table des actes famille d’Appelvoisin
introduction
Lorsqu’avais fait des recherches sur les HIRET, j’avais rencontré des liens entre les Hiret nobles et les d’Appelvoisin, par les de Mauhugeon. En outre, ces 2 familles étaient protestantes, ce qui les liait. Ainsi, l’acte qui suit est un prêt à Samuel d’Appelvoisin, et comme dans toutes les obligations de cette époque, il lui fallait 2 cautions, qu’on nommait alors des « vendeurs solidaires » et bien entendu, un protestant devait trouver des cautions parmi les protestants. Je sais que Philippe du Hirel était protestant, et je ne connais pas le second caution vendeur solidaire, mais tout porte à croire qu’il est aussi protestant.
L’acte qui suit comporte en fait 3 actes toujours effectués lors d’un prêt : le prêt dit obligation, la contre-lettre qui est reconnaissance de celui qui a emporté l’argent et est l’emprunteur réel, et le remboursement. Ici, vous avez une économie de papier, car l’acte de remboursement est en marge des 2 premiers pages. Le tout est donc très long, et je vous mets les vues.
Notez, pour l’histoire, que Philippe du Hirel, le premier caution, est décédé entre-temps, entre ce prêt et le remboursement, car il a été assassiné et vous avez cela sur mon blog.
la place des femmes
Vous remarquerez dans l’acte qui suit que la femme du prêter est aussi prêteuse, ce qui est plus que rarissime et mérite d’être souligné, car jamais lors d’un prêt concernant même l’argent communautaire ou l’argent de madame, une épouse vivante est autorisée à agir avec son mari, qui seul agit en son nom. D’ailleurs, lors du remboursement de ce prêt, en 1638, soit 12 ans plus tard, elle est toujours là, et dite « séparée de biens » autorisée par justice, et je suppose que dans les familles protestantes on a laissé plus de place aux femmes et que ce couple de prêteurs est lui-même protestant.
Ma retranscription (partielle) de l’acte
Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6
Le 9 mars 1626 avant midy, par devant Louys Couëffe notaire roial à Angers furent présents establis deuement soubmis hault et puissant seigneur Messire Samuel d’Apelvoisin chevallier seigneur de Brebaudet Linvernière Taillepied la Jouannière la Febretière Villepeau l’Espine etc demeurant ordinairement en sa maison de la Jouannière paroisse de Fercé pays de Bretagne évesché de Rennes, et Phelippes de Hirel escuyer sieur de la Hée demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité et honnorable homme Mathurin Doucher marchand demeurant aussy en ceste ville paroisse St Michel de la Pallu, lesquels chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc confessent avoir ce jourdhuy vendu créé et constitué et encores vendent créent et constituent par hipotheque général et universeil et,promis prometent garentir fournir et faire valloir tant en principal que cours d’arrérages à honnorable homme Pierre Davyau marchand et Phelippes Dupille son espouse demeurant audit Angers paroisse St Maurille à ce présent et acceptant et lesquels ont achapté et achaptent pour eux et leurs hoirs etc la somme de 50 livres tz de rente hippothéquaire annuelle et perpétuelle payable et rendable franche et quite (f°2) par lesdits vendeurs leurs hoirs etc auxdits acquéreurs leurs hoirs etc en leur maison en ceste ville à pareil jour et datte des présentes premier payement commensant d’huy en un en prochainement venant et à continuer etc, laquelle somme de 50 livres de rente lesdits vendeurs solidairement comme dit est ont dès à présent et par ces présentes assise et assignée assient et assignent généralement sur tous et chacuns leurs biens meubles immeubles rentes et revenus quelconques présents et futurs … etc…
Contre-lettre : Le 9 mars 1626 avant midy, par devant Louys Couëffe notaire roial à Angers furent présents establis deuement soubmis hault et puissant seigneur Messire Samuel d’Apelvoisin chevallier seigneur de Brebaudet Linvernière Taillepied la Jouannière la Febretière Villepeau l’Espine etc demeurant ordinairement en sa maison de la Jouannière paroisse de Fercé pays de Bretagne évesché de Rennes, lequel a reconu qu’à sa prière & pour luy fère plaisir seulement Phelippes du Hirel écuyer Sr de la Hée & hble h. Mathurin Doucher Md en ceste ville se sont en sa compagnie constitués vendeurs solidaires sur tous leurs biens vers Pierre Davyau Md & Phelippe du Pillle sa femme dt en ceste ville de 50 L de rente moyennant 800 L de principal payé contant, duquel led. d’Apelvoisin a emporté 800 L sans qu’il en soit rien demeuré ni trouvé aucune chose au profit desd. Sr du Hirel & Doucher déclarant vouloir l’employer en achat d’habitz armes & chevaux pour le service du roy, au moyen de quoy il s’oblige payer chacun an lad. rente & faire l’amortissement en acquitter lesd. Du Hirel & Doucher les tirer & mettre hors dud. contrat & leur en fournir acquit vallable d’huy en 2 ans prochains venant, à peyne de toutes pertes despens domages & intérestz & à faute led. Sgr estoit contraignable & pouront lesd. Sr du Hirel & Doucher sy bon leur semble le faire contraindre des présentes par saisie & vente de ses biens meubles & immeubles à leur mettre entre mains 800 L & arréraiges de lad. rente qui pouroient être lors dus & eschuz pour être par eux employés à l’effect dud. amortissement sans qu’il leur soit besoin en poursuivre en justice, outre que pour plus grande sureté il leur cède pareille de 800 L & arrérages à prendre sur ses terres de Bribaudet à StSir-du-Gast près Fontenay-le-Conte sur le prix de lad. ferme qui eschera au terme de l’année 1628 pour s’en faire ainsy sy bon leur semble payer … acceptant cour & juridiction d’Anjou au présidial de ceste ville & a élu son domicile irrévocable en la maison de nous Nre pour y recevoir tous exploitz à sa personne, fait à Angers en l’hostellerye où est pour enseigne l’image StJullien rue de la Poissonnerie en laquelle led. Sgr est logé signé Samuel Dapelvoisin, Phillipes du Hyrel
Amortissement (en marge) : Le vendredi 19 mars 1638 après midy par devant nous Louis Coueffe notaire royal susdit furent présents estably deuement soubzmis lesdits Daniau et Dupille sa femme séparée de biens d’avec luy et authorisée par justice à la poursuitte de ses droits et par sondit mary quant à ce, lesquels ont receu content en notre présence dudit d’Apelvoisin chevalier seigneur de Brebauldet la somme de 800 livres tz en or et monnaye bons et ayant court suivant l’édit royal … etc …