Autrefois on s’entassait à 17 dans une pièce

Autrefois on s’entassait à 17 dans une pièce, aujourd’huy 10 millions de Français fuient la cohabitation et vivent seul(e) dans un logement !
Il y a 25 ans, j’ai eu l’occasion de visiter la ferme de la Bintinais près Rennes transformée en éco-musée.
Cette ferme n’était pas petite mais plutôt riche, comparée à d’autres exploitations. La pièce principale logeait 17 personnes, et je me souviens de notre stupeur (nous étions un groupe). Puis nous avons tenté de comprendre comment et où ils pouvaient bien dormir, mais même en en logeant plusieurs par lits nous n’y étions pas parvenu. Certes, nous pensions bien que l’intimité était rare autrefois, mais à ce point !
En Loire-Atlantique, avec les rencensements d’une part, et les rôles de capitation d’autre part, on peut souvent savoir combien de personnes logeaient sous le même toît que nos ancêtres.
C’est ainsi que je sais que mon arrière grand mère route de Clisson était loin d’être l’unique occupante de sa maison, car on y compte en tout 13 personnes. En fait chacune des 4 pièces était occupée par un ménage, en sous location.
Et quand on se souvient comme moi (née en 1938) qu’à l’époque il n’y avait que des toilettes rares ou au fond du jardin, et ne parlons pas de l’eau courante !
Mais aujourd’hui je suis totalement assommée par une autre constation du même ordre, mais probablement bien pire.
Voilà, je suis obnubilée (et même obsédée) depuis 6 semaines pas mes BONNISSANT que je ne peux remonter car nés dans la Manche, là où les bombardements de la seconde guerre mondiale ont bien détruit le passé et ses archives. Donc je les fais depuis leur arrivée à Chantenay en 1757. Ils venaient à 2 frères, de Saint Malo et Saint Servan, avec maman, veuve, sachant bien signer. Et ils sont charpentiers de navire à Chantenay, justement attirés par l’énorme explosion que va connaître à cette date la construction navale nantaise.
J’ai donc étudié aussi toutes les publications sur la construction navale nantaise de cette époque, stupéfiante.
Seulement voilà, on avait certes attiré les compétences et même beaucoup, car le registre paroissial de Chantenay triple de volume, mais on n’avait pas trop construit de maisons, et ils s’entassent d’où des conditions d’hygiène indignes, de sorte que sur 16 enfants du couple dont je descends, il n’en reste que 4 adultes dont 2 garçons et 2 filles.
Le garçon dont je descends sera commis aux vivres puis son fils épicier. Mais l’autre garçon suivra son père dans la construction de navires, aura même une entreprise, dont les historiens se souviennent :

• « Quelques constructeurs du XVIIIème siècle ont survécu à l’ombre des Crucy, comme les Bonnissant, Baudet, Jollet et bien sûr les Dubigeon. ‘Rochcongar, Des Navires et des Hommes, page 28) »

Voyez mon étude des BONNISSANT à Chantenay et dans la construction navale, de charpentier de navire à constructeur

LES CLOUS DE NAVIRE ARRIVENT AU PORT DE NANTES PAR LA VOIE MARITIME : 1836

Je vous mettais hier ici le coût des clous de navire dans la constuction navale en 1834 selon l’ouvrage d’Ange Guépin.

Pour voir ces arrigages de clous, j’ai fait en 2018 la presse en ligne sur le site des AD44, et il donne l’arrivée de barils de clous chargés à Dunkerque.

Les Normands étaient souvent cloutiers utilisant le fer des forges Normandes. J’avais trouvé autrefois une « route du clou », qui est depuis longtemps sur mon site. Il s’avère que les chevaux et mulets ne portaient par tous les clous et que la mer en livrait une grande partie, entre autres dans les ports construisant navires.

Il existe de nombreuses variétés de clous, selon leur destination, et même les clous pour bateau sont encore fabriqués en France, dans la dernière usine cloutière de France
Sur le site ce cette dernière usine cloutière Française, vous pouvez même aller voir l’allure des clous pour chantier naval, et même en acheter.


La vue ci-dessus est extraite du site d’histoire de la dernière usine cloutière de France

J’ai fait ceci dans le cadre de mon étude sociale des BONNISSANT, et ces constructeurs sont alors mes cousins germains.

Voici quelques arrivages de barils de clous, tous extraits de « Lloyd nantais. Feuille commerciale et maritime » numérisé et en ligne sur le site des AD44

Le 17 août 1836 – Jeune-Marie, capitaine Chauvelon, venu de Dunkerque
• Bonnissant frères 3 barils de clous de fer
Le 29 septembre 1836 – Actif [nom du navire], capitaine Ertaud, venu de Dunkerque et de Concasuras [sic, mais rien trouvé, alors sans doute Concarneau ? car ils ont aussi de la morue etc…]
• Bonnissant 1 baril de clous
• Jollet aîné 1 baril de clous
• Dubigeon 1 baril de clous
Le 9 mars 1837 – Nestor – capitaine Ertaud, venu de Dunkerque
• Dubigeon 9 barils de clous
• Bonnissant 4 barils de clous
Le 5 mars 1838 – Sainte-Catherine, capitaine Hadevin, venu de Dunkerque
• Dubigeon 7 barils de clous de fer
• Jollet père et fils aîné 5 barils de clous
• Guibert frères 12 barils de clous
• Leray 3 barils de clous
• Bonnissant 1 baril de clous
Le 7 octobre 1841 – Saint-Louis, capitaine Péaud, venu de Dunkerque :
• Souët 7 barils clous de fer
• Bonnissant 3 barils clous de fer
• Viaud 1 baril clous de fer
• Dubigeon 2 narils clous de fer
Le 15 novembre 1841 – Jean-Bart, capitaine Bouin, venu de Dunkerque
• Jollet père 1 baril de clous
• Bonnissant 1 baril de clous
• Gouzer 2 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
Le 8 janvier 1842 – Auguste-Marie, capitaine Nicolon, venu de Dunkerque
• Bonnissant 2 barils de clous
• Jollet père 5 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
Le 28 janvier 1842 – Auguste-Marie, capitaine Nicolon, venu de Dunkerque
• Jollet père et fils 5 barils de clous
• Dubigeon 2 barils de clous
• Huette jeune 1 baril de clous
• Bonnissant 2 barils de clous
• Bonin 1 baril de clous
• Gillou et Viaud 2 barils de clous
Le 8 juin 1842 – Napoléon-le-Grand, capitaine Burgaud, venu de Dunkerque
• Wattier 3 barils de clous de fer
• Dubigeon 3 barils de clous de fer
• Bonnissant 5 barils de clous et 28 feuilles tôle

Le clou de navire représente 4% du coût du navire : Nantes 1835

SAINT GLIN-GLIN  : Aujourd’hui 138ème jour sans réparations. Le 6 janvier, l’eau est entrée dans le mur de béton esquinté lors des travaux de toîture et une seconde MALFACON à savoir lorque les pluies d’Est sont tempête elles ne peuvent s’écouler sur les seuils de mes portes fenêtres car les seuils ont été montés pente dirigée vers l’appartement et non vers l’extérieur. 

 

Ceux qui fréquentent mon site et mon blog, savent que j’ai depuis 20 ans sur mon site une page que j’ai intitulée LA ROUTE DU CLOU, dédiée aux Normands qui, à l’instar de mes ancêtres GUILLOUARD d’une part et CHESNAIS d’autre part, quittaient la Normandie pour s’installer ailleurs en France.
Mes travaux en la matière ont été depuis pillés et imités de toutes parts, sans même prendre une seconde pour me faire un simple bonjour.

Ce jour je vous propose encore du clou, cette fois je vous mets le prix en 1835 selon l’ouvrage : GUÉPIN Ange et BONAMY Eugène : Nantes au XIXe siècle, statistique, topographique, industrielle et morale, 1835
et demain je vous mettrai les arrivages de cloux de navires à Nantes, mêmes dates. Ainsi, je sais maintenant que le clou comptait beaucoup dans la construction navale.

CONSTRUCTION ET ARMEMENT DES NAVIRES.

Cette industrie est l’une de celles où notre ville réussit le mieux. Les chantiers de nos constructeurs sont situés au bas de la Fosse, où ils occupent un espace considérable. Le nombre des ouvriers qu’ils emploient varie suivant les besoins de la navigation. Ces ouvriers sont payés à la journée ou au marché. Ce dernier mode serait plus avantageux aux deux parties, si une concurrence de plus en plus sévère ne venait diminuer le prix du travail des salariés. Lorsque les ouvriers charpentiers sont au marché, ils s’associent entr’eux et partagent au prorata de leur travail et de leurs salaires habituels. C’est-à-dire, que chacun est rétribué en raison de la qualité et de la quantité de ses oeuvres.
La coque d’un navire de 300 tonneaux, destiné à porter soit 500 boucauts de sucre, coûte habituellement, avec un rouffle, un canot et une chaloupe, la façon de la mâture et le bois destiné à la garnir, de 35 à 49 mille francs, si le navire est chevillé en fer ; 4 à 5 mille fr. de plus, s’il est chevillé en cuivre. Parfaitement armé, avec les rechanges d’usage, et doublé en cuivre fort le même navire coûte de 105 à 115 mille francs. Les navires de 240 tonneaux, tels qu’on en a fait plusieurs sur notre place, sous la restauration, revenaient, à cette époque, tout armés, prêts à mettre en mer à cent et quelques mille francs ; qu’un compte d’armement, que nous avons sous les yeux distribue ainsi :
Pour la coque 36 500 F
Mâture et avirons 3 183,75
Feuilles de cuivre à doublage 8 988,90
Au constructeur, journées et founitures 2 069,69
Au fondeur 2 604,65
Au cloutier 4 396,39
Chanvre, câbles, chaînes, gréeurs 16 047,57
Ancres 1 787,57
Au poulieur 2 119,50
Toile à voile, pavillons etc… 7 815,36
Frais divers 882,75
total 86 396,44 F
Les menus frais de l’armement comprenant 48 articles, font monter le total à 106 300,79 F
Au moment où nous écrivons, la construction des navires est si active, que jamais une cale ne reste vacante, et que l’on prépare encore de nouveaux chantiers. Depuis octobre 1834, jusqu’à ce jour 1er avril 1835, on a lancé à la mer en 6 mois 13 navires : 8 en 1834, formant un total de 1 950 tonneaux, et 5 en 1835, ces derniers réunis jaugeaient 1 560 tonneaux.
13 navires sont maintenant en construction, ils représentent 3 880 tonneaux. Tous ces bâtiments destinés au long cours (nous faisons abstraction des autres) forment donc un total de 26, et représentent 7 390 tonneaux. Le plus fort a été lancé l’année dernière, il était de 700 tonneaux ; les plus faibles sont de 150.

Donc, le clou comptait pour environ 4% du coût de construction du navire !
Demain il arrive, et devinez comment il arrive ? Bon, pour vous aider, disons que Nantes est un port.