige à muance de homme. – Jean Peaudoyae, homme de foy simole à cause de ses vignes de Noyent … – Messire Hugues de Montallays, chevalier, homme de foy simple à cause de féage de la Noullière. – Regnault de la Porte, homme de foy simple à cause de son lieu et appartenance de la Charpenterie. – Le Prieur de la Jaillette (3), mon homme et subgit en garde et en ressort de son herbergement de la Jaillette, … ou quel herbergement il met mesures à blé et à vin, lesquelles il prent de moy… – L’abbé de la Roë, mon homme et subgit, à cause de son herbergement et féage de la Morelière … (4), par raison duquel il me doit, à muance de seigneur, un aguiller de saye, aprécié à dix sols. – L’Abbesse et couvent de Nyoaiseau me doivent une bourse de saye par chacun an, au jour de la Chandeleur, à cause de la metaerie de la Graudinière, avecques ses appartenances.
Esquelles choses dessus dittes et en chacun d’icelles tant en fiez comme en dommaines, je advoue atenir de vous tout droyt de justice haulte, moyenne et basse, tabellionnage, scaulx de contralz, droit de forbannir et rappeller, remettre et pardonner, et tant pour les grans cas et meffaiz que autrement, et tant en grans et petiz chemins que autre par èsdittes terres. Desquelx droiz de justice haulte, moyenne et basse, de forbannir et rappeler, remettre et pardonner
(1) HIMBAUDIÈRE (la), ferme et moulin, commune du Lion-d’Angers.
(2) Roberde de Vendôme, fille de Pierre de Vendôme, seigneur de Segré, et de Jeanne de Chazé. Elle avait épouse Olivier de Champagné par contrat du 2 mai 1405.
(3) JAILLETTE (la), bourg, commune de Louvaines
(4) MORLIÉRE (la), ferme, commune de Louvaines

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jay droyt de user selon la teneur de certain acort et traicté passé entre feuz messire vos prédicesseurs et les miens, lequel appiert par lettres autentiques scellées des scaulx de … de la court de Pouancé, données le XIe jour d’apvril après Pasques, l’an mil IIIIc et neuf … » (1)
Cet aveu ne porte pas de date, mais il fut présenté et reçu à l’Assise de Candé tenue par Thomas Morel, pour Jehan Fournier, sénéchal, le 1er avril 1426.

Geffroy du PERRIER, seigneur de la Roche-d’Iré par héritage de son oncle Jean de Rougé, décéda le 11 août 1428, longtemps avant son père, qui lui survécut près de vingt ans. Il avait épousé Isabeau de la Motte (2), fille de Louis de la Motte, seigneur de Bossac, et de Marguerite Anger, dont il eut cinq enfants :
1° – Tristan, qui suit.
2° – Jean, décédé sans postérité.
3° – Jeanne, mariée en premières noces à Jean de Malestroit, et en secondes noces à Bertrand du Parc.
4° – Mathurine, mariée à Jean Tournemine, seigneur de la Guerche-en-Rays.
5° – Michelle, qui épousa Jean de la Lande, seigneur de Guiguen.

Tristan du PERRIER, comte de Quintin, seigneur de Bossac et de la Roche-d’Iré, entra en possession de son héritage dans le courant de l’année 1448. Le 13 janvier 1456, il rendi hommage lige à Guy de Laval, baron de Candé. Voici quelques extraits de cet aveu, qui complète le précédent :
« De vous très puissant et doubté seigneur monseigneur le comte de Laval, seigneur de Vitré, de Chasteaubrient et de Candé, je, Tristan du Perier, seigneur de Quintin et de la Rochediré, congnoys et confesse estre homme de
(1) Archives de Noyant, T3. Parchemin original, jadis scellé sur queue de parchemin.
(2) MOTTE (de la) : De vair au lambel de gueules.

La Roche-d’Iré, in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, tome 2 page 523-526

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J’ay veu une transaction ès archives de Chasteau-brient, entre monsieur Guillaume de Rougé, tant pour luy que pour sa femme d’une part, et monsieur Bonabes de Rochefort, pour luy et pour son fils, par raison d’Anne femme dudit fils, et de ladite Anne en nom d’elle, par laquelle ledit sire de Rougé veut que ledit fils de Bonabes ait dès à présent (c’est à dire dès la date dudit accord, qui est de l’an mil trois cens quatorze) toute sa portion de toute la terre qui fut monsieur Emery de Neuville, et de Madame de la Roche-d’Iré sa femme, et est tenu le délivrer de toutes les debtes où il fut tenu par raison de la succession dessusdite, et de la commune d’entr’eux. Le sire de Rougé baille audit fils tout ce qu’il avoit par raison de sa femme en la ville de Candé, tant en coustumes, que cens, que ventes, et tout ce qu’en dépend ; c’est à sçavoir que la Dame de la Roche-d’Iré y avoit quand elle mourut. Et luy bailla aussi ledit sire de Rougé ce qu’il avoit en la Vicomté de Donges (1), et en la Coustume de Loire à Nantes. Et si ces choses ne suffisoient pour sa portion, il luy devoir parfaire ès pièces de Précorpt ; et cela ne suffisoit, ledit sire de Rougé le luy devoit parfaire en la terre de la Cornouaille, et ne jouira ledit fils desdites choses, sinon après le décès de la Dame de la Vouste, qui les tenoit à douaire. Ledit sire de Rougé y doit faire consentir madame sa femme. Ladite dame de la Roche-d’Iré avoit par son testament fait des donations audit monsieur Bonabes de Rochefort, chevalier, et avoit ordonné qu’il seroit dédommagé de ce qu’il avoir mis et employé pour garder sa terre. Sur quoy lesdits Guillaume de Rougé et Bonabes de Rochefort accordent et transigent. Ce qui montre que ladite Dame de la Roche-d’Iré, estant veufve dudit Emery de Neuville, s’estoit remariée avec ledit Bonabes de Rochefort estant veuf de sa première femme, de laquelle il avoit eu ledit Thébaud son fils aisné, mary de sa seconde fille et dudit Emery, estant l’aisnée mariée audit monsieur Guillaume de Rougé » (2).
(1) DONGES, commune, canton de Saint-Nazaire (Loire-Inférieure)
(2) Histoire généalogique …, par A. du Paz, p.165

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Guillaume de Rougé (1), sire de Rougé et de Derval, et seigneur de la Roche-d’Iré par son seconde mariage avec N. de Neuville, eut de celle-ci :
Jean, sire de ROUGÉ et de Derval par héritage de son demi-frère Bonabes, décédé sans postérité, et seigneur de la Roche-d’Iré, de Neuville et de la Cornuaille, par succession de sa mère. Il prit parti pour Charles de Blois et périt au siège de la Roche-Derrien, le 20 juin 1347. Il épousa une fille de Guy de Montalais, qui lui apporta la seigneurie de la Motte-Cesbron (2) en la paroisse de Loiré, et lui donna deux fils. L’aîné fut tué avec son père à la Roche-Derrien, et le second fut :
Bonabes, quatrième du nom, chevalier, sire de ROUGÉ, de Derval, de la Roche-d’Iré, de Neuville et de la Cornuaille. Il quitta le duc de Bretagne et, s’étant mis au service du roi de France, fut fait prisonnier à la bataille de Poitier (18 juin 1356). Ayant payé sa rançon, il fut désigné parmi les otages de Jean le Bon et emmené en Angleterre. En récompense de ses services, le Roi
(1) ROUGÉ (de) : De gueules à une croix patée d’argent. – Cette ancienne maison, l’une des premières de la province de Bretagne, a sa filiation établie depuis le XIe siècle. Hervé de Rougé eut pour fils Eudes, qui signa la lettre de fondation du prieuré de Saint-Sauveur de Béré, près Châteaubriant, en 1056. – Bonabes, premier du nom, sire de Rougé, s’allia avec plusieurs seigneurs bretons contre Henri II, roi d’Angleterre (1174). – Bonabes, deuxième du nom, assistait aux États de Vannes en 1202. – Olivier, croisé en 1248 (Cabinet Courtois), épousa, vers la moitié du XIIIe siècle, Alice de Derval. Depuis lors, les seigneuries de Rougé et de Derval furent réunies. – Guillaume, fils du prédécent, devint seigneur de la Roche-d’Iré par son mariage avec l’héritière des Neuville. – Jean, mari de Béatrix de Rieux, décédé sans enfant mâle, le 8 février 1415, fut le dernier représentant de la branche aînée, fondue par sa soeur Jeanne dans la maison de Châteaugiron (1400). Une branche cadette, établie en Anjou, au château des Rues, paroisse de Chenillé-Changé, reprit le nom de Rougé et a continué la descendance. Parmi les personnages illustres qu’elle a produits, nous citerons : Pierre, marquis de Rougé, maréchal de camp, tué au combat de Filinghausen, le 16 juillet 1761. – Jacques de Rougé, marquis du Plessis-Bellière, capitaine général des armées du Roi, mourut de ses blessures à Castellamare, en 1654. – Son fils, François-Henri, maréchal de camp, commanda le régiment d’infanterie du Plessis-Bellière et décéda en 1692, etc.
(2) Voir MOTTE-CESBRON (la)

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lui donna la vicomté de la Guerche en Touraine. Mais le duc de Bretagne, mécontent de son abandon, lui confisqua le château de Derval et le donna à Robert Knolles, l’un des principaux chevaliers anglais. Jean de Rougé, fils de Bonabes, ne rentra en possession de son manoir qu’à la paix de 1380.
Ce fut pendant cette période, en 1359, que les Anglais occupèrent la Roche-d’Iré. Ils durent l’évacuer l’année suivante, puisque le traité de Brétigny (8 mai 1360) stipulait pour le roi d’Angleterre l’obligation d’abandonner les forteresses qu’il occupait au pays d’Anjou.
Bonabes de Rougé mourut en 1377 et fut inhumé dans l’abbaye de la Meilleraye. Il s’était allié à Jeanne de l’ISLE (1) qui lui apporté la seigneurie de Cinq-Mars-la-Pile (2) et lui survécut. Quatre enfants naquirent de ce mariage :
1° – Jean, qui suit
2° – Galhot, qui vient après Jean.
3° – Jeanne, qui eut en partage la terre de la Cornuaille ; elle épousa Geoffroi de la Tour, seigneur de la Tour-Landry et de Bourmont (3).
4° – Huette, mariée à Brisegaud d’Usaiges, seigneur de Vouens, vidame du Mans, vers 1353.
Jean de Rougé, de Derval, de la Roche-d’Ir2, etc., était encore mineur en 1378. Le 7 février de cette année, il passa un appointement avec Guy de Laval, seigneur de Candé, mari de Louise de Châteaubriant, pour terminer un procès qui avait été intenté à son père au sujet du droit de haute justice dans la terre de la Roche-d’Iré.
Voici ce document :
« Sur les debaz et pledaeries meues, ja piecza, entre nobles hommes le Sires
(1) ISLE (de l’) : D’azur au léopard d’argent.
(2) CINQ-MARS-LA-PILE, commune, arrondissement de Chinon (Indre-et-Loire).
(3) Voir BOURMONT

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de Laval et de Chastiaubriend et dame Loïse, sa compaigne, dame des dix lieux, d’une partie, et feu monsr. Bonnabes, sire de Derval et de Rogé au temps qu’il vivoit, auquel Deix pardonne, d’autre partie ; De ce que ledit feu monsr. Bonnabes avoit usé de haute justice en sa terre de Rochediré et autres qu’il avoit et tenoit ou povair des diz sires de Laval et de Chastiaubriend en leur chastelenie de Candé, et usé de Justice ès grans chemins qui sont ès dites terres dudit feu monsr. Bonnabes, et ès sorties d’icelles. Lesquelx justicemenz et congnouessances de ce, disoient que cela … monsr. Bonnabbes ne povoit ne ne debvoit faire, ne à li appartenoient. Celi feu monsr. Bonnabbes, au temps qu’il vivoit, avouoit les causes dessus dites et droit de faire ; dont plusours proceiz sourdirent entr’éulx en la court de Parlement du Roy, notre Sire, et est encore en Parlement.
Est troictié et acordé, si il plaist à la Court du Parlement, entre les dessus diz de Laval et de Chastiaubriend d’une partie, et monsr. Jehan, sire de Derval et de Rogé, filz et héritier principal dudit feu monsr. Bonnabbes, d’autre partie, que les enquestes, procès et erremenz faiz sur les causes de sur dites en Parlement et aillours, tant d’une partie que d’autre, seront trairrés de la Court de Parlement, mises, livrées et baillées par devers ledit de Laval et de Chastiaubriend qui les vira et fera voairs. Et en oultre, veult et est d’assentement, celi sire de Derval et Rogé, que celi sire de Laval et Chastiaubriend soit chargé à sa consiance et ordene à sa volunté des chouses dessur dites en saisine et propriété, senz nul resort, ne jamès venir en contre ; laquelle charge et ordenance celi sire de Laval et Chastiaubriend a prinse et acceptée.
Et pour tant comme touche les domapges et despans, en est et sera à l’ordennance de noble homme le sire de Cliczon et de Belleville (1), laquelle sera tenue des dites parties et chacune, sens venir en contre ; et le congié donné dudit Parlement et les dites causes en mises hors, comme dit est celi
(1) Olivier de Clisson, connétable de France

La Roche-d’Iré, in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, tome 2 page 522

de proudes hommes, afin et à acort suy venuee o les diz religioux sur les chouses desus dites … en tele menière que suy tenue à rendre et payes ès leux acoustumez … c’est assavoir à la Roche-d’Iré et à Engrie, aus diz religioux, les diez et oyct septiers de seille d’annuel rente à la mesure que ils ne me puent rien demander des errérages de tout le temps passé, ne à mes hoirs. A laquele somme de seille de rente, rendre et entériner ausdiz religioux ès leux dessus diz, à la mesure davant dite par chiescun an dedenz la feste de Saint-Michel ou mont de Garganne … je oblige moy et mes heirs et touz mes biens moubles et immoubles présenz et avenir.
En tesmoing de laquele chouse, je en ay donné ausdiz religieux cestes présentes lettres scellées de mon scel. Ce fut donné au jour de mercredi davant la Pentecouste, l’an de grâce mil CCC et onze » (1).
Ysabeau de la ROCHE-d’IRÉ épousa Emery de NEUVILLE, seigneur de Neuville (2) et de la Cornuaille. Deux filles naquirent de cette union :
L’aînée épousa Guillaume de ROUGÉ, fils d’Olivier de Rougé, fils d’Olivier de Rougé et d’Agnès de Derval, et veuf de Macée de la Haye, dont il avait eu un fils, Bonabes, qui mourut sans enfants, et une fille, Marguerite, qui épousé, en 1339 (n.s.), Olivier Tournemine, chevalier, seigneur de la Hunaudaye.
Le seconde, nommée Anne, fut mariée à Thébaud de Rochefort.
Le P. du Paz cite une transaction de l’an 1314, qui donne de précieux éclaircissements sur ces alliances, aussi croyons-nous devoir copier ce passage de son Histoire généalogique :
(1) Archives départementales de Maine-et-Loire, H, 1444. Parchemin original, jadis scellé.
(2) Voir CANDÉ, chapître IV, Mouvance féodale

La Roche-d’Iré, in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, tome 2 page 521

de quoi, nous donnons auxdits religieux les présentes lettres scellées de nos sceaux, le …, du mois d’octobre de l’an de Notre Seigneur 1299 (1). »
Renaud d’Iré et Marguerite de Bailleul (2) eurent deux enfants :
1° – Renaut, qui paraît être décédé sans alliance au commencement du XIVe siècle.
2° – Ysabeau, héritière de la Roche-d’Iré. Ayant eu des difficultés avec les moines de Pontron au sujet de la rente de blé qui leur était due, elle conclut avec eux, en 1311, un arrangement dont les détails furent sécifiés dans les lettres suivantes :
« A tous ceux qui verront ces présentes lettres … Ysabeau, dame de la Roche-d’Iré, salut en nostre Seigneur … Sachent tous présents et avenir que comme concenz fust esmen entre moy Ysabeau, d’une partie … et religieux hommes et honestes labé et le couvent don Pont-Octron de l’autre, sur ce que lesdiz religioux demandoient à avoër diz et oyct septiers de seille (3) que je lour devaye de rente si comme l’apparoyssoit par lestres scellées dou seau de noble homme monssour Renaut d’Iré, mon père, et lesquels monssour Renaut d’Iré, mon frère, avoit conffirmées par lestres scelles dou seau de noble homme monssour Renaut d’Iré, mon père, et lesquels monssour Renaut d’Iré, mon frère, avoit conffirmées par ses lestres, si comme il apparoyssoit ; les quex diz et oyct septiers de seille, lesdiz religioux demandoient a avoër à la mesure de Candé qui coroit au tems de la date de ces dites présentes lettres… et je disaye que je ne les devaye pas payer à celle messure, quar elle estoit trop grevée… depuys que celles lestres de mon père avoient esté données … pour quez je disaye que je devaye pas payer celuy seille fors à la mesure ancienne, ne les errerages qui lour en estoient deuz … Après plusiours concenz et plusiours propousitions et atercacions de partie et d’autre, par conseil
(1) Archives départementales de Maine-et-Loire, H, 1444
(2) BAILLEUL (de) : D’hermine à la fasce d’or. (Roger, Armorial, mss 995)
(3) Dix-huit setiers de seigle