Bail à ferme d’une maison proche la fontaine de Pigeon, Angers, 1602

Voici un tonnelier qui loue une maison proche la fontaine du Pigeon à Angers. Le loyer se monte à 18 livres par an, et pour le prix il dispose d’un jardin.
Le propriétaire, non nommé, est le chapelain de la chapelle saint Gilles desservie en l’église Saint Maurille d’Angers. Il s’est fait représenter par Jean Pancelot, avocat à Angers. Comme quoi, les avocats eux aussi faisaient un peu de tout.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 19 juin 1602 après midy, en la cour du roy notre sire Angers endroict pardavant nous (Jean Chevrollier notaire Angers) personnellement establys honorable homme Me Jehan Pancelot sieur de Ferrière, advocat Angers et y demeurant paroisse de St Maurille au nom et comme procureur du chapelain de la chapelle de Saint Gilles desservie en l’église saint Maurille d’une part,
et Fleury Lecommendeux marchand tonnelier et Perrine Maznau sa femme demeurants près la fontaine de Pygeon paroisse de St Michel du Tertre, ladite Perrine de luy deuement et suffisament authorisée par ces présentes quant ad ce, d’autre part,

lesquels audit nom et mesme ledit Lecommandeux et sa femme eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division confessent avoir fait et encores font entre eux le marché de ferme tel que s’ensuit c’est à scavoir que ledit Pancelot audit nom a baillé et baille et par ces présentes baille auxdits Lecommandeux et sa femme qui ont prins et accepté audit tiltre de ferme seulement non autrement pour le temps et espace de 7 années et 7 cueillettes entières et consécutives et parfaites et continues l’une l’autre sans intervalle de temps à commencer au jour et feste de Toussaints année passée et finiront à pareil jour scavoir est une petite maison jardin appartenances et dépendances avecq les hayes fossés murailles et cloisons qui environnent ladite maison et le jardin, le tout situé près ladite fontaine paroisse de saint Sanxon (faudrait savoir : tout à l’heure c’était sur la paroisse de saint Michel du Tertre, et n’en doutez pas j’ai vérifié ma lecture, et il y a bien un changement brutal de paroisse ! sans doute un endormissement du notaire ?) dépendant de ladite chapelle saint Gilles tant que lesdites choses se poursuivent et comportent et que lesdits preneurs en ont jouy auparavant audit tiltre de ferme qu’ils ont dit bien cognoistre,
à la charge desdits preneurs de jouir et user desdites choses comme un bon père de famille sans malverser
de tenir et entretenir les maisons baillées de couverture et terrasse hayes cloisons couraulx et vollières et fossés en bonne estait de réparation et les rendre à la fin du présent marché ainsi qu’ils sont par leur précédent marché
et pour le regard des murailles dudit jardin les feront réparer sablées …
etc…
et est fait le présent bail à ferme pour en payer et bailler par lesdits preneurs audit bailleur audit nom par chacune année outre les charges ci-dessus la somme de 18 livres tz au jour et feste de Toussaintz le premier terme et payement commençant au jour et feste de Toussaintz prochaine et à continuer etc…

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Bail à moitié de la Grande Moricière, Champigné, 1602

Selon C. Port, Dictionnaire du Maine-et-Loire, avec mes ajout entre () :

la Grande Moricière, hameau, commune de Champigné, relevait du prieuré de Champigné et de la seigneurie de Princé (C105, f°322) – En est sieur Guillaume Mainguet 1526, Michel Baron 1540, Nicolas Mainguet 1542, 1572 et ses soeurs. (en 1602 Eustache Horeau avocat à Angers, selon le bail ci-dessous) – Olivier Crasnier 1650, Brichet 1753

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

AD49-5E36/121 – 1602.05.04 – Juvardeil_1602-AD49-5E36-121 – Le 4 mai 1602 avant midy, en la cour du roy notre sire Angers endroit (Jean Chevrollier notaire Angers) personnellement establys honorable homme Me Me Eustache Horeau Sr de la Haye advocat au siège présidial d’Angers et y demeurant paroisse de St Maurille d’une part,
et Jehan Royer laboureur demeurant en la paroisse de Juvardeil d’autre part
soubzmettant etc confessent etc avoyr fait et accorder etc font entre eulx le marché de clouseriaige tel que s’ensuit, c’est à scavoir que ledit Horeau a bailler et par ces présentes baille audit Royer qui a prins et accepté de luy audit tiltre de clouseriaige seulement et non autrement pour le temps et espace de 3 années et 3 cueillettes entières et parfaites consécutives l’une l’autre sans intervalle de temps à commencer au jour et feste de Toussainctz prochainement venant et finissant à pareil jour lesdites 3 années finies, et révolues,
scavoir est le lieu et closerie de la Grand Moricyère sis et sittué en la paroisse de Champigné ainsi qu’il se poursuit et comporte et comme Jehan Fourmond de présent clousier dudit lieu le tient et exploite audit tiltre de couseriaige sans aulcune chose en excepter retenir ny réserver et que ledit preneur a dict bien cognoistre
à la charge dudit preneur de jouyr desdites choses comme un bon père de famille
tenir et entretenir les terres dudit lieu bien et duement labourées gressées et ensepmancées de pareil nombre et espèces de sepmances qu’elles sont accoustumées estre ensepmancées
pour ensepmancer lesdites terres lesdites parties fourniront de sepmances moitié par moitié
à la charge dudit preneur de tenir et entretenir les maisons toictz à bestes dudit lieu en bonne et suffisante réparation et les y rendre fin dudit temps ainsi qu’elles luy seront baillées dedans ledit jour et feste de Toussainctz prochain
et fourniront aussi de bestial pour moitié sur ledit lieu moitié par moitié, l’effoil dudit bestial se partaigera entre lesdites parties aussi par moitié
sera tenu ledit preneur recueillir amassser baptre et agrenner et aouster (l’aoustage est le temps de la moisson) tous et chacuns les grains et fouintz qui proviendront sur ledit lieu et en rendre une moitié franche et quitte audit bailleur sur le port de Champigné à ses despens
tiendra et entretiendra les hayes dudit lien bien et duement closes et y fera chacuns ans le nombre de 6 toises de fossé neuf ou relevé es lieux et endroits le plus cécessaire
plantera aussi par chacuns ans le nombre de 6 sauvaigeaux et 6 antures qu’il arimera d’espines pour les préserver des bestes
fournisra aussi ledit preneur audit bailleur par chacuns ans le nombre de 6 poulets 7 chapons et une fouasse aux Estrennes du revenu d’un boisseau de fleur de froment
et outre le nombre de 20 livres de beurre net en pot et 4 coings de beurre frais honneste aux 4 bonnes festes de l’an
payera ledit bailleur pour le tout les cens rentes et debvoirs deubz pour raison dudit lieu et en rendra ledit preneur quite
fera ledit preneur par chacun ans toutes les vignes despendant dudit lieu de leur 4 façons ordinaires en temps et saison convenable pour la faczon desquelles vignes ledit bailleur payera audit preneur par chacun quartier desdites vignes la somme de 50 soulz par chacune desdites années
aidera ledit preneur luy et ses gens à faire les vendanges dudit lieu par chacuns ans et ne sera tenu ledit bailleur que de fournir de despense seulement
ne pourra ledit preneur coupper ny abapbtre aulcuns arbres fructeaux ne marmentaulx de sur ledit lieu par pied ny par branche fors les haies et esmondés qu’il couppera et esmondera en temps et saison convenable
laissera ledit preneur ledit lieu garni de foings pailles chaulmes et engrais à la fin dudit présent marché
et du tout jouira ledit preneur comme un bon père de famille (c’est déjà dit plus haut, mais mieux vaux 2 fois qu’une !) sans y malverser
dont et de tout ce que dessus lesdites parties sont demeurées d’accord stipulé et accepté respectivement
auquel marché de clouseriaige et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc à faire etc et aussy à payer dommaiges etc obligent respectivement etc renonçant etc o foy jugement condamnation etc
fait et passé audit Angers maison dudit bailleur ès présence de Me Jean Angevin Sr de la Pelissonnière demeurant en la paroisse de Bouzillé et Pierre Faulscheux clerc demeurant audit Angers tesmoinfs etc ledit preneur a déclaré ne scavoir signer
constat et prendra ledit preneur la moitié des fruits des arbres desdits vignes seulement

Champigné, collection personnelle, reproduction interdite
Champigné, collection personnelle, reproduction interdite

Bail à moitié de la closerie de la Hée, La Pouèze, 1623

J’aime beaucoup mes BOUMIER. Ils sont à La Pouèze, dont j’ai relevé les plus vieux baptêmes, comme j’aime le faire gratuitement.

D’abord par le patronyme, parfois écrit BOMMIER, mais jamais BOUVIER comme d’aucuns le prétendent pour la famille en question. A cette occasion, je me permets de rappeler que la première règle en paléographie consiste à :

    COMPTER LES JAMBES

Avec cette précieuse règle, certes un BOUVET peut toujours faire un BONNET, mais jamais un BOUMIER ne peut faire un BOUVIER.

Je les aime bien aussi parce qu’ils sont closiers d’Olivier Hiret, et que j’ai trouvé un grand nombre de baux. En effet, un bail n’était jamais un long fleuve tranquille, puisque la vie ne l’était pas.
Ainsi, Marin Boumier signe en 1623 le bail ci-dessous, avec Julienne Lemesle son épouse, mais celle-ci décède en 1627 et il reprend femme en 1630, alors il faut refaire le bail.

Je les aime bien parce qu’un jour, quelqu’un m’a dit :

    Vous, vous avez de la chance, vous pouvez trouver des actes parce que vos ancêtres avaient les moyens !

C’était oublier que les baux sont les actes les plus fréquents, et que dans un bail, il y a le propriétaire, certes, mais aussi le preneur, et du même coup les conditions de vie de votre closier d’ancêtre. Tel est donc le cas de Marin Boumier, mon ancêtre, closier à la Pouèze, qu’une sépulture d’un de ses enfants donne par erreur métayer, car je peux vous assurer que les nombreux baux devant notaire précisent fort bien closerie.

Et pour tout vous dire, j’aime bien mes BOUMIER parce que c’est le premier bail que j’ai autrefois retranscrit, alors, j’ai une tendresse toute particulière pour mes débuts, d’autant que Louis Coueffé, le notaire, avait la facheuse manie de faire des additions en marge, qui viennent joyeusement s’entremêler au premier texte, le tout sur écriture à ne pas mettre dans les mains des débutants.
C’était mon premier effoil, ma première fouace etc… que de chemin parcouru depuis !

Cliquez l’image pour l’agrandir. Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription de l’acte : Le 30 juin 1623 après midy, par devant nous Louys Couëffe notaire royal Angers furent présents estably et deument soubzmis honorable homme Me Olivier Hiret Sr du Druil advocat ay siège présidial de ceste ville y demeurant paroisse St Michel du Tertre d’une part,
et Marin Boumier laboureur demeurant en la paroisse de la Poize tant en son privé nom que soy faisant fort de Jullienne Lemesle sa femme à laquelle il promet faire ratiffier ces présentes et l’obliger solidairement avecq luy à l’effet et entrenement d’icelles et en fournir et bailler audit Hiret ratiffication et obligation vallable d’huy en 2 mois prochainement venant à peine etc dommages, d’autre part,
lesquels et ledit Boumier esdits noms et chacun d’eux deul et pour le tout sans divition de personne ni de biens leurs hoirs confessent avoir fait et font entre eux le bail et prise à closerage conventions & obligations qui s’ensuivent

    le bail à closerage est le bail à moitié

c’est à savoir que ledit Hiret a béille et par ces présentes baille audit Bommier esdits noms qui a accepté au tiltre de closerage pour le temps de 5 années et cueillettes entières l’une suyvant l’autre qui commenceront au jour & feste de Toussaint prochainement venant et finiront à pareil jour,
scavoir est le lieu et closerye de la Hée aliès la Couraudière audit bailleur appartenant, situé en la paroisse de La Poize comme il se poursuit et comporte avec ses apartenances et deppendances ainsy que Foucquet et Perrine Halopé sa femme en ont jouy et jouissent encores à présent, au même titre sans rien en retenir,
à la charge dudit preneur esditsnoms d’en jouyr bien et deument comme un bon père de famille doit et est tenu faire sans rien desmollir,
tenir et entretenir et rendre en fin dudit temps les maisons et logemens dudit lieu en bonne & suffisante réparation de terrasse et couverture d’ardoise ainsy qu’elles luy sont baillées,
labourer lesdits lieux, graisser et ensepmancer les terres dudit lieu bien et deuement et en bonnes saisons de sepmances qui seront fournyes par les partyes par moitié
et auront ensemble tous fruits des arbres après que le tout aura été cueillé amassé couppé battu et agrené par ledit preneur seribt partagés laquelle moitié du bailleur il luy rendra franche et quitte en sa maison en ceste ville
feront lesdites parties assemblage des bestiaux qui se seront sur ledit lieu
l’effoil desquels sera pareillement partagé

    effoil, effouiel : dans le Maine, l’Anjou, l’Orne, le croît du bétail, après élevage et engraissement.

nourrira ledit preneur par an 2 veaux pour le moings
ne pouurra coupper ni abatre aucuns boys pas pied branche ne autrement fors les esmondables et en saison convenable une fois seulement pendant le présent bail

    émonder : nettoyer les arbres, les débarasser des branches mortes, couper les jeunes branches qui se développent sur la tige d’un arbre, en dessous de sa cime. (M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997)

lequel boys esmondé sera pris pour le tout par ledit preneur fors seulement pour le regard de celuy qui est en couppe duquel le bailleur aura moitié et sera partagé après que le preneur en aura fait la couppe,
tiendra les terres bien et duement closes de leurs hayes et clostures ordinaires,
fera par an autour desdites terres au lieu le plus nécessaire le nombre de 10 toises de fossé neuf ou réparé
et y plantera 5 esgrasseaux qu’il entera de bonnes matières de fruitz et les conservera à son pouvoir du dommage des bestiaux,

    esgrasseaux : jeunes plants, généralement cultivés ensemble ailleurs, comme on le voit sur ma page du château de Mortiercrolle qui servait aux jeunes plants. L’enture et enter font partie du même vocabulaire.

ne poura enlever de sur ledit lieu aucun fouyn pailles chaulmes ni engrais, ains les y relaisser pour y estre consommés,
payeront lesdites partyes par moitié les rentes dues par bled et avoyne à cause dudit lieu et pour celles dues par argent seront payées pour le temps par le bailleur,
baillera ledit preneur audit bailleur le nombre de 30 L de beurre net en pots bon loial et marchand au terme de Noël, un coing de beurre frais honneste et 6 poulletz au terme de Pentecoste, 4 chappons à la Toussaint, une fouasse de la fleur d’un boisseau de froment aux rois le tout par an rendu en ceste ville

    coin de beurre : pièce de beurre à peu près en forme de coin. On disait aussi motte
    (C’est curieux, nous mangeons les chapons à Noël, ici ils étaient à la Toussaint ! En tout cas pour la fouace rien n’a changé depuis, si ce n’est la recette !).

ne pourra ledit preneur cedder ni transporter le présent bail à autre parsonne sans le consentement dudit bailleur et d’aultant que ledit bailleur a dit avoir convenu avec Julien et Jean Esrouin pour le fauchage du foing dudit lieu en la présente année seulement à 7 livres 7 sols, et avec ledit Fouquet pour le fanage à 50 sols,
est accordé que ledit preneur payera le prix de ladite convention y contribuant seulement par ledit bailleur de 34 sols
et en ce faisant mesme ledit preneur tenu dudit faulchage fanage ladite première année du présent bail
etc
fait et passé à notre tablier présent René Guillebault mestayer demeurant en la paroisse de la Poize et Jehan Courtet clerc demeurant à Angers, lesdits Boumier et Guillebault ont dit ne scavoir signer

    Olivier Hiret est mon tonton, sans hoirs, dont mes ancêtres eurent donc l’héritage ! Rassurez-vous il n’en reste rien !

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Bail à ferme de la seigneurie de Beaumont en Chanzeaux, 1603

Selon C. Port, in Dict. du Maine-et-Loire, 1876, avec mes compléments entre () :

Beaumont : commune de Chanzeaux, ancien fief et seigneurie relevant du Lavouer en Neuvy, avec droit de moyenne et basse justice, et dont dépendait la Gaultrie, les bordages de la Chaîne en St Lézin d’Aubance, du Chêne et des Landes en Jallais. Sigebrand vers 1150 en avait donné la dîme de blé, vin, laine, lin et bestiaux aux moines de Chemillé. La dîme en appartenait au 16e siècle au temporel de la chapelle de Fils-de-Prêtre, à Angers. En est sieur en 1545 René Deshommeaux écuyer. (et en 1603 René Du Bouschet et Anne Chenu, selon l’acte notarié qui suit)


Photo Pierre Grelier. Voir Chanzeaux en cartes postales sur ce site.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine et Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 23 juillet 1603 avant midy, devant nous François Prevost notaire de la cour royal d’Angers ont été présents et personnellement establis messire René Du Bouschet chevalier sieur de la Haye de Torce des landes gentilhomme ordinaire de la vennerie du roy et dame Anne Chenu son espouse de luy authorisée quant à ce, demeurant au lieu et maison seigneuriale de la Garenne paroisse de Soudan pays de Bretagne, lesquels soubmis chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne de biens au pouvoir ont confessé avoir en prolongeant et continuant le bail cy-après daté baillé et baille par ces présentes baillent à honneste homme René de la Mothe marchand demeurant en la paroisse de Chanzeaux à ce présent stipulant et acceptant à titre de ferme non autrement pour le temps et terme de 7 années et 7 cueillettes entières et parfaites qui ont commencé au jour et feste de Pasques dernièrement passées, et finiront à pareil jour lesdites 7 années révolues sans intervalle de temps savoir est les fiefs terres et seigneuries de Beaumont et la Gillière dépendant dudit Beaumont avecq les cens rentes et debvoirs tant en deniers que grains chapons et redevances ventes rachats aubenages espaves et autres droits esmoluements et adventures desdits fiefs en ce non compris 12 septiers de bled qui se prennent sur la quarte partie des dixmes dudit Beaumont, desquels lesdits bailleurs ont esté évincés et et où ledit preneur ne pourra rien prétendre
lesdites choses bailllées situées en la paroisse de Chanzeaux et environs, ainsi que lesdites choses se poursuivent et comportent et son plus amplement déclarées par le bail à ferme entre ladite Chenu et ledit de la Mothe, passé par Bertrand notaire de ceste cour le 18 mai 1598 et comme ledit de la Mothe en a joui suivant ledit bail fors et réservé lesdits 12 septiers de blée de dixme, pour le prix de la ferme et jouissance desdites choses ledit de la Mothe aussi duement establis soubmis a promis et promet et demeure tenu payer et bailler par chacun an auxdits sieur et dame de la Haye la somme de 100 livres au jour et feste de l’assomption de notre dame quinziesme jour d’août, en ladite maison seigneuriale de la Garenne ou autre maison ou demereront lesdits bailleurs aussi loing de la demeure dudit preneur le premier paiement commençant au jour et feste de notre Dame mi août prohaine, en continuant et sans espérance d’aulcun rabais pour tous périls et fortunes soit de guerre et incursions de soldats gresle viniers et autres cas fortuits ce que ledit preneur a dit avoir bien prévu et recours audit rabais recognaissant qu’outre lesdits bailleurs luy eussent affermé lesdites choses à plus grand prix et outre est fait le présent bail aux mesmes clauses et conventions que le cy-dessus dit savoir à la charge dudit preneur de payer et acquiter les cens rentes debvoirs qui sont acoustumés estre payés pour raison desdites choses du présent bail et en fournir acquits à la fin de ce bail et pareillement fournira acquits des rentes et debvoirs du temps de son bail précédent, et de se faire payer des rentes et debvoirs en la manière acoustumée etc…

Du Bouschet Sr de la Fauvelière par. de Bais, – de la Motte, par. d’Etrelles, – de la Haye, par. de Torcé, – de la Garenne, par. de Soudan, – de Méral, – de Pengenay.
Réf. et montres de 1427 à 1513, par. de Bais, Etrelles et Torcé, év. de Rennes.
De sable à une croix engreslée d’argent (Sceau 1430), comme Dréor, Guillo, Kerlosquet et Randrécar.
Raoul, marié à Isableau de Champchevier, contribua glorieusement à la reprise de Laval sur les Anglais, en 1429 ; Guy, trésorier de la Madeleine de Vitré, puis premier présidient aux comptes et évêque de Cornouaille en 1480 ; Pierre, président à mortier en 1620 (Potier de Courcy, Armorial de Bretagne, 1846)

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Les Chesneau de Lassay, bail entre eux, Angers, 1614

Nous avons vu il y a quelques semaines la famille Chesneau de Lassay, dont l’un des membres est parti avocat à Angers. C’était en 1629, une cession de biens entre eux. Les voici à nouveau dans un acte que je viens de trouver, datant de 1614, et qui est un bail à ferme de François Chesneau, avocat à Angers, qui est celui qui a quitté Lassay et dont les biens sont donc au loin.

Arrêtons nous un instant sur un point important :

    Les deux actes sont bien à Angers, mais chez un notaire différent.
    L’acte de 1629 était en 5E6 et celui que je vous livre aujourd’hui est en 5E36
    Ces cotes correspondent chacune à une étude ayant déposé ses archives. Dans une grande ville, comme Angers, il y a plusieurs études, c’est normal.
    Donc 5E6 est le fonds, important, d’une grosse étude d’Angers, et 5E36, un autre fonds aussi important d’une autre étude d’Angers, et rassurez-vous il y en a encore d’autres.
    Pour compliquer la chose, chaque étude n’a pas qu’un seul notaire à une moment T mais plusieurs contemporains, se chevauchant ou non.
    Enfin, en guise de conclusion, un individu autrefois avait rarement un quelconque attachement à une étude. Ainsi, notre François Chesneau, avocat, qui traite à ces deux reprises avec son frère Guy, venu de Lassay, le fait chez deux notaires totalement différents.
    Ceci pour vous dire combien les recherches sont difficiles sur une famille, car les notaires d’Angers nombreux, et la fidélité d’une famille à un notaire infime… et combien je suis perplexe pour vous indiquer comment chercher, car mon piffomère, instrument bien connu des chercheurs de tous poils, m’a plus souvent été utile que les longues heures de préparation d’une stratégie, qui foire à tous les coups ! Pourtant, je prépare toujours une stratégie, et le soir je rentre en ayant trouvé tout sauf ce que j’étais venue chercher…


Les 3 photos ont été prises par P. Grelier, septembre 2008 – Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Voici donc l’acte trouvé par hasard, comme l’immense majorité de mes trouvailles. L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 26 avril 1614 avant midy, en la cour royal d’Angers en droit par devant nous Jehan Chevrollier notaire d’icelle furent présents personnellement establis et soubzmis chacuns de Guy Chesneau sieur de Vieumont demeurant en la ville de Lassay pays du Mayne
et Me François Chesneau son frère advocat au siège présidial de cette ville y demeurant paroisse St Maurille, soubzmettant etc

confessent avoir ce jour d’huy fait et font entre eux le bail à ferme qui ensuit c’est à scavoir que ledit François Chesneau a par ces présentes baillé et baille à tiltre de ferme audit Guy Chesneau pour le temps et espace de 6 années et 6 cueillettes entières et parfaites consécutives l’une l’autre qui ont commencé au jour et feste de Pasques dernières passées et qui finiront à pareil jour lesdites 6 années finies et révolues, tout et tel droit part et portion d’héritage et choses immeubles appartenant audit bailleur au lieu de Vieumont en la paroisse de Lassay St Fraimbault de Lassay audit pays du Mayne, ensemble les parts et portions d’héritages qui appartenoyent à Jullienne, Jean, Guillaume et Mathurin Chesneaux leurs frères audit lieu et emeraux ? de Vieumont à cause de la succession de deffuntz Loys Chesneau et Thomasse Bilheust leur père et mère et de déffunt Loys Chesneau leur frère depuis décédé, ensemble telle part et portion d’héritages et choses immeubles qui audit bailleur appartiennent et celles qui appartenoyent cy-devant à ladite Julienne Guillaume et Mathurin les Chesneaux à cause desdits successions sises indivises au lieu et environs de la Croixette près ladite ville de Lassay, toutes lesdites choses baillées sont tant en maisons, jardins, vignes, bois taillis, prez, pastures, terres labourables et non labourables et tout ainsi que lesdites choses se poursuivent et comportent sans aulcune réservation en faire et comme ledit preneur a cy-devant jouy de celles qui sont audit Lassay et Marin Baguelin de celles qui sont audit lieu de Viermont suivant son bail précédent ces présentes, à la charge d’iceluy preneur d’en jouyr et user pendant le présent bail comme ung bon père de famille les tenir et entretenir en bonne et suffisante réparation comme celle sdudit Lassay y sont de présent et celles dudit lieu de Viermont où demeure ledit Baguelin suivant son bail et les rendre à la fin du présent bail
sans que pendant iceluy il puisse abattre aucun bois par pied ni branche fors seulement de coupper et émonder les bois taillis et autres arbres et hayes qui de tout temps ont coustume de l’être et en temps et saison convenable
et de payer les cens rentes charges et debvoirs deubz chacuns ans pour raison desdites choses aux seigneurs de fief auxquels elles sont deues,
et outre sera tenu et obligé ledit preneur rendre audit bailleur à la fin du présent bail pour la somme de 100 livres tz de prisée du bestial laquelle somme lui est due par ledit Baguelin à présent métayer dudit lieu de Viermont, que ledit bailleur luy auroit fournye sur ledit lieu suyvant le contrat et quittance que ledit Baguelin en a consentie audit bailleur par devant Brice Oger notaire dudit Lassay le 14 Juillet 1600 la minute dudit escript iceluy bailleur a présentement deslivrée et mise en mains dudit preneur à fin d’avoir et recepvoir ladite somme de 100 livres en bestiaux d’iceluy Baguelin
et ne pourra iceluy preneur prendre ni enlever aulcuns engrais fumures pailles ni chaumes de dessus lesdites choses baillées en ladite année du présent bail, qui y demeureront pour la culture
et outre est fait le présent bail à ferme pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur par chacune desdites années la somme de sept vingt cinq livres tz (145 livres) 50 livres de beurre bon loyal et marchand et 5 livres de poupées de lin poids dudit Lassay le premier payement commençant pour lesdites pouppées à la Toussaint prochaine, et pour ladite somme de 5 livres à Pasques prochaine et à continuer à l’avenir de terme en terme et le tout en ceste ville par ledit preneur franchement et quitement
et a ledit Guy Chesneau protesté et proteste que ces présentes ne puissent préjudicier pour sa part et portion qu’il est fondé en la succession dudit Guillaume Chesneau son frère
et a ledit Me François Chesneau déclaré recogneu et confessé que ledit Guy Chesneau luy a cy-devant payé la somme de 290 livres tournois et le nombre de 100 livres de beurre pour la ferme et jouissance de 2 années desdites choses du présent bail, la première finie à Pasques 1613 et l’autre à Pasques dernière et en a quicté et quicte ledit Guy Chesneau
… et au cas que ledit bailleur veuille aller demeurer audit Lassay en ce cas le présent bail ne durera que pour l’année commencée et sera résoly pour le temps qui en reste sans aucuns despends dommages et intérêts de part ni d’autre etc…
fait et passé audit Angers en notre tabler présent François Chevallier paticier et Michelle Cailleau praticien demeurant audit Angers tesmoings requis et appelés

Ainsi, vous avez maintenant le nom des parents, des frères et soeurs et même de ceux qui sont décédés.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

Compte de la sous-ferme du Port l’Abbé, rendu à Pierre Trochon sieur des Places, 1649

Je descends par les Bourdais de Michel Trochon sieur des Places, et lorsqu’on consulte le travail de Monsieur d’Ambrières sur la famille Trochon, on sait qu’aucun Pierre Trochon ne fut sieur des Places.
Alors, je ne comprends pas où situer celui qui suit, et que je trouve à Angers en 1649. Car il est bien écrit Pierre Trochon sieur des Places, fils de Pierre Trochon sieur des Places. En outre, il s’agit aussi d’une famille assez aisée, car vous allez voir que les terres gérées à ferme sont d’un bail très élevé.

    Si ceux qui trochonnent ont des explications, merci à eux de m’éclairer, car je n’ai pas compris où imbriquer ces Pierre Trochon dans le l’ouvrage de Monsieur d’Ambrières.

Port l’Abbé : commune d’Etriché, ancien prieuré régulier de l’abbaye de la Roë, réuni par bulle du 6 juillet 1352 à la mente abbatiale. Le domaine formait un fief et seigneurie, comprenant, outre l’habitation principale, 4 métairies, 2 closeries, les moulins du Porage et d’importantes prairies ou cultures dnas les paroisses d’Etriché et de CHâteauneuf, le tout affermé 1 519 livres en 1625, 1 650 livres en 1628, sous la réserve d’un logement pour l’abbé et les religieux en cas de voyage. La maison d’Angers, dite le Collège de la Roë, dans la rue de ce nom, en dépendait. Les dîmes de la paroisse se ramassaient, à frais communs entre le prieur-curé et le prieur, dans une grange commune de la première cour, et là étaient partagées entre eux par moitié. Dans la m ême cour se trouvait la chapelle, dédiée à Saint Fort, dotée pour le service d’une rente de 20 livres, que devait le tenancier. En dehors s’élevait la chapelle primitive, en ruine dès avant le 18e siècle. Le tout vendu nationalement le 10 mars 1781. Le logis antique, avec tourelle et escalier en colimaçon, conservait il y a 20 ans de remarquables vitraux aux croisées de ses salles hautes. On voit encore à une cheminée l’écusson de … à 3 coquilles de… 2 et 1, adossé à une crosse en pal et à dextre avec l’inscription Ysaac de Lartigue, abbés B.M. de Rota, 1604, nom que porte aussi un verre à boire avec la date de 1610. La chapelle est transformée en écurie. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Le montant de la ferme du prieuré de Port-l’Abbé est important, mais cependant inférieur à celui du prieuré de la Jaillette, qui était encore plus élevé.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 19 août 1649, estat des paiements faits par le sieur Jean Ribourg soubzfermier de la terre du Port l’Abbé membre dépendant de l’abbaye de la Roe, qu’iceluy Ribourg fournist à n. h. Pierre Trochon Sr des Places fils et héritiers en partie de défunt n. h. Pierre Trochon Sr des Places vivant fermier général de ladite abbaye de la Roe

Cliquez l’image pour l’agrandir. Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification de noms et lieux.

scavoir de 5 années restant du premier bail escheues à la feste de St Jean Baptiste 1645 en quoy ledit défunt Sr des Places estoit fondé pour les 5/8e parties de ladite soubzferme montant 1 700 livres par an lesquels 5/8e parties montent pour lesdites 5 années à 5 312 livres 10 sols
et encore des 3 années suivantes finies à la St Jean 1648, de ladite soubzferme pour le tout à ladite raison de 1 700 livres à la réserve toutefois de 12 livres par chacun an suivant la clause de leur bail revenant lesdites 3 années à 5 064 livres desduction faite desdits 12 livres par an,
de tout quoy l’estat et mémoire cy-après fait mention et des chappons en quoy ledit Ribourg est obligé
payé audit sieur des Places et à Jacques Huault la somme de 850 livres pour la 1ère demie année du terme de Noël 1638 duquel paiement appert par chaque desdits sieurs des Places et Huault soubz leurs seings paiment du 16 janvier 1639 signé Trochon et Huault 850 L
Item payé audit Trochon la somme de 500 livres par une part et 48 sols par autre pour les 6 chappons comme appert par son acquit du 30 janvier 1640 signé Trochon 500 L et 18 S
Item payé audit Trochon la somme de 375 livres par une part et 30 sols par autre pour sa part des 6 chappons comme appert par son acquit dudit jour 30 janvier 1640 signé Trochon 375 L et 30 S
Item payé audit Trochon la somme de 531 livres 5 sols pour les 5/8e de ladite ferme pour la dernière année escheue à la saint Jehan 1640 comme appert par son acquit du 7 août 1640 signé Trochon 641 L 5 S
Item payé audit Trochon et à Jacques Joret soy faisant fort d’Anne Lemonnier veuve de Jacques Huault la somme de 600 livres duquel payement appert par leur acquit estant en forme du compte et servant d’acquit général de tous les termes escheus jusques audit jour 19 novembre 1640 signé Trochon et Joret pour ladite Lemonnier 600 L
Item payé audit déffunt Trochon la somme de 531 livres 5 sols par une part et 30 sols par autre pour sa part desdits chappons, laquelle somme est pour lesdits 5/8e de ladite ferme du terme escheu à Noël 1640 comme appert par son acquit du 6 février 1641 signé Trochon 531 L 5 S et 30 S
Item payé audit deffunt Trochon la somme de 531 livres 5 sols pour sa part de la dernière année escheue à la saint Jehan 1641 comme appert par son acquit du 27 juin 1641 signé Trochon 531 L 5 S
etc… (plus de 6 pages de ce compte, semestre après semestre)
Revenant lesdites sommes à la somme de 10 398 livres 12 sols 6 deniers.
Le jeudy 19 août 1641 devant nous Nicolas Leconte notaire royal à Angers, furent présents establis et soubzmis noble homme Pierre Trochon Sr des Places demeurant en cette ville paroisse St Maurille, fils et en partie héritier de défunt noble homme Pierre Trochon vivant Sr des Places d’une part,
et honorable homme Me François Ribourg notaire soubz la cour de Briollay et soubzfermier de la terre du Port Labbé membre dépendant de l’abbaye notre dame de la Roe, demeurant audit lieu de Port l’Abbé paroisse d’Étriché d’autre part
lesquels ont compté et calculé les paiements faits par ledit Ribourg suivant et au désir de l’estat et mémoire cy-dessus et trouvé revenir lesdits paiements suivant les acquits y mentionnez représentés par ledit Ribourg et à luy demeurés, à la charge d’en ayder audit sieur des Places si besoin, à la réserve de l’estat et compte fait par iceluy Ribourg, avec ledit seigneur abbé à la somme de 2 314 livres 5 sols
à la somme de 10 398 livres 12 sols 6 deniers, sans y comprendre les chappons qui ont aussy esté payés par ledit Ribourg,
et ainsi s’est trouvé ledit Ribourg avoir payé plus qu’il ne debvoit la somme de 22 livres 2 sols 6 deniers dont ledit Ribourg sera satisfait par ledit Sr des Places et ses cohéritiers, sans préjudice des autres droits des parties mesme de l’année dernière de ladite soubzferme, ainsy les parties ont le tout voulu stipulé et accepté
fait audit Angers en notre estude présents René Touchaleaume et Michel Bardoul praticiens demeurant à Angers.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.