Le prix exhorbitant de l’entrée d’Antoinette Vyon au couvent des Cordelières de Provins, 1596

Introduction

L’entrée au couvent  s’appelait autrefois l’ingression, terme oublié de nos jours. L’entrée au couvent faisait souvent l’objet d’une donation qui équivalait parfois à la dot donnée en mariage par les parents à leurs autres filles.
Selon les études des historiens sur ce sujet, tous les couvents n’avaient pas un patrimoine suffisant pour vivre sur eux-mêmes, et on devant donc verser aux filles une dot négociée entre les religieuses et les parents de l’entrante.
J’avais trouvé plusieurs entrées au couvent en Anjou mais jamais une somme aussi importante. Il semble que la famille de Vauhardy avait beaucoup de biens pour pouvoir payer 86 écus d’or à l’entrée, puis 10 écus de pension viagère annuelle.

les entrées en religion déjà sur mon blog

Entrée au couvent des Ursulines de Château-Gontier, 1619
Entrée au couvent de la Visitation d’Angers, 1637
Entrée de Renée Jousselin au couvent de la Visitation : Angers 1638
Entrée de Renée de Charnières au couvent de la Visitation : Angers 1650
Entrée de Madeleine Lemanceau au couvent de la Visitation : Angers 1639
Entrée de Renée Ayrault au couvent de la Visitation : Angers 1639
Ingression en religion de Jacquine Lerat, couvent de la Visitation Angers 1650

 

entrée d’Antoinette Vyon aux Cordelières, 1596

Le paiement de 86 écus fait l’objet d’un second acte dont je vous donne ci-dessous la retranscription. En effet, pour le paiement de sommes si importantes, on dressait un acte devant le notaire, en forme de récépissé tout ce qu’il y a de plus officiel.

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation – vous pouvez zoomer ou enregistrer la vue pour la lire plus grande

1596.12.11 vue 353 – Furent présents en leurs personnes Jehan de Vauhardy escuyer seigneur de Sainct Martin trésorier particulier des guerre en Champagne, et damoiselle Marye Vyon sa femme de luy suffisamment auctorisée et licenciée pour faire et passer consentir et accorder ce qui s’ensuit, lesquels de leurs bons tés sans force ne contraincte aulcune, et en exécutant certain contrat fait et passé par ledit juré le 9 mai 1595 entre ladite damoiselle Marye Vyon, et Claude Angenost, eulx faisans et portant fort dudit de Vauhardy d’une part, et les dames religieuses abbesse et couent des Cordelières lez Provins d’autre, par lequel ladite damoiselle et Angenost se seroyent pour et en faveur de l’ingression qui lors fut faicte en ladite abbaye de damoiselle Anthoinette Vyon sœur de ladite Marye, obligés à payer et continuer par chacun an le 9 du moys de mai la vie durant de ladite Anthoinette seulement, auxdites dames religieuses abbesse et couvent des Cordelières la somme de 10 escuz d’or sol de rente viagère à icelle prendre lever gaiger recepvoir et percepvoir chacun an ledit jour par lesdites dames sur tous les biens et héritages tant dudit sieur de Vauhardy, et encores payent content auxdites dames au proffit dudit couvent la somme de 66 escuz deux tiers d’une part et 20 escuz pour les causes contenues audit contrat …

1596.12.11 vue 357 – damoiselle Marie Vyon femme dudit sieur de Vauhardy a baillé et payé content en présence du notaire auxdites dames religieuses abesse ladite somme de 66 escuz deux tiers d’une part, et 20 escuz 10 sols d’autre …

Les maisons des Bondis rue Hugues le Grand, Provins 1596

Introduction

Je poursuis la visite des maisons rue Hugues le Grand à Provins en 1596. Voici celles des Bondis qui étaient imprimeur et potier d’étain. L’aveu qui suit, grâce au bornage qui est toujours donné autrefois, montre qu’un même famille achetait toujours au plus proche de la famille et on vivait ainsi entre membres d’une même famille. Au passage, ces aveux sont une source incroyable pour faire un arbre généalogique, car ils donnent des liens de famille. Vous allez pouvoir en juger ci-dessous.

Aveu de Philippe Bondis pour sa maison

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation – vous pouvez zoomer ou enregistrer la vue pour la lire plus grande

1596.12.06 vue 347 – Fut présent en sa personne Philippes Bondis imprimeur demeurant à Provins lequel a confessé et confesse par ces présentes estre détempteur propriétaire et possesseur d’une maison couverte de thuille cour et jardin derrière, le lieu comme il se comporte, assis à Provins rue Hue le Grand ou se tient à présent ledit Bondis, tenant d’une part à Charles Bernard et autres d’autre aux enffans feu Pierre Bondis le jeune pothier d’estaing, d’un bout par devant sur ladite rue d’autre par derrière sur ledit Bondis, partye de laquelle maison acquise par ledit recognaissant de Me Denis Pelops et Nicolle Barbier sa femme héritière de deffuncte Nicolle Bondis sa mère sont tenus chargés et redevables chacun an au jour St Martin Dyver à et envers Martin Girard pothier d’estaing demeurant à Provins et Guillemette Deplanche sa femme auparavant veuve de feu Pierre Bondis tant en son nom que pour son droit de douaire et comme tuteurs et ayans charge des enffans dudit deffunt Bondis et d’elle de la somme de ung escu deux tiers de rente annuelle et perpétuelle et … ladite charge entre ledit deffunt Pierre Bondis le jeune et ladite Nicolle Bondis sa sœur et Philippes Guerin notaire le 7 aoust 1587 laquelle somme ledit recognaissant a promis et promet doresnavant bailler et payer par chacun an ledit jour audit Girard audit nom présent et acceptant ou au porteur, premier payement commançant audit jour prochainement venant et à contynuer à tousjours …

Richesse filiative de la majorité des actes notariés, Provins 1596

Introduction

Même les plus petits actes sont parlants et donnent des filiations, ainsi ici vous savez exactement le nombre d’enfants Mouton puisqu’il est seul héritier, et vous savez que cette branche Ledoyen n’a plus d’héritiers etc… Bref, une mine d’or pour ceux qui recherchent des filiations, mais à vrai dire peu de généalogies sont faites sur Provins à ce jour.

Jean Mouton cède sa part 

Il a hérité de sa cousine, et sans doute peu de biens

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1596.12.04 vue 349 – Jehan Fanneau foullon de draps demeurant à Provins et Saincte Gascon veuve de feu Jehan Langlois demeurant audit Provins lesquels recognurent avoir ceddé quicté transporté et délaissé et par ces présentes cèddent quictent transportent et délaissent à Jehan Mouton le jeune fils de Jehan émancippé par justice soubz la charge et conduite dudit Jehan Mouton son père et curateur acceptant pour ledit myneur c’est à savoir la moityé par indivis des droits successifs tant mobiliers qu’immobiliers qui leurs sont advenuz succédez et escheuz à cause et par le décès mort et trespas de deffuncte Marye Ledoyen jadis fille de deffuncts Pierre Doyen le jeune et Pierrette Quillet leur cousine en quelque chose que lesdits droits successifs se puissent consister et appartenans auxdits les ceddans qui ont réservé l’autre moityé à eulx pour desdits droits jouyr par ledit acceptant à tousjours et ainsi que lesdits immeubles se trouveront estre aux cens et charges qu’ils pourront debvoir qu’ils seront tenus payer par moityé, ceste cession transport et délaissement faite moyennent et pourvu que ledit acceptant sera tenu poursuivre et pourchasser les droits de ladite succession à ses frais et despens pour le tout et outre pour la bonne amour qu’ils luy portent si comme etc renonçant auxdits droicts mesmes ladite femme aux droicts et bénéfices de velleian authenticque si qua mulier et autre introduits en faveur des femmes à elle dit

La maison du Cheval Rouge rue Hugues le Grand à Provins, 1596

Introduction

Les archives notariales fourmilles de ventes, baux et aveus concernant des maisons à Provins. On y apprend toujours non seulement le propriétaire, mais de qui il la tient, et qui sont les voisins, puisqu’autrefois une vente foncière était située par rapport aux voisins ce qui s’appelait le bornage. Au passage, je reste en admiration devant les connaissances autrefois des voisins bien connus du bornage. Dans ma tour (en 2025), dans l’ascenceur, je peux dire Bonjour et dire qui je suis, personne ne me répond… Nous avons perdu dans les immeubles la notion de voisinage.
En 1596 à Provins, je rencontre de nombreuses maisons dont le corps de logis est nommé hôtel, mais sans aucun rapport avec le sens actuel d’hôtellerie uniquement dans un sens de corps de logis.

Claude Farouel seul héritier de son père 

Je vous ai expliqué que les ventes à rente annuelle perpétuelle entraînaient un passage devant notaire à chaque décès pour redéfinir le propriétaire suivant, en quelque sorte une forme d’aveu. Or, ces actes, assez nombreux, donnent toujours d’où vient le bien donc beaucoup de filiations… Ainsi, celle de Claude Farouel, boulanger et patissier. Non seulement on a les parents, mais aussi on sait qu’il est seul héritier, et ce point est toujours un élément important dans les recherches généalogiques. Les boulangers patissiers étaient plusieurs à Provins en 1596, on devait aimer les plaisirs de patisserie, peu ancienne pourtant. Il faut que je vous les liste car cela m’impressionne d’en voir autant.

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1596.12.02 vue 342 – Furent présents en leurs personnes Marin Bouchault marchant demeurant à Provins ayant de présent espouzé Symonne Bureau auparavant veuve de feu Constantin Farouel et Claude Farouel Me boullenger et paticier demeurant audit Provins héritier seul et pour le tout dudit Constantin Farouel son  père, lesquels recongnurent estre détempteurs de la maison et hostel du cheval rouge consistant en plusieurs corps d’hostel le tout couvert de thuille assis audit Provins rue Hue le Grand ou se tient à présent ledit Claude Farouel lesdits lieux comme ils se comportent tenant d’une part à Jehan Ledoyen d’autre le coing de la rue du Mignage d’un bout sur la rue de la Charbonnière et d’autre sur le pavé du roy, lequel est tenu chargé et redevable chacun an le jour et feste St Jehan Baptiste de la somme de ung escu 10 sols de rente annuelle et perpétuelle envers messieurs les religieux prieur et couvent monsieur st Ayoul de Provins, laquelle somme lesdits recognaissants ont promis doresnavant bailler et payer l’un pour l’autre et l’un seul et pour le tout sans division ne discussion, renonçant auxdits droits, auxdits relligieux prieur et couvent acceptant par relligieuse personne frère Pierre Branchu aulmosnier prestre et pittancier dudit couvent chacun an ledit jour st Jehan Baptiste dont le premier payement commancera audit jour prochainement venant et à continuer à tousjours

Guillemette Bridou veuve de Claude Lepied, notaire royal à Provins, rend aveu pour une vigne, 1596

Introduction

Il y avait plusieurs notaires à chaque génération à Provins, mais hélas beaucoup de fonds manquent ce jour à l’appel, et même certains noms de notaires ne figurent pas dans le répertoire des notaires connus des Archives Départementales de Seine-et-Marne. En voici un qui a laissé 5 enfants à sa veuve, et qui a de nos jours des descendants. Ils habitaient la paroisse Sainte Croix de Provins.

Claude Lepied notaire à Provins  a laissé 5 enfants 

et sa veuve s’occupe de tout ce qui concerne les droits de ses enfants, ainsi, dans l’acte qui suit elle rend aveu pour une pièce de vigne à Provins dont ses enfants sont désormais propriétaires, mais mineurs, ils ne peuvent déclarer et c’est leur mère qui déclare pour eux.

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1596.11.27 vue 333 – Fut présent en sa personne honneste femme Guillemette Bridou veuve de feu Me Claude Lepied vivant notaire royal à Provins au nom et comme tutrice légitime des enfants myneurs d’ans dudit deffunt et d’elle, laquelle a recongut et confessé recoignait et confesse que auxdits muneurs compète et appartient à cause et par le décès dudit deffunt Lepied père ung quartier de vigne assis au finage de Fleigny au lieudit Renovart tenant d’une part à Jehan Jacquot d’autre part à ung