Le destin des enfants illégitimes à Merdrignac au 17ème siècle, et leur assassinat.

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Le registre ancien de Merdrignac comporte chaque année plusieurs naissances illégitimes, mais aussi de décès de ces petits, sans que je puisse dire si ces petits mouraient plus que les autres enfants, cependant, je relève des assassinats clairement annoncés comme tel. En voici 2 à titre d’exemple :« Estienne Hingant fils illégitime defunt Antoine Hingant fut frappé de divers coups d’espée ou autre glaive en la teste au pied et autres parties de son coprs le soir du 24 février 1646 sont il mourut le mesme soir au village de la Rallais et a esté inhumé au cimetière de Merdrignac le 27 dudit mois »

A Merdrignac, tout le monde est inhumé dans l’église, même lors des nombreuses épidémies d’automne comptant chaque fois des centaines de victimes. Les très rares inhumations au cimetière reflètent ici un refut d’inhumer près de Dieu, dans l’église, et peuvent être perçues comme un rejet terrible.

‘Un petit mendiant dit est bastard de Guillaume Ruello enterré au cimetière le 11 mars 1648″

Lui aussi n’a pas eu droit à l’inhumation comme tout le monde à Merdrignac, c’est à dire dans l’église.

 

Julienne Bonnier a quitté Saint Denis d’Anjou grosse de Jean Gautier, et met au mon de l’enfant en Normandie, 1690

Mantilly est situé dans le canton de Bagnoles de l’Orne, c’est à dire proche de la Mayenne et en particulière de Coesmes.
Manifestement sur le chemin qui menait autrefois les Normands vers l’Ouest, et que j’appelle LA ROUTE DU CLOU sur mon site, il est ici manifeste que ce chemin fonctionnait aussi en sens inverse, car Julienne Bouvier a suivi d’autres maîtres, trop désireuse sans doute de fuir celui qui l’avait engrossée.

Malgré tous mes efforts, je ne suis pas parvenue à déterminer si son nom était BONNIER ou BOUVIER. Alors si vous connaissez les familles de Saint-Denis-d’Anjou, sans doute pourrez vous nous éclairer.

Enfin j’ajoute que la mère est dite se présenter au curé, donc elle est debout sitôt l’accouchement, et l’enfant en péril de mort. Là, je suis sceptique, et je pense que l’enfant n’était pas tellement en péril de mort pour avoir été amené chez le prêtre. J’en conclue que ce prêtre était bienveillant, et pour sauver la forme canonique du moment, il s’en tire en se justifiant de la nécessité, vrai ou inventée. J’appelle ces justificatifs des « mensonges pieux ».

Mantilly (Orne) le 20 avril 1690 fut présentée à nous Julienne Bonnier de la paroisse de st Denis d’Anjou ainsi qu’elle nous a dit, accompagnée de Marie de Grangeray femme de Jean Le Landais du Noirbisson laquelle nous a apporté une fille qu’elle nous a dit avoir conceu illégitimement de Jean Gautier de la mesme paroisse de st Denis d’Anjou et ayant receu ladite fille en péril de mort nous luy avons conféré le st sacrement de baptesme et a esté nommé Julienne par Jean Le Landais et Julienne Le Landais, lasite Julienne Bonnier a signé le présent en la présence de Jean Le Landais de Noirbisson de Mantilly tesmoings

    en Normandie ceux qui ne savent signer signent d’une croix ou autre signe, comme ici la mère.

Noirbisson est aujourd’hui Noir Buisson

Promesses de mariage non tenues, Les Ponts-de-Cé 1620

On trouve aux Ponts-de-Cé Saint Maurille le baptême suivant :

« Ce jourd’huy mercredi 13 janvier 1621 a esté baptisé sur lesdits fons par moy curé susdit soubsigné Charles fils illégitime de Barbe Bouton, fut parrain Jehan Lambert maréchal et marraine Mathurine Blanfraye veuve de défunt Gervaise Duhoulay vivant marchand bouscher laquelle et ledit parrain ont dit ne scavoir signer de ce par nous enquis et sont demeurant en cette paroisse » et en marge : « illégitime – décédé »

Le père de l’enfant n’a sans doute pas épousé la mère, malgré le contrat de mariage qui suit.
Je m’abstiens ici de commentaires sur le comportement du père de l’enfant car je crains avoir compris que de nos jours il était devenu monnaie courante.

P. Grelier a trouvé l’acte qui suit aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription : Le 5 septembre 1620 après midy comme en traictant et accordant le mariage futur et proparlé être fait consommé et accomply entre honneste homme Charles Degré cordonnier demeurant en la paroisse Saint Maurille des Ponts de Cé d’une part
et honneste fille Barbe Bouton fille d’honneste homme André Bouton notaire en cour laye demeurant en ladite paroisse Saint Maurille d’autre part
lesquelles parties ont confessé avoir et font entre eux accords et conventions matrimoniales qui s’ensuivant c’est à scavoir que 2 ans sont ou environ que ledit Degré promist mariage à ladite Barbe Bouton laquelle luy aurait aussi promis
et en conséquence desdites promesses ledit Degré eut copulation charnelle d’icelle Bouton et que ayant su qu’elle aurait formalisé instance de rapt il se seroit absenté et pris autre femme laquelle estant depuis décédée, il auroit derechef recherché ladite Bouton enmariage, luy aurait promis et juré de l’espouser, de n’avoir autre femme qu’elle mesme luy aurait fait quelques petits présents ce que ladite Bouton aurait accepté et luy aurait derechef aussy promis mariage
et sur lesdites promesses aurait ledit Degré derechef eu compagnie charnelle de ladite Bouton, laquelle est grosse du fait dudit Degré, ce qu’il reconnaît et en conséquence desdites promesses par devant nous Jehan Bigottière notaire sous la cour royale d’Angers furent présents establis et soumis ledit Degré de l’advis de ses amis cy-après nommés, et ladite Bouton avec l’avis dudit Me André Bouton son père, se sont derechef promis et promettent mariage, iceluy solemniser en face de notre mère saincte (église) catholique apostolique et romaine si tost que l’un en sera requis par l’autre tous légitimes empeschements cessants
en faveur duquel mariage lesdits Degré et Bouton se sont prins avec tous leurs droits noms raisons et actions et de ce qu’ils peuvent avoir l’un l’autre
auquels accords et promesses de mariage tenir etc dommage etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc foy jugement dont etc fait et passé aux Ponts de Cé maison où pend pour enseigne le Chapeau Rouge demeure de François Laguagne présents honorable homme Jehan Tiercelin marchand cousin de ladite Bouton, François Pelault demeurant Angers Estienne Jousset cloustier et Jehan Boulestreau boulanger et Flourie ? Berard cousin de ladite Bouton à cause de sa femme et Me René Cointry sergent royal demeurant auxits Ponts de Cé, et Me René Haligon sieur de la Fresnaye demeurant audit Angers lesdites parties ont dit ne savoir signer fors ledit André Bouton. Signé Lefebvre pour Barbe Bouton, Bouton, Tiercelin,Berard, Cointrie, Boulestreau, Halligon, Bigottière

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