Jean Saulsoy docteur en médecine à Provins créé une rente à son profit, 1584

Introduction

Jean Saulsoy était le plus souvent dénommé docteur en médecine de la faculté pour se distinguer des chirurgiens qui règnaient encore comme médecins n’étant que des barbiers-chirurgiens n’ayant pas appris leur métier à la faculté de médecine. Il avait épousé Louise Fauchon dont je n’ai pas encore le lien précis avec mes Fauchon, ce que je tente encore de chercher. Or, je trouve un acte notarié qui donne Louis Fauchon beau-frère de Jehan Saulsoy, et c’est un lien précis qui me permettra d’avancer un peu.

mes Fauchon

Ma méthode de recherches rejette totalement geneatique et geneanet, et n’est basée que sur des sources fiables déchiffrées moi-même. Rares sont les chercheurs utilisant les notaires en généalogie, et surtout pour le 16ème siècle, car rares sont les paléographes avertis, et surtout ne songez pas à l’IA ce que prétend généatique ce que je tiens à denoncer ici, ainsi Paris pour Provins etc… donc des erreurs monstrueuses !!!
Mon étude FAUCHON contient donc déjà 75 pages et ceux qui les résumeront avec l’IA sont des amateurs de n’importe quoi, mais pas de recherche de la vérité.

Mes familles 

Toutes les fiches des familles que j’ai étudiées sont en ordre alpha sur mon site

Louis FAUCHON beau-frère de Jean SAULSOY

Grâce à l’acte notarié qui suit, je sais que Louis FAUCHON époux d’Anne LECOURT est le frère de Louise FAUCHON épouse de Jean SAULSOY docteur en médecine. Comme certains ont vu Paris au lieu de Provins, je vous est entouré d’un rond rouge Provins qui est écrit 4 fois, de manière différente, mais les trois dernières fois il est bien écrit audit Provins, preuve que le premier terme est bien Provins. Et je rappelle qu’en paléographie il existe l’abréviation pour PRO ici utilisée

AD77-1057E414 Delanoe notaire à Provins

1584.11.06 – vue 181 – compareut personnellement Jehan Guerin sergent à cheval au baillage de Provins demeurant audit Provins et Jehanne Thomassin sa femme de luy auctorisée, lesquels de leurs bons grés recogneurent avoir vendu constitué assis assigné et par ces présentes constituent promis et promettent l’un pour l’autre et l’un seul et pour le tout sans division ne discussion auxdits droits mesmes ladite Thomassin aux droicts de veleyan et à l’authenticque et si qua mulier et tous autres faits et introduits pour et en faveur des femmes … à  honorable homme Me Jehan Saulsoy docteur en la faculté de médecine absent stipulé et accepté par Me Loys Faulchon son beau frère demeurant audit Provins ad ce présent, c’est à savoir la somme de 25 livres tz revenant selon l’édit à 8 escuz ung tiers de rente annuelle et perpétuelle à icelle doresnavant avoir prendre gager recepvoir et percepvoir ahacun an le novembre dont le premier terme de paiement sera et commancera le jour de demain en ung an et ainsi en continuer assis sur une maison couverte de thuilles assise audit Provins ou demourent de présent lesdits constituants en la rue de la Cordonnerye tenant d’une part à Jehan Dupas d’autre aux enffans feu Me Anthoine Macé d’un bout sur la pavé de ladite rue de la Cordonnerie d’autre sur la Vielle Rue … (f°2) … ceste constitution faite moyennant le prix et somme de 100 escuz d’or sol argent franc

Le bail d’héritage : la vente foncière à rente perpétuelle, d’où aveu à chaque décès, Chalmaison (77) 1596

Introduction

Je vous mets ce jour un aveu suite à un décès pour une maison acquise à bail d’héritage, type de vente foncière à rente perpétuelle, que je rencontre souvent en Brie mais que je n’avais jamais rencontré en Anjou. En Brie, quand le notaire écrit « prend à tiltre rente annuelle et perpétuelle » il veut dire « achète et acquiert »

la vente à rente annuelle perpétuelle

Je rencontre souvent en Brie au 16ème siècle la vente d’un bien foncier à titre de rente annuelle et perpétuelle. Certes, parfois le notaire, ainsi Jacques Delanoe notaire royal à Provins, écrit « cède » au lieu de « vend » et même parfois il écrit l’acte à l’envers en commençant par l’acquéreur qui « prend à rente annuelle et perpétuelle » d’untel… mais je n’avais encore jamais rencontré dans ces actes le terme « bail ». Or, ce jour je rencontre dans un aveu faisant suite à une telle vente le terme « bail d’héritage » bien défini comme synonyme de vente à rente annuelle et perpétuelle.

lors d’un décès, on rend aveu au nouvel interlocuteur

C’est ainsi que j’ai rencontré des aveux en Anjou, qui faisaient suite à des afféagements du seigneur. En Brie, la vente à rente perpétuelle entraine donc souvent des aveux, car la vie est alors assez courte et les interlocuteurs changent donc souvent. On devait donc repasser devant notaire pour réécrire les nouveaux interlocuteurs. Je vous mets ce jour une veuve, qui apparemment a oublié de payée depuis près de 3 ans la rente, ce qui pourrait être grave, et comme vous allez le lire expréssement à la fin de l’acte, le vendeur qui n’a pas été payé a droit de faire mettre en vente au meilleur offrant le bien, donc on pouvait perdre son droit de propriété en cas de non paiement. On peut en conclure dans l’aveu qui suit que cette veuve s’en est bien tirée et que Catherine Philippe, la venderesse qui perçoit la rente perpétuelle, a été bienveillante envers elle.

Catherine Philippe est ici la venderesse

La famille Philippe est ascendante de Jules Verne, et Catherine est une proche parente, sans que j’ai encore pu à ce jour indentifier le lien exact, mais cela viendra car je poursuis mes recherches. Voici ceux de Jules Verne :

Claude PHILIPPE †/octobre 1632 (selon le baptême du 31 octobre 1632 de Claude Prevost) sergent au baillage de Provins x /1609 Denise DESOUBZMARMONT
1-Claude PHILIPPE parrain à Provins St Quiriace le samedi lendemain de St Paul 1613 de Gabriel Philippe fils de Daniel Philippe et Anne Lelorgne – Parrain Provins St Quiriace le 31 octobre 1632 de Claude Prevost fils de Jean et Anne Philippe et dit « Me Claude Philppe fils de feu Claude »
2-Anne PHILIPPE °Provins St Quiriace 27 juillet 1609 « baptisé Anne fille de Claude Philippe marchand demeurant au chastel de Provins et Denise Desoubzmarmont parrain honneste personne … praticien demeurant audit lieu et marraine Jehanne Chanterie femme de Jehan Desoubzmarmont huissier audiencier au bailly du Palais à Paris et Marye Triollet (ns) fille de noble homme Jehan Triollet
3-Marguerite PHILIPPE °Provins St Quiriace 15 janvier 1612 « baptisé Marguerite fille d’honneste personne Claude Philippe sergent royal à Provins et Denise Marmont parrain François Briantes (s) fils d’honorable homme Me Jehan Briantes Me chirurgien à Provins marraines honneste femme Marguerite Petit (s) femme d’honorable homme Me Edmé Fleury notaire royal à Provins, et Anne Marchand fille d’honorable homme Me André Marchant bourgeois à Provins » x (contrat de mariage 14 novembre 1636 AD77-260E8 père vivant huissier élection de Provins) Nicolas MICHAL
4-Pierre PHILIPPE °Provins St Quiriace 1er août 1614 « baptisé Pierre fils d’honorable homme Claude Philippe sergent au baillage de Provins et Denise Doubzmarmont parrain honneste personne Pierre Legrand marchand demeurant au chastel de Provins, et Claude Philippe fils de feu Pasquier demeurant audit chastel, marraine Loyse Desoubzmarmont fille d’honneste personne Nicolas Desoubzmarmont marchand demeurant audit Provins »
5-Marie PHILIPPE °Provins St Quiriace 17 janvier 1617 « baptisé Marie fille d’honorable homme Claude Philippes sergent à Provins de de Denise Soubzmarmont parrain Abraham Briantes (s) fils d’honneste personne Me Jehan Briantes chirurgien audit Provins marraines Marie Colombeau fille d’honneste personne Pierre Colombeau marchand audit Provins et Anne Benard (s) fille d’honneste personne Jacques Benard aussi marchant audit Provins »

aveu de Noelle Demanthe veuve Barbotte, Chalmaison 1596

L’acte ne précise pas laquelle des deux dames, la venderesse ou la détempteresse, est à l’origine du passage chez le notaire, mais on peut supposer que c’est la vendereses, ne voyant plus la rente arriver, qui a fait une démarche pour paiement et s’ensuit le passage chez le notaire..
La langue française dans tous les actes que je vous retranscris est certes un peu vieilli, mais parfois elle offre de belles surprises, ainsi vous avez la venderesse et la détempteresse. Nul doute que de nos jours on apprécie beaucoup ces féminisations longtemps oubliées… et qui reviennent à la mode…

 

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation – vous pouvez zoomer ou enregistrer la vue pour la lire plus grande

1596.10.19 vue 295 – Du samedy 19 octobre 1596 fut présente en sa personne Noelle Demanthe veuve dudit Jehan Barbotte en son vivant vigneron et laboureur demeurant à Everly paroisse de Challemaison fille et héritière de deffuncte Estienne Demantes laquelle a recognu et confessé estre détempteresse et propriéteresse d’une maison couverte de feneze court jardin et aireau le lieu comme il se comporte assis audit Everly en ladite paroisse de Challemaison contenant le tout ung quartier ou environ et en laquelle demoure de présent ladite recognaissante, tenant d’une part à Jehan Lombart d’autre à Pierre et Fiacre Barbotte d’un bout sur la rue d’Everly et d’autre bout sur ledit Fiacre Barbotte – Item d’une pièce de terre contenant demy arpent demy quartier assis audit finage d’Everly au lieudit le Closeau aux Paullens tenant d’une part et d’autre à Jacques Paullens dict Thierry fils d’Anthoine d’un bout sur ung chemyn d’autre sur une sente – Item de 4 perches de jardin près la maison susdite tenant d’une part et d’autre audit Fiacre Barbotte d’un bout sur ledit Barbotte et d’autre bout sur les (f°2) Paullens tous lesquels héritage sont tenuz chargez et redevable chacun an le jour et feste de St Martin Dyver à et envers honneste femme Catherine Philippes veuve de feu Jehan Robinot lesné vivant bourgeois de Provins tant en son nom pour son droit de douaire que soy faisant fort des enfants dudit deffunt et d’elle de la somme de 20 sols tz de rente foncière annuelle et perpétuelle et de bail d’héritage, laquelle ladite recognaissante a promis et promet par cesdites présentes payer par chacun an à ladite veuve esdits noms présente et acceptante ou au porteur, premier payement commançant audit jour St Martin Dyver prochainement venant et à continuer d’an en an ledit jour à tousjours en et sur lesdits héritages qui en sont et demourent chargés obligés ypothéqués et asservis pour sy mestier est et à faultre de payement estre vendus et adjugés par decret à l’achapteur plus offrant et encherisseur, et laquelle maison et lieux ladite recognaissante sera tenue entretenir maintenir labourer lesdites terres et faire valloir tellement et en sorte que ladite rente puisse parcepvoir et aussy a ladite recognaissante promis payer à ladite acceptante ung escu sol par trois années dernières de ladite rente escheues au jour st Martin Dyver dernier passé icelle comprins le cout de la grosse de ces présentes quant requis … fait en l’estude dudut juré devant midy présents Gabriel Babee clerc à Provins et Garud Rousseau demeurant audit Provins tesmoins, ladite recognoissante a dict ne savoir signer ne pareillement ledit Rousseau

Pierre Possot apothicaire ordinaire de l’artillerie de France demeurant de présent à Provins y acquiert une maison, 1596

Introduction

Vous avez bien lu mon titre, et je vous mets ci-dessous l’original de ma source pour que vous puissiez le lire en 1596, car j’avais bien trouvé le métier d’apothicaire du roi, ou d’un autre membre de la cour, mais je n’avais j’avais encore rencontré l’artillerie !

Il acquiert une belle maison à rente

La maison est belle car la somme de 16 écus de rente perpétuelle est élevée pour une maison, mais manifestement il n’a pas les moyens de la payer comptant comme c’était déjà souvent devenu le cas en 1596, contrairement à l’année 1506 que j’ai faite et au cours de laquelle on achetait les biens fonciers en les payant très rarement comptant, mais à rente annuelle perpétuelle. Cette forme de vente n’est pas un bail, même si en 1596 on disait encore « bailleur » pour le cédant, car un bail c’est à terme non perpétuel. Mieux, par la suite, l’acquéreur était bien dénommé « propriétaire » et cela figure dans les nombreux aveux qu’on y rencontre. Et vous pouvez vous-même voir des aveux en marge de l’acte qui suit, car le notaire a par la suite écrit par moins de 3 aveux dans la marges.
Ceci dit, j’indexe tous ces actes et je vous mettrai bientôt en ligne ces relevés, et j’affirme qu’on y trouve une multitude de ventes, d’aveux, etc… avec beaucoup de données filiatives, puisque le plus souvent le notaire doit indiquer tout vient le bien etc…

acte d’acquisition d’une maison à Provins, 1596

Cet acte est facile, mais ce notaire avait plusieurs clercs L »un d’entre eux avait par contre l’écriture particulièrement peu lisible pour mes lecteurs, et même si je sais les déchiffer, je crains de vous affoler en les mettant en ligne…

 

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1596.02.26 vue 143 – fut présent en sa personne honorable homme Pierre Possot apothicaire ordinaire de l’artillerie de France demeurant de présent à Provins lequel recognut avoir pris et retenu prent et retient par ces présentes à tiltre de rente annuelle et perpétuelle d’honorable homme François Goijat marchant demeurant au chastel de Provins et Catherine Michau sa femme à cause d’elle de sondit mari suffisamment auctorisée pour faire et passer ce qui s’ensuit présents bailleurs audit tiltre qui luy ont promis garentir etc c’est à savoir une maison couverte de thuille assise en ceste ville de Provins en la grand rue que soulloit teni audit tiltre desdits bailleurs Nicolas Lambert orloger tenant d’une part à une ruelle d’autre part à Jehan Lange appoticaire d’un bout sur la rue d’autre sur la veuve et héritiers feu Me Denis Saulsoy, à ladite bailleresse appartenant de propre et à elle advenuz par la succession de deffuncte Jehanne Cordyer veuve de feu Jehan Michau sa mère suivant le partage qui en a esté fait entre elle et les héritiers feuz Jacques Privé et Symone Lecourt sans en riens réserver ne retenir, et à telle charge qu’elle peult debvoir envers le seigneur dont elle est mouvante que les parties n’ont peu déclarer d’eux sur ce enquis, et chargé ladite maison outre ledit alise de 50 sols tz de rente de telle nature qu’elle est envers Me Jehan de Beaufort conseiller et dame Symone Privé sa femme héritier en partie desdits Jacques Privé sans autres charges quicte de ladite rente jusques à huy, pour de ladite maison et héritage jouir par ledit preneur ses hoirs en tous jours aux charges susdites à toujours perpétuellement et outre moyennant le prix et somme de 16 escuz deux tiers de rente annuelle perpétuelle de bail d’héritage que pour ce ledit preneur en sera tenu rendre et payer auxdits bailleurs leurs hoirs par chacun an à deux termes et parfaitement (f°2) esgaulx qui seront de 6 mois en 6 mois, premier terme de payement commenceant le premier jour du moys de septembre prochainement venant, le second le premier jour de mars ensuivant et à continuer de terme en terme auxdits jours à tousjours, en et sur ladite maison et lieux qui en sont demeurés chargés ypothéqués et asservis lesquels ledit preneur sera tenu entretenir et faire valloir … (en marges des 2 pages, plusieurs aveux ultérieurs)

Elisabeth Lecourt vend une ferme pour aider Pierre Ythier à sortir de la prison de la Conciergerie de Paris, Provins 1597

Introduction

Je vous montrais avant-hier l’emprisonnement de Pierre Ythier à la Conciergerie à Paris. Autrefois pour sortir de prison on payait même la pension au gardien de prison, comme on aurait payé de nos jours un hôtel. Le montant à payer pour Pierre Ythier est très élevé, en voici déjà une preuve, car pour aider sa femme, les proches vendent même des terres importantes. Ici, c’est mon ascendante Elisabeth Lecourt qui vend une ferme, pour 400 écus dont elle possède la moitié. Pour mémoire, une maison à Provins est de l’ordre de 120 écus. Ces chiffres pour vous donner une idée de l’importance du montant à payer pour libérer Pierre Ythier, et je vais vous mettre d’autres actes demain sur cette libération.

Elisabeth Lecourt vend une ferme

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1597.03.20 vue 175 – Furent présents en leurs personnes Jacques de Virlaines marchant appothicaire demeurant à Nogent sur Seyne et Marguerite Maillard sa femme à cause d’elle de sondit mari suffisamment aucthorisée pour ce faire et passer, et Elizabeth Lecourt veuve de feu Sidrach Faulchon demeurant à Provins, lesquels de leurs bons grés sans force ne contraincte recognurent avoir vendu ceddé et par ces présentes vendent cèddent, promis et promettent garantir de tous troubles et empeschements quelconques à honorable homme Nicolas Hebert marchant demeurant à Michemin présent et acceptant pour luy ses hoirs c’est à savoir une terre ferme et labourage consistant en maison grange estables le tout couvert de thuille court jardins et aireaux tant devant que derrière et à costé lesdits lieux comme ils se contiennent et comportent aussis aux Loges paroisse de Quiers en Brye tenant d’une part aux Guibins … d’autre sur l’achapteur, et en la quantité de 58 arpents tant terres labourables et prés et autres y compris les chaumes en plusieurs clostures et assises audit finage des Loges esdits Quiers [à 25 km ouest de Provins] et es environs que soulloit tenir à tiltre de moisson soubz le nom desdits vendeurs Charles Lecompte et Jehan Baussart et aux vendeurs appartenant chacun pour moitié et de leur propre et advenuz par les décès de leurs feux père et mère et par partage fait avec les cohéritiers esdites successions, mouvant en alisine la totalité de ladite moisson et lieux de messieurs les doyen chanoines et chapitre de l’église monsieur St Martin de Champeaulx de la quantité de 3 boisseaux 3 pitolins d’avoine demy chappon et … de chappon et ung denier obole tz pour le breuvage paiable chacun an le jour St Estienne lendemain de Noël au lieu acoustumé, et lesdites terres et héritags des choses dont ils sont manans … (f°2) ceste vente faicte moyennant le prix et somme de 400 escus d’or sol francs et quite auxdits vendeurs qui ont confessé avoir eu et receu dudit achepteur… fait et passé en la maison de ladite Lecourt venderesse 8 heures du matin audit Provins en présence de Me Nicolas Lecourt conseiller et controlleur en l’eslection de Provins et Hubert Chaume meusnier demeurant à Provins, ledit Chaume a dit ne savoir signer, et encore a promis ledit de Virlaines faire ratiffier et avoir pour agréable derechef ceste vendition ladite Maillard sa femme quant elle sera venue en aage de majorité.

Nicolas Langlois laboureur à Augers en Brie (77) a acquis une terre, mais la vente n’a pas été ratiffiée par l’épouse du vendeur, 1597

Introduction

Lors de la vente d’un bien commun au couple ou d’un bien propre à l’épouse que le mari vendait autrefois en l’absence même  de l’épouse, il y avait toujours la clause obligatoire de la ratiffication par celle-ci. Dans les fonds des notaires, on trouve donc de nombreuses ratiffications. Mais voici un cas illustrant l’importance de cette ratiffication.

un cas d’absence de ratiffication de l’épouse

C’est ce que va vivre Nicolas Langlois, le frère de mon ascendant Valentin Langlois. Quelques mois après l’acquêt, toujours pas de ratiffication, et pire, l’épouse décède, et manifestement sans laisser d’enfants, de sorte que ses frères et soeurs, neveux, nièces etc héritiers de son bien propre, et voici Nicolas Langlois inquiété par eux. Après avoir tout intenté en justice devant le prévôt de Provins, ce qui entrainait autrefois des frais importants, il transige avec le vendeur qui doit lui céder une autre terre mais cette fois de son propre à lui. Il est perdant puisque il cède en fait 4 arpents pour dédommager Nicolas Langlois des 3 arpents de la première vente annulée cette fois. Mais ces 4 arpents n’arrangent pas du tout Nicolas Langlois car ils sont dispersés loin de chez lui… Ce qui signifie qu’il ne peut les exploiter lui-même et donc qu’il faut les vendre, ce qu’il fait immédiatement, et à son avantage puisqu’après avoir acquis 3 arpents pour 16 écus il vend les 4 arpents pour 21 écus, le tout payé comptant. Donc s’il y en a un qui est perdant c’est bien Rousseau.

les 3 actes concernant cette absence de ratiffication

Je vous mets ces 3 actes, mais je suis certaine que je vais ensuit bientôt trouver un autre acquêt de Nicolas Langlois, puisqu’au final il a 21 écus à dépenser pour acquérir de la terre. En fait il est souvent acquéreur de pièces de terre chez ce notaire, et je viens même de constater qu’il n’est jamais cité comme époux d’une femme donc manifestement il est célibataire, et ses biens, à son décès, iront à ses neveux, donc aux enfants de Valentin Langlois, dont pour le moment je ne trouve qu’une fille, mon ascendante.

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1597.03.30 vue 206 – Fut présent en sa personne François Rousseau marchand demeurant à Provins lequel recognut avoir vendu ceddé et par ces présentes vend cèdde promis et promat garentir de tous troubles à Nicolas Langlois laboureur demeurant à Augers présent achepteur pour luy ses hoirs c’est à savoir 3 arpents de terre labourable et pré et faisant moitié de 6 arpents qui appartiennent audit vendeur à cause et du propre d’Edmée Barrier sa femme et à elle advenu par le décès de deffunte Judith Taffourel sa mère et lesquels 6 arpents font ung quart de 24 arpents qui appartenaient à ladite deffunte Taffourel en plusieurs pièces situées et assises au finage d’Augers et es environs, et à partie par indivis les frères et sœurs de ladite femme dudit vendeur et à prendre par ledit achepteur lesdits 3 arpents de terre à luy vendus à son choix des 6 arpents qui adviendront audit vendeur et sadite femme par le partaige qui en sera cy après fait desdits héritages mouvant en alesine des seigneurs dont ils sont tenus et chargés des cens etc… ladite vendition faite pour le prix et somme de 16 escuz deux tiers argent franc audit vendeur …

1597.08.16 vue 461 – Nicolas Langlois laboureur demeurant à Augers d’une part et François Rousseau marchand demeurant à Provins d’autre, disans les parties que dès le 31 mars dernier ledit Rousseau auroit vendu audit Langlois 3 arpents de terre labourable faisant partie de plus grande quantité qui luy appartenoient à cause et du propre d’Edmée Barnier sa femme assis au finage d’Augers et es environs appartenant par indivis avec les frères et sœurs de ladite Edmée moyennant 16 escuz deux tiers franc que ledit Langlois luy en paya dès lors dudit contrat par lequel ledit Rousseau vendeur se seroit obligé tant à la garantie desdits héritages qu’à faire ratiffier iceluy par ladite Edmée sa femme et il en seroit requis, ce que ledit Rousseau n’auroit fait tellement que ledit Langlois l’auroit fait adjourner par devant monsieur le prévost de Provins ou son lieutenant afin de se voir condempner mesmes par corps à faire faire ladite ratiffication suivant laquelle justice seroit advenu le décès de ladite Edmée de sorte que ladite ratiffication ne se peult faire ny pareillement ledit Langlois jouyr paisiblement desdits héritages d’aultant que les (f°2) héritiers d’icelle veullent s’en retirer au préjudice dudit contrat tellement que ledit Langlois poursuivant instamment ladite action contre ledit Rousseau son vendeur et à grands frais, pour à quoy obvier et asssoupir les procès recognaissent avoir fait et font entre à savoir que ledit Langlois a quicté et remis quicte et remet audit Rousseau acceptant lesdits trois arpents de terre qu’il luy avoit vendu par ledit contrat par devant ledit juré, pour et au lieu desquels ledit Rousseau a céddé quité et transporté et délaissé et par ces présentes cèdde quite transporte et délaisse et promet garantir de tous troubles empeschements quelconques audit Nicolas Langlois acceptant pour luy ses hoirs et ayant cause à l’advenir la quantité de 4 arpents de terre labourable ou environ assises au finage de Bouy Chalautre la Petite et es environs faisant partie de 4 arpents ung quartier et demy sur laquelle quantité les héritiers Nicolas Myrnault ont 36 perches à cause de l’acquisition que ledit deffunt en a faite de deffunts Paul Lesogne et Perrette Garenjou audit Rousseau appartenant de son propre et advenus par le décès de deffunt Michel Rousseau son père et dont la déclaration ensuit …  suivent 3 pages de détail

1597.08.17 vue 465 – Nicolas Langlois laboureur à Augers transporte et délaisse à Estienne Gonthier marchant tanneur à Provins la quantité de 4 arpents de terres labourables au finage de Bouy Chalautre la Petite et es environs par ledit Langlois acquis de François Rousseau moyennant la somme de 21 escuz d’or sol franc audit vendeur

Claude Hemot doit payer les frais de la contagion et inhumation de son père, Provins 1597

Introduction

Le Covid , contagion récente, ne nous a pas trop coûté grâce à notre système d’assurance maladie, mais notre inhumation coûtera environ 5 000 €. Autrefois il fallait aussi payer les frais de maladie, et ici même la décontaminaiton de la maison du père de Claude Hemot.

épidémie en 1597

Cette épidémie ne figure pas sur le livre de Miche Veisseire Histoire de Provins, mais il y en a eu en France cette année là.

Sentence du prévôt de Provins

C’est le prévôt qui autorise Claude Hemot à vendre des biens de son défunt père pour payer tous ces frais.

Vente de la maison et boutique

la maison est si petite qu’elle en vaut que 16 écus 40 sols

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1597.02.19 vue 108 – Fut présent en sa personne Claude Hemot Me serrurier demeurant à Provins lequel de son bon gré sans force ne contraincte aulcune et suyvant et en vertu de certaine lettres de sentence donnée de Monsieur le prévost de Provins ou sur icelle monsieur le procureur du roy audit Provins en datte du 15 janvier 1597 signé Billot par laquelle il est permis audit Hemot vendre et alliéner des héritages de la succession de deffunt Jehan Hemot laisné son père jusqu’à la concurrence de la somme de 20 escuz sol tant pour le remboursement des frais qu’il a faits pour faire penser et inhumer ledit deffunt son père décédé de la contagion que Marye Hemot sa fille atteinte d’icelle et les gardes qui estoient en la maison pour netoyer icelle le tout comme plus au long est porté par ladite sentence, recognue avoir vendu ceddé quicté transporté et délaissé et par ces présentes vend cèdde promis et promet garentir de tous troubles et empeschements à Augusin Lucier Me menuisier demeurant audit Provins présent et achepteur c’est à savoir une petite maison consistant en une petite boutique sur le devant et sur la bretesche une petite chambre basse attenant ladite boutique, une chambre haulte sur la part qui est au dessus de la boutique dudit achepteur et de la petite chambre basse dudit lieu, ung grenier au dessus de ladite chambre haulte, ung petit sellier à farine attenant des degrès de ladite chambre haulte avec les aisances et droits de communs et passage dépendans de ladite maison tant en la court   …  pour 16 escus 40 sols comptant