il est seul vendeur et on ne parle pas de son épouse, et cela m’intrigue.
Le 27 février 1642 avant midy par devant nous René Billard notaire de la chastellenye du Lion d’Angers fut présent en sa personne estably et deument soubzmis soubz ladite cour honneste homme Pierre Chesneau marchand à Monstreul sur Maisne lequel confesse avoir présentement vendu et par ces présentes vend quitte cèdde délaisse et transporte et promet garantir de tous troubles hypothèques et empeschements quelconques
à Pierre Allard marchand et à Jehanne Douesteau sa femme comme il dit leurs hoirs etc demeurant audit Monstreul à ce présent stipulant et acceptant lesquels ont achapté et achaptent eux leurs hoirs etc
scavoir est deux chambres haules et superficie d’icelles le tout sur ung comble de maison appartenant à Jean Meignen situé sur le carroy proche l’église dudit Monstreul avec ung petit cellier par bas joignant et tenant ladite maison dudit Meignan, et de François Louvet avec une portion de cour au derrière dudit apentiz par laquelle l’on exploite lesdites hautes chambres qui joint le chemin à aller du presbitaire dudit Monstreul à l’église dudit lieu et d’autre costé la portion de ladite cour appartenant audit Louvet
Item vend comme dessus audit acquéreur une portion de jardin situé au jardin appellé le jardin de la Rue Creuse et joignant d’un costé et aboutté ladite rue Creuse et chemin d’autre costé le jardin de Jehan Meignan et aboutté d’autre bout le jardin de René Bruneau et tout ainsy que lesdites choses se poursuivent et comportent sans aulcune chose en excepter ny réserver et comme le tout appartenoit à deffunt Jacques Thibault et qu’il est escheu et demeuré audit vendeur de la succession dudit deffunt Thibault
à tenir lesdites choses du fief et seigneurie de la baronnie dudit Monstreul aux charges des cens rentes et debvoirs deuz pour raison desdites choses que ledit acquéreur paira à l’advenir quitte du passé
transportant etc et est faite la présente vendition cession delais et transport pour et moiennant le prix et somme de 158 livres tz sur laquelle somme ledit acquéreur a présentement sollve et paiée content audit vendeur la somme de 60 livres tz que ledit vendeur a eue prinse et receue en pièces de pistolles d’Espagne de prix dont ledit vendeur s’en est tenu et tient à content et en a quitté et quitte ledit acquéreur luy etc
et le surplus montant la somme de 98 livres tz lesdits Allard et femme de luy deument autorisée par devant nous quant à ce deument soubzmis establis et obligés soubz ladite cour ont promis et s’obligent icelle somme paier audit vendeur ou etc d’huy en cinq ans prochainement venant avec la rente au denier 18 le premier terme et paiement commençant à la Toussaint prochainement venant et à continuer etc
et au paiement et asseurance de ladite somme de rente sont et demeurent lesdites choses spéciallement affectées et obligées comme le propre gage naturel dudit vendeur ensemble tous les autres biens meubles et immeubles dudit acquéreur,
tiendra ledit Allard le bail à ferme desdites choses à Me Jehan Menard prêtre jusques au jour et feste de Toussaint prochainement venant
dont et auquel contrat tenir etc garantir etc obligent respectivement etc et ledit acquéreur au paiement de ladite somme de rente le terme passé ses biens à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé audit Lyon maison de Claude Delahaye et en sa présence et de Mathurin Corbin demeurant audit Monstreul tesmoings
lesdits acquéreurs ont dit ne savoir signer
Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine et Loire. Cliquez pour agrandir.
Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.
Bonjour,
J’ai quelques questions à propos de cet acte :
– qu’est-ce que le « carroy » qui est à côté de l’église ?
– si je comprends bien, le couple achète deux chambres dans une maison qui n’appartient pas au vendeur puisque la maison appartient à Jean Meignan. Mais peut-être est-ce le terme de comble que je comprend mal. Se peut-il qu’à l’époque, les combles d’une maison ne fassent pas partie intégrante de la maison ? L’héritage de Pierre Chesneau ne concernait-il alors que les combles ?
Cordialement.
Note d’Odile :
Le carroy est l’ancêtre de la place publique et carrefour. Même la jolie place actuelle de la maison d’Adam à Angers Sainte Croix était carroy à cette époque.
Une majorité de partages que je mets sur mon blog divisent tous les biens entre les héritiers, qui ensuite rachètent ou non entre eux les parts indivis.
Parfois, dans les partages que je mets, on a même des chambres divisées en 2.
Le terme « chambre » signifie « pièce ou salle » et non chambre à coucher, et ceci dit autrefois on faisait tout dans la même pièce, y compris la cuisine dans la cheminée, dans la majorité des milieux, sauf les très aisés.
Les maisons différaient beaucoup, et celles des exploitants agricoles n’avaient jamais de chambre haute, sauf lorsqu’il s’agissait d’une petite maison manable dont les propriétaires étaient partis à Angers pour un métier plus enrichissant.
Donc selon moi, cette maison est une maison à étage dans le bourg, donc différente de cette d’un exploitant agricole. Elle a déjà été divisée par le passé, et des parts rachétées ou non, en sorte que l’acte ci-dessus définit une part de la maison dont Meignan possède une autre.
Outre les innombrables partages de mon blog, divisant à l’infini maisons et pièces de tere, j’ai le souvenir d’avoir lu autrefois dans un ouvrage concernant l’histoire de ma ville de Nantes, qu’autrefois les maisons étaient si enchevêtrées que des chambres hautes pouvaient correspondre entre elles d’une maison à l’autre, et que tout était mêlé. C’était d’ailleurs un souci dans les cas d’incendie, car cela accélérait bien entendu la propagation.
Bonne journée à vous
à votre disposition si vous avez d’autres questions.
Pour ma part, je suis concernée par l’acte ci dessus côté Thibault via mes Chesneau.
et je recherche comment avec précision, car pour le moment je reste dans le brouillard.
Odile
Marie-Laure