introduction
Nous venons de voir, nous les retraités qui disposons du temps libre, des jeux paralympiques et tant d’handicapés, dont certains nous paraissent de beaux exemples de vie. J’ai appris aussi que tous les pays ne traitent pas le handicap avec la même attention, mais en Afrique désormais beaucoup de pays le respecte, et j’ai dans les yeux ces magnifiques sauts en hauteur sur une jambe de cet africain au saut si gracieux ! J’ai aussi appris quelles traces Tchernobyl avait laissé en Ukraine, et de quelle magnifique manière elle gère ces handicaps, en grande championne. Mais autrefois, nous avons rarement des sources relatant les handicaps, et pour ma part, je n’ai rencontré qu’un testament d’une mère en Anjou, prévoyant auquel de ses enfants léguer la charge du fils handicapé.
Je vous livre ci-dessous un rare acte traitant d’une personne handicapée. Cet acte est à Provins, ville bourgeoise, entre frères et soeurs pour s’occuper de leur soeur, qui manifestement ne peut se suffire à elle-même. Cette famille n’est certes pas au rang de la grande bourgeoisie de Provins, mais cependant assez aisée pour pouvoir payer annuellement une somme suffisante pour vivre. Une clause est encore plus belle que les autres, et je vous laisse la découvrir : l’handicapée placée par ses frères chez la soeur aura droit de revenir chez ses frères si elle ne se plaît pas chez sa soeur. Magnifique clause !!! qui laisse la parole à l’handicapée !
retranscription
Cet acte est aux Archives Départementales de Seine-et-Marne, AD77-260E35
Le 25 février 1663 (devant Beschefer notaire à Provins) furent présents en leur personne honneste personne Nicolas Charpentier archer en la mareschaussée de Provins et honneste femme Anne Ferlot sa femme dudit Charpentier son mari suffisamment licenciée et auctorisée pour l’effet des présentes, ce qu’elle a eu pour agréable d’une part, et honnestes personnes Edmé Ferlot cordier, Pierre et Nicolas les Ferlots, tous demeurant audit Provins d’autre part, lesquelles parties ont recognu avoir fait et font ensemble le traité et convention qui ensuit, c’est à savoir que lesdits Charpentier et ladite Anne Ferlot sa femme se sont obligés de tenis, coucher, nourrir, chauffer, blanchir et entretenir d’habits linges et autres ustancilles la nommée Elisabeth Ferlot leur sœur durant le temps et espace de 3, 6 ou 9 années au choix et option desdits Edmé Pierre et Nicolas les Ferlot et desdits Nicolas Charpentier et ladite Anne Ferlot, et durant ledit temps la faire penser de médicaments tant en santé que malade et luy administrer toutes ses nécessités moyennant le prix et somme de 50 livres tournois par chascun en dont en sera payé par lesdits Edmé et Pierre les (f°2) Ferlot audit Charpentier la somme de 35 livres tz qui sera pour chascun d’eux la somme de 17 livres 10 sols tz, et en déduction de la rente qu’ils debvront chascun en leur esgard à ladite Elisabeth Ferlot aux causes du contrat de constitution ce jourd’huy par eux passé devant le juré soubzsigné à son proffit et le susplus desdites 50 livres montant à la somme de 15 livres tz iceluy Nicolas Charpentier la retiendra par ses mains pour demeurer par luy quitte de pareille somme envers icelle Elisabeth Ferlot suivant et aux causes du contat de constitution qui suit cy après dont la première année de payement de ce que dessus sera et eschera dudit jour pochain venant en un an et ainsy continuer d’an en an jusques en fin dudit présent bail ; a esté accordé entre lesdites parties qu’en cas que ladite Elisabeth Ferlot ne se trouve bien dans la maison d’iceluy Charpentier durant le temps cy dessus, il sera loisible auxdits Edmé et Pierre les Ferlot de la retirer (f°3) si bon luy semble en tel temps que ce puisse estre et payant par eux toutefois audit Charpentier les nourritures à proportion du temps …