LES CLOUS DE NAVIRE ARRIVENT AU PORT DE NANTES PAR LA VOIE MARITIME : 1836

Je vous mettais hier ici le coût des clous de navire dans la constuction navale en 1834 selon l’ouvrage d’Ange Guépin.

Pour voir ces arrigages de clous, j’ai fait en 2018 la presse en ligne sur le site des AD44, et il donne l’arrivée de barils de clous chargés à Dunkerque.

Les Normands étaient souvent cloutiers utilisant le fer des forges Normandes. J’avais trouvé autrefois une « route du clou », qui est depuis longtemps sur mon site. Il s’avère que les chevaux et mulets ne portaient par tous les clous et que la mer en livrait une grande partie, entre autres dans les ports construisant navires.

Il existe de nombreuses variétés de clous, selon leur destination, et même les clous pour bateau sont encore fabriqués en France, dans la dernière usine cloutière de France
Sur le site ce cette dernière usine cloutière Française, vous pouvez même aller voir l’allure des clous pour chantier naval, et même en acheter.


La vue ci-dessus est extraite du site d’histoire de la dernière usine cloutière de France

J’ai fait ceci dans le cadre de mon étude sociale des BONNISSANT, et ces constructeurs sont alors mes cousins germains.

Voici quelques arrivages de barils de clous, tous extraits de « Lloyd nantais. Feuille commerciale et maritime » numérisé et en ligne sur le site des AD44

Le 17 août 1836 – Jeune-Marie, capitaine Chauvelon, venu de Dunkerque
• Bonnissant frères 3 barils de clous de fer
Le 29 septembre 1836 – Actif [nom du navire], capitaine Ertaud, venu de Dunkerque et de Concasuras [sic, mais rien trouvé, alors sans doute Concarneau ? car ils ont aussi de la morue etc…]
• Bonnissant 1 baril de clous
• Jollet aîné 1 baril de clous
• Dubigeon 1 baril de clous
Le 9 mars 1837 – Nestor – capitaine Ertaud, venu de Dunkerque
• Dubigeon 9 barils de clous
• Bonnissant 4 barils de clous
Le 5 mars 1838 – Sainte-Catherine, capitaine Hadevin, venu de Dunkerque
• Dubigeon 7 barils de clous de fer
• Jollet père et fils aîné 5 barils de clous
• Guibert frères 12 barils de clous
• Leray 3 barils de clous
• Bonnissant 1 baril de clous
Le 7 octobre 1841 – Saint-Louis, capitaine Péaud, venu de Dunkerque :
• Souët 7 barils clous de fer
• Bonnissant 3 barils clous de fer
• Viaud 1 baril clous de fer
• Dubigeon 2 narils clous de fer
Le 15 novembre 1841 – Jean-Bart, capitaine Bouin, venu de Dunkerque
• Jollet père 1 baril de clous
• Bonnissant 1 baril de clous
• Gouzer 2 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
Le 8 janvier 1842 – Auguste-Marie, capitaine Nicolon, venu de Dunkerque
• Bonnissant 2 barils de clous
• Jollet père 5 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
Le 28 janvier 1842 – Auguste-Marie, capitaine Nicolon, venu de Dunkerque
• Jollet père et fils 5 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
• Huette jeune 1 baril de clous
• Bonnissant 2 barils de clous
• Bonin 1 baril de clous
• Gillou et Viaud 2 barils de clous
Le 8 juin 1842 – Napoléon-le-Grand, capitaine Burgaud, venu de Dunkerque
• Wattier 3 barils de clous de fer
• Dubigeon 3 barils de clous de fer
• Bonnissant 5 barils de clous et 28 feuilles tôle

Route du clou Normand : vente de 600 milliers de clous à ardoise et clous à latte, Angers 1579

Je descends des CHESNAIS cloutiers à Beauchesne en Normandie, et depuis je m’intéresse à tous les cloutiers qui venaient vendre leurs clous en Anjou et en Bretagne.

    Voir ma page sur la route du clou
    Voir ma page sur la Normandie

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 23 novembre 1579 en la cour du roy notre sire à Angers et de monsieur duc d’Anjou etc (Jean Poulain notaire Angers) establyz chacun de Guillaume Delalande marchand cloustier en la paroisse de Heusse pays de Normandie d’une part,

    Vous pouvez identifier la paroisse, merci d’avance.

et sire Benoist de Crespy marchand demeurant audit Angers d’autre part
soubzmectant lesdites parties etc confessent avoir fait et font entre eulx le marché qui s’ensuyt
c’est à savoir ledit Delalande avoir vendu et vend par ces présentes audit de Crespy qui a achapté de luy le nombre de 600 milliers de cloux à latte et à ardoise dont y en aura 350 milliers à ardoise et 250 milliers à latte qui est ledit nombre de 600 milliers
lequel nombre de 600 milliers ledit Delalande sera tenu et a promis etc rendre bailler et livrer à ses despens en ceste dite ville d’Angers en la maison dudit de Crespy dedans les termes qui s’ensuyvent
scaviur 200 milliers dedans le jour et feste de Nouel prochainement venant et deux autres 200 millies dedans le jour de Karesme prenant aussi prochainement venant et le reste montant pareil nombre de 200 milliers dedans le jour et feste de Pasques lors ensuyvant et aussi prochainement venant
tous lesdits cloux bons et marchands et bien et deument faictz comme il appartient
et est faite la dite vendition de tout ledit nombre de clouz pour et moyennant la somme de 100 escuz sol poyable livrant poyant et à fin de livraison fin de poyement
à ce tenir etc dommages etc obligent etc à prendre etc renonçant etc foy jugement condemnaiton etc
fait et passé audit Angers en présence de Jehan Bellier et Jehan Hobe demeurant audit Angers tesmoins

Ces vues sont la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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Vente de cire blanche et de clous à soulier, Beauchêne (Orne) – Angers (Maine-et-Loire), 1591

Petite fille, j’ai porté dans les années 1944 et suivantes, des bottines de cuir à semelle de bois. Afin que le bois ne s’use pas trop vite, on y mettait des fers aux 2 extrêmités. Nous ne passions jamais inaperçu dans les rues tant les fers faisaient de bruit !

Ces fers étaient cloutés à la chaussure, comme le faisaient autrefois les cordonniers de nos ancêtres… Ce qui m’emmêne à nouveau sur la route du clou, route que j’ai ainsi définie, et qui m’est si chère, puisque je descends de cloutiers de Beauchêne, Orne.

Clous à soulier, ils servent aux Cordonniers pour ferrer les gros souliers des paysans, des porteurs-de-chaise, &c. il y en a qui pesent depuis deux livres jusqu’à quatre livres au millier, ce sont les plus legers ; les lourds sont ou à deux têtes, ou à caboche. (Diderot, Encyclopédie, 18e siècle)

    Voir ma page sur l’histoire de la clouterie dans l’Orne
    Voir ma page sur la route du clou
    Voir ma famille CHESNAIS, cloutiers à Beauchêne

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 27 août 1591 après midy en la court du roy notre sire à Angers par davant nous François Revers notaire de ladite dourt personnellement establyz honnestes personnes Claude Dormetz marchand demeurant au bourg de Beauchesne pays de Normandie en l’évesché de Bayeulx, ainsi qu’il nous a dit, d’une part,
et sire Michel Guerande marchand demeurant Angers paroisse Sainte Croix d’autre

    Michel Guerande sera Michel Garande marchand cirier, d’ailleurs ici on voit parfaitement une illustration de son activité.

soubzmettant lesdites parties respectivement etc confessent etc avoir fait et font entre eulx ce qui s’ensuit scavoir est ledit Dormetz avoir ce jour d’huy vendu et vend et promet bailler et livrer à ses despens périls et fortunes audit Guerande en sa maison audit Angers dedans la Toussainctz prochainement venant le nombre de 500 livres de cire neufve bonne loyale et marchande avec 100 milliers de clou pavillon à soullier pesant chacun millier 3 livres aussi bon loyal er marchand

et est faicte la présente vendition de ladite cire et clou pour et moyennant la somme de 47 escuz et demi scavoir pour la cire 65 livres et pour ledit clou 77 livres 10 sols à raison de 15 sols 6 deniers chacun millier, payable ladite somme de 44 escuz et demy par ledit Guerande audit Dormetz en livrant ladite cire et clou et à fin de livraison fin de paiement

    Ce qui met la livre de cire à 65/500 soit 2 sols 6 deniers, ce qui ne me paraît pas excessif, alors qu’il s’agit du haut de gamme. En effet, dans le fin fonds des campagnes on fait son suif et ses chandelles au suif, et parfois aussi une lampe à huile chez les notables. Je suppose que cette cire blanche est celle dont on fait les innombrables cierges d’église.

    et le millier de clou à 15 sols 6 deniers aussi cela ne paraît excessif, et le cloutier devait bosser beaucoup pour gagner sa vie, car chaque clou est fait à la main.

et pour l’exécution des présentes a ledit Dormetz esleu et accepté juridiction par devant messieurs les juges et consulz des marchands de ceste ville d’Angers pour y estre traité comme son juge naturel et a renoncé à tout delay et fins d’élection de juridiction et à ceste fin a eslu son domicile en la maison de François l’Huissier Me tailleur d’habits demeurant Angers rue Lyonnoyse paroisse de la Trinité et a voulu et veut et consent que pour commandements exploits actes de justice qui luy seront faits et baillés audit domicile vaillent et soient de tel estat et valleur comme sy faits et baillez estoient à sa personne et domicile ordinaire,

    en effet, le vendeur demeure dans une autre province, et doit donc accepter l’une des juridictions. On voit que c’est celle de l’acquereur : Angers.
    Je suppose que le vendeur est à Angers pour une livraison, et qu’il en profite pour prendre par ci par là d’autres commandes pour l’avenir.

tout ce que dessus a esté stipulé et accepté lesdites parties respectivement à ce tenir etc dommages etc obligent lesdites parties respectivement elles leurs hoirs etc à prendre etc et le corps desdites parties à tenir respectivement prinson comme pour les propres affaires du roy notre sire par deffaut de faire et accomplir le contenu en ces présentes renonczant etc foy jugement condempnation etc

    je reste toujours sans voix devant la clause de prison, qui nous paraît à des années lumières devant le nombre de surendettés sensés non responsables, parce que des pratiques de vente les y ont trop incités

fait Angers à notre tablier ès présence de Michel Lory praticien et honneste homme Estienne Mestayer marchand demeurant audit Angers paroisse sainte Coirx et ledit Huissier tesmoings,
ledit Drometz a dict ne scavoir signer.

    Je suis très surprise de voir que Dormetz ne signe pas car mes clouties CHESNAIS à Beauchêne savaient tous signer.


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