Anceau Gault, meunier à Châtelais, en procès jusqu’au Parlement de Paris, 1586

J’avais mis hier un autre acte concernant le même Anceau Gault meunier à Châtelais. Ici, il est entraîné dans un procès jusqu’au parlement de Paris, et c’est pour lui des sommes très élevés par rapport à son revenu, car autrefois la justice coutait très cher car les juges, huissiers, avocats, greffiers etc… n’étaient pas payés par l’état, mais par la partie perdante, et ce qu’on appelait alors « les  despends » coutait au perdant.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 10 mars 1586[1] personnellement estably soubz la cour royale d’Angers honnorable homme Me Olivier Cador Sr de la Borde avocat audit Angers et y demeurant d’une part, et Anceau Gault moulnier demeurant au moulin de Seville paroisse de Chastellays ainsi qu’il a dit d’autre part, lesquels ont fait entre aux ce que s’ensuit, c’est à savoir qu’ils ont transigé pacifié et accordé sous le bon plaisir de nos seigneurs de la cour de parlement de Paris sur les procès et différents y meus et intentés par ledit Gault demandeur à fin de dommages intérêts et despends à faute de luy nommer et indicquer par ledit Cador ung nommé Jehan Duchesne pour lequel ledit Cador a autrefois en qualité d’avocat intenté procès sous le nom dudit Duchesne et autres de par luy à l’encontre d’icelui Gault au siège présidial d’Angers et sur lequel serait intervenu sentence audit siège (f°2) contre ledit Gault depuis informé par arrêt de ladite cour portant réservation de recours audit Gault pour ses dommages intérêts et despends, à laquelle demande ledit Cador aurait défendu en ladite cour soutenu sa charge et que ledit Duchesne et autres parties lui aurait donné charge et aparu les assignations et envoyé par messagers les exploits et mémoires et fait les autres poursuites tant par eux que leurs soliciteurs joint qu’attendu le laps de temps la demande n’était recevable et autres moyens et déffenses dont il aurait informé par vertu de commission de la cour, et autres faux moyens et déffenses joint que ledit Gault n’était recepvable attendu ledit laps de temps et encore accordé par ces présentes en transigent pacifient et accordent ainsi que s’ensuit, c’est à savoir que ledit Gault s’est désité et départi se désiste et départ de ladite demande et procès et le recours (f°3) et renonce à en faire jamais poursuiste question ne demande contre ledit Cador ses hoirs etc de tout ce que dessus est dit que ledit Gault eut peu prétendre et demander audit Cador tant en principal que accessoirs et se sont quités et quitent pour raison de ce qui en dépend ou pourroit en dépendre sans préjudice toutefois des autres droits dudit Gault contre ledit Duchesne Lebeurier et tous autres fors contre iceluy Cador et demeurent lesdits Cador et Gault hors de cour et de procès sans autres despends dommanges ne intérests de part et d’autre, auquel accord et tout ce que dessus est dit tenir etc dommages etc obligent etc renonçant etc dont etc fait au parlement royal d’Angers par nous Jehan Lefebvre notaire royal en présence de Symon Poisson avocat et Laurens Gault praticien à Angers, ledit Gault établi dit ne savoir signer » signé Laurent Gault

[1] AD49-5E5/191 Jehan Lefebvre notaire à Angers

Anceau Gault, meunier de Sevillé, engage la Forêt : Châtelais (49) 1583

Anceau Gault ne sait pas signer, mais j’ai déjà rencontré des meuniers qui savaient signer. Je mets son étude avec celle des mes GAULT de Craon, qui sont de même statut social.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 1er octobre 1583[1] par devant nous Denis Fauveau notaire royal et de monseigneur duc d’Anjou à Angers a esté présent et personnellement estably honneste personne Anceau Gault marchand demeurant au moulin de Sevillé paroisse de Chatelais, tant en son nom que au nom et comme soy faisant fort de Jehanne Desvans sa femme à laquelle il a promis est et demeure tenu faire ratiffier et avoir agréable le contenu cy-après et le faire lier et obliger au garantage et entretenement du contenu au présent contrat avec luy chacun d’eulx seul et pour le tout avec renonciation au bénéfice de division, discussion et ordre etc et en bailler et fournir à l’acquéreur cy-après nommé lettres de ratiffication et obligation bonnes et valables à ses despends dedans ung mois prochainement venant à peine de toutes pertes despends dommages et intérests, ces présentes néanmoings etc, soubzmectant esdits noms que dessus et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc confessent avoir ce jourd’huy vendu, quité, cédé, délaissé et transporté et encore etc vend quicte cède, délaisse et transporte dès maintenant à noble homme François Cheminard sieur de la Roe demeurant en la paroisse de St Germain en St Lau lès Angers, présent et acceptant, et lequel a achapté et achapte pour lui ses hoirs etc, le lieu, domaine et appartenances de la Forest situé en ladite paroisse de Chastelais en ce qu’il en appartient audit Gault et sa femme seulement, et tout ainsi que ce qui leur en appartient se poursuit et comporte et qu’ils en ont joui sans aulcune réservation, tenu du fief et seigneurie dudit lieu de Chastelais à 2 mesures d’avoine par chacuns ans pour toutes charges debvoirs franc et quite du passé jusques à huy transporté etc et est faite la présente vendition, cession, delais et transport pour le prix et somme de 50 écus sol payés comptant par ledit acquéreur audit vendeur esdits noms qui icelle somme a eue, prise et receue en présence et à vue de nous, en 150 francs d’argent de 20 souls pièce, lesquels faisant laquelle vendition ledit vendeur a retenu et par ces présentes retient grâce et faculté qui lui a esté accordée et consentie par ledit acquéreur de pouvoir rescourcer et rémérer les choses du présent contrat d’huy en ung an prochainement venant payant et reffondant par ledit vendeur ses hoirs audit acquéreur ses hoirs le sort principal par ung seul et entier paiement avec les loyales habondances, et lequel vendeur faisant la présente vendition a assuré audit acquéreur que ce qui lui appartient et à ladite Desvans sa femme audit lieu de la Forest n’a esté vendu et aliéné ne engagé par eulx na aultre pour et de par eulx et ainsi l’a promis garantir pour le tout audit acquéreur, autrement ledit acquéreur n’eust consenti auxdits vendeurs, à laquelle vendition quittance et tout ce que dessus est dit tenir et garantir dommages etc obligent etc respectivement mesmes ledit vendeur esdits noms et en chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens renonçant et par especial ledit vendeur esdits noms que dessus et en chacun d’iceulx seul et pour le tout au bénéfice de division discussion d’ordre etc et encores sadite femme au droit velleyen qui lui sera donné à entendre que femme ne se peut obliger pour autruy mesmes pour son mari et qu’elles peuvent en estre relevées sinon que préalablement elles aient renoncé auxdits droits foy jugement condemnation, fait audit Angers maison de nous notaire en présence de honnestes personnes Pierre Marquis Me serrurier demeurant paroisse St Michel du Tertre et Pierre Ragaigne praticien demeurant paroisse St Maurille d’Angers lesquels et ledit Gault ont dit ne savoir signer »

[1] AD49-5E5/59 Fauveau notaire Angers

Jean Gault, marchand à Chatelais, a pris le bail à ferme du prieuré de Chatelais (49) 1556-1559

J’avais sur ce blog 2 actes concernant le bail du prieuré de Châtelais à Jean Gault, et j’ajoute sur une même page en regroupant avec les précédents, le renouvellement en 1558 dudit bail. Le prieur vit à Orléans, et à chaque acte  à passer pour ce bail il envoit à Angers un procureur qui semble par le nom être un proche parent. J’ajoute que ceux qui prennent de tels baux à ferme, même si celui-ci n’est pas grandiose, y font un bénéfice. L’Anjou semble bien être une terre agricole riche pour faire vivre l’exploitant direct, le fermier intermédiaire, et le propriétaire, donc 3 niveaux de revenus.

Prolongation du bail à ferme du prieuré de Châtelais à Jean Gault, 1559

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 21 décembre 1559 en la cour royale d’Angers endroit par devant nous Marc Toublanc notaire de ladite cour personnellement estably honorable et discret Me Claude Closier prêtre demeurant en la ville d’Orléans paroisse de Saint Pierre, au nom et comme procureur o pouvoir spécial quant à ce de maistre Jehan Chignard escollier estudiant en l’université de Paris prieur commandataire de Saint Pierre de Chastelais diocèse d’Angers membre dépendant de l’abbaye saint Aubin dudit Angers ordre Saint Benoist comme il nous a présentemetn fait aparoir par procuration en forme passée soubz la cour du chastelet à Paris par chacun de Jehan Cirue et Adrian Chappelain notaires du roy notre sire au chastelet de Paris dabtée du mercredi 29 novembre 1559 signée Crouee et Chapelain, copie de laquelle est demeurée ès mains de Jehan Gault pour le soustenement de ces présentes d’une part, et ledit Jehan Gault demeurant audit Chastelais d’aultre part, soubzmectans lesdiets parties respectivement et ledit Closier audit nom les biens de sadite procuration et ledit Jehan Gault luy ses hoirs etc, confessent avoir fait et font l’accord et marché touchant la continuation de ferme dudit prieuré de Chastelais tel et en la forme et manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Clousier audit nom a continué et continue audit Gault acceptant le marché de ferme dudit prieuré de Chastelais tel que ledit Closier le bailla audit Gault le 16 novembre 1558 par devant nous notaire et à pareilles charges qu’elles sont contenues par ledit marché et aultre précédent marché mentionné par iceluy recours auxdits marchés pour le reste du temps et années contenues audit bail cy dessus dudit mois de novembre 1551 (sic, qui doit donc être le premier bail) et ladite baillée prinse et acceptation de ferme faite pour en paier et bailler comme dit est par ledit Gault preneur audit Closier bailleur audit nom par chacune desdites années pendant ledit temps ladite somme de 85 livres tournois aux termes et lieux tels qu’ils sont contenus par ledit bail à ferme de l’an 1558 au contenu et désir d’iceluy comme dit est, et a ledit Gault par ces mesmes présentes paier et bailler audit Closier qui a eu et receu pour et au nom et comme procureur la somme de 85 livres tournois en espèces d’or et monnoye au prix et poids de l’ordonnance royale pour payement d’une année de ladite ferme qui finira au 1er juillet prochainement venant de laquelle somme de 85 livres tournois ledit Closier audit nom s’est tenu et tient à contant et en quite et promet en acquiter et rendre quite et indempne ledit Gault envers et contre tous à peine de tous intéresets en cas de deffault ces présentes néanmoins demeurant etc tellement que audites choses dessus dites et à tout ce que dessus est dit tenir etc et à garantir lesdites choses baillées audit tiltre par ledit Closier audit nom audit Gault et le défendre etc et s’entre garantissent lesdites parties sur ce de toutes pertes et intérests et ledit Gault poier lesdites sommes et faire et accomplir les autres charges ainsi que dit est obligent lesdites parties respectivement savoir est ledit Closier estably esdits noms les biens et choses de sadite procuration et ledit Gault quant aux poyements ses biens luy ses hoirs etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc ce fut fait et passé audit Angers présents à ce honneste homme Me Guillaume Ligner licencié ès loix Jehan Benasboe et François Thomas tous demeurans audit Angers tesmoings

Jean Gault, marchand à Chatelais, renouvelle le bail à ferme du prieuré de Châtelais : 1558

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E2
Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
« Le 16 novembre 1558 en la cour royale d’Angers par devant nous (Macé Toublanc notaire) personnellement establi Me Claude Clousier demeurant en la ville d’Orléans au nom et comme procureur spécial quant à ce de maistre Jehan Clousier chapelain et prieur de St Pierre de Châtelais en ce diocèse d’Anjou comme il nous a fait présentement apparoir par procuration dudit Jehan Clousier datée 7 novembre 1558 passée soubz la cour de la chatelennie d’Orléans signé A. Pasquier et scellée sur queue simple de cire route la copie de laquelle colationnée à l’original signée de nous notaire est demeurée es mains de Jehan Gault marchand pour le soustenement de  ces présentes (f°2) d’une part, et ledit Jehan Gault demeurant audit Chastelais d’autre part, soubzmectant scavoir est ledit Gault lui ses hoirs etc et ledit maistre Claude Clousier audit nom les biens et choses dudit maistre Jehan Clousier contenus par sadite procuration etc confessent avoir fait et font le bail de prinse à ferme ainsi que s’ensuit, c’est à savoir que ladit Me Claude Clousier audit nom a baillé et baille audit Gault qui a prins set prend audit tiltre de ferme et non autrement commençant du 1er juillet 1556 jusques 5 années et cueillettes lors prochaines après ensuivant entières et parfaites l’une suivant (f°3) l’autre sans intervalle de temps et finissant à pareil jour lesdites 5 années et cueillettes révolues, pour enpayer par ledit preneur ses hoirs pendant ledit temps comme de choses baillées à ferme tout ainsi que ledit prieur pouvoit faire et que les précédents preneurs et fermiers en ont joui, sur laquelle ferme ledit bailleur audit nom a confessé avoir eu et receu tant ce jour qu’auparavant ce jour dudit preneur la somme de 127 livres 10 sols tz savoir est la somme de 85 (f°4) livres pour paiement de la première desdites années, et le reste montant 42 livres 10 sols tz sur l’advance du paiement de la seconde année …

Jean Gault, marchand à Chatelais, sauve le bail à ferme du prieuré : Orléans (49) et Chatelais (49) 1557

En fait la ferme du prieuré n’est pas d’un montant très élevé, donc le prieur ne possédait sans doute qu’une closerie ou même moins.

Mais la ferme est impayée du précédent bail, fait à Julien Lemanceau, et le prieur, qui demeure à Orléans, entend s’en faire payer. Jean Gault prend dont la relève, et on lui cède la fin du bail et surtout la charge des poursuites à ses risques et périls.

Quand on sait que Chatelais n’est pas immense, et que Gault tout comme Lemanceau vivent à Chatelais : bonjour l’ambiance !!! Remarquez de nous jours encore, il arrive qu’on soit en procès avec ses voisins ! Là dessus encore, rien de neuf sous le soleil, et je crois qu’une majorité de mes articles pourraient porter ce titre de « rien de neuf sous le soleil » mais je préfère les titres plus parlants et je suis certaine qu’ils sont plus utiles à tous !

Comme vous le savez sans doute, j’ai beaucoup étudié les GAULT, d’autres aussi, et ceux de Chatelais semblent en rapport avec ceux de Craon.

Vous avez remarqué que désormais mes liens sont soulignés et lorsque vous passez dessus ils s’allument (enfin ils clignogent un peu) et vous montrent leur activité de lien.

Vous verrez aussi dans le texte qui suit que Jean Gault a manifestement passé en 1555 un acte chez Mesnager notaire à Orléans. Je rêve d’avoir cet acte, malheureusement je ne peux plus me déplacer, et si l’un (e) d’entre vous sait comment y parvenir, merci infiniement d’avance de me l’envoyer.

Qui a dit qu’autrefois on ne bougeait pas !

Ma photo date, et même de l’avant photo numérique. A l’époque on entrait réellement en voiture par cette porte, c’était très impressionnant. Je vais de ce pas voir si Google l’a photographiée. Et la vue est identique, si ce n’est que derrière la porte on voit désormais une maison et des arbres, mais la porte elle-même n’a pas changé.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E2
Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 21 novembre 1557 (Marc Toublanc notaire Angers) Sachent tous présents et avenir que ce jourd’huy a esté convenu et accordé entre Me Claude Clouzier demeurant à Orléans, au nom et comme procureur et soy faisant fort de Me Jehan Clousier chanoine de ste Croix d’Orléans, prieur du prieuré de St Pierre de Chastelays en ce pays d’Anjou d’une part, et Jehan Gault marchand demeurant audit lieu de Chastelais d’autre, par lequel accord ledit Me Claude Clousier audit nom a cédé et transporté audit Gault la ferme dudit prieuré de Chastellays de l’année qui commence à la Toussaint 1555 et qui finira audit jour 1556, laquelle a esté cédée audit Me Jehan Clousier par Me Levasseur par cy davant prieur dudit prieuré de Chastellays à l’envontre de Julien Lemanceau chastelain dudit lieu de Chastelais pour s’en faire par ledit Gault poier par ledit Lemanceau suivant et au désir du marché de ferme baillé par ledit Levasseur audit Lemanceau, à la charge dudit Gault de rabattre audit Lemanceau sur le payement de ladite ferme à la raison de ce qu’il n’a joui des fruits de ladite année, ensemble a ledit Me Claude Clousier cédé tous despens frais et mises dommages et intérests qu’il, audit nom, pourroit demander audit Lemanceau pour raison du procès fait à l’encontre de luy sur le payement de ladite ferme et ce que en dépend, pour par ledit Gault en faire telle poursuite que ledit Me Jehan Clousier en eust peu et pourroit faire et ce au nom dudit Me Jehan Clousier, et par ces présentes ledit Me Claude Clousier audit nom a constitué ledit Gault son procureur pour faire ladite poursuite pour et à son profit comme de sa propre chose, le tout aux despens et périls dudit Gault,

et est faite la présente cession pour le prix et somme de 48 livres tz quelle somme ledit Gault a solvée et payée audit Me Claude Clousier qui l’a eue prinse et receue en présence et au veue de nous et en a quité et quite ledit Gault et par ce que auparavant ces présentes ledit Me Jehan Clousier avoit baillé procuration audit Gault pour poursuivre le payement de ladite ferme ensemble ledit Gault s’oblige rendre ledit bail sain ou payer la somme de 90 livres pour ladite ferme par obligation du 18 décembre 1556 passée soubz la cour royale d’Orléans signée Mesnager, ladite obligation par le moyen de ces présentes demeure nulle et comme telle a esté mise entre les mains de Me François Lefebvre advocat à Angers escripte en papier en forme de minute ; et néanmoins est convenu entre lesdites parties que si ledit Me Jehan Clousier n’a ces présentes agréables dedans le jour et feste de Nouel elles demeureront nulles ; et ce fait par ledit Me Claude Clousier en son privé nom demoure tenu rendre audit Gault ladite somme de 48 livres, et sera rendue ladite obligation audit Clousier ; et sera tenu ledit Me Claude Clousier en son privé nom envoyer ratiffication de ces présentes dudit Me Jehan Clousier en lettres et forme audit Gault comme ledit Me Jehan Clousie n’avoir ces présentes agréables dedans ledit jour de Noel à peine de tous despens dommages et intérests, et ne pourra ledit Gault demander aucune chose pour les despens frais mises et vaccations qu’il a faites à la poursuite du procès à l’encontre dudit Lemanceau ; et de ce que dessus lesdites parties sont demeurées à ung et d’accord, tellement que à ce tout ce que dessus est dit tenir et accomplir lesdites parties s’en sont soubmises et obligées soubzmectent et obigent mesmes ledit Clousier esdits noms etc dont etc foy jugement et par serment soubz la cour royale d’Angers elles leurs hoirs etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison dudit Lefebvre par devant nous Marc Toublanc notaire de ladite cour royale d’Angers présents Me Jacques Barbereau et Guillaume Lavocat demeurant audit Angers tesmoings

 

Odile Halbert – Si vous mettez mes travaux sur un autre site, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos

 

Jean Gault cède le droit de huitième sur Chateauneuf : 1557

Il fait chaud. Vous avez soif. Vous allez prendre un pot, et vous payez par là des impôts. Cela existait aussi autrefois, un peu différent. C’était un droit sur les boissons vendues au détail dans les cabarets d’antan, et vous avez déjà plusieurs actes sur cet impôt dit « huitième » sur mon blog. Pour les trouver, allez ci-dessous après l’article, les commentaires récents, les titres récents, la fenêtre « recherche sur le blog » à la fenêtre « CATEGORIE » et en cliquant avec le doigt de droite vous accédez à un menu déroulant qui classe tous mes articles, Déroulez à FINANCES et sous FINANCES allez à IMPOTS et ensuite à HUITIEME

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E2 – Ma retranscription relève de la  propriété intellectuelle :

Le 2 décembre 1557 en la cour royale d’Angers (Marc Toublanc notaire royal) personnellement étably Jehan Gault marchand demeurant à Chatelais a quité cédé délaissé et transporté quite cèdde délaisse et transporte à Jehan Penlier demeurant à Châteauneuf lequel présent et stipulant a prins et accepté prend et accepte pour luy ses hoirs etc le droit du huitième du vin et autres breuvaiges vendus au détail en la ville et faubourg de Châteauneuf paroisses de Seronnes et Saint André du 1er octobre dernier passé jusques à ung an prochain ensuivant ainsi que ledit droit de huitième a esté baillé par cy davant par messieurs les esluz d’Angers et qu’il est demeuré audit bailleur (f°2) au plus offrant et dernier enchérisseur, pour jouir et user par ledit preneur dudit droit de huitième et en prendre et recevoir les revenus et profits d’icelle pour ledit temps d’un an ; à la charge dudit preneur de payer et acquiter les sommes de deniers à quoy ledit droit de huitièsme est demeuré audit bailleur au recepveur des tailles pour le roy notre sire de ceste dite ville par les termes contenus par ledit contrat sur ce fait et en quiter ledit bailleur, et oultre d’acquiter ledit bailleur de toutes autres charges en quoy il pourroit et peult estre tenu par ledit bail à ferme, et en manière qu’il n’y ait aucune perte ne (f°3) dommaige au désir dudit bail, et en cas de deffault ces présentes néanmoins demeurent etc ; à icelle cession et tout ce que dessus est dit tenir etc et lesdites choses et droit de huitième garantir par ledit bailleur audit preneur défendre et ensemble ledit preneur paier et acquiter lesdites sommes et charges cy dessus ainsi que dit est obligent lesdites parties respectivement elles leurs hoirs et mesmes ledit preneur ses biens ses biens à prendre vendre et son (f°4) corps tenir prison …

 

Partages en 2 lots du tiers des biens hommagés de la succession Cevillé : Châtelais 1620

Attention, il s’agit d’une étape dans une succession qui comportait un bien hommagé tombé en tierce foi, et ce qui suit est le tiers qui reste à ceux qui sont les cadets comme dans un partage noble mais ceci dans une famille non noble, et je vous invite à comprendre ce mode de sucession en lisant tous mes documents sur la tierce foy que j’ai souvent rencontrée.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, AD53-3E1/457 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 26 mai 1620 (Pierre Hunault notaire royal à Craon) Sont 2 lots et partaiges esgaux que chascuns de noble homme Claude Chevallier sieur de la Rougerie controlleur au grenier à sel de Craon, mary de Marye Leseurre fille unicque de deffuncts honorables personnes Me Marc Leseurre et Renée de Cevillé, vivantz sieur et dame de la Gallettière, du premier mariage de ladite Renée de Cevillé, et honorable homme Me François Benard le jeune sieur du Moullin-Neuf huissier à cheval du roy notre sire mari de Marguerite Desprez fille seconde et unicque de ladite de Cevillé et de honorable homme Me Catherin Desprez, du second mariage de ladite de Cevillé, font fournissent baillent et présentent à honorable femme Anne de Cevillé veufve de deffunct honorable homme Jehan Moreau (f°2) vivant sieur de la Chauvettière, des maisons terres et héritages qui leur sont escheus et advenus du lot qui leur est demeuré et par eulx choisi pour leur tiers des choses hommaigées tombées en tierce foy de la succession de deffunct honorable homme Jehan de Cevillé vivant sieur dudit lieu, au désir du partaige que leur auroit fait honorable homme Me René de Cevillé sieur dudit lieu, aisné en ladite succession, passée davant Me Ollivier Symon notaire de Saint Laurent des Mortiers le 22 mars 1618, pour par ladite Anne de Cevillé voir et visiter les présents lots et les héritages mentionnés et choisir l’ung desdits lots comme plus jeune et moings âgée que ladite deffuncte Renée de Cevillé vivante sa sœur germaine et ce dedans le temps porté par la coustume de ce duché d’Anjou aulx charges clauses et conditions (f°3) portées et contenues tant par lesdits lots que closture d’yceulx ; auxquels partaiges faire a esté procédé comme s’ensuit :
1er lot : la moitié de la maison de la Tannerye le bout où sont les auges tant hault que bas, avecques le jardrin derrière ladite maison et costé d’ycelle depuis au droit et comme enlevé ladite moitié de maison contenant 3 cordes ou environ – La moitié d’une portion de jardrin au grand jardrin desoubz les vignes telle qu’elle est escheue auxdits partaigeans par lesdits lots dudit tiers icelle portion départie au long par le milieu et sera au présent lot le costé vers soullail couschant contenant ladite portion 11 cordes ou environ (f°4) – La moitié d’une portion de pré telle qu’elle despend des présents partaiges située en l’ourée vers soullail couschant du pré du Chesne départye au long par le milieu et sera du présent lot le costé vers soullail couschant contenant toutte ladite portion 45 cordes ou environ – Une portion de jardrin contenant 2 cordes ou environ situées au bout vers soullail couschant du jardrin de soubz le fumier de Cevillé – Une portion de terre labourable contenant 65 cordes ou environ situées en la grand piecze de sur les landes au long de la portion dudit Me René de Cevillé – 5 cordes trois quarts ou environ de terre situées au Cormier vers soullail couschant de la Chesnaye dudit lieu de Cevillé, abuttant la rivière du Don – Une portion de vigne appellée la Courpinderye située au grand (f°5) cloux de vigne de Cevillé, joignant d’ung costé la vigne de Leffiere Cannes d’aultre costé en partye la vigne de la Chapelle de Champeigné, contenant icelle portion 3 hommées de vigne ou environ – Une planche de vigne contenant 10 cordes ou environ abuttant la grand barrière comme l’on entre audit cloux au bout proche le villaige de Cevillé – Une portion de terre qui aultrefois fut en jardrin située au pré du boys joignant d’ung costé à ladite Chesnaye et abuttant d’ung bout ladite rivière du Don contenant icelle portion 21 cordes ou environ (f°6) – La moitié d’une portion de verger située au costé vers soullail couschant du verger derrière la mayson du puidz ladite portion départye au long par le milieu et sera du présent lot le costé vers et joignant le verger des grands Courtis
2ème lot : L’enclose des Paillers avecques les estables et loges où couschent les porcs estant en partye de ladite enclose contenant le tout en (f°7) fonds 2 cordes et demye ou environ joignant d’ung costé et abuttant en partye les estraiges et grange dudit Me René de Cevillé – L’aultre moitié de ladite portion dudit grand jardrin de soubz les vignes départye au long par le milieu et sera du présent lot le coté vers soullail levant – Une portion de pré environ le milieu du grand pré joignant d’ung costé une aultre porion dudit pré qui fut deffunct René Gastineau contenant 5 cordes ou environ – Une portion de terre labourable contenant 35 cordes ou environ sittuées en l’ourée vers soullail levant de la piecze de soubz les vignes – Une aultre portion de terre labourable contenant 22 cordes ou environ prinse et levée après une aultre pareille portion qui est au costé vers soullail couschant de la petitte piecze de sur les vignes (f°8) sittuée environ le milieu de la chastaignerye des grands courtis et laquelle portion s’appelle la Bauche des grands Chastaigners fourchés – Une planche de vigne appellée la planche des Grimeaulx contenant une hommée de vigne ou environ sittuée environ le milieu dudit grand cloux de vigne de Cevillé – 2 aultres planches de vigne appellées les planches des Pyneaulx joignant l’une l’autre abuttant la grand Rayze baptie qui traverse ledit cloux contenant ensemble 2 hommées de vigne ou environ – La tierce partye d’une planche de vigne appellée la Soutifnerye ladite planche sittuée audit grand cloux de Cevillé au droit de la piecze de la Dauldinière et laquelle planche traverse tout ledit cloux de haye en haye, ceste tierce partye prinse au bout du haut de ladite planche contenant toutte ladite planche 18 cordes ou environ (f°9) – L’aultre moitié de ladite portion de pré du pré du Chesne despartye au long par le milieu et sera du présent lot la portion vers midy –
Comme toutes lesdites choses se poursuivent et comportent avec leurs apartenances et dépendances … (f°12) Davant nous Pierre Hunault notaire royal héréditaire en Anjou résidant à Craon, furent présents en leurs personnes deuement soubzmis et obligés noble homme Claude Chevalier controlleur pour le roy au grenier à sel de Craon et dame Marye Leseure sieur de la Rougère demeurant en la ville de Craon, et Me François Besnart le jeune et Marguerite Desprez sa compaigne et espouze sieur et dame des Moullins Neufs, demeurant au bourg de Chastellays, lesdites femmes authorisées de leurs marys pour l’effet des présentes d’une part, et honorable femme Anne de Cevillé veuve du deffunct honorable homme Jehan Moreau dame de la Chauvetière demeurant audit bourg de Chastelais d’autre part, lesquels ont procédé à la choisie des partaiges cy dessus … et procédant ladite choisie ladite Anne de Cevillé comme plus jeune a pris et choisy le second desdits lots, et auxdits Chevalier et Besnart et leurs femmes est demeuré le premier d’iceux »

Sainte Harangot vend d’anciennes vignes : Châtelais 1610

L’acquereur est René de Cevillé, famille que j’ai beaucoup étudiée.
Les vignes sont abandonnées déjà en 1610, mais il doit en rester une partie au clos du Creux qui sont encore cultivées.
J’ai ouï dire qu’avec le réchauffement climatique les vignes vont géographiquement remonter, et si cela se trouve d’ici quelques décennies ces vignes abandonnées au profit d’autres cultures, redeviendront des vignes, car dans le cas présent il s’agit bien d’une pente ensoleillée.

Le plus surprenant dans l’acte qui suit, est le peu de valeur de cette vigne en gast vendue pour une bouchée de pain !!! Sainte Harangot devait avoir de bonnes raisons de laisser filer ces anciennes vignes à un prix aussi ridiculement bas. Par contre, il est certain que René Cevillé ne fait pas une mauvaise affaire. Il demeure tout près de ces vignes et sans doute saura-t-il les remettre en l’état ?

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 18 juin 1610 en la cour du roy notre sire endroit par devant nous Sanson Legauffre notaire juré d’icelle fut présente et personnellement establye damoiselle Saincte Harangot veuve de deffunt noble François de la Coussais sieur de Longueville demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de st Maurille soubzmetant etc


Je vous ai souligné en rouge « François de la Coussais sieur de Longueville » afin que vous puissiez vous rendre compte des fantaisies graphiques du notaire (ou son clerc), car c’était illisible.

confesse avoir aujourd’huy vendu quicté ceddé délaissé et transporté et encores vend etc perpétuellement par hérittaige à Me René de Cevillé sieur de la Guertière demeurant audit lieu de Cevillé en la paroisse de Chastellays absent, nous notaire susdit soubzsigné stipullant et acceptant pour luy ses hoirs etc, 6 portions de terre qui aultrefoys furent en vigne et à présent en gast et du tout en friche et buyssons, sittuées au cloux du Creux près le lieu de la Ribaudière en ladite paroisse de Chastellays, lesquelles portions (f°2) soulloyent estre et dépendre du lieu et closerye de la Viventerye sittué en la paroisse de Pommerieux,
C’est totalement incroyable car Pommerieux ne touche pas Châtelais, et il y a Saint Quentin et Chérancé entre deux. Les  fiefs me surprendront toujours, car leur étendue est parfois déroutante, et je n’ai pas d’autre terme. En avez-vous rencontré aussi déroutante ?

la première desquelles portions est sittuée au bas dudit cloux et abuttant la haye contenant ceste portion 9 cordes de terre ou environ, joignant des 2 costés et abuttant d’ung bout les vignes en gast dudit lieu de la Ribaudière, la seconde desdites portions estant environ le mellieu dudit cloux contenant 24 cordes de terre ou environ joignant d’ung costé la terre de maistr René Lamerye en partye et partye la terre de Franscoys Cadoz et de la chapelle de (blanc) d’aultre costé et abuttant des deux bouts la terre dudit lieu de la Ribauldière fors par ung petit endroict où l’une des portions cy après y abutte en partye, la troisiesme desdites portions estant aussy environ (f°3) le mellieu dudit cloux contenant ceste portion 5 cordes trois quarts de terre ou environ, joignant d’ung costé la terre dudit Lamerye, d’aultre costé et abuttant d’ung bout la terre dudit lieu de la Ribauldière et abuttant d’aultre bout la seconde desdites portions cy dessus et dernièrement confrontée, la quatriesme desdites portions estant au recoing dudit cloux vers soullail levant contenant une corde de terre ou environ joignant d’ung costé la terre de la veufve Louys Jegu d’aultre cousté et abuttant des deux bouts la terre dudit Lamerye, les cinq et sixiesme desdites portions estant au hault dudit cloux et abuttant d’ung bout le chemyn tendant du lieu de la Savaryaie à la Mollière contenant ensemblemant 8 cordes de terre ou environ l’une (f°4) desquelles joinct d’ung costé et abutté d’aultre bout la terre de ladicte chapelle de (blanc) d’aultre costé la terre dudit Lamerye, l’aultre et dernière desquelles deux portions joinct des 2 costés la terre dudit Lamerye et d’aultre bout la terre de ladicte chapelle de (blanc), comme lesdites 6 portions de terre cy dessus confrontées se poursuivent et comportent o touttes leurs appartenances et despendances sans aulcunne réservation ; tenues du fief et seigneurie du Challonge, et chargées des charges rentes et debvoyrs féodaulx et seigneuraulx s’il se trouve qu’elles en doibvent, que ledit achapteur payera et acquictera pour l’advenyr quitte du passé ; transportant etc et est faicte la présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 11 livres 18 soubz 9 deniers (f°5) topurnoys à raison de 5 coubz tournoys chascune corde, quelle somme ladite venderesse l’a eue prinse et receue comptant par nos mains et des deniers dudit Cevillé en 12 quarts d’escu et monnoye revenant à ladite somme et dont etc et à ce tenir etc garantir etc dommages etc oblige etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc ; fait Angers maison de ladite venderesse présents René Erraud praticien demeurant Angers, Me René Lefebvre advocat »

ELie de la Coussaye, fils de Sainte Harangot, n’est pas cité dans l’acte et pourtant il est bien présent et sa magnifique signature tranche avec la manière pitoyable utilisée par le notaire pour écrire le nom de son père. Par contre vous constater que Saint Harangot sait certes signer, mais que son nom est moins facile à déchiffrer sur sa signature !