Pierre Grimaudet, marchand de draps de soie, et Perrine Berault, acquièrent un journau à Saint-Sylvain d’Anjou, 1527

Vous avez bien lu le titre de ce billet, car Pierre Grimaudet est bel et bien marchand de draps de soie à Angers. Il était donné « apothicaire » dans la publication de Bernard Mayaud, et je pense que les deux métiers ne sont pas compatibles ensemble, même si souvent autrefois on exerçait plusieurs métiers à la fois.
Suivant alors la séparation des branches Grimaudet en celle de Raoulet, apothicaire, et dont le fils est apothicaire, et celle de ce Pierre Grimaudet marchand de draps de soie, il s’avère que lorsque Louvet donne dans son journal « Grimaudet droguiste » dans les rangs protestants, il s’agit bel et bien d’un Grimaudet apothicaire et de la branche de Raoulet. En effet, selon mon histoire des aphoticaires, sur laquelle je vais revenir ici en détails, au début du 16ème siècle un apohticaire vend de tout et de la droguerie, épicerie. Et en aucun cas, il ne s’agit d’un descendant de Pierre Grimaudet le marchand de soie.

Au passage, j’ai fait une erreur il y a quelques jours en supposant qu’il vivait apothicaire en Mayenne, car il est tuteur d’une nièce en Mayenne, et pour retomber sur mes pieds, je vais dont dire que la nièce vivait chez l’oncle à Angers Saint Maurice !

C’est la branche de Raoulet Grimaudet apothicaire qui voit aussi son fils Charles apothicaire
Mais dans la branche non raccordé à la précédente, qui est celle Pierre Grimaudet et Guillemine Berault, il convient de remplacer le métier. Je suis en effet certaine que le notaire Jean Huot connaît bien les Grimaudet car j’ai vu plusieurs actes, qui vont suivre au fil des billets à venir ici. Jean Huot n’a pas pu commettre d’erreur. Voici son acte :

J’ai trouvé tous les actes qui sont sur ce blog, grâce à mes longues recherches. Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le 16 janvier 1527 en notre cour royale à Angers (Jean Huot notaire Angers) personnellement estably Jehan Percuiller ? demourant en la paroisse de Saint Silvin les Angers ainsi qu’il a dit soubzmetant confesse avoir aujourd’huy vendu quité ceddé délaissé et transporte et encore etc
à honorable homme sire Pierre Grimauldet marchand de draps de soye et à Myne Berault sa femme demourans en la paroisse de Saint Maurice de ceste ville d’Angers qui ont achapté pour eulx leurs hoirs etc
ung journau de terre labourable ou environ en deux pièces assis et situé en ladite paroisse de St Silvin

    au passage, on peut cependant remarquer que l’origine de biens à Saint-Sylvain d’Anjou semble se confirmer

l’une desdites pièces contenant demi journau ou plus assise en la pièce de la Lande joignant d’un cousté au chemin tendant de Sarigné au port de Launay et d’aultre cousté aux terres de Robin Pigeon de ladite paroisse aboutant d’un bout une pièce de pré nommé la Nouette et d’aultre bout audit chemin dessus dit, l’autre pièce contenant demi journau ou envison assise en la pièce de terre nommée les Verdeletz en ladite paroisse joignant d’un cousté aux terres de feu Loys Sabardin et à une pièce de terre nommé la Lande appartenant audit Pigeon et d’aultre bout aux terre de Estienne Pigeon
tout ledit journau du fief et seigneurie de Beuzon à 3 sols 9 deniers tz de cens tente ou debvoir annuel payable aux jours et feste de l’Angevine et Saint Aulbin par moitié au lieu de Beuzon pour toutes charges et debvoirs quelconques et sans plus en faire et payer
tout ainsi que ledit vendeur et Jehanne sa femme ont acquis ledit journau de Pierre des Pigeons ainsi qu’il se poursuit et comporte sans aucune chose y retenir ne réserver
transportant etc et est faite ceste présente vendition delais quittance cession et transport pour le prix et somme de 25 livres tz dont et desquelles somme lesdits acheteurs en ont payé baillé et nombré contant en notre présence et à vue de nous audit vendeur la somme de 4 livres tz dont etc
et le surplus montant 21 livres tz ledit vendeur les a euz et receuz desdits achepteurs auparavant ce jour ainsi que ledit vendeur a dit de debtes congneu et confessé par devant nous estre vray et dont etc
et promis ledit vendeur faire tenir et obliger à ce présent contrat ladite Jehanne sa femme et iceluy faire avoir agréable et en rendre et bailler à ses despens lettre valable de ratiffication auxdits achepteurs dedans le jour et feste de Pasques prochainement venant à peine de deux livres tz de peine commise et appliquée auxdits achepteurs en cas de défaut ces présentes néanmoins etc
à laquelle vendition deleys quittance cession et transport et tout ce que dessus est dit tenit erc et à garantir etc et aux dommages oblige ledit vendeur soy ses hoirs etc renonçant etc et par especial ledit vendeur à l’exception de priorité en présence et à vue de nous etc foy jugement condemnation
présents à ce Guillaume Granry chaussetier et André Maincouteau demourant à Angers tesmoins
fait et donné à Angers en la maison desdits acheteurs

    vous n’avez pas la signature aujourd’hui, car peu d’actes notariés sont signés des parties prenantes chez certains notaires, surtout les plus anciens, de sorte que si vous tentier de rechercher par les signatures, plus faciles à feuilleter que le texte intégral, pour savoir de qui l’acte parle, vous n’auriez pas pu trouver ici Pierre Grimaudet, et bien d’autres.
    Je précise ce point pour expliquer comment je cherche, en déchiffrant le plus rapidement possible un nom dans la première page de l’acte, pour savoir de qui il parle, et ces pages sont souvent peu aisées à déchiffrer. Donc la phase de recherches en salle d’archives est longue et fastidieuse…

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Succession de Thibaut Lemasson sieur de Beauchesne et Catherine Delaunay son épouse, Angers 1527

Je descends de plusieurs Lemasson, dans le Segréen, et je m’interesse donc à tous les actes anciens concernant ce patronyme, afin de pouvoir distinguer les diverses familles ayant porté le patronyme LEMACZON, LEMASSON

    Voir mes familles Lemasson

Je ne pense pas me relier à ceux qui suivent, et que voici :

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici ma retranscription : Le 23 décembre 1527, (Couturier notaire royal Angers) sachent ous que enla court du roy à Angers personnellement establiz noble et discret Jacques Lemaczon prêtre curé de Gené et chanoine de Saint Jehan Baptiste d’Angers d’une part
et noble homme maistre Michel Lemaczon sieur de Launay et procureur fiscal d’Anjou d’autre
soubzmectans etc confessent avoir fait les partages et divisions ds biens immeubles choses héritaulx demourées de la succession de feuz nobles personnes maistre Thibault Lemaczon et Katherine de Launay vivant sieur et dame de Beauchesne leurs père et mère, lesdites choses à eulx délaissées et baillées
tant par les lots et partages faits par les ? que par eulx …

    Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir. Je mets ces lignes pour montrer les difficultés, car l’acte comporte beaucoup de ratures et d’interlignes en patte de mouche, et ici, je n’ai pas capté littéralement tout l’interligne, si ce n’est que je crois comprendre qu’il y a eu un premier partage avec le frère aîné René, représenté par sa fille unique car il était décédé. Rien ne permet de conclure que ce premier partage fut noble et je le pense roturier, et donc la nièce à eu la part de son père soit un tiers du tout, puis Jacques et Michel s’entendent pour se partager les deux tiers restant, ce qui fait l’objet de cet acte.

damoiselle Jehanne Lemaczon leur niepce fille et unicque héritière de feu noble homme maistre René Lemaczon en son vivant frère aisné desdits maistres Jacques et Michel les Maczon, lesdites choses héritaulx baillées o modiffication que ledit maistre Jacques en auroit jusques à la valeur de 1 700 livres tournois dont iceluy maistre Jacques demoure propriétaire de la moitié desdits choses ou valeur d’icelles et de l’autre moitié usufruitier seulement, et ledit maistre Michel propriétaire de l’outre plus, lesdites choses ont esté prisées et laissées et partaigées selon et en la forme et manière qui s’ensuit
c’est à savoir que audit maistre Jacques Lemaczon est demouré par propriété et usufruit pour luy ses hoirs et ayans cause les maisons terres jardrins de Longchamps

Longchamps : commune de Saint-Silvin … – Le domaine, relevant de Sarrigné, formait un fief important, uni au XVIe siècle à la terre de Sancé et appartenant à Philippe de Châteaubriant, qui les vendit les 22 décembre 1564 à Julien Goupilleau, maire d’Angers, de qui avait hérité Pierre Goupilleau, grenetier d’Angers, assassiné le 27 juin 1569 par le sieurde la Hune – Urbain Tillon en opéra le retrait lignager et sa veuve, Catherine de Hauteville, revendit la « terre fief et seigneurie de Longchamps composées de 2 métairies et 2 closeries » le 9m ai 1592 à Jeanne du Cimetière, veuve Etienne Terrier … (extrait de C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876). On observera que C. Port donne en fait 3 lieux Longchamps, mais 2 d’entre eux sont éloignés de Saint-Silvin et compte-tenu de ce qui suit, j’ai pensé qu’il s’agit d’une closerie à Saint-Silvin, probablement détachée du fief ci-dessus, mais en portant le nom.

ainsi que le closier y demourant les a exploictées avec l’augment de terre sorty de Beusanvau et la pièce des Perdullières pour la somme de 500 livres tournois et la moitié du fief d’Escharbot

Echarbot : château commune de Saint-Silvin … Ancien fief et seigneurie relevant du château d’Angers et qui devait « la bouche et les mains pour toutes charges » – Jusqu’au XIIIe siècle, elle donnait son nom à une famille de chevalierie et avait passé avant 1320 à la famille Gastevin, qui lui a laissé son surnom le plus populaire, quoiqu’elle l’ai possédée peu d’année. En est sieur noble homme Robert d’Anjou, chevalier, en 1390, 1405, Jean Levonnier, 1411, Thibault d’Etriché, 1434, Jean d’Etriché, 1470, Thibault Lemaczon, procureur d’Anjou, 1528, le maire Pierre Poyet par acquit de 1541 etc… (extrait de C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876). On observera que si Thibault Lemaczon est bien cité par C. Port, la date de 1528 ne semble pas convenir puisque ses fils font partages de ses biens en décembre 1527.

pour la somme de 100 livres tournois faisant ensemble la somme de 800 livres tournois
et pour son bienfait ou usufruit sont et demeurent audit Me Jacques Lemaczon les terres et choses héritaulx qui s’ensuivent, c’est à savoir les maisons qui ont acoustumé estre louées sises en la paroisse de St Michel du Tertre près les grands maisons et estables où soulloit demourer ledit sieur de Beauchesne leur père pour la somme de 600 livres tournois, la moitié des boys de Beusenvau pour la somme de 150 livres tournois et les vignes de Marqueret pour la somme de 100 livres tournois faisant avec semblable et pareille somme de 850 livres tournois pour lesdites choses tenues par ledit maistre Jacques en bienfait et usufruit seulement et à la charge de payer les devoirs anciens et acoustumés seulement
et audit maistre Michel Lemaczon sont et demeurent par ce présent partaige les maisons court jardrins avec le corps de maison où sont les estables esquelles maison ledit feu maistre Thybault Lemaczon et ladite Delaunay leurs père et mère faisoient leur demeure au temps qu’ils vivoient, ensemble les maisons et jardrins aquis par ledit défunt leur père de Yvonne Chabot ainsi qu’ils se poursuivent et comportent, la moitié du clos de Lonchamps, la moitié des vignes, la moitié du fief d’Escharbot, la mestairye de Beusenvau et l’autre moitié des boys de Beusenvau

Beuzanvaux, ferme commune de Saint-Sylvin – Bienzanvau 1539 (C105) – Beauzenvau (Rect.) – Faisait partie du domaine d’Echarbot (extrait de C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876).

et pour ce que lesdits choses demourées par ce présent partaige audit maistre Michel sont de plus grande valeur que ne sont les choses demourées par partaige audit maistre Jacques, ledit Me Michel est et demeure tenu chargé de payer par chacun an la somme de 100 sols tournois de rente aux abbesse et couvent de Notre Dame du Perray et 4 livres tournois de rente à ladite Yvonne Chabot et 60 sols tournois de rente par une part et 45 sols tz de rente deuz pour la fondation des matines qui sont dictes en l’église monsieur saint Michel du Tertre aux festes de Notre Dame sur ladite maison et en ce non comprins les censifs ou debvoirs deuz pour raison desdites choses que ledit Me Michel demeure tenu payer et continuer par chacun an à religieuse dame Jehanne sa sœur durant la vie d’icelle religieuse selon et en vertu de l’ordonnance testamentaire dudit feu sieur de Beauchesne
Beauchesne : il existe 28 lieux de ce nom en Maine-et-Loire, et je n’ai pu identifier à ce jour lequel est concerné ici
auxquels partaiges et divisions et tout ce que dessus tenir etc
fait et passé audit Angers en présence de vénérable et discret Me Guillevin curé de Pellouaille et Jehan Ganguery tesmoins

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Vente par Renée Lailler de la closerie Sainte Barbe en Saint-Sylvain, 1612

Faire l’origine d’un bien est souvent recherchée aux Archives Départementales. On utilise alors les cadastres successifs, depuis le cadastre dit Napoléon, jusqu’à nos jours, et leurs matrices.
Avant, lorsque le dictionnaire de Célestin Port donne des noms, il faut les vérifier comme propriétaires car souvent il a utilisé les titres portés qui ne signifient pas propriété.
Mes travaux vous offrent, lorsque je trouve les actes concernant le Haut-Anjou, beaucoup d’origines plus anciennes.
Ainsi, ici, on sait que le bien fut acquit par la mère de Renée Lailler, nommée Renée Bonnomeau. Cela devait être une belle closerie, car son prix atteint celui d’une métairie, généralement plus importante que la closerie.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte : Le 1er juin 1612 avant midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présente Renée Lailler fille de défunt Me Christophle Lailler et de Marie Bonnomeau ses père et mère demeurant en ceste ville paroisse de Saint Maurille
laquelle deuement establye et soubzmise soubz ladite court ses hoirs etc confesse avoir vendu quité cédé et transporté et par ces présentes vendent quite cèdde et transporte dès maintenant et à présent à toujoursmais et perpéturllement par héritaige et promet garantir de tous troubles décharge d’hypothèques évictions et empeschements quelconques à missire Estienne d’Estriché prêtre demeurant à Saint Silvin et Pierre Thomarin marchand cherpantier son beau-frère demeurant à Villevesque, ce stipulant et acceptant, et lesquels ont achapté et achaptent pour eulx leurs hoirs
scavoir est le lieu et closerie appellé Sainte Barbe au hault du villaige de la Haye Joullain paroisse dudit Saint-Silvin composée de maison grange mazure airaulx rues issues jardin verger terres labourables et vignes comme elle se poursuit et comporte avecq ses appartenances et dépendances et appartient pour le tout à ladite venderesse à tiltre successif de ladite deffunte Bonnomeau sa mère à laquelle Bonnomeau elle appartenoit en propre et par acquest qu’elle en auroit fait de son vivant de deffuncte Renée Bonnomeau sa sœur

    pour ceux qui sont concernés par ces familles, ceci est précieux !

et que ladite venderesse en jouist à présent et que ladite défunte Bonnomeau lors de son décès en jouissait sans aulcune choses en réserver des fiefs et seigneuries de la baronnie de la Haye Joullain et autres dont elles relèvent aulx cens rentes charges et debvoirs seigneuriaulx féodaulx fonciers anciens et acoustumez qui en sont deuz non excédant toutefois par en 50 sols sy tant est deu, que les acquéreurs paieront et acquiteront pour l’advenir quites du passé jusques à huy,
transportant etc
et est faite ladite vendition cession et transport pour le prix et somme de 1 800 livres tz de laquelle ledit Thomarin et de ses derniers a payé contant à ladite venderesse la somme de 300 livres quelle somme ella eue et receue en notre présence en pièces de 16 sols et autre monnaye ayant court suivant l’édict et dont en quite etc
et le reste montant la somme de 1 500 livres lesdits acquéreurs aussy establis et soubzmis soubz ladite court eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens ont promis et se sont obligez icelle payer à ladite venderesse en ceste ville d’Angers dans la Toussaint prochaine en 8 ans lors ensuivant avecq la somme de 80 livres pour toute jouissance par chacun an audit terme

    j’ai cru comprendre que cette méthode de vente était l’ancêtre du leasing ! On jouit du bien quelques années puis on le paie au final !

à commencer le premier payement à la Toussaint prohaine et à continuer en avant le payement de ladite somem de 80 lives à chacun desdits termes comme ils échéront sans que ladite convention de ladite jouissance puisse empescher ne intenter le payement dudit principal ledit terme escheu et demeurent obligés audit payement généralement tous les biens desdits acquéreurs et spécialement lesdites choses vendues, ce fait sans préjudicier par ladite venderesse à ses droits qu’elle a contre le closier dudit lieu tant pour ce qu’il luy peult debvoir que pour dommaiges et intérestz procédant de démolitions et réparations qu’elle se réserve pour son pouvoir comme elle verra et néanlmoins poursuivrons les acquéreurs si bon leur semble et à leurs despens périls et fortunes la résolution du marché dudit closier sans que pour raison de ladite venderesse puisse en avoir aucuns despens dommaiges ne intérestz
car ainsy les parties ont le tout voulu et consenti stipulé et accepté à laquelle vendition cession transport promesse de garantaige obligation et tout ce que dessus est dit tenir etc dommaiges etc obligent etc mesmes lesdits acquéreurs eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc biens et choses à prendre vendre etc renonczant etc par especial lesdits acquéreurs au bénéfice de division discussion et ordre etc
fait et passé audit Angers à nostre maison en présence de honnorable homme Paul Harpin sieur de la Masure, Jehan Lailler marchand, Noël Berruyer et Pierre Desmazières clercs demeurant audit Angers tesmoings,

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Un Angevin dans la Manche, Philippe Defaye, 1629

Voici une vente de biens pour cause de départ au loin, plus précisément à Coutances dans la Manche.
L’acte donne miraculeusement le nom de la mère Perrine Boullay et d’un oncle Charles Boullay.

Par contre c’est une vente à rente foncière, payable à Angers. J’ignore si le couple revenait en Anjou chercher son dû chaque année… car je vois mal comment l’argent aurait pu leur parvenir.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 31 juillet 1629 par devant nous Louys Couëffe notaire royal Angers furent présents establis et deument soubzmis honorables personnes Me Philippe Defaye et Anne Dupas sa femme de luy authorisée demeurant à Coutances pays de Normandie d’une part, et honnorable homme Mathieu Doucher marchand demeurant en ceste ville paroisse St Michel de la Pallud,
lesquels Defaye et sa femme chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personnes ni de biens leurs hoirs etc renonçant au bénéfice de division discussion etc confessent avoir fait et font entre eux la baillée de prise à rente convention et obligation suivantes c’est à savoir que ledit Defaye et sa femme ont baillé et baillent par ces présentes et promettent perpétuellement garantir de tous troubles hypothèques évictions audit Doucher qui a pris et accepté audit tiltre de rente foncière annuelle et perpétuelle pour luy ses hoirs,
les lieux et closeries de Nauvet paroisse St Silvin, du Boispin, du Pin et de la Maison Bruslé le tout en la paroisse de Marcé, comme ils se poursuivent et comportent avecq leurs appartenances et dépendances tels qu’ils tons escheus et advenus audit Defaye des successions de défunte Perrine Boullay vivante sa mère et de défunt Charles Boullay vivant son oncle par les partages faits entre luy et Me Pierre Brunsard curateur quand à partages de Jehan Anne Marguerite et Charlotte les Defaye enfants mineurs de défunt Charles Defay et Anne Legoux ses cohéritiers …
et est faite ladite baillée et prise à rente pour en payer chacun an par ledit preneur ses hoirs auxdits bailleurs leurs hoirs ou autre qui aura charge d’eux en ceste ville maison de nous notaire à pareil jour et date des présentes la somme de 90 livres tz de rente foncière annuelle et perpétuelle …
fait à notre tablier présents Me Louys Collet et Jehan Myette demeurant à Angers

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Bail à ferme de la closerie de l’Anglaiserie à Saint-Sylvain (49), 1571

L’Anglaiserie, autrefois l’Anglesserie, est située à Saint-Sylvain-d’Anjou, autrefois Saint-Silvin. Selon le Dict. de C. Port :

Elle appartenait en 1513 au docteur Jean Binel, après lui à Pierre Doisseau, et relevait de la Roche-de-Monteaux, dans la baronnie de la Haie-Joulain.

Le preneur du bail n’est pas un exploitant direct, mais bien un fermier, qui va bailler le bien à sous-ferme, probablement à moitié.

  • Il est très rare de trouver dans un acte notarié la superficie, et encore plus la superficie respective des différentes cultures. Cet acte est donc plus riche d’enseignements que d’autres baux.
  • Nous sommes en pays de vigne, et du meilleur vin, mais tout n’est pas planté en vigne, et la closerie est en polyculture. Les 9 quartiers de vigne, représentent 24,63 x 9 = 221,67 ares, soit 2,2 hectares. De nos jours, il faut 20 à 30 hectares de vigne pour en vivre.
  • Il élève de bêtes car 44 quartiers de pré font 10,5 ha, donc elles sont sans doute destinées à la vente aux bouchers sur Angers ou ailleurs.
  • Efin, il cultive 22 journaux de terre. L’Anjou utilisait plusieurs valeurs du journal et Michel Lemené, in Les Campagnes Angevines à la fin du Moyen-âge, donne 52,72 ares, ce qui fait 11,6 ha, donc une belle superficie.
  • Soit une superficie totale de 24,3 ha, ce qui est quasiement la taille d’une métairie et non d’une closerie. A titre de comparaison, Annie Antoine, in Fiefs et villages du Bas-Maine au 18e siècle, p.135, donne une superficie moyenne de 29,6 ha par métaire, sur une étude portant sur 558 métairies. Et de nos jours, la superficie moyenne d’une exploitation est inchangée (source INSEE)
  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire.
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 18 janvier 1571, en la court du roy nostre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de la dite court personnellement estably honneste personne Louis Jourdan marchand demeurant Angers d’une part, et Charles Doysseau aussi marchand demeurant audit Angers d’autre part,

    soumettant lesdites parties respectivement l’une vers l’autre confessent etc c’est à savoir ledit Jourdan avoir baillé par ces présentes à titre de ferme et non autrement audit Doysseau qui a pris et accepté prend et accepte audit titre de ferme et non autrement du jour d’huy jusque à ung an prochainement venant et finissant à pareil jour et an révolu,

    le lieu closerie et appartenance de l’Anglesserie situé et assis en la paroisse de Saint Silvin (Saint-Sylvain-d’Anjou) composé de 22 journaux de terre ou environ et 9 quartiers de vigne en ung tenant et de 44 quartiers de pré

    comme lesdites choses se poursuivent et comportent sans aucune chose en réserver à la charge dudit preneur de tenir et entretenir lesdites choses en bonne réparation ladite ferme et en payer les debvoirs et rendre ledites choses en bonne réparation laboureur garnir et ensemencer comme elles sont à présent

    à la charge oultre dudit preneur de payer pour ledit temps audit bailleur la somme de 200 livres tournois rendable en ceste ville d’Angers le jour et feste de Nouel prochainement venant, et auxquelles choses dessusdites tenir etc obligent lesdites parties respectivement l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement et condamnation etc (cette somme de 200 livres pour une closerie, à cette date, est élevée, et atteste un bon rapport, dû manifestement à la vigne)

    fait et passé audit Angers en présence de honorable homme Me Jehan Allain Sr de la Barre advocat audit Angers et Guy Planchenault demeurant audit Angers tesmoin