Comment le marchand ciergier de Laval s’est installé à Maisdon (44) en 1674 ?

Mon travail sur Maisdon depuis 5 semaines m’a révélé un acte surprenant qui atteste un lien avec Laval, mais quel lien ? Certes, Gabriel Oger est marchand ciergier à Laval avant d’aller vivre à Maisdon, et pour avoir beaucoup étudié les marchands ciergiers, je sais qu’ils sont alors des marchands très aisés, mais tout de même de là à faire 160 km pour aller terminer ses jours, c’est surprenant ! Qu’est-ce qui a pu conduire Gabriel Oger et Marie Carteron son épouse à la maison noble des Roussières à Maisdon ? et même à donner le droit à Marie Carteron d’être inhumée dans la chapelle du Salut des Roussières, chapelle aujourd’hui disparue, remplacée par un calvaire. En effet, peu de personnes à Maisdon on droit à une inhumation hors du cimetière, donc cette Marie Carteron aurait eu un statut sociel particulier ? Voici les actes :


Maisdon 29.07.1674 CARTERON Marie « inhumée en la chapelle du Salut des Roussières, femme de Gabriel Oger, marchand de Laval paroisse de la Saincte Trinité, demeurant à présent au lieu noble des Roussières, présents ledit Oger (ns) »

Laval la Trinité 29 juillet 1692 mariage de son fils aussi marchand ciergier

Il existait 3 voies différentes pour aller de Laval à Maisdon, mais toutes font entre 1650 et 160 km, donc à l’époque du cheval qui fait 44 km/jour un voyage de près de 4 jours ou moins en prenant des relais de cheval.

Achat de 23 780 litres de vin d’Anjou par les Mainots : Angers et Laval 1613

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J’ai mis beaucoup d’actes notariés en ligne qui traitent de la vigne et du vin, qui vous trouvez en cliquant dans la fenêtre CATEGORIE puis SPECIALITES puis VIGNE et je constate même que j’ai déjà mis 88 actes sur ce sujet, dont plusieurs traitent de l’achat du vin d’Anjou par les Mainots, et en voici un, pour leur fine dégustation, car sans aucun doute ce vin était meilleur que celui de la vigne au nord de la Loire. Ici la commande est importante avec 50 pipes de vin, et comme toujours dans ce type de transport c’est par voie fluviale, cette voie que nous avons oubliée avec la voie ferrée et la route.

En Anjou, la pipe fait 475,6 litres donc 50 pipes font 23 780 litres, c’est un chiffre important qui illustre bien l’intérêt de ce vin du sud de la Loire pour les Mainots !

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 27 décembre 1613 avant midy, par devant nous Jehan Baudriller notaire royal à Angers ont esté présents personnellement esabliz honneste homme Richard Lamy marchand demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de la Trinité d’une part, et honnestes hommes Jehan Salue ? et Guillaume Taulpin aussi marchands demeurant en la ville d’Ambrières pays du Maine d’autre part, soubzmectant etc confessent avoir fait et font entre eulx le marché tel et en la forme et manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Lamy a vendu auxdits Salue et Taulpin le marché de 50 pipes de vin blanc nouvel de l’année présente du cru de Montreuil Bellay, et promis le livrer sur le port de Saint Julien de Laval ledit vin ledit Lamy promet livrer auxdits Salue et Taupin tant en la rivière du Touet que celle de Maine ; et est faite ladite vendition pour en payer et bailler par lesdits Salue et Taulpin audit Lamy la somme de 24 livres tz chacune pipe savoir une moitié 4 mois après la livraison dudit vin et l’autre moitié 3 mois après lesdits 4 mois après ladite livraison…

Toiles de Laval voiturées par eau d’Angers à Tours par des voituriers d’Orléans : 1547

J’ai arrêté la télé pendant la canicule. Trop d’infos me traitant toutes les 5 minutes d’idiote qui ne sait pas boire

Revenons à l’article du jour.
C’est bien à Tours qu’ils vont livrer, et ils ont 8 jours pour faire d’angers à Tours.
Donc, si j’ai bien compris, les voituriers d’Orléans prenaient tous les contrats de voiturage qu’ils pouvaient rencontrer lors de leur passage et sans doute étaient-ils parfois sans voiturage.
En outre j’ai compris que les toiles de Laval étaient venues à Angers par eau, mais que les voituriers de la Loire étaient différents, car le fleuve demande à être connu. Donc pour livrer ses toiles à Tours Denouault, le marchand de Laval, devait d’abord les faire transporter par voiturage par eau jusqu’à Angers, puis changer de transporteur car ce ne sont pas les mêmes voituriers qui assurent le transport sur Loire.
En tous cas les voituriers par eau d’Orléans faisaient aussi des transports intermédiaires.
Enfin, l’acte qui suit, très ancien, est un peu abimé, mais en grande partie lisible, mais ne soyez pas étonnés du nom du port, car après avoir déchiffré ce nom je me suis souvenu qu’au 16ème siècle Nantes avait sa rue des Fumiers, et je pense beaucoup de ville aussi.
Et en cherchant l’histoire de Tours, je vous confirme le nom et voici le lien en cliquant sur cette phrase.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er juillet 1547 en la cour du roy notre sire à Angers etc estably Macé Arcau et Martin Deschamps voituriers par eau demeurant à Orléans paroisse de Notre Dame de Recouvrance, soubzmetant eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout confessent que Mathurin Denouault marchand demeurant à Laval leur a baillé et livré le nombre de 8 pacquets de toiles blanches, avecques ung petit pacquet de serviettes, lesquelles toilles et serviettes dessusdites lesdits Arcant et Deschamps et chacun d’eulx seul ont promis rendre bailler et livrer audit Denouault ou qui commission aura de luy bien et deument (f°2) ainsi qu’il appartient et sans les gastées ou endommagées rendues et deschargées au port de Maufumyer de Tours dedans de demain en 8 jours prochainement venant à leurs despens dommages et intérests acquités de tous acquits fors que ledit Denouault acquitera en ceste ville d’Angers ; et est fait ce présent marché pour la somme de 3 escuz sol que ledit Denouault a promis payer auxdits voituriers à la livraison desdites toilles et serviettes, et seront tenus lesdits voituriers aller (effacé) la venue desdites toilles et serviettes ad ce qu’ils les fassent estimer et (effacé) (f°3) a ce tenir etc dont etc obligent lesdits Arcant et Deschamps chacun d’eulx seul etc et leurs corps à tenir prinson renonçant mesmes au bénéfice de division d’ordre etc foy jugement condemnation etc présents ad ce René Ge…marchand apothicaire

Je vous mets la vue qui donne le nom de l’apothicaire car j’ai du mal à déchiffrer son nom, et je voudrais voir s’il est dans mon tableau des apothicaires sur mon site.

René Gannes, veuf de Jenny Delahaye, était limonadier rue Napoléon à Laval en 1842

La famille DELAHAYE dont je descends est une longue suite d’hôteliers à Avrillé, puis Le Lion d’Angers, et ici un gendre est limonadier rue Napoléon à Laval en 1842.
En fait de limonadier, il faut ici comprendre qu’il tenait un débit de boissons au détail, sorte de cabaret ou café. On y servait aussi de la limonade faite sur place.
Je suis née avant l’invasion américaine de la boisson pétillante à base de cola, qui devait supplanter la limonade, mais je m’en souviens fort bien. Bon nombre de mes lecteurs aussi certainement, et n’ont pas oublié ces bouteilles de verre au bouchon maintenu par un clapet de fer. Elles sont désormais des objets de collection sur Internet.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 janvier 1842 est comparu Edouard Belot, surnuméraire de l’enregistrement à Segré, agissant comme fondé de pouvoir de Me Roussier notaire au Lion d’Angers, lequel a déclaré que ce jour ledit Me Roussier procédera à la vente des meubles dépendant de la succession de Marie Fleury veuve Michel Delahaye, décédée au Lion d’Angers à la requête de ses héritiers … et en présence : 1° du sieur Nicolas Druault, aubergiste, et de dame Marie Delahaye son épouse, demeurant au Lion d’Angers rue du cimetière – 2° du sieur François Delahaie, propriétaire demeurant aussi au Lion d’Angers – 3° et de M. Elie Honoré Deslandes, greffier de la justice de paix du canton du Lion d’Angers demeurant en cette ville, ce dernier agissant au nom et comme mandataire de M. René Gannes, limonadier demeurant à Laval rue Napoléon, tuteur naturel de Jenny Gannes sa fille, âgée de 7 ans, issue de son mariage avec feue Jenny Delahaie son épouse,

Accident de chasse au Plessis-Macé : Louis de Kersabiec 1858

Cet acte est aux Archives Départementales de Loire-Atlantique en ligne : L’Union Bretonne, 5 octobre 1858 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Nous empruntons à l’Echo de la Mayenne les détails suivants sur un affreux accident de chasse qui a eu lieu mercredi dernier près du Plessis Macé :

« Un épouvantable malheur vient de plonger dans le deuil une des familles les plus respectables de Laval. M. Louis de Kersabiec était à la chasse mercredi dernier dans une propriété de sa famille en Anjou. Il eut à franchir un fossé et une haie ; son fusil, qu’il avait eu soin de désarmer, s’engageau dans un buisson ; en saisissant le canon pour le retirer, il détermina l’explosion et reçut toute la charge dans la tête. Il tomba mortellement blessé. Tous les secours furent inutiles. Un prêtre, accouru bien vite, a pu lui donner l’absolution. Un moment après, il avait rendu le dernier soupir.
M. de Kersabiec avait de 15 à 16 ans. Il avait vu mourir son père et sa mère presque simultanément et dans un âge peu avancé. Héritier d’un nom honorable, il promettait de le porter dignement »

Jean Davost au service de Lancelot d’Andigné à l’Isle Briand : Le Lion d’Angers 1611

Il lui doit de l’argent et doit céder une rente due sur Laval. Encore une de ces difficiles manières de se faire payer quand le débiteur est loin, car il y a plus d’une journée de cheval entre Le Lion d’Angers et Laval !
Curieusement ce Jean Davost ne sait pas signer, pourtant il sait créer des obligations et les céder, donc bien gérer un portefeuille. Nos ancêtres, comme nos contemporains savaient mieux compter qu’écrire.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 24 octobre 1611 avant midi, par devant nous René Garnier notaire en la cour royale d’Angers furent présents establiz Jean Davost demeurant à présent en la maison seigneuriale de l’Isle Briand paroisse du Lion d’Angers d’une part, et honnorable homme André Lasnier marchand demeurant à Laval d’autre part, soubzmettans respectivement eux leurs hoirs etc confessent avoir fait et accordé entre eux ce qui s’ensuit, scavoir est que ledit Davost a quitté ceddé et transporté et par ces présentes quitte cèdde et transporte audit Lasnier présent stipulant et acceptant la somme de 223 livres 2 sols 6 deniers qu’il a assuré audit Lasnier luy estre justement deue par Loys Duchesne demeurant audit Laval par obligation passée par Achon notaire audit Laval, laquelle il a promis bailler et mettre es mains dudit Lasnier dedans 8 jours prochains venant pour s’en faire payer dudit Duchesne tout ainsy que ledit Davost eust peu et faire pourroit, et à ceste fin a mis et subrogé met et subroge ledit Lasnier esdits droits accordé veult et consent qu’il y soit subrogé par justice ; et est faite la (f°2) présente cession moyennant pareille somme de 223 livres 2 sols 6 deniers, que ledit Lasnier s’est obligé et a promis payer en l’acquit dudit Davost dedans 8 jours à Lancelot d’Andigné escuier seigneur de Maynneuf demeurant en la maison seigneuriale de l’Isle Briand vers lequel a ledit Davost reconneu et confessé estre tenu de pareille somme de prest à luy fait auparavant ce jour à ses nécessités et applications, et de ladite somme en fournir audit Davost acquit et quittance dudit d’Andigné dedans huitaine à la peine de tous despens dommages et intérests ; dont et de ce que dessus lesdites parties sont demeurées d’accord et l’ont stipulé et accordé et à ce tenir etc garantir etc obligent respectivement etc renonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé Angers présents Pol Delhommeau et Jehan Vigrou tesmoings, ledit Davost a dit ne scavoir signer