Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 9 : les réseaux Concellois

(C) Editions Odile HALBERT
ISBN 2-9504443-1-8

VOIR LE SOMMAIRE

    Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.
  • CHAPITRE IX
  • LES RESEAUX CONCELLOIS
  • La confrérie du Rosaire
  • Avant la Révolution, iIl existait à Saint Julien de Concelles une confrérie du Rosaire . Instituée an 1637, elle avait son autel, dit « autel Notre-Dame » dans l’église paroissiale (11, p. 54). On a sa trace jusqu’en 1683, et sa présence avant 1789 est attestée en 1824 dans le registre de comptes de cette confrèrie détenu à la cure:

    Cette confrairie paraît avoir existé de tous temps dans notre église paroissiale. C’est du moins ce que nous attestent plusieurs personnes échappées à la révolution française, qui dès avant cette époque désastreuse en suivirent tous les exercices, de plus une chapelle dédiée à la très Sainte Vierge est connue sous le nom de chapelle du Rosaire.
    Cet usage de faire tous les premiers dimanches du mois, après les vêpres, une procession autour de l’église en portant la statue de la Sainte Vierge et en chantant des litanies. Le grand nombre de personnes que notre prédecesseur Mr Livinic a reçues pour confrères et consoeurs nous prouvent que cette pieuse association avait été canoniquement érigée dans cette paroisse avant la révolution (Registre de comptes de la confrérie du Rosaire, presbytère de Saint Julien de Concelles).

    Il n’y a pas de registre de comptes de la confrérie antérieur à 1824, et le registre de paroisse postrévolutionnaire a disparu depuis 1980, date à laquelle il avait servi à Marcel Launay pour sa thèse d’état  » le Diocèse de Nantes sous le second empire » (41). Les renseignements sont donc très fragmentaires.
    Bien que la seule trace qui subsiste soit tardive, puisque datant seulement de 1824, on peut accorder à ce registre de comptes une certaine fiabilité pour 2 raisons. Les confréries ne sont pas instituées facilement. Le témoignage est une affaire religieuse et on mentait moins à Dieu qu’aux hommmes (voir chapitre pertes de mémoire). On peut accorder à ce témoignage d’existence prévolutionnaire un préjugé favorable.
    Les confréries, officiellement dissoutes le 09.05.1760 par un Arrêt du Parlement de Paris, sont actives à la veille de la Révolution.Le décret du 18.8.1792 décide à nouveau leur extinction.
    Les études relatives aux confréries avant, pendant et après la Révolution, s’accordent à reconnaître leur rôle dans de nombreux cas pendant la Révolution en tant que réseau. Louis Châtellier observe une continuité entre l’avant et l’après révolution :

    Ainsi, les confréries contribuent-elles à constituer entres les XVIIIe et XIXe siècles, aussi bien dans les villes que dans les villages, de véritables réseaux d’autant plus résistants que leurs liens avec les familles en place sont étroits et quasi consubstantiels. Dans ces réseaux qu’il conviendrait d’étudier attentivement se trouve peut-être une des raisons de la résistance de groupes de populations aux mesures révolutionnaires ou même seulement inspirées par les « Lumieres »… Les confrères rompus de longue date, aux pratiques des assemblées non seulement ne se trouvent pas seulement dépaysés dans les sociétés qui surgissent dans les villes au début de la Révolution mais doivent même bénéficier d’une sérieuse avance sur ceux qui ne n’ont pas été à semblable école… Derrière les manifestations parfois contradictoires de sympathie ou d’hostilité envers la Révolution il y a une consitution de groupes actifs de catholiques qui par le moyen de réseaux familiaux agissent sur la société catholique dans son ensemble.(42)

    Comment la confrérie du Rosaire s’est-elle mise en place à Saint-Julien de Concelles en 1824 ? La constitution d’une confrérie exige normalement l’approbation des status par l’évêque. Or, le registre de 1824 ne mentionne pas une telle démarche, mais lasse supposer un était de droit (voir l’extrait suivant)
    Le processus qui s’est déroulé à Saint-Julien a été observé dans diffirentes études sur les confréries. Ains, Bernard Montagnes pour sa part a distingué plusieurs cas de reconstitution des confréries du Rosaire après la Révolution, dont le cas des confréries jadis établies, où le clergé a considéré que le Rosaire subsistait de droit, bien que suspendu durant une dizaine d’années. Ainsi, à Toulouse, Paris, Marseille… (44)
    Mathurin Livinic succèda directement à René Lemesle à Saint Julien de Concelles. Dès lors qu’il a admis des confrères et consoeurs, c’est que la confrèrie ne s’estimait pas dissoute et avait une activité. Mathurin Livinic ne l’ayant pas « crée », elle existait donc clandestinement sous forme d’un réseau organisé à Saint Julien pendant la guerre civile. Il est difficile d’extraire des noms des documents existants, puisque les livres de comptes ne donnent que des listes de confrères et consoeurs désignés uniquement par leur patronyme et leur prénom. Les risques d’homonymie sont fréquents pour un certain nombre d’entre eux.
    Cette difficulté est soulevée par Daniel Moulinet qui étudia les registres de Gannat et Varennes dans l’Allier (43). Par ailleurs le cahier existant donne seulement une première liste en 1824, soit plus d’une génération après la Révolution.
    Le nombre de concellois présents dans les actes du registre clandestin est si élevé qu’il touche pratiquement toute la population adulte, à ceci près que ce sont les hommes qui y sont majoritairement représentés, puisque les prêtres ne citent jamais les femmes comme témoins à un mariage. Le seul acte où les femmes tiennent un rôle accepté est le baptême lorsqu’elles sont marraines. Cette forte présence masculine dans les 411 mariages unis à Saint Julien de Concelles entre 1794 et 1802 tranche avec l’opinion généralement répandue selon laquelle les messes clandestines étaient des assemblées de femmes. Les personnes citées dans les 411 mariages de Saint Julien touchent plus de 1500 hommes compte tenu des homonymes et doublons pour ceux qui ont assisté à plusieurs mariages.
    Il est impossible de retrouver l’identité des confrères à travers le registre clandestin, car les personnes citées sont d’une part très nombreuses, d’autre part citées à plusieurs reprises.

  • Le heurt entre deux réseaux
  • Lorsque la fabrique se remet à fonctionner, elle collecte les fonds nécessaires à assurer les moyens de subsistance du clergé. L’abbé Petard nous révèle un curieux incident après la première collecte (voir p.18). Pourquoi cet indicent ?
    Si le système collecteur de Gautron n’est pas destiné à René Lemesle, c’est que Gautron n’a pas eu l’habitude de lui remettre des dons de ce type, sinon il aurait continuer à les lui donner. Les moyens de subsistance de René Lemesle provenaient par conséquent d’autres sources que la fabrique : protection financière de quelques personnes aisées, et dons en nature.
    Il aurait ainsi été protégé par un réseau de quelques personnes et ce réseau n’est pas la fabrique. Pierre-Marie Phelippes de la Richardière ?
    L’incident de la collecte de 1800 par Gautron met cete dualité en relife. La fabrique, avec Gautron, s’est effacée en octobre 1794. D’ailleurs, le registre à cette date, laisse présumer que Sévère Bertaudeau opère sous la protection de Gautron.
    Puis, intervient souvent Pierre-Marie Phelippes, qui habite à la Richardière au bourg, et René Lemesle dit précisément souvent la messe dans les greniers de la Richardière (11). Il était dans la division de Lyrot et avait réussi à franchir la Loire en décembre 1793 pour rentrer à Saint-Julien. Il connaît René Lemesle.
    Pierre-Marie Phelippes est présent dans les premiers actes concellois de René Lemesle : peut-on en conclure qu’il a attiré le prêtre à Saint-Julien ?

  • Les liens personnels
  • Les liens familiaux et la solidarité villageoise sont forts. Ils ont créé le tissu géographique indispensable à la localisation permanente du prêtre. On constate que le délai de baptême est resté court (voir chapitre la vie) et que par conséquent la population pouvait localiser à tout moment le prêtre.
    Les psychologues qui étudient de nos jours les réseaux de communication distinguent 3 formes de réseau.

    Le réseau en étoile est le réseau le plus simple. Il permet de couvrir tout le territoire, ce qui le rend plus efficace. On ne communique par seulement oralement, et les signaux divers ont existé. Ceux des moulins sont restés célèbres, à tort paraît-il. Mais il existe une multitude de petits moyens, comme dans un jeu de piste : un baton planté dans telle direction à telle croisée de chemins, etc…
    Le type de réseau affecte le comportement des participants : dans le cas qui nous occupe, il a une influence sur la pratique religieuse clandestine. La création du réseau concellois n’a probablement pas été spontanée, car les confrères possédaient manifestement un reste de structure. Le réseau s’est donc structuré à partir des confrère, et en forme d’étoile. Le nombre de villages est d’environ 140, dont 20 à 25 se distinguent par leur importance. Le réseau en étoile n’a pas eu 140 branches, pas même probablement 25. Chaque branche était un relai de communication qui devenait lui-même le centre d’une nouvelle étoile.
    Dans le cas du réseau clandestin, la position A n’est pas fixe, puisque le prêtre doit changer de cachette pour échapper aux poursuites. On peut donc supposer que B, C, D, etc… sont périodiquement en position A. Il y a probablement eu à Saint-Julien un réseau en étoiles dont le centre se déplaçait. Il permettait de couvrir tout le territoire de la paroisse.

    VOIR LE SOMMAIRE

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

      Si vous souhaitez discuter de cet ouvrage, merci de le faire ici et non sur d’autres forums ou blogs. Merci d’avoir un peu de respect pour mon travail, car lorsque vous discutez ailleurs (c’est à dire dans mon dos) vous faîtes tourner les détenteurs des autres blogs ou forums.

    Contrat de mariage Moreau Hubert, Craon, Châtelais, 1636

    Contrats de mariage retranscrits et analysés sur ce blog.

    Voici un bon trousseau. Il y a même 12 essuie-mains, preuve qu’on se lavait les mains dans ce milieu, ce qui n’était pas le cas partout, où du moins on s’essuyait n’importe où ! On est dans la bourgeoisie de campagne, avec pas moins de 4 000 livres pour la jeune fille outre le trousseau très complet. De son côté, Anne de Cevillé, mère du futur, se démet de ses biens le jour même en faveur de son fils. Ironie du sort, son fils décédra en 1644, et sa mère lui survivra encore 12 ans !

    Nous partons à Châtelais, très liée autrefois à Craon. Nous marions un descendant Cevillé : Chronique des Ceville.HTML | histoire des Goucet de Cevillé.PDF | histoire des Cevillé.PDF

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série 3E1/458 – Voici la retranscription de l’acte : Le mardy 19 juin 1635 après midy devant nous Pierre Hunault notaire royal en Anjou résidant à Craon furent présents en leurs personnes establis et dument soumis et obligés chacun de honorable homme François Moreau sieur de la Chauvetière fils de défunt honorable homme Jehan Moreau et d’Anne Cevillé sieur et dame de la Chauvetière ses père et mère et ladite Anne de Cévillé tous demeurant au bourg et paroisse de Chastelais d’une part, et honorable homme Me Jehan Hubert licencié ès droits avocat à Craon sieur du Bois et Françoise Hubert sa fille et de défunte honorable femme Françoise Gendron demeurant en cette ville de Craon d’autre part
    lesquelles parties ont sur les propos et traicté du futur mariage d’entre ledit Moreau seur de la Chauvelière et ladite Françoise Hubert accordé ce qui s’ensuit

    c’est à savoir que ledit sieur de la Chauvetière en présence et par l’avis de ladite Cevillé sa mère et d’honorable homme Pierre Chevallier sieur de la Jaunaye et Catherine Moreau sa compagne et espouse sœur dudit Sr de la Chauvetière et autres leurs parents soussignés, et ladite Françoise Hubert avec l’autorité et consentement dudit sieur du Bois son père et de noble homme René Margariteau et damoiselle Marie Hubert sa compagne et espouse et autres leurs parents et amis soussignés, se sont promis mariage l’un à l’autre iceluy solemniser en face de notre mère sainte église catholique apostolique et romaine lorsqu’il en sera requis par l’autre tous légitimes empeschements cessants

    en faveur duquel mariage ledit Hubert père a relaissé à ladite Hubert sa fille ce qui luy peult appartenir de propre de la succession de ladite défunte Gendron sa mère qui consite en 2 700 livres suivant et au désir des partages faits entre ledit Hubert père et tuteur naturel de ladite future épouse et François Gabory mary de Madeleine Lanier renonçant en ce regard à l’usufruit qu’il pourrait prétendre à cause de Jehan et Pierre les Hubert ses enfants et de ladite défunte Gendron, et au regard des meubles appartenant à ladite future épouse des meubles de la communauté dudit sieur du Bois et de ladite Gendron revenant pour sa part à la somme de 1 300 livres comme appert par l’inventaire qui en a esté fait ledit Hubert père a promis et s’est obligé icelle payer avec ladite somme de 2 700 livres dedans ledit jour des épousailles en argent obligations contrats garanti le surplus dudit inventaire appartenant audit sieur du Bois comme restant fondé en une moitié de son chef et comme héritier mobiliaire et propriétaire desdits Jehan et Pierre ses enfants,
    outre a promis l’habiller d’habits nuptiaux selon sa condition et luy bailler ung trousseau honneste lesquelles sommes de 2 700 livres tz par une part et et de 1 300 livres par autre revenant à la somme de 4 000 livres sera et demeure censée et réputée le propre de ladite future épouse et que ledit futur époux sera tenu obligé mettre en acquet d’héritage deux ans après la bénédiction nuptiale et à défaut dès à présent comme dès lors, en a ledit Moreau constitué et constitue sur tous et chacuns ses biens rente au denier vingt laquelle rente sera rachetée en cas de décès dudit futur époux par ses héritiers un an après la dissolution du mariage

    et outre quicte ladite Françoise sa fille de toutes pensions et entretien et l’acquittera de toutes dettes paternelles au moyen desquelles pensions et entretien il demeure déchargé de la curatelle et tutelle de redition de compte qu’elle luy eust pu et pourrait demander ensemble des poursuites de son bien qui demeure compensé
    et en cas de renonciation à la communauté reprendra ladite Hubert ladite somme de 4 000 livres par elle apportée sur tous et chacuns les biens et acquets de ladite communauté, en tant que suffire pourront, sinon sera remplacé le propre dudit Moreau et de proche en proche jusqu’à concurrence de ladite somme de 4 000 livres censée et reputée son propre avec ses habits, joyaux, trousseau et hardes servant à son usage et un lit garny sera acquitté par ledit futur conjoint de touttes dettes, esquelles elle pourra intervenir sur les biens dudit futur conjoint par hypothèque de ce jour quelque obligation ou renonciation à ce contraire

    s’acquerera communauté de biens entre eux suivant la coutume et aura douaire coutumier cas advenant et au moyen de la démission faite par ladite Ceillé ce jourd’huy devant nous de ses biens entre les mains dudit futur époux et dudit sieur de la Jannyère et femme, ladite Hubert future épouse a pris ledit futur époux avec tous et chacuns ses droits noms raisons et actions après que ladite Anne Cevillé a d’abondant loué, ratifié, confirmé ladite démission, renonçant à y contrevenir, en faveur des présentes, qui autrement n’eussent esté faites

    et en cas de décès advenant de l’un ou de l’autre des conjoints, prendra le survivant la somme de 400 livres sur le bien du précédant et laquelle somme il sera tenu conserver à l’enfant ou enfants dudit prédécédé et en cas qu’il n’y ait enfant et que le décès en arrive après le décès du premier décédé, ladite somme de 400 livres demeurera en propre du survivant desdits conjoints,
    tout ce que dessus lesdites parties l’ont voulu consenty stipullé et accepté par chacune desdites parties obligent respectivement leurs biens et choses à prendre vendre etc renonçant à contrevenir à ce que dessus dont les avons jugées et condamnées de leur consentement par le jugement condemnation de ladite cour
    fait et passé audit Craon maison dudit sieur du Boys en présence de noble homme René Boucault sieur du Haut de la Mere, lieutenant en la juridiction de Craon, et Jacques Duboys sieur du Faulx demeurant audit Craon et autres soussignés témoins et a ladite Cevillé dit ne savoir signer

    Cette image est la propriété des Archives Départementales de la Mayenne. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature.

    Piece jointe : Le 5 juin 1636 avant midy, devant nous Pierre Hunault notaire royal en Anjou résidant à Craon furent présents en leurs personnes establis et duement soumis et obligés honorables personnes François Moreau et Françoise Hubert sa compagne et espouse de luy autorisée par devant nous pour l’effet et exécution des présentes Sr et dame de la Chauvetière demeurant au bourg de Chatelais, lesquels en conséquence du contrat de mariage de l’autre part ont confessé avoir reçu présentement d’honorable homme Me Jehan Hubert sieur du Bois avocat audit Craon à ce présent et stipullant et acceptant la grosse d’un contrat de consitution de rente de la somme de six vingt livres tz (120) que Jehan Lefebvre écuyre et damoiselle Suzanne Lenfantin sa femme s’obligent payer à défunte Magdeleine Bernier ayeule de ladite Hubert pour la somme de 2 000 livres par contrat passé par défunt Me Philippe Chevallier notaire royal le 13 janvier 1623 avec 2 jugements donnés contre ledit Lefebvre et femme l’un donné au siège présidial d’Angers le 12 décembre 1631 l’autre en la juridiction de Craon le 26 septembre 1633

    Item ung contrat d’acquet fait par ledit Hubert avec Ysac Allain de la somme de six vingt livres de rente due par René Chollier sur une maison et appartenance d’icelle sisie au bas des Halles de Craon, de laquelle reste à payer la somme de 90 livres par contrat passé par Cherruau notaire dudit Craon le 14 avril 1621 laquelle somme de 90 livres est amortissable à la somme de 1 800 livres suivant le contrat de baillée à rente fait entre lesdits Allain et Chollier aussy passé par Cherruau notaire le 21 juin 1610 la grosse a (blanc) ledit Moreau et femme pareillement dit avec la grosse d’un jugement rendu au siège présidial le 3 juillet 1617 par lequel ledit defunt M. Chollier aurait esté condamné amortir la somme de 30 livres pour la somme de 600, avec l’arrest de Nosseigneurs de la cour de Parlement à Paris concenrant ladite sentence et plusiueurs autres procédures faites contre ledit Chaslier, lesdits contrats revenant à la somme de 3 900 livres et la somme de 200 livres tz qu’ils ont présentement reçue et dont ils s’en sont tenus à comptant et bien payés et en ont quicté ledit sieur du Bois et outre ont confessé avoir reçu dudit sieur du Bois savoir

  • 2 douzaines de drap savoir une douzaine de lin l’autre douzaine de brin en réparon
  • 7 douzaines de serviettes savoir 3 douzaines de toile blanche et 4 douzaines de brin
  • une douzaine de nappes dont 6 de lin et 6 de brin
  • une douzaine de souilles d’oreiller de lin
  • une douzaine d’essuie mains
  • ung lit garny d’une charlit 2 couettes traverslit, 2 oreillers, paillasse (écrit paillaige), fond de lit, couverture de lit, 4 pantes de serge en deux tiers de couverture vert brun, ridaulx, ung lodier
  • et avoir reçu les habits nuptiaux de la valeur de la somme de 150 livres tz
  • desquelles choses cy-dessus lesdits sieur et damoiselle de la Chauvetière se sont tenus à contant et bien payés etc ont quicté et quittent ledit sieur du Boys qui demeure quicte et déchargé de la closture et conditions du contrat de mariage cy-dessus moyennant ces présentes, et ont lesdits sieur et dame de la Chauvetière reconnu et confessé avoir reçu l’arrerage eschu desdites rentes dont ils ont baillé leurs acquits tant audit sieur Lefebvre et Cholliers comme appert par icelles, et se feront lesdits sieur et dame de la Chauvetière payer desdites rentes desdits sieur Lefebvre et femme des hoirs et bien tenant dudit Chollier tout ainsi que eust pu faire ledit sieur du Bois et à cette fin les a subrogés en ses droits tout ce que dessus les parties l’ont vouluconsenty stipullé et accepté à laquelle quittance cession et tout ce que dessus est dit tenir obligent etc même lesdits sieur et dame de la Chauvetière ung seul et pour le tout renonçant et qui ont renoncé au bénefice de division discussion doit et d’ordre dont etc
    fait et passé audit Craon maison dudit sieur du Bois en présence de Me Pierre Guitet sieur de la Roze et Julien Robin le jeune marchand demeurant à Craon témoins
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.