Marion Bureau femme délaissée de Georges Moreau fait un don à l’église St Nicolas de Provins, Lizines (77) 1598

Introduction

L’abscence existait aussi autrefois, et au bout de quelques années les femmes dont le mari avait disparu pouvait retrouver leurs droits. Le terme utilisé ici par le notaire est extrêmement fort, car il la dit « femme délaissée ». J’ai rencontré peu de cas d’abscence dans les minutes des notaires en Anjou, mais tout de même quelques uns.

dons à l’église Saint Nicolas de Provins, 1598

Les minutes du notaire Jacques Delanoe donnent souvent des renonciations, terme qu’il utilise pour ce que je pense être des dons, et en mai 1598 beaucoup de renonciatins en faveur de l’église Saint Nicolas de Provins. Manifestement, cette église honorait une mémoire et un évennement exceptionnel, ou une construction ? donc les donc ont alors afflué.

renonciation de Marion Bureau femme délaissée

On peut supposer qu’elle n’a pas d’enfants et ne s’est pas remariée, mais qu’elle a de quoi vivre ! Donc toutes les femmes seules n’étaient pas pauvres.

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.05.16 vue 145 – fut présente en sa personne Marion Bureau femme délaissée de Georges Moreau de présent absent de ce pays demeurant à Segnolles paroisse de Lisines laquelle recognut avoir renoncé et renonce par ces présentes pour au nom et proffict des vénérables doyen chanoines et chappitre de l’église collégiale monsieur St Nicolas de Provins ce acceptant par stipulant présents Me Mace Marchand doyen Pierre Robinot chambrier Nicolas Grandjean prêtres habitués de ladite église ayant charge dudit chappitre c’est à savoir à tous tels droits parts et portions nom raison fonds propriété possession et autres qui peult compéter et appartenir compète et appartient à ladite céddante es maisons jardins aireaux terres labourables …

Gabriel Macé boucher à Provins et Edmée Pechot sa femme font un don à leur fille émancipée, 1598

Introduction

Le titre vous semble normal, mais il n’en est rien, car leur fille est émancipée par justice et sous la tutelle d’un tuteur, alors que ses parents sont tous deux bien vivants. C’est la première fois que je rencontre un tel cas, et si les parents font un don à un enfant, c’est toujours pour le mariage ou l’entrée au couvent, et les enfants non mariés attendent sagement le décès de leurs parents, qui ne tarde pas car la vie est alors courte.
Je suppose que leur fille est handicapée et qu’ils avaient demandé son placement à la justice ne pouvant s’en occuper, car je vois mal d’autres cas à cette époque et aucun enfant n’aurait pu de lui-même demander son émancipation.

don d’une maison à leur fille émancipée, 1598

AD77-1057E424 – 1598.03.02 vue 63 – Furent présents en leurs personnes Gabriel Macé marchand boucher demeurant à Provins et Edmée Pechot sa femme à cause d’elle de luy suffisamment auctorisée lesquels recognurent avoir donné ceddé quicte transporté délaissé et par ces présentes donnent cèddent quictent transportent et délaissent en pur don irrévocable fait entre vifs sans espérance de jamais révoquer à Marie Macé leur fille émancipée par justice soubz la charge de Claude Lelong ouvrier demeurant audit Provins son curateur présent et acceptant pour ladite Marye ses hoirs et ayant cause à l’advenir c’est à savoir tous et tels droits parts et portions qui auxdits donnateurs à cause de ladite Edmée peut compéter et appartenir compètent et appartiennent et à eulx advenus succédés et escheus tant par le décès de deffunte Nicole Herny sa mère que de Perrette Mane son ayeule ou autrement en quelque sorte ou manière que ce soit en une maison couverte de thuille ainsi qu’elle se comporte assise en ceste ville de Provins rue Hue le Grand tenant d’une part à Martin Girard d’autre part à Edmé Mallard à cause de sa femme d’un bout ladite rue et d’autre les héritiers Charles … ceste sonnation ainsi fait comme dict est pour la bonne et naturelle amour que lesdits macé et sadite femme ont dit avoir et porter à ladite Marye leur fille et pour son bien et administration

Nicolas Barnier fait don à son frère d’une portion de maison rue de la Cordonnerie, Provins 1503

Introduction

Les fonds des notaires de Provins au début du 16ème siècle contiennent beaucoup de dons fonciers, la plupart du temps entre cohéritiers, l’un cédant sa part au lieu de la vendre, mais aussi beaucoup de dons dont je n’ai pu saisir à quel titre. Je vous mets ici un don entre frères cohéritiers. Le donateur a quitté Provins et s’est installé à plus de 51 km donc plus d’une journée de cheval. Pourtant son frère est potier d’étain, métier qui ne figure pas parmi les pauvres mais bien parmi les métiers aisés.

Don de Nicolas Barnier à son frère 

AD77-1056E586 Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.01.17 n.s. vue 3216 – Nicolas Barnier fils de feu Jacques Bernier en son vivant potier d’étain demourant à Provins, ledit Nicolas boucher usant et jouissant de ses droits sur ce bien conseillé et advisé comme il disoit, à présent demourant à Alemens près Sezanne recognait de son bon gré etc avoir donné cédé transporté et délaissé en pur don irrévocable à Jehan Barnier potier d’étain demourant audit Provins son frère tel droit part et portion nom raison propriété et possession que ledit recognaissant a et peult avoir par le trespas de feue Paulette leur seur fille dudit feu Barnier en une portion de maison et lieu comme il se comporte assis audit Provins en la rue de la Cordonnerie que ladite Paulette jadit femme de Jacques Charae avoit eue par partage fait avec lesdits Jehan et Nicolas ses fils, par le trespas de laquelle Paulette ledit héritage (f°2) est revenu auxdits Jehan et Nicolas …

Don d’un quartier de vigne par Jacques Miracle à son neveu, Provins 1502

Introduction

Les actes des notaires de Provins montrent une vie sociale totalement différente de ce que j’ai observé en Anjou. En effet, en Anjou, j’ai observé que les exploitants agricoles alors appelés closiers ou métayers, travaillaient une terre qui ne leur appartenait pas mais prise à bail à moitié de récolte pour un nombre d’années fixées. Or, à Provins, ils sont laboureurs ou vignerons de terres qui leur appartiennent à rente annuelle et perpétuelle. Et j’observe parfois qu’ils sont amenés à donner leur terre à un proche ou un tiers lorsque sans doute ils n’ont pas d’héritiers … Bref, ici je vous montre un acte de don de terre à un proche, chose que je n’avais jamais rencontré en Anjou puisque les exploitants agricoles n’étaient pas propriétaires de leur exploitation.

Don de Jacques Miracle, Provins 1502

AD77-1056E586 Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1502.09.09 vue 3055 – Jacques Miracle vigneron demeurant à Provins recognait avoir donné ceddé etc par don irrévocable à tousjours et promis garantir de son fait et obligation seulement à Pierre Miracle fils de Jehan Miracle nepveu dudit Jacques demourant audit lieu ad ce présent et acceptant pour luy ses hoirs la moitié par indivis d’une pièce de vigne contenant environ ung quartier dont l’autre moitié appartient audit acceptant sis au lieu dit Paumenelle au finage de Provins tenant d’un costé à Mathurin Lecourt d’autre audit recognaissant d’un bout aux héritiers Me Symon de Saint Benoist, audit recognaissant appartenant par retrait qu’il en avoit naguères fait de Georges Rousseau pour les causes contenues es lettres dudit retrait qu’il a baillées pour toutes garanties …

Don du conservateur des Foires de Champagne et Brye à son fils étudiant à Paris, Provins 1559

Introduction

Provins était une ville sans université, et la majorité des étudiants allaient à Paris, enfin seulement ceux qui avaient des parents aisés, car il fallait financer les années à Paris. Les notaires que j’ai déjà dépouillés montrent que les parents faisaient un don foncier mais il m’est difficile de comprendre comment l’argent utile à Paris à l’étudiant pouvait parvenir à Paris ? Dans la donation que je vous mets ce jour on comprend même que la maison donnée est grêvée d’un remboursement annuel et perpétuel de rente, car le père qui avait acquise la maison ne l’a pas payée comptant, mais à rente annuelle et perpétuelle comme l’immense majorité des ventes foncières de l’époque, enfin du moins celles que je vois dans les fonds déjà vus de 1558 à Provins. Donc je comprends mal comment faisait l’étudiant sauf à rentrer à Provins au moins une fois pas an ?

Les foires de Champagne et Brye avaient un conservateur

Simon Denise, le père donateur, est lieutenant et conservateur des Foires de Champagne et Brie. J’avoue que lors de mes études secondaires, il y a 70 ans de cela, j’avais entendu parler des Foires de Champagne, mais il me semble bien que la Brye était passée totalement inaperçue !

Donation de Simon Denise à son fils, Provins 1559

Lisez bien la date pour vous rendre compte de l’écriture de Ponthus Baisela, car il utilise les chiffres romains formés à sa manière !!!

AD77-1056E475 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par Monsieur Miraucourt du CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1559.05.10 -p102 vue 110- noble homme Simon Denise lieutenant et conservateur des Foires de Champagne et Brye au siège de Provins confesse avoir donné ceddé et transporté donne cèdde et transporte par ces présentes à Symon Denise son fils escollier estudiant en l’université de Paris de luy émancippé une maison ses appartenances et déppendances avec ung jardin devant de à l’opposé d’icelle maison la rue entre deulx ladite maison et jardin assis et situés en la ville de Provins actenant la grosse tour duit Provins naguères acquise par ledit ceddant de Loys Leroy et sa femme à cause d’elle à la charge touttefoys de payer par an par ledit escollier 11 sols 6 deniers de rente enviers messieurs de St Quiriace et de 15 livres tournois de rente racheptable envers lesdits Leroy et sadite femme par an seulement pour en jouyr d’icelle maison par ledit escollier et jardin …

Michel Guyonneau et Marguerite Allaneau se font donation mutuelle, Chavaignes 1693

Cette Allaneau figure dans le journal de Toysonnier, que j’avais ici numérisé, et que vous trouvez sous une catégorie à la fenêtre catégorie sous HISTOIRE REGIONALE. Il est paru sous 43 billets. :

« Le 17 novembre 1690 le Sr Guyonneau fils de †Sr Guyonneau de la Riaillerie (Cernusson,49) lieutenant à Brissac épouse la fille du †Sr Alasneau Md poislier en cette ville »

Toysonnier ne notait dans son journal que les mondanités, donc un rang social aisé, donc le marchand poîlier n’était pas un petit marchand, mais manifestement il revendait dans tous l’Anjou.

Curieusement ce mariage n’est pas relevé dans BIGENET

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E30 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 23 février 1693 avant midy, par devant nous Pierre Maugrain notaire royal à Angers réservé pour Thouarcé et Barthélémy Thibaudeau notaire de la chastelenie de la commanderie de Saulgé l’Hospital, furent présents en leurs personnes et soumis noble homme Michel Guyonneau sieur de la Riaillerie et damoiselle Marguerite Allaneau son épouse de luy deument authorisée par devant nous quant à ce, demeurant au bourg et paroisse de Chavaignes, lesquels pour l’amour qu’ils se portent réciproquement, les assistances qu’ils se sont toujours rendu et désirent rendre pendant leur vie et que très bien leur a plu et plaist, se sont fait et font réciproquement par ces présentes don mutuel et pur et simple au survivant d’eux deux de toutes les choses que la coustume leur permet tant en immeubles, acquests et conquests, que meubles et choses censées et réputées pour meubles et à eux appartenant en quelque manière que ce soit au jour du décès du premier mourant d’eux deux, desquelles choses ledit premier mourant s’est dès à présent devestu et dessaisy pour et au profit dudit survivant, lequel il l’en a vestu et saisy dès à présent par ces présenes pour par luy ses hoirs et ayans cause jouir et disposer desdites choses à perpétuité et en pleine propriété comme de ses autres biens au droit et charges de ladite coustume, et pour faire publier et insinuer ces présentes partout ou besoin sera ont lesdits establis fait et constitué leur procureur le porteur d’icelles auquel ils donnent pouvoir d’en faire et en retirer tous actes nécessaires, tout ce que dessus a ainsy eté voulu, consenty, stipulé et accepté par les parties et à ce tenir etc se sont obligées et obligent leurs hoirs etc biens etc renonçant etc dont etc fait et passé au bourg dudit Chavaignes en la maison et demeure desdits sieur et damoiselle Guyonneau en présence de Me Charles Millard prieur curé dudit Chavaignes, Me Jean Fortin prêtre habitué audit lieu, et Joseph Pellerin tailleur d’habits demeurant audit Chavaignes tesmoins

Je mets ci-dessous les vues à la demande exprimée ce jour mais je suis très étonnée car cette date n’a rien à voir avec la paléographie, et comme vous pouvez le voir cette graphie est moderne et non de la paléograpie, par contre vous trouvez beaucoup de vues de paléographie véritable sur mon site, en prenant ci-dessus la case CATEGORIE qui donne un menu déroulant et en allant vers la fin à la catégorie PALEOGRAPHIE.