Louise de Clermont, comtesse de Tonnerre, baille à ferme la Haie Joulain à Andard et Saint Sylvin 1548

L’acte qui suit situe la Haye Joulain à Andard, et Célestin Port à Saint-Sylvin, mais il s’agit bien de la même terre. D’ailleurs la notice de C. Port ne fait aucun dout sur ce point.

Vous avez sur Internet la biographie de Louise de Clermont
Louise de Clermont se déplaçait beaucoup, et ici, c’est elle qui gère la terre de la Haie-Joulain et qui s’est manifestement rendue seule en Anjou. Enfin, sans son époux, mais certainement entourée de serviteurs.

Par contre, François Du Bellay, son premier époux, est omis sur la page de Wikipedia concernant la famille Du Bellay, qui ne donne que :

Eustache, (1440-1504), dit le solitaire de Gizeux, marié à Catherine de Beaumont, ils eurent deux fils. Devenu veuf, Eustache entra dans les Ordres sur la fin de sa vie.
.1-René, baron de Thouarcé, époux de Marquise de Laval
..11-Eustache, évêque de Paris, abbé de Saint-Aubin d’Angers
..12-Jacques, baron de Thouarcé, époux d’Antoinette de la Pallu
..13-Anne, prieure d’Étival
..14-Madeleine, abbesse de Nyoiseau
.2-Louis du Bellay, archidiacre de Paris, mort en 1523;
.3-Jean, marié à Renée de Chabot, ils eurent
..31-Joachim du Bellay poète

Il convient d’ajouter François aux enfants de René et Marquise de Laval, et même en fils aîné.
François Du Bellay était cousin de Joachim, et c’est lui qui porte en 1548 le titre de baron de Gizeux.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 juin 1548 (Huot notaire Angers) en la cour du roy notre sire à Angers personnellement establiz noble et puissante dame Loyse de Clermond contesse de Tonnerre femme et espouse de noble et puissant messire François Du Bellay chevalier conte de Tonnerre, baron de la Forest de Gizeux et du Plessys Macé et sieur de la Haye Joullain au nom et comme soy disant et portant procuration spéciale quant au contenu de ces présentes dudit conte d’une part
et honnestes personnes Pierre de la Pelonnye sergent royal demourant audit Angers et Renée Rousseau sa femme laquelle ledit de la Pelonnye a auctorisée et auctorise par ces présentes quant à l’effet du contenu en icelles d’autre part
soubzmectant lesdites parties respectivement l’une vers l’autre etc confessent etc c’est à savoir ladite dame audit nom avoir baillé et par ces présentes baille à tiltre de ferme et non autrement auxdits de la Pelonnye et sadite femme qui ont oprins et accepté prennent et acceptent par cesdites présenets audit tiltre de ferme et non autrement du jourd’huy jusques à 9 ann »es et 9 cueillettes entières et parfaites ensuivans l’une l’autre sans intervalle de temps et finissant à pareil jour lesdites 9 années et 9 cueillettes finies et révolues
la chastellenye terre fief seigneurie domaine et appartenances de la Haye Joullain située et assise en la paroisse d’Andard et environs tout ainsi que lesdites choses se poursuivent et comportent tant en fief que en domaine seigneurie justice et juridiction et droits qui en dépendent cens rentes et debvoirs ventes rachatz et autres revenuz et esmolumens quelconques dépendant et estant des appartenances desdites choses et comme lesdits sieur et dame sont fondés d’en jouyr sans aucune chose y retenir ne réserver
pour desdites choses jouyr par lesdits preneurs ladite ferme durant et en disposer à leur plaisir et volonté
à la charge desdits preneurs de poyer et acquiter ladite ferme durant les cens rentes et debvoirs deuz pour raison desdites choses
et les entretenir en bon estat et réparation en manière qu’elles ne dépérissent
réservé la maison seigneuriale dudit lieu qu’ils ne seront tenus entretenir d’aucunes réparations laquelle est à présent en grand ruyne, pour lesquelles réparations faire pourront lesdits preneurs prendre du boys s’il en est mestier ès boys de ladite seigneurie ès lieux les moins endommageables
et faire tenir l’assise de ladite seigneurie par chacun an et poyer les gaiges des officiers lesquels lesdits preneurs ne pourront nommer ne changer
et faire faire les vignes de ladite seigneurie des faczons ordinaires bien et duement en temps deu et de bonnes saisons
et est faite ceste présente baillée prinse et acceptation de ferme pour en poyer et bailler oultre les charges dessus dites par lesdits preneurs et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc auxdits seigneur et dame par chacune desdites 9 années et 9 cueillettes la somme de 180 livres tz franche et quite par chacun an en l’une des maisons dudit seigneur en laquelle ledit seigneur sera demourant aux jours et termes des festes de Nouel et St Jehan Baptiste par moitié le premier paiement commençant au jour et feste de Nouel prochainement venant et à continuer ladite ferme durant auxdits jours et termes

    je me demande comment les preneurs pouvaient savoir où le seigneur demeure compte tenu de la mobilité de ces familles alors, et d’autant que le biographie de Louise de Clermont souligne bien qu’elle se déplaçait beaucoup, parfois suivant la cour.

sur laquelle ferme et pour les premiers poyements d’icelle à escheoir ldite dame a confessé avoir eu et receu desdits preneurs la somme de 330 livres tournois

c’est plus d’une année de ferme ! Louise de Clermont aurait-elle eu besoin de cette somme ? Ne serait-ce que dans l’acte que j’ai mis hier sur ce blog, concernant Hélye Cadu et sa mère, il est dit qu’elle avait acquit la Haye Joulain mais qu’il y avait eu réméré.

dont et de laquelle somme ladite dame a promis et promet rabattre desduire et défalquer auxdits preneurs sur ladite ferme et pour les premiers poyements d’icelle à escheoir tant que ladite somme y pourra suffire
et en ce faisant a ladite dame retenu et réservé retiend et réserve le droit de rachat de la terre et seigneurie de Souvigné appartenant au seigneur de la Plesse Clerembault, relevant de ladite seigneurie si elle en tombe en rachat durant ladite ferme et les ventes d’icelle dite terre au cas qu’elle seroit vendue durant ladite ferme, desquels rachat et ventes lesdits preneurs ne prendront aucune chose fors la quarte partye desdites ventes de ladite vendition de ladite terre de Souvigné si elle est vendue durant ladite ferme que lesdits preneurs auront et prendront audit cas

RACHAT en Matière féodale, se disait de La somme à laquelle était estimé le revenu d’une année du fief qui devait le droit de relief.
RELIEF Terme de Jurisprudence. Droit que le vassal paye à son Seigneur à certaines mutations, et qui varie suivant les différentes Coutumes. (Dictionnaire de l’Académie française, 5th Edition, 1798)

auxquelles choses dessus dites tenir etc et ladite ferme garantir etc et icelle dite ferme rendre et poyer etc aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites partyes etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce nobles hommes Jacques de Lymesle et Jehan de Chantault tesmoings
fait et passé audit Angers en la maison desdits de la Pelonnye et sadite femme jour et an susdits

    Huot, le notaire, a signé seul, ce qui était souvent son habitude.

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Laurent Hiret baille des vignes à Andard, 1617

J’ai déjà trouvé énormément d’actes concernant Laurent Hiret, avec lequel je suis apparentée par les Hiret, et probablement par les Drouault.
Laurent Hiret avait épousé avant 1597 Louise Garande apparentée à Clément Garande.

    Voir mon étude de la famille DROUAULT
    Voir mon étude de la famille GAULT
    Voir ma page sur les HIRET

Ici, il agit manifestement pour sa mère, pourtant originaire de Chazé-sur-Argos, où elle mourra 2 ans plus tard, mais qui possède des vignes à Andard.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription du début de l’acte : 13 septembre 1617 avant midy, devant nous Baudriller notaire royal à Angers ont esté présents et establiz honorable homme Laurent Hiret marchand tant en son nom que soy faisaint fort de honneste femme Jeanne Drouault veuve de deffunct honneste homme Mathurin Hiret à laquelle il promet faire ratifier et avoir pour agréable le contenu de ces présentes toutefois et quantes, demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité d’une part,
et Estienne Launay vigneron et Janne Bienvenu sa femme de luy suffisament autorisée quant à ce, demeurant en la paroisse d’Andart d’autre part,
soubzmetant respectivement et mesme lesdits Launay est femme en chacun d’eux seul et pour le tout sans division, confessent avoir fait et font entre eux le bail à closerage tel que s’en suit c’est à scavoir que ledit Hiret audit nom a baillé et par ces présentes baille audit tiltre de closerage auxdits Launay et Bienvenu sa femme qui ont de luy pris audit tiltre pour le temps et espace de 3 années entières et parfaites consécutives l’une l’autre sans intervalle de temps à commencer au jour et feste de Toussaintz et finir à pareil jour lesdites 3 années révolues, scavoir est le lieu et closerie de la Per… sis et situé en ladite paroisse d’Andart

    hélas, ces actes sont liés et le nom du lieu est dans le pli, et je ne lis que le début. Mais ce que nous apprend l’acte c’est qu’il ne s’agit pas d’une closerie en polyculture comme la plupart en Anjou, mais en vignes.

ainsi que ledit lieu et closerie se comporte sans aucune réservation en faire et lequel lieu appartenancse et dépendances lesdits preneurs ont dit bien cognoistre à la charge de jouir et user dudit lieu comme ung bon père de famille est tenu faire, tenir et entretenir les logis grange et autres batiments dépendant dudit lieu de réparations de couverture et terrasses bien et duement réparées desdites réparations pendant ledit bail … etc…

    la totalité est consacré aux vignes

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Vente de la closerie de Chancheron, Andard, 1594

Voici la suite des articles d’hier. Nous avions vus la vente puis le bail de Champcheron (mes 2 articles d’hier), aliàs Chancheron (en 1594 selon l’acte qui suit), aliàs Chanceron (C. Port), aliàs Chancheron (IGN actuel)

Chanceron : commune d’Andard, c’est la Chacheron dit une note du 16e siècle – En est sieur René Apvril 1620 (in C. Port)

Pour simplifier le tout, Chancheron était autrefois sur Foudon et paroisses voisines, lequel Foudon est aujourdh’ui Le Plessis-Grammoire, mais de nos jours Chancheron est sur Andard la commune voisine.

La closerie de Chancheron a donc appartenu à Mathurin Viredoux sieur de Chancheron, mais par suite de mauvaise gestion des biens de sa femme, celle-ci obtient la séparation de biens et est indemnisée avec la closerie de Chancheron, qu’elle vend en 1585 à son frère Jean Allain pour 800 livres. Celui -ci la revend en 1594 (c’est l’objet de l’article de ce jour) pour 1 100 livres !
Ainsi, le gentil frère à gagné sur sa soeur la coquette somme de 300 livres ! je suis ahurié ! moi qui le croyait sympa ! En faits de bons conseils à sa soeur, il l’a bel et bien eue.
L’histoire ne dit pas si Mathurin Viredoux, qui en portait le titre, continua à porter le titre après en avoir été dépossédé. En effet, j’ai observé que les titres se portaient souvent très, très longtemps après avoir perdu le bien en question.

  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8bis
  • Voici la retranscription de l’acte notarié : Le 10 mars 1594 après midy, en la cour royal d’Angers davant nous notaire d’icelle (Samson Legauffre) personnellement estably honorable homme René Verdier enquesteur en ceste ville d’Angers et y demeurant paroisse saint Maurille procureur spécial et duement dondé de procuration de noble homme Jehan Allain lieutenant général à Château-Gontier, et damoiselle Marguerite Lefebvre son épouse, que ledit Verdier à cy apparue en grosse de parchemin, passé sous ladite cour de Château-Gontier par devant Guillaume Mabon notaire d’icelle cour le dernier jour du mois de fevrier dernier, de laquelle copie sera insérée au bas des présenes suiant laquelle ledit Verdier audit nom a soumis et oblige et oblige lesdits Allain et Lefebvre et chacun d’eux sul et pour le tout sans division de personne ne de biens leurs hoirs etc
    confesse avoir ce jourd’huy vendu quitté cédé delaissé et transporté et encore par devant nous au contenu des présentes vend quicte dède délaisse et transporte du tout dès maintenant et à présent perpétuellement par héritage à Me René Garnier notaire royal Angers et Françoise Lebreton son épouse, demeurant paroisse saint Maurice, à ce présents et acceptants, lequel a acheté et achepte audit Verdier audit nom pour eux leurs hoirs etc
    le lieu et closerie appartenances e dépendances de Chancheron situé en la paroisse de Foudon et aux environs composé de maisons ayreaux pressoirs jardin de 2 journeaux de terre, 6 quartiers de vigne ou environ en divers cloux en endroits, ainsi que ledit lieu se poursuit et comporte et qu’il appartient auxdits Allain et sa femme à titre d’acquet qu’ils en ont cy-devant fait de Jeanne Allain sans aucune chose par ledit Verdier pour lesdits Allain et sa femme en retenir ne reserver et comme ledit Allain et sa femme et Clavier leur fermier en ont jouy et en jouissent à présent lesdites choses
    tenues des fiefs et seigneuries de la Forest Saint Aubin et du Temple et aux devoirs anciens et accoustumés que les contractants ont vérifié ne pouvoir déclarer enquis et advertis de l’ordonnance royale néanmoins vend ledit Verdier esdits noms lesdites choses quite desdits devoirs jusqu’à huy transportant etc
    et est faite la présente vendition cession delays transport pour le prix et somme de 366 escus sols deux tiers évlauée à 1 100 livres tournois payée baillée et nombrée manuellement comptant en présence et à vue de nous par lesdits Garnier et Lebreton audit Verdier esdits noms, qui a eu prise et recue ladite somme en 1 300 quarts d’écus et le reste en francs bons d’argent et de poids le tout de présent ayant cours suivant l’ordonnance royale et dont et de laquelle somme de 336 escus deux tiers d’escu (ils l’ont acquise 9 ans plus tôt 800 livres !)
    ledit Verdier s’est pour lesdits Allain et Lefebvre suivant leur procuration tenu et tient à comptant et bien payé et en acquicte et quicte lesdits Garnier et Lebreton ce acceptant
    qui ont dit que la somme cy-dessus par eux payée il en provient 183 escus ung tiers que ledit Garnier aurait reçu de Jehan Allain marchand drapier Angers son oncle pour la vente que ledit Garnier lui aurait faite d’une quarte partie d’une closerie nommée la Crestiennerye qui estait de ses anciens propres patrimoniaux et matrimoniaux par contrat passé par Salomon notaire de ladite cour, et pour ceste cause font le présent contrat pour des choses d’iceluy tenir lieu de la présente quarte partie dudit lieu de la Crestiennerie jusqu’à la valeur de ladite somme de 183 escus sol ung tiers, laquelle par lemoyen des présentes et dès à présent comme dès lors dudit contrat demeure réputé du propre patrimoine et matrimoine dudit Garnier ainsi que ladite quarte partie dudit lieu par luy vendue estait et sinon l’espérance qu’il avait de faire ledit emploi de deniers n’eust vendu ladite quarte partie du lieu ainsi qu’il et ladite Lebreton ont déclaré et ainsi a esté consenty par ladite Lebreton que la moitié dudit lieu cy-dessus demeurera audit Garnier ce acceptant pour tenir desdites choses par luy vendues, (cet échange de terre concerne le couple Garnier Lebreton et est correctement et longuement explicité afin que chacun du couple connaisse ses droits)
    et en faveur du présent contrat ledit Verdier suivant son pouvoir a cédé et cède audit Garnier ce acceptant tous tdroits que auxdits Allain et sa femme compètent et appartiennent contre ledit Maurice Clavier fermier précédent dudit lieu pour les dommages et intérests contre ledit Clavier prétendus à faute d’avoir suivant son marché de ferme bien fait faire les vignes réparé les maisons plants d’arbres et autres choses devant faire ou faire faire par le bail à ferme desdites choses dont ledit Verdier promet bailler copie audit Garnier toutes fois et quantes et l’a subrogé au lieu desdits Allain et Lefebvre pour ce fait et susbtitue et constitue ledit Garnier leur procureur général et spécial quanté à ce qui a esté par ledit Garnier sstipulé et accepté (ici on découvre que le fermier a fait une mauvaise gestion de CHancheron)
    tellement que à laquelle vendition tenir etc garantir les choses sus vendues de tous troubles desbats et empeschements vers et contre tous toutefois que mestier sera oblige ledit Verdier audit nom les biens de sa procuration qui est desdits Allain et femme chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne de bien renonçant pour lesdits Allain et Lefebvre, ils ont renoncé par ladite procuration au bénéfice de division ordre et discussion de priorité et postériorité et pour ladite Lefebvre au droit vellein à l’épitre divi adriani et autres droits … et a ledit Verdier le domiciel desdits Allain et Lefebvre en sa maison pour recepvoir tous exploits requis pour le fait et circonstance du présent contrat qui seront et dès à pressent comme estant déclarés valloir comme fait à la personne et domicile naturel …
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    Bail à ferme de la closerie de Champcheron, Andard (49), 1589

    Il est intéressant d’avoir le bail à ferme de la closerie après avoir vu la vente, car nous disposons ainsi pour la même époque, des 2 prix qui permettent de déterminer le rapport à 6,75 % pas tout à fait net puisqu’il assure les grosses réparations, mais celles-ci doivent être rares.
    Rappelons que lorsqu’il s’agit de bail à moitié, il est difficile d’estimer ce rapport.

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7
  • Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 17 janvier 1589 en la cour du roy nostre syre par devant nous Mathurin Grudé notaire royal ont esté presonnellement establis noble homme Me Jehan Allain Sr de la Barre, conseiller du roy de Navarre, lieutenant général du sénéchal de Beaumont au siège de Château-Gontier et y demeurant d’une part, et honneste homme Macé Clavier marchand demeurant au village de Champchiron paroisse d’Andard, soumettant etc
    confessent avoir fait et font par ces présentes font le bail et prise à ferme qui s’ensuit, c’est à scavoir le lieu et closerie de Champchiron audit Allain appartenant situé en ladite paroisse d’Andard et aultres paroisses (donc elle était sur Foudon, Le Plessis-Grammoire et Andard) tout ainsy que ledit lieu se poursuit et comporte et tout
    ainsi que ledit Allain l’a acquis de Jehanne Allain sa soeur sans aucune chose en réserver et comme ledit preneur a cy-devant exploité ledit lieu audit tiltre de fermier
    à la charge de tenir les choses en réparation de couverture et terrasse et de payes les cens rentes et debvoirs dus pour raison dudit lieu
    et bien et duement faire les vignes dudit lieu de leurs quatre façons ordinaires en temps et saison convenable et d’y faire des provaings ce qu’elles pourront commodément porter
    et de tenir et entretenir ledit lieu bien et duement clos de hayes et fossés et du tout jouir et user en bon père de famille sans rien démolir dudit lieu
    ce loyal bail est fait pour le temps et espace de 5 années à commencer du jour et feste de Toussaint dernier passé et finissant à pareil jour lesdites 5 années finies et révolues et pour en payer par chacune desdites années la somme de 18 escus au jour et feste de Noël le premier payement commençant à ce jour et deste de Noël prochainement venant et à continuer etc (soit 54 livres par an pour une closerie qui vaut alors 800 livres, ce qui donne un rapport de 6,75 % net d’impôts puisque c’est le fermier qui les paye, mais restent les grosses réparations à sa charge)
    auquel bail etc garantir etc ladite ferme payer etc obligent etc renonçant etc foy jugement et condamnation etc
    fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Jehan Lefebvre Sr de Laigné advocat Angers, et Guy Grudé demeurant Angers et Jean Rippier demeurant avecque ledit bailleur tesmoings, lequel Clavier a dict ne scavoir signer.
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    Racines angevines des Viau de la Civelière (Nantes, 44)

    Vente de la Chotardière (Andard, 49), 1672 (AD49-5E5)

    Viau : famille du pays nantais, qui portait D’argent au pin de sinople, chargé de trois pommes d’or ; au chef d’azur, chargé de deux croissants d’argent (Potier de Courcy, II, 481), maintenue de noblesse en 1669 par les privilèges de la mairie de Nantes. Dont Sébastien Viau sr de la Civellière, conseiller au siège présidial, échévin en 1626, sous-maire en 1628 (Livre Doré du Corps de Ville de Nantes, In p. 236, 238, 239, 305). Il eut de Barbe Lemeneust, Jacques Viau, maître des comptes, et Sébastien Viau, garde-scel du présidial. Voir Rev. hist. de l’Ouest, t XIV, p. 300, et, Archives Loire-Atlantique, cotes H 97 et H 266)

    Mais, comme tout bon Nantais qui se respecte, les Viau ont des racines ailleurs. Ici voici leurs racines angevines, dont ils se séparent en 1672, devant notaire à Angers :

    Attention, je passe en retranscription littérale d’un acte notarié, y compris l’orthographe : Le 30 juillet 1672, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers, fut présent estably et duement soumis Pierre Viau escuyer Sr du Clairay et Jean Viau son frère escuyer Sr de la Chotardière, tant en leurs privés nom que comme procureurs spéciaux de Sébastien Viau escuyer Sr de la Civelière leur frère aysné, conseiller du roy au siège présidial de Nantes, par sa procuration passée par Ouairy et Lebreton notaires royaux à Nantes le 23 de ce mois, la minutte de laquelle signée S. Viau, Ouayry et Lebreton, et scellée et contresigné en sa marge par lesdits sieurs establis est demeurée cy-attachée pour y avoir recours sy besoing est, nonobstant laquelle procuration lesdits sieurs establiz promettent et s’obligent esdits noms solidairement de faire ratiffier ces présentes audit Sr de la Civelière et à damoiselle Anne de Briollay veufve de deffunt escuyer Sébastien Viau vivant Sr de la Civelière, conseiller du roy au siège présidial de Nantes, mère desdits sieurs Viaux, desquels le sieur de la Civelière est fils et de ladite dame leur mère, lesdits sieurs fourniront ratiffication et obligation vallable des présentes au sieur acquéreur cy-après nommé dans sept semaines prochaines à peine de toutes pertes dépends dommages et intérestz, cesdites présentes néanlmoins demeurant pleines, demeurant savoir ledit sieur du Clairay en sa maison seigneurialle du Clairay paroisse de Valletz près Nantes en Bretagne, et ledit sieur de la Chotardière en la ville dudit Nantes paroisse de Nostre Dame,
    lesquels sieurs esdits noms chacun d’iceux solidairement renonçant au bénéfice de division confessent avoir vendu quitté ceddé délaissé et transporté et par ces présentent vendent quittent cèddent délaissent et transportent définitivement à tousjours perpétuellement par héritage et promettent garentir de tous troubles déchargé d’hypothèque et empeschement quelconques …
    à noble homme Mathurin Jourdan Sr de Flain demeurant audit Angers paroisse de St Maurille à ce présent stipullant et acceptant qui a achepté et achèpte pour luy ses hoirs et ayant cause …
    scavoir est la maison principalle de la Chotardière composée d’un grand corps de logis avec une grande cour close de murs dans laquelle il y a des granges pressoir et unstancilles d’iceluy, escurye et autres toitz et hors ledit enclos jardin et vergers avec un logement pour le closier dudit lieu de la Chotardière comprise au présent contrat, de plus les closeries du Bouschet et de la Davure composées de terres labourables pastures, bois taillis, prés, vignes de la Chotardière contenant 19 à 20 quartiers ou environ, 6 à 7 quartiers dans le clos du Bouschet et de la Sourdière, une planche de pré dépendant dudit lieu de la Chotardière située dans les paroisses de Brain sur l’Authion et d’Andard, et généralement tout ce qui dépend de ladite maison de la Chotardière ainsi qu’elle se poursuit et comporte avec ses apartenances … ainsi qu’elles appartiennent auxdits sieurs vendeurs esdits nom par le moyen de la démission qui en a esté faire entre les mains desdits sieurs de la Civelière, du Clairay et de la Chotardière par ladite damoiselle de Briollay …
    et est faite la présente vendition et transport pour et moyennant le prix et somme de 7 475 livres (cette somme est très importante, et assez représentive d’une seigneurie de taille moyenne.)…

    Avec cette vente, on peut estimer que la famille Viau regroupe ses biens immobiliers en se séparant du bien Angevin, et je parie qu’à la même époque elle investie en Loire-Atlantique. Lorsqu’une terre était située à plus de 40 km, distance du cheval par jour, elle devait être affermée afin d’être gérée sur place, car il devenait impossible de surveiller l’exploitation du fait de la distance.
    L’affermage était une perte de profits, la preuve en est que les marchands fermiers fleurissaient un peu partout, et Toysonnier en nomme même marchand fermier de campagne. Et, ces marchands fermiers y trouvaient leur compte…
    Donc, cette famille Viau opère là manifestement un regroupement, ce qui était assez rare autrefois, tant on était attaché aux biens fonciers.

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