Etienne Pinçon, couvreur d’ardoise à Villevêque, prend un marché de toiture, 1597

L’ardoise est la couverture de mon enfance, et très répandu en Anjou et en Loire-Atlantique, sauf sud Loire qui devient tuile. Ce marché typique de l’époque montre que le couvreur d’ardoise est un artisan qui gère tout, aussi bien l’achat des nouveaux matériaux, la récupération des anciens matériaux, et le travai manuel de la couverture.

Voici la Blitourne, si proche de Pelouailles que je ne l’avais pas vue, et c’est Marie qui m’a donné la piste vers Pelouailles.
Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 :


Le 11 novembre 1597 avant midy, en la court du roy notre sire à Angers endroit par devant nous François Revers notaire d’icelle personnellement establiz honneste personne Claude Raffray maistre tailleur dabitz demeurant Angers paroisse monsieur st Michel de la Palludz d’une part et Estienne Pinczon maistre couvreur d’ardoise demeurant au villaige de Beletourne paroisse de Villevêque d’aultre part soubzmectant lesdites parties respectivement elles leurs hoirs etc confessent avoir faict et font entre elles le marché tel que s’ensuit, savoir est ledit Pinczon avoir promis et promect couvrir à neuf bien et deuement comme il appartiend ung corps de logis à présent couvert de ronshe sis au lieu de la Bucaulnerye paroisse de Corzé audit Raffray appartenant et pour ce faire descouvrira ledit corps de logis à ses despens et fournyra icelluy Pinczon d’ardoise grosse noyre, clou, latte, chanlatte, coudaulx, chausable et toutes aultres matières requises et le tout bon loyal et marchant et fera deux ousteaulx sur les deux greniers dudit logis ès lieux les plus convenables que sera de besoign et couvrira une lucarne qui est au grenier ou est le foign lesquels ourdaulx ? auront ung pied des… ? et commencera à faire la besoigne à Caresme prochainement venant et la rendra fait et parfait bien et deuement …, dedans le jour et feste de Pasques prochainement venant, et est fait le présent (f°2) marché pour en payer et bailler par ledit Raffray audit Pinczon la somme de 36 escuz deux tiers vallant 110 livres paiable savoir 21 escuz avant fournir les matières à place et le reste montant 11 escuz deux tiers ladite besoigne bien et deuement faicte et parfaite [je suis désolée car le compte est curieux et j’ai bien relu plusieurs fois sans comprendre ce compte] tout ce que dessus a esté stipullé et accepté par lsdites parties respectivement, à ce tenir etc dommages etc obligent etc à prendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc faict et passé Angers maison dudit Raffray en présence de honneste homme Martin Chenevolle marchand et Mathurin Blanchet et Charles Coueffe praticiens demeurant audit Angers tesmoings, lesdites parties ont dit ne savoir signer

Le loquet et la quincaillerie serrurerie des fenêtres et portes d’antan

Ce jour, 13 janvier, j’ai trouvé sur Internet la réponse à ce que je cherchais et je vous invite à aller voir pour rêver un musée et un fabricant actuel de ces anciens loquets etc…

Musée Lesecq des Tournelles

un fabricant actuel de quincaillerie forgée etc… pour les Monuments historiques

 

Bonjour à tous mes fidèles lecteurs.
Je suis consternée par ma capacité à oublier nos modes de vie d’antan, car vivant comme beaucoup dans les fenêtres alu coulissant etc… je ne parviens même pas à trouver sur Internet une photo de fenêtre d’antant avec sa fermeture tournante de haut en bas etc… et je viens vous demander si vous en voyez encore près de chez vous de bien vouloir m’en faire photo. Même les anciens loquets de porte etc…
Pourtant, j’ai même vécu 2 ans dans une maison renaissance non modernisée, celle où j’avais la chambre mansardée fenêtre renaissance, sans eau et commodités, et sans chauffage, et ensuite j’ai vécu dans des maisons construites en 1900-1910 avec fenêtres anciennes, mais j’ai oublié. Et il faut dire que nous allons tout supprimer ces fenêtres si j’en crois les programmes d’isolation de tous les bâtiments.

J’ai trouvé sur internet, les 131 pages des planches DIDEROT article SERRURERIE qui donnent tout bonnement le vertige, car j’ai des ancêtres serruriers et des ancêtres quincaillers ensuite, et je réalise à peine l’ampleur de leur travail, tant ces fenêtres modernes m’ont fait tout oublier.
Alors si vous avez photo de vieux loquets de portes, fenêtes, etc… merci de m’aider à constituer une base du souvenir de la quincaillerie serrurerie d’antan.
j’ai aussi téléchargé, outre les planches de l’encycolopédie DIDEROT concernant la SERRURERIE, un document sur la fabrication de la quincaillerie dans la région de Tinchebray dans l’Orne, et je cherche encore et encore. Merci de votre aide.

Renée Furet gérait même les travaux en l’absence de son époux : Angers 1598

Je vous montrai encore hier Renée Furet gérant les biens en l’absence de son époux, qui était une partie de l’année à Rennes comme conseiller au Parlement de Bretagne, et qu’elle ne suivait manifestement pas à Rennes, du moins pas souvent.

Ici elle se lance dans des travaux importants, car l’une des maisons doit être en assez mauvais état. Vous allez remarquer le métier de l’artisan qui va faire les travaux, car en fait il est dénommé avec 3 noms de métier, et je dois vous avouer que j’ai été surprise du 3ème nom, à savoir BLANCHISSEUR, car je croyais qu’on blanchissait le linge, et je découvre qu’à cette époque, le plâtre étant blanc, le plâtrier était dénommé blanchisseur.

Enfin, vous remarquez, comme je vous l’ai plusieurs fois montré pour des travaux, que l’on paie au fur et à mesure que le travail est fait. Ceci pour vous illustrer la différence actuelle, car le syndic nous réclame plus de 3 mois avant besogne !!!

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 8 mai 1598 après midy, en la cour du roy notre sire Angers endroit par devant nous François Revers notaire d’icelle personnellement establie damoiselle Renée Furet femme de noble homme Clement Allaneau sieur de la Grugerye conseiller du roy en sa cour de parlement à Rennes demeurant à Angers d’une part, et Georges Moreau terrassier, carreleur et blanchisseur[1] audit Angers paroisse monsieur St Julien d’autre part, soubzmectant lesdites parties respectivement confessent avoir fait et font entre elles le marché tel que s’ensuit, savoir est ledit Moreau avoir promis et promet de faire une ruatte[2] de l’orée du logis du sieur des Mothes Furet sur la rue Godeline de ceste ville d’Angers au corps de logis de derrière, réparer de carreau barreau et terrasse ladit logis de derrière toutes les chambres greniers et aultres lieux et endroits dudit logis, ensemble la gallerie par laquelle on va audit grenier tant en coulombages qu’en plancher ; relevera le foyer et contrefeu de la chambre adjacente ? dudit logis de tuffeau et ainchira les chambres de la gallerye dudit logis dessus et par le dessoubz et partous aultres endroits ; blanchira aussi l’entée dudit logis depuis son bout jusques l’autre ; et pour faire toutes lesquelles besoignes cy-dessus ledit Moreau fournyra de carreau terre barreau faign, chaux et de toutes aultres matières requises et nécessaires bonnes et marchandes ; et mettra les (f°2) bois desdites chambres en couleur jaulne et lequelle besoigne ledit Moreau rendra faite et parfaire bien et duement à ses despens dedans le 15 juign prochainement venant à peine de toutes pertes dommages et intérests. Et est fait le présent marché pour et moyennant la somme de 16 escuz deux tiers vallant 50 livres sur laquelle somme ladite Furet a présentement payé et advancé audit Moreau la somme de 2 escuz sol et le reste payable en besoignant payant et à fin de besoigne fin de payement, et aura en oultre ledit Moreau les belles mtières qui sortiront des endroits où il réparera pour en disposer comme bon luy semblera. Tout ce que dessus a esté stipulé accepté et accordé par lesdites parties respectivement, à ce tenier etc obligent etc à prendre etc et le corps dudit Moreau à tenir prison ferme comme pour deniers royaulx par deffault de faire et accomplir le contenu en ces présentes renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé Angers maison dudit sieur de la Grugerye en présence de noble homme François Pelé sieur de Landebry et Me René Layze procureur de Pouancé demeurant à Angers tesmoings, ledit Moreau a dit ne savoir signer »

[1] blanchisseur, adj. et subst. masc. : A – « (Ouvrier) qui blanchit (les toiles au sortir des mains du tisserand) » : B. –  « (Ouvrier) plâtrier » (http://www.atilf.fr/dmf/)

[2] ruette :  « Passage très étroit, ruelle » (idem)

 

Travaux dans la cave de Jean Furet, à voute et pavage anciens : Angers 1515

Manifestement la cave de Jean Furet est une voute du moyen-âge comme on en trouve encore et il l’entretient.

Mais dommage que le notaire Huot omette de faire signer, car j’aurais tant aimé la signature de ce Furet manifestement mon proche parent.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

 Le 13 novembre 1515 en notre cour à Angers (Huot notaire Angers) personnellement establiz honnorable homme sire Jehan Furet marchand demourant à Angers d’une part, et Guillaume Godard marczon demourant à Angers d’autre part, soubzmectans etc confessent avoir aujourd’huy fait les marchés pactions et conventions tels et en la manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Godart a promis et promet paver d’entablemens

Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf/
ENTABLEMENT, subst. masc. A. « Assemblage de planches »  _ B. – « Support sur lequel repose qqc., base (en maçonnerie, mais aussi en orfèvrerie) »

le reste de ce qui est à paver de la cave dudit Furet ainsi que ledit Furet l’a monstrée audit Godrt et faire les joints desdits entablemens de chaulx et cyment et s’il y a aulcuns entablemens qui ne soient bien assis ledit Godart les rablera en manière que toute ladite cave soit bien et duement pavée, dont ledit Godart fournira de toutes esetoffes et seront lesdits entablemens de la pierre de Brionneau, et icelle cave rendra toute pavée ainsi que dit est dedans le jour de Noel prochainement venant ; et pour ce faire et accomplir ledit Furet a promis et promet rendre et bailler audit Godart la somme de 12 livres 10 sols tz sur laquelle somme ledit Furet a avancé content audit Godart la somme de 50 sols tz dont etc le surplus dudit paiement en faisant ladite besogne, et sera tenu ledit Godart rabiller le voulte de ladite cave partout où il sera nécessaire moyennant cedit marché, et seront assis lesdits (f°2) entablemens à chaulx et sable ; auxquels et tout ce que dessus est dit tenir etc et aux dommages etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc présents ad ce missire François Beaumont prêtre et Pierre Detezans clerc demourans à Angers tesmoings »

Charles de Bretagne fait faire des réparations à son château de Champtocé en 1596

 

J’ai trouvé tous les actes cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte :

Le 18 avril 1596 après midy, en la cour royale d’Angers endroit par devant nous François Revers notaire d’icelle personnellement establiz hault et puissaint seigneur messire Charles de Bretagne comte de Vertu et de Goello, premier baron de Bretaigne seigneur d’Avaugour, vicomte de Saint Lesaire et Guyguan seigneur de Clisson Chantossé et Ingrande, chevalier de l’ordre du roy capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances de sa majesté, estant de présent en ceste ville d’Angers d’une part, et honneste homme Gilles Aubertin maistre maczon demeurant en cette ville d’Angers …




Adjudication des travaux nécessaires au prieuré de la Jaillette : 1767

En 1767, d’importantes réparations, sont adjugées pour 6 900 L à René Chevrollier, de Segré. A cette date, les Jésuites ont été expulsés depuis quelques années, et les Frères de la Doctrine Chrétienne gèrent le Collège de la Flèche.
Les immeubles concernés sont ceux qui sont affermés. L’église n’est pas concernée par cette adjudication, puisque dans les baux successifs ce bâtiment n’a jamais été affermé, et son entretien toujours clairement dit relever directement du Collège (cf le bail à ferme).
Les Jésuites ont entrenu l’église et négligé les biens affermés, puisque dès leur arrivée au Collège les Frères héritent d’un patrimoine immobilier en mauvais état. Le montant de l’adjudication représente 3 à 4 années du revenu du prieuré, et atteste que non seulement la plupart des toitures ont besoin de réparations, mais aussi quelques charpentes et quelques mortiers voire pierres. D’ailleurs, il est bien spécifié que des matériaux seront à transporter, et mieux que l’adjudicataire est une véritable entreprise capable de mobibiliser 20 sous-traitants différents, c’est à dire une entreprise fort différente de l’artisanat qui est la règle à cette époque.
Ce document nous restitue au passage le puits et les pressoirs du cloître, attestant encore une fois son utilisation profane. Ce bâtiment est alors à entretenir car il a un usage utilitaire en tant qu’entrepôt des biens fermiers récoltés chaque année en grains et vins (biens que je vais chiffrer en kg et litres, mais qui me semblent au premier abord de l’ordre de plusieurs charettes annuelles). Il est probable que le quadrilatère qui subsistait en 1828 avait une partie aménagée pour passage de charettes, et entrepôt.

Depuis l’année 2000, le prieuré de la Jaillette est à nouveau en travaux de restauration, visitez son site, cela va vous donner envie d’aller le 6 juillet prochain fêter don 825ème anniversaire.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 20.8.1767 Urbain Davy des Piltières avocat au siège présidial de La Flèche, y Dt, receveur des revenus du collège royal de La Flèche, en vertu de la délibération du Bureau d’Administration dudit collège du 6.7.1767, a fait publier 3 dimanches consécutifs aux prosnes des messes paroissiales de Louvaines, le Lion d’Angers et la Magdeleine de Segré, que les réfections et réparations qui sont à faire à la maison du prieuré de la Jaillette à Louvaines et à celle du desservant l’église de la Jaillette, aux métairies de la Rosselle à Montreuil, de la Chasselouère, du Grand Pineau, de la Mortière et à la closerie de la Vauville en St Martin du Bois, étaient à donner à ferme au rabais et que l’adjudication devait s’en faire Dvt nous ce jour
Les états des réparations et réfections qui sont à faire auxdits lieux, datés des 28 et 29.5.1765, signés Lepine, secrétaire du Bureau du Collège et devis fait par Mathurin Basteau expert dudit collège, ont été lus aux assistants pour s’y conformer, et recours en cas de contestation. Elles seront faites avant Toussaint dans 2 ans, sinon une pénalité de 200 L de retard sera appliquée.
L’adjudicataire sera obligé de réparer le puits dudit prieuré de la Jaillette d’ici un moi, et les pressoirs desdits lieux avant la St Jean Prochaine
L’adjudicataire réparera les trous qu’on aura faits lors de la réception dans les murs pour voir s’ils sont point creux et si les mortiers sont de bonne matière, ainsi que les ouvertures qu’on sera obligé de faire pour sonder les fondements
Les matériaux qu’on sera obligé de charroyer avec charettes seront charroyés à place par le fermier pour tous lesdits lieux, y étant obligé par le bail, et ce jusqu’à la distance de 3 lieues au plus
L’adjudicataire prendra les matériaux comme pierre, sable et terre, sur chaque lieu qu’il réparera, et en cas qu’il n’y en ait pas sur ce lieu, il en pourra prendre sur les autres lieux de la dépendance du collège avec le moins de dommage qu’il sera profitable, sans quoi ledit adjudicataire en sera tenu, et en cas qu’il n’y ait point sur lesdits lieux lesdits matériaux, il en cherchera ainsi qu’il avisera à ses frais, lesquels toutefois seront charroyés par lesdits métayers comme dit est pourvu qu’ils ne soient point à plus de 3 lieues de distance
Me Davy payera 1/3 du montant de l’adjudication sous 8 jours en sa maison à La Flèche, 1/3 l’ouvrage à moitié fait, et le dernier 1/3 lorsque le tout sera parachevé, à la charge par l’adjudicataire de donner caution valable ce jour
Au cas qu’il y ait quelques menues réparations abusives dans le devis ou quelqu’erreur dans le calcul des mesures et toises, ledit adjudicataire ne pourra prétendre aucun supplément ni augmentation, et sera tenu de réparer le tout, comme dégradations aux murs, et les couvertures et rechercher où il sera besoin, ce qui a pu s’y être détérioré depuis que le devis a été fait
L’adjudicataire payera le cout du présent acte, d’une copie délivré audit Me Davy, des copies et états et billets, desquelles réfections et réparations il sera responsable comme pour les ouvrages du roi
Mise à prix en présence dudit Sr Basteau expert du collège par h.h. René Chevrolier charpentier à Segré La Magdeleine à 13 000 L
par le Sr Basteau à 8 000 L
par ledit Chevrollier à 7 000 L
par ledit Basteau à 7 000 L
par ledit Chevrollier à 6 900 L, et personne n’ayant mis à plus bas prix, et qui ayant une vingtaine d’ouvriers de différents métiers et paroisses, nous avons, du consentement desdits Davy et Basteau, et en présence dudit Faultrier fermier dudit prieuré de la Jaillette, adjugé audit Chevrollier »