Il y a eu des LEMANCEAU à Châtelais, et j’ai plusieurs sources attestant cette présence. En voici une trace.
Cette présence de LEMANCEAU à Châtelais, avant les sources du registre paroissial, est intéressante, car nos LEMANCEAU pourraient en être issus, compte-tenu de leur alliance Séjourné à Châtelais, d’où par contre les Séjourné ne sont pas issus.
Voir mon étude LEMANCEAU
Voir ma page sur Châtelais
Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E5 – Ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 17 avril 1542 après Pasques, (Boutelou notaire) comme procès fust meu et pendant en la cour de la sénéchaussée d’Anjou Angers entre honneste personne Jullian Lemanceau chastellain de Chastelays, demandeur et accusateur, le procureur du roy notre sire joinct avecques luy d’une part, et honneste personne Jacques Touzelays sergent royal demeurant en la ville dudit Chastellays deffendeur et accusé d’autre part, pour ce que ledit demandeur disoyt qu’à juste tiltre et de bonne foy il est sieur d’une maison et jardrin sis en ladite ville de Chastellays le tout tenant l’ung l’autre, joignant d’ung cousté à la maison et jardrin de Pierre Legendre, d’autre cousté à la maison et jardrin de Bernard Gluays (f°2) abuctant d’ung bout à la grant rue de Chastelays et d’autre bout au jardrin de Jehan Cadoz, et en avoyr jouy paysiblement paciffiquement sans aulcun trouble ne empeschement jusques à ce que depuys certain temps encza que ledit Touzelais le y auroyt troublé au moyen de quoy ledit Lemanceau auroyt faict faire informations et obtenu décret d’adjournement ; et estoyent lesdites parties en grant involution de procès pour auxquels obvier lesdites parties ont ce jourd’huy transigé accordé et appointé en la manière qui s’ensuit : pour ce est-il que en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous personnellement establyz ledit Jullian Lemanceau d’une part et ledit Touzelays d’autre (f°3) soubzmectans eulx leurs hoirs etc confessent avoir pour raison de ce que dict est transigé accordé et appointé entre eulx en la forme et manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Lemanceau a baillé et par ces présentes baille à tiltre de rente audit Touzelays à ce présent qui a prins et accepté audit tiltre pour luy ses hoirs et ayans cause, ladite maison et jardrins dessus mentionnée et confrontée ; et est faite ladite baillée et prinse à rente pour en payer par icelluy Touzelays ses hoirs etc audit Lemanceau ses hoirs etc la somme de 6 livres de rente payable chacun an aux jours et festes de Toussaints et Pasques par moytié, le premier payement (f°4) commenczant au jour et terme de Toussaint prochainement venant, et à continuer aux autres termes et oultre à la charge dudit Touzelays de payer aussi par chacun an 2 deniers de cens ou debvoir au seigneur de Chastelays dont lesdites choses sont tenues ; et à esté expressement dict convenu et accordé entre lesdites parties que ledit Touzelays ses hoirs etc pourront admortir ladite rente de 6 livres tz dedans d’huy en 9 ans prochainement venant, en payant la somme de 120 livres tz, laquelle somme iceluy Touzelays pourra bailler et payer audit Lemanceau ses hoirs etc dedans ledit temps à divers payements qui ne pourront estre faits de moindre somme que de 20 livres tz en faisant le payement ladite rente (f°5) sera diminuée de 20 sols tz par chacun payement de 20 livres ; et où ledit Touzelays ses hoirs etc feroient deffault de payer ladite rente de 6 livres tz ou ce qui est resteroyt de l’admortissement d’icelle par deux ans continus, ledit Lemandeau ses hoirs etc pourront en ce cas eulx rescousser ladite maison et jardrins si bon leur semble sans autre mestier de justice et eulx contraindre ledit Touzelays ses hoirs etc de payer les arrérages de ladite rente si aulcuns sont deubz, et moyennant ceste présente baillée à rente tout procès demeure nul et assoupy : à laquelle baillée et prinse à rente et tout ce que dessus est dit tenir garder et accomplir d’une part et d’autre etc et lesdites choses ainsi baillées garantir par ledit Lemanceau ses hoirs etc et aussi ladite rente payer par ledit Touzelays aux termes et par la manière que dict est, et aux dommages amendes etc obligent lesdites parties respectivement eux leurs hoirs etc et les biens dudit Touzelays à prendre vendre etc renonczant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé au pallays royal en présence de honorable homme maistre Nicolas Lebigot licencié ès (f°7) loix advocat à Angers et honneste personne Jehan Bretonnier paroissient de St Saulveur de Flée tesmoins
Bonjour Odile.
Merci pour cet acte fors intéressant mais qui me pose plusieurs questions.
Que faut-il comprendre quand on dit que Julien le Manceau est « chatelain » de Châtelais ? Il n’en est pas dit seigneur, il n’est d’ailleurs semble-t-il pas noble puisque le notaire fait précédé son nom de l’expression « honnête personne ». Qu’est-ce donc qu’un châtelain en 1541 ? Est-ce celui qui réside au château et qui s’en occupe (sans toutefois le possédé) ? Est-ce une sorte de concierge ou un gestionnaire ? (Pardonnez-moi si la question a déjà abordée mais je n’en ai pas le souvenir).
Pour l’acte en lui-même, je crois comprendre que Julien Le Manceau est le plaignant, mais de quoi se plaint-il exactement ? Et pourquoi accepte-t-il ensuite de bailler la maison et même de la céder au terme de 9 ans à Julien Touzelais pour une somme de 120 livres ?
Bonne journée.
Marie-Laure
Bonjour Marie-Laure
Le châtelain est alors le fermier d’une terre importante, et j’ai le cas chez les ALLANEAU pour la baronnie de Pouancé sur plusieurs générations, au 16ème siècle.
J’ai une page très ancienne (mais totalement conforme) de mon site que je comptais revoir dans les semaines qui viennent, aussi votre question arrivé à propos. Mon idée de refaire cette page tenait au fait que d’autres régions ont un autre vocabulaire et qu’il est parfois facile d’y perdre son latin
Pour le cas de Julien Lemanceau, je dirais que les problèmes de voisinage existent TOUJOURS de nos jours, et pour des raisons parfois invraisemblables. Pour que Julien Lemanceau accepte cette vente c’est qu’il a lui aussi des tords et que l’arbitrage a ainsi tranché, car autrefois n’oubliez surtout pas que beaucoup d’arbitrages étaient faits souvent entre les avocats des parties qui trouvaient une solution entre eux au lieu d’entraîner leurs clients à des long procès coûteux. Je n’ai pas la même opinion des avocats actuels, hélas. Sans doute est-ce le fait que les juges etc sont payés par nos impôts et non par les parties.
Comme je vous disais au début de ce billet ci-dessus, j’ai plusieurs LEMANCEAU sur Châtelais au 16ème et il faut que j’entreprenne un long travail de mise au clair de tout cela.
Merci de votre patience, et de vôtre côté si vous trouvez des éléments, merci de m’informer, c’est sympa de votre part.
Bon WE
Odile
PS semaine de chic-ouf terminée, je vais pouvoir reprendre à fonds mes recherches