Madeleine Gadineau a une maison sur le pont au Poisson, touchant la Poissonnerie, Provins 1598

Introduction

J’ai dans ma salle de séjour un tableau du Pont de Pirmil à Nantes, au temps de la dernière maison sur le pont que ma maman a connu, aussi j’ai toujours en présence le fait qu’autrefois on habitait aussi sur les ponts.

les aveux devant notaire à Provins

Au 16ème siècle à Provins, la majorité des ventes foncières ne sont pas payées comptant mais à rente annuelle perpétuelle. Donc, lors des changements de l’un ou l’autre suite à un décès, le débiteur ou le créancier, le nouveau créancier devait déclarer être détempteur du bien et surtout s’engager à continuer le paiement de la rente. Ainsi, en 1598, je trouve beaucoup de ces actes, et beaucoup de maisons à Provins.

la maison sur le Pont au poisson

Et il y avait des maisons sur le Pont au poisson, et surtout une poissonnerie et des maisons de pêcheurs.

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.11.06 vue 299 – honneste femme Magdaleine Gadineau veuve de feu Tristand Maistart demeurant à Provins détemptrice d’une maison couverte de thuille ainsi qu’elle se comporte assise à Provins sur le pont au Poisson tenant d’une part à la poissonnerie d’autre part à la veuve et héritiers Mace pescheur

 

Reconstruction du moulin de Saint-Ayoul brûlé pendant les guerres de religion, Provins 1598

Introduction

Provins a tant de patrimoine que le moulin de Saint-Ayoul, moins important, reste peu étudié. Il appartenait au couvent du même nom. L’acte notarié qui suit nous apprend que ce couvent avait droit de quête dans la ville, mais nous apprend aussi que le couvent n’a pas eu les moyens financiers de reconstruire le moulin brûlé pendant les guerres de religion.

Le moulin de Saint-Ayoul brûlé en 1567

Dans ses Mémoires, Claude Haton relate qu’en 1567 « le prince de Condé menace  d’envahir Provins en passant par la rivère Voulzie, le monastère des dames Cordelières et la porte de Culouson. Pour lequel empescher, ledit sieur de la Rivière envoya nombre de harquebusiers, tant de la garnison que des habitans, chargés de deffendre le lieu ; puis, après avoir meurement pensé à son affaire, pour saulver lesdits soldats et habitans, leur commanda d’y mettre le feu, la nuict que ledit prince y devboit aller pour se camper, ce qu’ils firent, comme aussi ès maisons et chapelle de l’Hospitail, et la Folie tout joignant le petit hameau de Fontaine-Riant. Il feit pareillement mettre le feu au moulin de St-Ayoul, tout joygnant les murailles du Pont-qui-Pleut, dedans lequel il avait ordonné une compagnie de harquebusiers. »
Ce prince de Condé est Louis Ier de Bourbon, aussi duc d’Enghien (Vendôme, 7 mai 1530 – Jarnac, 13 mars 1569), principal chef protestant pendant les premières guerres de Religion, assassiné à Jarnac.

La reconstruction du moulin Saint-Ayoul en 1595

Le moulin brûlé en 1567 attendit la fin des troubles et c’est en 1595 que le couvent Saint-Ayoul n’ayant pas les moyens de le reconstruire le baille à cet effet au lieutenant général Valentin Regnard. Le coût de la reconstruction est de 500 écus, et il finance cette somme par des prêts sous forme qu’on appelait alors des constitutions de rente, et on dirait de nos jour obligations. Parmi ces prêts, je trouve un FAUCHON, et c’est la première fois que le nom apparaît dans les archives des notaires après tant de recherches, mais il s’agit ici d’un oncle des miens et de sa seconde femme Nicole Saulsoy.
Mais la reconstruction du moulin par Valentin Regnard ne plaît pas à tout le monde et il s’est fait des ennemis à Provins, et devant les oppositions il demande au couvent de reprendre le moulin. Le couvent n’en a pas les moyens mais doit s’engager à rembourser,  et le but de l’acte qui suit est bien de protéger Valentin Regnard pour les remboursements.

le droit de quête dans la ville

Le couvent avait cédé en 1595 son droit de quête dans la ville. J’apprends ainsi que les religieux avaient droit d’aller à travers les rues quêter, ce que j’ignorais. Mais certains Provinois vont manifestement détester voir ce droit aux mains de Valentin Regnard.
De nos jours, certes la quête n’est pas dans les rues, mais on peut y voir parfois des personnes assises par terrre quémandant l’aumône… pour eux.

Le moulin de Saint-Ayoul retourne au couvent en 1598

La transaction est longue et l’acte fait plusieurs pages donc j’affiche la première et je mets des liens vers les suivantes, si vous avez envie de les télécharger.

vue n°2vue n°3vue n°4

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.07.20 vue 225 – Me Anthoine Caillot procureur à Provins au nom et comme procureur de Me Leon Moutin prieur du prieuré monsieur sainct Ayoul de Provins sufisamment fondé de lettres de procuration vallant pour l’effet cy après déclaré passées par devant Herbin et Pastet notaires du roy notre sire au chastelet de Paris datées du 16e jour du présent mois et an dont de laquelle coppie sera escripte en fin de ces présentes, et les religieulx dudit prieuré par discrettes personnes frères Jehan Thienot thesorier, Pierre Branchu aulmosnier, Canrens Marchant chantre et Claude Gauffre profes dudit prieuré capitulairement agrégés et assemblés au son de la cloche à la manière accoutumée pour traiter et adviser des affaires dudit prieuré et couvent, disans que par l’acte de fondation dudit prieuré leur appartient ung moulin sis près et hors la muraille de ceste ville de Provins appelé le moulin de St Ayoul, lequel durant les troubles auroit esté ruyné et démoly pour la déffense de ceste dite ville tellement qu’il ne seroit demeuré que la place qu’ils auroient rebaillée pour le profit et utilité dudit prieuré à vies et années avec droict de queste en la ville de Provins par les clercs mariés et non mariés à noble homme Me Valentin Regnard conseiller du roy lieutenant général au baillage et siège présidial de Provins à la charge de rebastir et réédiffier à neuf et le rendre en bon et suffisant estat tournant travaillant et faisant farine et de payer chacun an audit prieuré et couvent 3 muids (f°2) de bled froment et mestail ainsi que apert par ledit bail en date du (blanc) febvrier 1595 suivant lequel bail et fournissant à pareil par ledit Regnard qui auroit réédiffié et rebasty de neuf ledit moulin bien et deument et l’auroit rendu tournant travaillant poursuivant sondit bail, mais seroit advenu qu’il auroit esté tenu en deffense de quester en la ville en vertu de commission obtenue de messieurs du trésor à Paris à la poursuite des fermiers des moulins de ladite ville de Provins tellement qu’il n’auroit peu jouyr dudit droit de queste, ce qu’il auroit dénoncé auxdits religieux prieur et couvent lesquels ne pouvant si tost renoncer à leurs tiltres, présoustenir ledit droit de queste et garantir ledit sieur lieutenant, auroient esté contraints reprendre à eulx ledit moulin et composer avec luy tant pour les bastiments qu’il auroit fait audit moulin que pour les dommages et intérests qu’il eust peu avoir et demander auxdits religieux faulte de garantie dudit droit de queste, et de fait après avoir esté à ce fait condempnez auroient dénommés des gens pour estimer lesdits bastiments francs loyaulx qui en auroient fait prisée et estimation à la somme de 500 escuz sol, pour le payement de laquelle somme et pour le remboursement que demandoit ledit sieur lieutenant des cens rentes 3 escuz ung tiers par luy desboursés tant aux héritiers de feu Anthoine Gaulthier paravant prieur dudit moulin suyvant la transaction faite entre eulx et ledit sieur, que pour les deniers que ledit prieur estoit tenu fournir au roy pour l’aliénation du butin des ecluses que lesdits religieux prieur et couvent se sont trouvés (f°3) redevables de la somme de 633 escuz ung tiers pour laquelle ils se seroient obligés payer en l’acquit dudit sieur Regnard à Me Loys Fauchon et dame Nicole Saulsoy sa femme auparavant veuve de feu Me Jehan Lecourt 16 escuz deux tiers de rente constituée rachaptable de 200 escuz, item 8 escuz ung tiers de rente constituée au proffit de la veuve Jehan Froment moyennant 100 escuz, item 4 escuz 10 sols tz de rente envers la veuve et héritiers feu Me Jehan Truffe icelles rentes rachepter et estaindre pendant 2 ans et luy rendre ou faire rendre les contrats quittances de payement d’icelles rentes et le surplus montant à 283 escuz 20 sols se seront lesdits religieux obligés payer audit sieur Regnard 133 escuz ung tiers au jour de St Martin d’hiver ensuivant ledit contrat et le reste montant à 150 escuz n’ayant moyen de les fournir auroient assis et assigné audit sieur Regnard 12 escuz 12 sols de rente avec promesse de la rachapter pendant ledit temps de 2 ans … auroient accordé audit sieur Regnard que luy feust permis de les contraindre au rachapt desdites rentes ou se remettre en la jouissance dudit moulin ainsi que par contrat de ce fait et passé soubs les sceaulx de la prévosté de Provins le 6 octobre 1595 par devant Jacques Delanoe notaire

 

 

 

Hubert et Philippe de Vaudoré acquièrent une petite exploitation, Saint-Brice (77) 1598

Introduction

Dans les fonds des notaires de Provins, les ventes foncières, très nombreuses, concernent des pièces de terre, rarement une exploitation.

une exploitation aux pièces de terre dispersées

Les biens des laboureurs étaient constitués de pièces de terre non regroupées et je vous ai montré ces temps-ci que les laboureurs possédaient en propre beaucoup de pièces de terres. Ici, il ne s’agit pas de l’achat d’une pièce par un laboureur, mais d’une petite exploitation entre bourgeois de Provins. Mais les pièces de terre sont si dispersées que le notaire doit écrire les bornages sur plus de 2 pages. J’ai tant étudié l’Anjou que je pensais que toutes les exploitations étaient un espace unique autour de la maison. Donc dans la Bris, aucun exploitant, qu’il soit propriétaire direct ou locataire, n’avait un grand espace mais des petites pièces de terre dispersées. J’ai beaucoup de mal à imaginer comment ils faisaient tous pour savoir ou et quel bornage avait leur bien si éclaté, et surtout quels étaient les journées de travail à courrir d’une pièce à l’autre… Donc, si les laboureurs sont plus riches en Brie qu’en Anjou où ils sont tous locataires, les Angevins avaient la vie plus facile car leur exploitation n’était pas dispersée.

Hubert et Philippe de Vaudoré, cousins

Les de Vaudoré apparaissent souvent à Saint-Brice au 16ème siècle, mais j’attire votre attention sur le fait que le notaire n’a pas noté de noblesse, sous la forme « écuyer ». Comme j’ai déjà beaucoup d’actes les concernant, je pourrais examiner ce point sur tous les actes pour en savoir plus sur eux si vous êtes intéressés.

Jean Lecourt et Nicole Saulsoy

Jean Lecourt était décédé avant 1595 date à laquelle Nicole Saulsoy, veuve, a épousé un veuf, Louis Fauchon. Et Nicole Saulsoy est donc décédée peu après avoir mis au monde cet enfant.

133 écus pour 20 arpents de terre

Ce montant est à comparer avec l’achat d’une maison à Provins, qui est du même ordre.

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.07.21 vue 223 – Furent présents en leurs personnes Pierre Gouge sergent royal à Provins et Magdaleine Ythier sa femme à cause d’elle … vend à Hubert de Vaudoré fils de Philippe de Vaudoré et à Philippes de Vaudoré fils d’Anthoine ledit Philippes à ce présent tant pour lui que pour ledit Hubert son cousin achapteurs pour eulx leurs hoirs et ayant cause c’est à savoir une terre ferme et labourage assise au Bassin en la paroisse de St Bris consistant en maison grange estables couvertes de chaulme court jardin et aires les lieulx comme ils se comportent tant devant que derrière ladite maison contenant 11 perches ou environ tenant d’une part au chemin de notre Dame de Voulton … et 20 arpents de terre labourable et prés ou environ en plusieurs pieces assises au finage de St Bris … cette vente faite moyennant que lesdits achapteurs seront tenus payer en l’acquit desdits vendeurs aux héritiers feuz Me Jehan Lecourt procureur et Nicole Saulsoy sa femme pendant le jour St Martin d’hiver prochainement venant la somme de 100 escuz d’or sol pour le rachapt et admortissement de 8 escuz ung tiers de rente constituée par ladite Ythier venderesse au nom et profit dudit deffunt Lecourt et faire en sorte que ladite rente soit et demeure assoupie et les biens desdits vendeurs deschargés d’icelle à l’advenir, et outre moyennant le prix et somme de 33 escuz ung tiers baillés payés et délivrés auxdits vendeurs

L’énorme dette des héritiers de Gaspard Lecourt, Provins 1598

Introduction

J’ai déjà trouvé plusieurs actes concernant la veuve et les héritiers de Gaspard Lecourt en 1598 mais cette fois l’acte est tout bonnement ahurissant tant le montant de la dette est élevé, et je l’estimerais de nos jours à plus de 600 000 € pour vous en donner une petite idée. Et bien entendu autrefois les héritiers héritaient des dettes s’ils n’avaient pas renoncé à la succession, d’ailleurs je crois savoir que c’est le cas encore de nos jours.

Gaspard Lecourt est décédé vers 1593

J’avais déjà un acte prouvant qu’en 1598 Jeanne Moreau était sa veuve, donc qu’il était décédé avant 1598, mais avec l’acte qui suit, il est manifestement décédé vers 1593 puisqu’en 1598 l’énorme rente n’a pas été payée par ses héritiers.
Mais de nos jours, des généalogistes peu scrupuleux le donnent : « †Provins Ste Croix 10 février 1624 âgé d’environ 89 ans » et vous savez bien tout le mal que je pense des logiciels de généalogie et de leurs bases de données, sur lesquelles n’importe qui écrit n’importe quoi !!!
Donc, j’ai plusieurs preuves qu’il est décédé bien avant, ainsi dans l’acte que je donne ce jour encore une preuve. On est en 1598 encore, et un acte de 8 pages, pas moins, concerne une énorme rente que Gaspard Lecourt avait constituée en 1590 à savoir plus de 38 écus par an ce qui vous ferait de nos jours environ 70 à 100 mille euros par an à payer. Je suppose donc que pour avoir fait un tel prêt, il avait sans doute fait l’acquisition d’une autre tannerie ou autre chose de très important ! Bref, ses héritiers ont oublié de payer la rente… et c’est un secrétaire du roi qui est mécontent de ne pas avoir été payé et vient réclamer les arriérés, mais bien entendu si l’acte est aussi long, c’est qu’aucun d’eux, et même eux tous ensemble, ne disposent de la somme impayée. Donc, ici, l’un des enfants et sa mère vont racheter une partie de la rente, diminuant ainsi le montant annuel de la rente à payer à l’avenir, mais ils ne payent pas les arriérés et tous restent sous la menace, mais pourtant il s’agit bien d’une transaction, car ils auraient pu être saisis sur tous leurs biens, et ils ne le sont pas. L’acte est si long que je vous donne ci-dessous le début, qui donne le principal. Vous allez voir qu’il reste encore 227 écus à payer après ce qui est payé ci-dessou… Sachant qu’on peut alors acheter une maison 120 écus… vous pouvez prendre la mesure de la dette…

je cherche le fonds du notaire Noel Boyer

Je ne trouve aucun moyen sur le site des Archives départementales pour trouver le fonds de Noel Boyer car ils ne donnent aucune référence des fonds par ordre de nom de notaire. Merci de me dire comment faire car Noel Boyer a passé l’obligation si importante en 1590 (cf ci-dessous)

transaction pour plusieurs centaines d’écus impayés

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins : 1598.07.02 vue 202 – noble homme Girard Janvier notaire et secrétaire du roi maison et couronne de France tant en son nom que comme soi faisant fort de ses cohéritiers des successions de noble homme Me Girard Janvier et dame Barye Beranjon ses père et mère lequel combien que à cause de cartaine constitution de rente pour la somme de 38 escuz 20 deniers constituée audit deffunt Janvier son père par honorable homme Gaspart Lecourt et autres dénommés audit contrat qui fut fait et passé par devant Noel Boyer notaire le 16 avril 1590 pour raison de laquelle rente seroient deubz d’arrérages grandes sommes de deniers que du compte fait avec Mathurin Lecourt fils dudit deffunt Gaspart Lecourt soy faisant fort de Jehanne Moreau veuve dudit deffunt Gaspart Lecourt sa mère, Me Nicolas Lecourt conseiller … en l’élection de Provins, et Nicolas Rollemyn marchant demeurant audit Provins, toutes discussions faites de ce qui fut trouvé à desduire par lettres du roy et renliement de la cour pour raison des 5 années et payment cy est en 3 parties sur iceulx montans ensemble à la somme de 29 escus 35 sols à savoir de le veuve dudit deffunt Gaspart Lecourt à 2 fois la somme de 19 escuz 35 sols et par (f°2) Me Nicolas Lecourt 10 escuz sol se montant à la somme de 227 escuz 24 sols 8 deniers lesquels arrérages luy debvront estre payés avant qu’il peust estre contrainct à recepvoir le sort principal ne partye d’iceluy, néantmoings pour aulcunes bonnes … la mouvans et pour le pouvoir qu’il a dit en avoir de sesdits cohéritiers et outre les promesses et assurances que les dessus nommés luy ont faites de luy payer promptement tous les arrérages, a confessé avoir eu et receu comptant dessusdits par les mains de Mathurin Lecourt la somme de 150 escuz pour le rachapt du sort principal de 11 escuz et demy faisant partie de ladite rente de 38 escuz 20 sols de laquelle mesme rente auroit esté cy devant rachapté 20 escuz 50 sols tz dont quictance leur a esté baillée … par Me Gabriel Deverse procureur dudit sieur Janvier et sesdits héritiers fondé de pouvoir d’eulx, tellement que ladite rente et cours principal ne monte plus qu’à 5 escuz rachaptable de 60 à commencer de ce jour d’huy pour laquelle somme de 5 escuz de rente comme aussi our les arrérages escheuz jusqu’à ce jour montans à la somme de 227 escuz 54 sols 8 deniers tz ledit contrat demourant en sa force et vertu lesdits arrérages lesdits acceptans promectent et gagent bailler et payer l’un pour l’autre et l’un seul pour le tout sans division ni discussion (f°3) … et sans que la présente puisse nuire ne desroger à son ypotheque par sondit contrat ne pareillement à l’encontre des autres coobligés en icelluy, à l’encontre desquels ledit sieur Janvier se pourra pourvoir dès à présent pour le payement desdits arrérages ainsi que bon lui semblera à savoir 55 escus sol dedans lejour St Martin d’hiver prochainement venant et le reste à pareil jour ung an après ensuivant à peine de tous despens dommages et intérests en cas de remise car autrement n’eust ledit sieur accepté ledit rachapt … (encore 5 pages)

 

Jean Lecourt vend un droit de passage vers la tannerie de Nicolas Moreau, Provins (77) 1598

Introduction

Cet acte de vente n’est pas anodin, comme la majorité des actes de ces fonds notariés. D’abord parce qu’il nous apprend que le passage est parfois un bien foncier indiscutable. Jean Lecourt et Nicolas Moreau l’ont bien compris en 1598 et passent donc devant notaire pour déclarer la propriété de ce bien foncier. Ainsi, ils formalisent ce qui était un droit coutumier oral en bien foncier indiscutable. Le prix de 6 écus est une somme importante car une maison se vend environ 120 écus, c’est donc de l’ordre de quelques dizaines d’euros actuels. Mais il faut bien que Nicolas Moreau passe ses charettes jusqu’à la tannerie et les tanneurs ont les moyens.
Ma ville, Nantes Metropole compte de nos jours 840 voies privées, représentant 29 % du total des voies, pour un linéaire de 112 kilomètres. Et je connais bien ce problème des voies privées puisque j’habite une copropriété qui en possède une.
Mais cet acte m’apprend bien autre chose

la femme de Jean Lecourt était Marie Lecourt

Jean Lecourt est parrain de l’un de mes Fauchon, petit fils de mon Elisabeth Lecourt, et je découvre qu’il a épousé une Lecourt, donc maintenant je ne sais si le lien vient de son côté ou de celui de sa femme. C’est passionnant, et je poursuis inlassablement la reconstitution de ces Lecourt. 
Mieux, je peux conclure que Jean Lecourt sergent royal est proche parent des tanneurs puisque sa maison où il demeure touche les tanneries !

vente d’un passage rue de la Couldre

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins : 1598.06.16 vue 188 – Fut présent en sa personne Jehan Lecourt sergent royal à Provins lequel recognut avoir vendu ceddé et par ces présentes vend cèdde promis et promet garantir de tous troubles et empeschements à Nicolas Moreau marchand tanneur audit Provins présent achepteur pour luy ses hoirs c’est à savoir ung droit de passage qui se consiste en une allée de 5 pieds d’espace qui se prend par-dessus la rue de la Couldre et par endroit du coing de derrière la maison dudit vendeur environ 3 pieds faisant moitié de l’espace y estant et dudit endroit se continuera ledit passage en ligne droite jusques à une tannerie faisant partie des lieux que ledit achapteur a aquis de Maurice Bretin et de Perrette Chane sa femme à l’endroit et un bien que ledit achapteur laissera 11 pieds et demy au lieu de 15 pieds qu’il estoit tenu luy livrer … de ladite tannerie attenant de la court dudit vendeur suivant et conformément au partage général qui a esté fait entre ledit Lecourt vendeur et lesdits Bretin et leurs femmes héritiers de deffunt Simon Lecourt des maisons et héritages qui leur appartenaient et contenuz en iceluy partage assis à Provins rue de la Couldre … la présente vendition faite pour le prix et somme de 6 escuz sol argent franc audit vendeur … et promet ledit vendeur faire ratiffier le présent contrat par Marie Lecourt sa femme

 

 

Jean et Pierre Lecourt, mineurs, fils de Jean et Nicole Saulsoy, Provins 1598

Introduction

Autrefois, les enfants étaient souvent sous tutelle car peu de parents arrivaient tous deux au décès avant les 25 ans de majorité de tous leurs enfants. Ainsi, les oncles ou autres proches parents, étaient souvent tuteurs. Dans la gestion des biens des enfants, ils avaient souvent à passer chez le notaire en lieu et place du/des parents défunt(s). Ainsi, dans les minutes des notaires, on trouve souvent les liens de parenté de ses enfants mineurs. Je dirais même que c’est une source considérable de liens, le plus souvent ignorés des généalogistes.

reconstitution de tous les LECOURT à Provins

Je m’intéresse à tous les Lecourt de Provins afin de tous les reconstituer et ils sont nombreux.  Même dès 1502, année des premiers notaires à Provins conservés aux Archives de Seine et Marne, on les trouve nombreux. Les métiers par contre sont toujours stables, et je vois des tanneurs et des officiers de l’élection de Provins. Je vous mets ici un passage qui donne une filiation Lecourt, afin que vous puissiez mesurer l’importance de la lecture de toutes les minutes des notaires. Et quand on lit un acte, on ne le survole pas, on lit toutes les lignes, car dans les innombrables lignes se cache souvent une perle.

enfants mineurs de Jean Lecourt et Nicole Saulsoy, 1598

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.06.11 vue 183 – abesse couvent des Cordellières lez Provins vendent à Me Jehan Saulsoy conseiller et esleu pour le roy notre sire en la ville et élection de Provins au nom et comme tuteur et curateur de Jehan et Pierre Lecourt enfants mineurs d’ans de deffunts Jehan Lecourt vivant procureur à Provins et Nicole Saulsoy leurs père et mère la somme de 8 escuz ung tiers de rente annuelle et perpétuelle