Le 4 février 1626 avant midy au bourg de Mantilly, par devant les tabellions. Comme ainsi soit que René Coupel (s), sieur du Buron, demeurant au lieu de la Marchandais en la paroisse de Lesbois eut par Jérôme Couppel huissier fait bailler assignation à Guillaume Grimault (s) sieur du Pasderoche le 26 janvier dernier à comparaitre au jour de hier aux pleds de Lépinay, siégeant à Passais, aux fins de ravoir à droit de sang et de proximité et de lignage, le lieu et métairie de la Salle, vendu audit Grimault par Me Simon Couppel, avocat, sieur de la Cousinière, avocat pour le roi à Domfront, suivant que les héritages sont amplement bornés et confrontés par le contrat passé devant Me Guillaume Le Rées et Jacques Louvel, tabellions, le 30 janvier 1625, signé Le Rées, en exécution de l’accord et paction faits ce jourd’hui entre lesdits Couppel et Grimault, passé devant nous, a été présent en sa personne René Coupel, sieur du Buron, demeurant au lieu de Marchandais, comme dit est, lequel a présentement payé et remboursé audit Guillaume Grimault, demeurant au lieu du Pas de Roche en Mantilly, présent et acceptant, savoir est la somme de 1 400 livres tz en prix principal dudit contrat, avec la somme de 272 livres tz pour les ventes vin faczon et emolumens dudit contrat le tout en francs tz de 21 souls, cars d’escu, testons et pièces de 10 souls et … autre monnoye de présent ayant cours par les ordonnances royaux, tellement que ledit Grimault s’en est tenu content et en a quitté ledit Couppel qui partant s’en est allé en propriété, possession et jouissance desdits héritages suivant et au désir dudit contrat susdaté, outre ce que dessus ledit Couppel a présentement payé audit Grimault pour ses frais et vacations la somme de 10 livres tz suivant l’obligation que ledit Couppel en avoit fait audit Grimault le jour d’hier passé davant nous, laquelle demeure nulle et de nulle effet par le présent par ce que iceluy Grimault a receu ladite somme de 10 livres en cars (quarts) d’écu et autre monnoye de présent ayant cours tellement que ledit Couppel demeure quitte desdits frais et vacations et a esté présent Nicolas de Grangeré (s), sieur de la Motte, mari et époux d’Anne Couppel, fille de René, lequel a prié ledit René Coupel, sieur du Buron, son beau-père de lui vouloir bailler le lieu et métairie de la Salle, suivant le rembours et dépens à desduire et rabattre sur la promesse de mariage faites audit de Grangeré et femme par ledit René Coupel, lequel voyant, ledit sieur de Buron, en faveur de l’amitié qu’il porte audit de Grangeré et Anne Coupel sa fille, a bien voulu, lequel a dès à présent baillé, quitté, cédé la propriété, possession et jouissance dudit lieu de la Salle auxdits de Grangéré et Coupel sa femme ce jour, parce que ledit Nicolas de Grangeré a quitté et tenu pour quitte ledit sieur du Buron, son beau-père, de la somme de 1 700 livres à déduire et rabattre sur la promesse de mariage faite audit de Grangeré et sa femme par ledit sieur de Buron, tellement qu’icelui Buron en demeure quitte, lequel Coupel a présentement mis entre les mains de Grangeré le contrat susdaté pour jouir desdits héritages propriétairement comme dit est, sans que le présent puisse préjudicier ledit Grimault à faire dépens des pailles et fourrage étant sur ledit lieu de la Salle, de recueillir le blé à présent ensemencé et de semer les avoines et les recueillir. Et demeurent lesdits Couppel et Degrangere rescoucer à s’en défendre si bon leur semble et quand etc oblige etc. Présents Gilles Foucault (s), sieur de la Goulvandière et Guy Grimault (s) Broudière, de Mantilly, témoins
Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog
Chère Odile
Merci beaucoup pour cette transcription , mais appelle plusieurs questions de ma part:
1/ Est-ce que ce retrait lignager signifie que Me Simon Coupel, avocat, sieur de la Cousinière et René Coupel, sieur du Buron ont forcément en commun un aïeul, un bisaïeul ou un trisaïeul ?
2/ Un retrait lignager est-il toujours en ascendance masculine ?
3/ Dans un retrait lignager, j’imagine qu’un frère l’emporte sur un oncle qui l’emporte sur un cousin germain et ainsi de suite ?
4/ Y-a-t-il une limite en terme d’ascendance à un retrait lignager ?
Bien à vous
Alain
Note d’Odile :
1/oui, ils ont en commun un ou une aïeul, et on peut ainsi remonter parfois sur plusieurs générations.
Lucien Bély, Dictionnaire de l’Ancien Régime, 1996, article LIGNAGES, précise que c’était à l’origine pour le maintien de l’éclat de la famille. Je pense pour ma part que même les familles modestes se serraient les coudes pour qu’un bien de quitte pas la famille. D’ailleurs, cet tendance à considérer l’aliénation des biens fonciers et/ou immobilies a duré jusqu’à nos jours, et j’ai connu personnellement des cas de personnes vivant de peu car refusant d’aliéner un bien de famille.
2/ non, les femmes comptent en Anjou.
3/je ne pense pas qu’il y ait eu un rang de préférence, mais c’était surtout celui qui avait la somme disponible qui rachetait, et encore il fallait qu’il ait eu l’information, soit par un notaire soit par un bruit dans la famille.
Mais je peux vous certifier que sur mon blog il y a des cas de faux retrait, je m’explique. Un tiers veut le bien, vous suggère de lui vendre après en avoir fait le retrait, et vous avance donc l’argent du retrait. En quelque sorte, la famille qui fait le retrait préfère ce tiers à celui qui avait acheté le bien. Et vous pouvez ainsi imaginer toutes sortes de combines, et de préférences.
Selon moi, et mes vagues souvenirs vieux de plus de 60 ans, du temps où j’apprenais au lycée, la terre manquait, d’où son grand intérêt.
D’ailleurs, je dois conclure, à partir des innombrables baux qui sont sur mon blog, que la terre était le placement qui offrait le raport le meilleur, bien devant les obligations.
J’espère avoir répondu à votre question.
Odile
Oui, merci beaucoup !
bonne soirée
Alain