René Denais cède à son frère Jean une rente de leurs parents : Entrammes et Bonchamps lès Laval 1655

Cet acte est une vente, et pourtant elle m’apprend ce que je n’ai pas trouvé ailleurs, ni contrats de mariage ni successions ou inventaires à ce niveau. Car René Denais précise que la rente est issue de la succession de Jean Denais et Françoise Bertier leur père et mère, puis on apprend que Jean est frère de René.
Or, après des semaines passées dans les registres paroissiaux j’avais reconstitué toutes les familles DENAIS et le couple Jean Denais et Françoise Bertier a plusieurs enfants née à Bonchamps, et si les registres paroissiaux ne permettaient aucun lien, cette fois je l’ai.
Et pour avoir passé tant de temps sur les registres de Bonchamps et Argentré, je peux conclure que c’est Françoise Bertier qui est issu d’Entrammes, puisque la rente est assise sur un bien situé à Entrammes.

Comme quoi, même les petits actes peuvent dire de grandes choses ! Et j’ai classé cet acte dans la catégorie SUCCESSIONS car il est aussi parlant qu’une succession, dont il relève.

Ah, j’oubliais de vous dire que le métier de René Denais m’était inconnu avant cet acte, car les registres de Bonchamps sont totalement muets sur ce point.

Acte des Archives Départementales de Mayenne 3E1/205 – Ma retranscription (propriété intellectuelle) :

Le 11 janvier 1655 avant midy, par devant nous Pierre Rouillard notaire royal à Bonchamp (René Menier notaire) furent présents et duement establis René Denais marchand tissier en toile demeurant au lieu des Chasteliers paroisse dudit Bonchamp d’une part, et Jean Denais sieur des Vignes aussi marchand demeurant audit lieu paroisse dudit Bonchamp d’autre, entre lesquelles parties après submission à ce requises a esté fait le contrat qui ensuit, c’est à savoir que ledit René Denais a vendu cedé quité et transporté et par ces présentes vend cède quitté délaisse et transporte et promet garantir à peine etc audit Jean Denais achetant pour luy ses hoirs et ayant cause, scavoir est la somme de 6 livres tz de rente annuelle et perpétuelle payable au jour de Toussaint de chaque année à luy due par Mathurin Bouvron héritier de defunt Joachim Gousselin pour raison de quelques héritages situés au lieu de la Loge près le Riblay paroisse d’Antrasmes ( qui est « Entrammes ») qui sont sujets et obligés pour ladite rente, le tout ainsi qu’icelle rente luy est venue et escheue de la succession de defunts Jean Denais et Françoise Bertier ses père et mère, suivant les partages qui ont esté faits après le décès de sa mère, que ledit Jean Denais a dit bien scavoir et cognoistre, iceulx héritages baillés pour ladite rente pour avoir entre ses mains le contrat d’icelle rente fait par leur deffunt père commun … audit Gousselin, et les partages qui ont esté faits de ses biens après son décès ; la présente vendition faite pour et moyennant le prix et somme de 150 livres tz que ledit Jean Denais a cy-devant baillée et payée audit René Denais son frère en tant qu’il l’a recogneu s’en est contanté sans que ladite rente soit tenue et chargée d’aucunes charges ni debvoirs au seigneur du Breil, pour en jouir et disposer par ledit Jean Denais à l’avenir comme de son propre héritage, à laquelle fin ledit René Denais s’est désaisi et dévêtu de la propriété d’icelle ; et a esté dépensé en vin de marché donné à ceux qui ont aidé à ces présentes la somme de 60 sols qui demeure censée et réputée de mesme nature que le sort principal du présent contrat ; ce qui a esté ainsi voulu et accordé, stipulé et consenti par lesdites parties dont à leur requeste les avons jugés etc fait et passé audit Bonchamp maison de nous notaire en présence de Jean Vaugeois marchand et Jean Mellet tailleur d’habits demeurant audit Bonchamp témoins »

les 2 fusils et 2 pistolets de Nicolas Denais : Chemazé 1724

Je termine avec vous ce long inventaire qui m’a tant appris !
Grâce à lui, j’ai tous les détails sur le métier de Nicolas Denais, car les papiers donnent les liasses de baux à ferme et acquits de baux à moitié. Il était donc marchand fermier, d’abord de la terre de la Ferrière de Flée, puis celles de la Broissinnière et de Gastines à Molière en Chemazé.
Il entreposait dans la maison seigneuriale de Gastines qu’il habitait donc en tant que fermier de la terre de Gastines, d’importantes quantités de lin, chanvre, pois, fèves, céréales, etc…
Il se déplaçait souvent avec des marchandises et/ou des sommes importantes, donc, il possède 2 fusils et 2 pistolets. Cette mention est peu fréquente dans les inventaires, et j’ai depuis longtemps recencé sur mon site ces mentions d’armes. Il est manifeste qu’elles sont liées à une activité de déplacements risqués.
Et peu de personnes possédaient de telles armes !!! C’est du moins ce que tous les nombreux inventaires après décès que j’ai dépouillés reflètent.

Nicolas Denais est mon ascendant, et sa vie est désormais très illustrée et il le mérite car il a eu un parcours remarquable.
Fils d’un marchand tissier de Bonchamps, il a à peine 6 mois quand son père meurt, et sa veuve ne se remariera que 14 ans plus tard, élevant donc seule ses jeunes enfants.
Je suppose qu’elle les a placé dans des familles, et que Nicolas a eu la chance de se rapprocher ainsi au service des nobles qui l’ont par la suite embauché pour gérer leurs terres.
Il se marie tard, et sa première femme décède en 1720 sans lui avoir donné d’enfants.
Il se remarie en 1721, alors âgé de 51 ans, et là, je vous réserve bientôt la surprise ce ce contrat de mariage stupéfiant !
à bientôt

La seringue de Nicolas Denais : Chemazé (53) 1724


15 boisseaux de froment rouge 82 livres – Une seringue 3 livres – Un septier 4 boisseaux d’avoine 26 livres – 12 septiers 2 boisseaux de bled seigle 490 livres – Un manteau de Camelot de nulle valeur 5 livres – Une mauvaise paire de souliers et une paire de pantoufle 2 livres 10 sols

Vous avez bien lu. Ce passage est extrait du long inventaire après décès de Nicolas Denais en 1724 à Molière en Chemazé, où il était marchand fermier, d’où le long inventaire car il a un stoc impressionnant de produits des récoltes.

Le mot seringue ne peut pas être compris avec notre sens médical actuel, et rassurez vous mon ancêtre ne se droguait certainement pas.

Certes j’ai d’abord aussi étonnée que vous, d’autant que le dictionnaire du monde rural de Marcel Lachiver ne donne pas cet outil. Mais il donne cependant l’explication plausible :
En horticulture le seringage consiste à arroser en pluie fine.
J’en conclue donc que la seringue de Nicolas Denais était un pulvérisateur, et que cette manière douce d’arroser était sans doute pour des fleurs et un jardin de madame !
Odile HALBERT

Les 2 culottes de cuir de Nicolas Denais : Chemazé (53) 1724

Je travaille depuis 3 semaines mes DENAIS dont Nicolas décédé en 1724 à 54 ans à Molière en Chemazé, et je retranscris et analyse l’inventaire après décès qui me livre beaucoup sur sa vie et son travail.
Et j’ai même quelques surprises, alors que j’ai déjà fait beaucoup d’inventaires après décès assez anciens, je croyais avoir tout vu.
Il n’en est rien, je découvre encore des choses, la preuve, voyez ici parmi d’innombrables vêtements, une multitude de cravattes et de mouchoirs, il a aussi 2 culottes de cuir.
Je suis surprise de cette information, car je n’avais jamais pensé rencontré ce type de vêtement. Nicolas Denais est un marchand à la fois marchand fermier de 3 seigneuries et manifestement aussi intermédiaire dans le commerce de la toile vers Laval. Alors, à quoi lui servaient les culottes de cuir ? surement pas à livrer de la toile à Laval, mais à aller voir ses métayers ???

Or, impossible sur Internet de trouver d’autre piste que la Bavière, que je connais comme vous sans doute, et qui manifestement semblent avoir le monopole de l’information sur la culotte de cuir.
Mais je ne trouve rien sur la France d’autrefois.
Et vous ?
d’avance merci.
Odile

Curieux contrat de mariage de Gilles Du Hardas st Renée Lerat, Angers et Hennebont 1622

curieux parce qu’il semble avoir précédé le contrat de mariage, aussi aucune allusion à la bénédiction nuptiale. A moins que ce ne soient des protestants ?
Curieux aussi parce qu’il reçoit une maison à Hennebont et semble vivre à Angers.
Enfin la maison d’Hennebont est d’un prix si élevé qu’il s’agit d’un bel hôtel particulier.

Enfin elle a pour beau-frère un Denais de Baugé qui semble bien proche parent de celui qui a publié le nobiliaire d’Anjou.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 19 avril 1622 avant midy devant nous Julien Deille et Nicolas Leconte notaires royaux à Angers, furent présents establiz deument soubzmis Me Guillaume Du Hardaz advocat au parlement de Bretagne demeurant de présent en ceste ville paroisse sainte Croix et noble homme Me Jehan Doudel sieur de Penerf conseiller du roy notre sire baillif et lieutenant généal au siège présidial de Quimpereocantin pays de Bretagne y demeurant paroisse de Saint Marguerite estant de présent en ceste dite ville logé en l’hostellerie où pend pour enseigne le Griffon tant en son privé nom que soy faisant le fait vallable d’honorable personne Me Gilles du Hardas sieur de Querons procureur et notaire royal au siège royal de Hennebont et damoiselle Jacquette Doudel père et mère dudit Du Hardas demeurant audit Hennebont paroisse Saint Gilles auxquels lesdits Guillaume Du Hardas et Doudel promettent et demeurent tenus solidairement faire ratiffier ces présentes et en fournir ratiffication vallable 3 mois prochains venants à peine etc ces présentes néantmoins etc d’une part,
et damoiselle Renée Lerat fille de deffunts honorables personnes Me Jean Lerat vivant sieur de la Noe greffier de la provosté royal ville dudit Angers et Jacquine Courtin sa seconde femme estant de présent en ceste dite ville paroisse sainte Croix, et Me Louis Denays docteur en médecine may de damoiselle Françoise Lerat et cy devant curateur de ladite Renée Lerat demeurant en la ville de Baugé d’autre part,
traitant des clauses et conditions du mariage ja consommé entre lesdits Me Guillaume Du Hardas et ladite Renée Lerat ont accordé ce que s’ensuit c’est à savoir que ledit Me Guillaume Du Hardas a pris ladite Lerat avecq tous et chacuns ses droits mobiliaires et immobiliaires dont y en aura la somme de 600 livres mobilisée et le surplus en quelque somme qu’il se puisse monter lesdits Me Guillaume Du Hardas et Doudel esdits noms promettent et demeurent tenus solidairement convertir en acquests et achapt d’héritages en ce pays d’Anjou qui seront censés et réputs le propre de ladite Renée Lerat de son estoc et lignée et pris par elle hors de sa part de communaulté sans que lessdits droits et deniers et acquests qui en seront faits ne l’éviction pour les demander puissent tomber en la communaulté desdits Du Hardas et Lerat et à deffault d’acquest en constituent rente au denier vingt sur tous et chacuns leurs biens et desdits Me Gilles Du Hardas Doudel son espouse à commencer ladite rente du jour de la dissolution dudit mariage icelle rente payable en ceste ville à la fin de chacun an et rachaptable dans 2 ans lors ensuivant estant convenu qu’en cas que ladite Renée Lerat ses hoirs et ayant cause veuille cy après renoncer à la communauté dudit Du Hardas son mary ils prendront les acquests ou deniers cy dessus stipulés ses propres avecq ses habtis bagues et joyaulx francs et quites de toutes debtes mesmes de celles ou elle se seroit communement obligée de toutes lesquelles debtes ils seront entièrement libérés et indempnisés par lesdits Lory Du Hardas et Doudel
en faveur duquel mariage ledit Doudel esdits noms a promis que lesdits Gilles Du Hardas et Doudel son espouse donnent à leurdit fils comme ils donnent par ces présentes en advancement de droit successif une maison couverte d’ardoite située en la rue d’en bas de la ville de Hennebont par eux acquise de Jehan et Jullien Dutefe pour la somme de 1 450 livres tz laquelle maison sera et demeurera auxdits Du Hardas et Lerat son espouse pour par eux en jouir et disposer comme de leur propre fors en cas de dissolution du mariage sans hoirs elle retournera audit Du Hardas de laquelle ladite Lerat jouira de douaire advenant avant le décès desdits Me Gilles Du Hardas et Doudel son espouse si mieux ladite Lerat n’aime se contenter de la somme de 60 livres de rente, laquelle lesdits Du Hardas et Doudel son espouse seront tenus luy payer chacuns ans où elle sera le premier paiement commenczant dans l’an et jour d’après la dissolution et à continuer , et après le décès desdits Du Hardas et Doudel père et mère dudit Du Hardas fils elle aura douaire entier stipulé selon ladite coustume dudit pays de Bretagne
et ne pourra ledit Du Hardas fils soit avecq l’auctorité de ses dits père et mère et dudit Doudel, toucher ne autrement les sorts principaux des deniers de ladite Renée Leat escheuz et qui luy escheront cy après sinon en en présence de 4 des plus proches parents de ladite Lerat scavoir 2 paternels et 2 maternels résidant en ceste ville pour en estre passé actes publiques affin de la recognoissance desdits droits seulement
assurant et a ledit sieur Doudel esdits noms assur ledit Du Hardas fils libre et quitte de toutes debtes jusques à ce jour et en tant que besoing est ou seroit promis et demeure tenu l’en acquiter
et en cas d’aliénation des propres de ladite Lerat des à présent lesdits Du Hardas et Doudel esdits noms solidairement sans division comme dit est luy ont fait et promis récompense sur tous et chacuns leurs biens présents et futurs nonobstant que ladite Renée Lerat eust consenty auxdites aliénations
et pour l’entière exécution des présentes et ce qui en dépend et pourra dépendre lesdits Du Hardas et Doudel ont prorogé et accepté cour et juridiction en la sénéchaussée et siège présidial d’Anjou Angers pour y estre conjointement ou séparément poursuivis comme par devant leurs juges naturels et ordinaires et ont renoncé et renoncent à tous déclinatoires et ont esleu domicile irrévocable en la maison de Sanson Dupont groguiste demeurant rue de la Poissonnerie paroisse saint Maurice de ceste ville pour y recepvoir tous actes de justice qui vauldront comme si faits estoient à leurs personnes ou domicile naturels sans que ledit domicile puisse estre changé pour mutation de personne ou autrement car lesdites parties ont le tout vouly stipulé et accepté auxquelles conventions matrimoniales promesses et obligations et ce qeu dit est tenir et aux dommages et intérests amandes rendre et restituer en cas de deffault se sont obligés et obligent respectivement mesme lesdits Du Hardas et Doudel esdits noms et en chacun d’iceux solidairement sans division de personne ne de biens eux leurs hoirs et ayans cause bien et choses présents et futurs quelconques renonçant etc espcialement au bénéfice de division discussion et ordre de priorité dont les avons jugés
fait et passé audit Angers par devant nous notaires royaux susdits maison de noble et discret Me Clement de Bryollay sieur de la Rougeraye prêtre conseiller du roy audit siège présidial d’Angers en sa présence, tant en son privé nom que comme procureur de noble homme Guillaume Du Cleray sieur de la Rue advocat du roy au siège présidial de Nantes, et de François de Bryllay escuyer sieur de Boismaurice, maistre Jehan et Pierre les Gasnery frères clercs jurés au greffe de la provosté, Me Jehan Questin sieur de la Gaignerye advocat au siège, Me Claude Courtin sieru de la Combe, Pierre Piculus licencié ès droits tous proches parents de ladite Lerat qui ont avecq ledit sieur Denais beau frère de ladite Lerat approuvé ces présentes en faveur de ladite Lerat de l’estat de son mariage et encores en présence de Me Michel Bruneau sieur de la Gilletterie advocat audit Angers, et de Me René Boutin praticien tous demeurant audit Angers

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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