de feu Jean de Quatrebarbes frère puisné de Guillaume
Autrefois, lorsque les biens dont on héritait, étaient situés un peu loin, et cela pouvait être le plus souvent le cas lorsque c’était par voie collatérale, on vendait ses droits successifs à un tiers, mieux placé géographiquement, évitant ainsi des frais de déplacement certains à répétition, et tout le monde y trouvait son compte.
Ici, la famille n’est pas si loin d’Angers, puisqu’elle est près de Château-Gontier, mais par contre les biens vendus sont encore plus loin qu’Angers.
Il s’agit d’un acte notarié des Archives Départementales du Maine et Loire, série 5E5. Voici la retranscription exacte de l’acte, l’analyse suivra : Le 3 juin 1574, en la court du roy nostre syre à Angers endroit par davant nous personnellement establiz
noble homme Françoys de Quatrebarbes Sr de la Rongère fils aysné et principal héritier de deffunt noble homme Guillaume de Quatre-Barbes vivant Sr de la Rongère demeurant audit lieu de la Rongère paroisse de St Sulpice du Houssay,
tant en son nom que pour et au nom et comme soy faisant fort de noble homme Françoys de La Croix sieur de la Brosse de Méral
et damoyselle Jehanne de La Roussardière veufve dudit déffunct Guillaume de Quatre-Barbes
tant en son nom privé que pour et au nom et soy faisant fort des autres enfants puisnés dudit deffunct Guillaume Quatre-Barbes et d’elle demeurant à la Grand Maison en la paroisse de Saint Sulpice du Houssay
soubzmettant eulx leurs hoirs et mesmes ledit Françoys Quatre-Barbes esdits noms et qualitez et chacun d’iceulx seul et pour le tout et ladite de la Roussardière aussi esdits nom et qualitez seul et pour le tout renonçant respectivement au bénéfice de division d’ordre et division
confessent avoir vendu quicté ceddé délaissé et transporté par ces présentes à Me Maurice Crespin demeurant à Angers qui a achapté pour lui ses hoyrs scavoir est tous et chacuns les droictz successifs auxdits Françoys de Quatebarbes et de la Roussardière esdits noms apartenants ès patrimoine et matrimoine de deffunct noble homme Jehan de Quatrebarbes vivant sieur de Donnepos frère puisné dudit déffunct Guillaume Quatrebarbes et tous tels droitz auxdits vendeurs apartenant contre damoiselle Jehanne Felot veufve dudit deffunt Jehan de Quatrebarbes pour raison de sa transaction et accord ce jourd’huy fait avec ladite Felot par lequel ils ont renoncé aulx meubles et acquetz dudit deffunt Jehan de Quatrebarbes pour les causes portées par ladite transaction,
esquels patrimoine et matrimoine dudit deffunct Jehan de Quatrebarbes lesdits vendeurs esdits noms comme représentant ledit déffunct Guillaume de Quatrebarbes estoyent fondés au préciput et es deulx tierces parties appartenantes à aysné noble par le coustume du pays d’Anjou lesdites choses tenues des fiefs et seigneuries dont elles sont tenues aux charges cens rentes debvoirs qu’elles doibvent lesquels fiefs et charges les vendeurs ont dit ne scavoir ne pouvoyr déclarer
et est faite la présente vendition pour le prix et somme de 3 000 livres tournois payé par ledit achepteur auxdits vendeurs qui l’ont eu prinse et receue en présence et au veue de nous en escus d’or et monnoye ayant cours et dont ils se sont tenuz à contans et en ont quicté et quictent ledit achepteur et à la charge de l’achepteur qu’il a promis promet et demeure tenu par ces présentes acquiter lesdits vendeurs de tous rachaptz si aulcuns sont deuz pour raison desdites choses de la succession dudit deffunt Jehan de Quatrebarbes
Ces actes sont des preuves filiatives autant que des éléments chiffrant la fortune et situant les biens. Voici les éléments faisant preuve, même s’ils confortent d’autres actes, tout est toujours bon à prendre dans les preuves :
Mais je découvre (j’en découvre toujours malgré tout ce que j’ai déjà lu !) que les biens du puisné retournant à sa famille, on applique encore la règles des 2/3, c’est à dire que son frère aîné est encore héritier des 2/3 de son frère puisné. Là, je suis sans voix devant une telle règle !
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Stanislas, le 30 juillet : ‘Histoire généalogique de la maison de Quatrebarbe Mss MB Laval : Jean était second fils de François et de Olive de Brée, frère de Guillaume époux Jeanne de la Roussardière, et oncle dudit François sieur de la Rongère. Jean était décédé le 16 février 1574, SP, avait épousé Jeanne Fellot » à laquelle il fit donaison contre le droit et la coutume … dont l’artifice et la malice furent cause de la perte de Danneport … sous pretexte de cette injuste donnaison ». Danneport à Challain. Jeanne Fellot était veuve de Martin Aubry écuyer sieur de Saint Cyr et Villetrenesse (dont Marie Aubry), et se remaria à René d’Avoines écuyer sieur de la Jaille
Marie-laure, le 30 juillet : Le droit d’aînesse étant vraiment injuste !Je suppose que c’était pour essayer de protéger les propriétés et pour éviter leur disparition par trop de partages ?Le mot difficile à déchiffrer ne serait-il pas = « Bonrepos » ? sans doute pas car ce n’était pas une maison de retraite…!
Odile
Odile, le 30 juillet : donc, ce que j’avais lu comme Donnepos, est bien Dannepots, donné par Célestin Port à la Potherie (Challain la Potherie aujourd’hui) : Dedans-les-Pots – en est sieur René Veillon 1653. Ainsi, ce lieu de Dannepots fut l’objet de la transaction avec Jeanne Fellot, qui a précédé la vente que j’ai trouvée, et qui était rendue nécessaire par une donation abusive, en tout cas remise en cause par les héritiers de Quatre-Barbes. Je m’étais demandée en tappant ma retranscription pourquoi diantre y avait-il eu une transaction avec la veuve de Jean de Quatre-Barbes, maintenant tout est lumineux.
Odile, le 30 juillet : Rassurez-vous Marie-Laure, le droit d’aînesse n’a existé que dans le partage noble, donc ne concerne qu’une petite partie de la population. Par contre, il explique que tout un chacun peut se retrouver des nobles dans ses ascendants, compte-tenu de la descente sociale rapide de beaucoup de cadets de maison, outre bien souvent, comme l’a étudié Michel Nassiet dans « Noblesse et Pauvreté », l’appauvrissement des revenus fonciers des nobles et l’appauvrissement de ces familles en général. Je descends d’une telle famille dans mes HIRET de la Hée, mais cela remonte à temps fort anciens, et je n’ai rien mis en ligne. Par contre à l’occasion de cette recherche j’avais découvert le mécanisme de la descente sociale des cadets.
Marie-Laure, le 30 juillet : En effet j’avais lu dans un article anglais que pour les puinés c’ était souvent la ruine en l’espace d’une génération.Grands mercis à vous Madame et à Stanilas pour ces révélations.