Faire sa toilette au front au 84° RIT 1914-1918

Photo Leglaive

Avril 1915 – tranchée de Gastineau : le lavabo dans la tranchée. Cliquez sur l’image pour zoomer et vous verrez que le soldat à gauche tient un rasoir dans sa main. Et à droite, c’est Edouard Guillouard, mon grand-père, alors père de 3 enfants, mais avec lui il y en avait qui avaient 4 enfants.
Rappelez-vous qu’à cette époque l’eau courante est rarissime, ce sont les débuts de l’eau courante et uniquement dans les grandes villes. On ne connait que la cuvette sur une table alors appelée « lavabo ». J’ai personnellement vécu l’absence d’eau courante durant mes études et j’avais au 2ème étage mansardé une « table lavabo » en marbre avec une cuvette en faïence, et un broc et un sceau hygiénique, que je descendais chaque matin, puis remontait le soir propres.
Voici la définition exacte du lavabo en 14-18 : Dictionnaire de la langue française (Littré). Tome 3 [ 1873 ] Meuble de toilette pour se laver, garni d’une cuvette et d’un pot à l’eau.

« mars 1915, Bailleulval, coiffeur et barbier »
« Aout 1916, au PC de la 2ème compagnie, la toilette » (2 photos)

« mai 1917, Morville, l’heure du tub »


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)

Les hommes du 84° RI fabriquaient aussi des claies, 1915,1917

Cliquez sur le titre l’article pour accéder aux commentaires, et cliquez sur les photos pour télécharger un agrandissement.

Les claies retenaient la terre pour éviter les éboulements, et elles pouvaient aussi servir de petit abri. Un site va tout vous expliquer techniquement avec beaucoup de dessins.
En voici quelques unes photographiées par Leglaive au 84° RI à Bailleulval en 1915 et Morville en 1917 :

Les claies ci-contre attendent de partir renforcer les tranchées.

On voit sur la photo qu’elles sont nombreuses.

Effectivement, Edouard Guillouard parle de la boue, et je ne m’étais pas imaginée avant de voir toutes ces claies qu’il fallait étayer les tranchées. Pourtant je sais bien qu’il faut étayer puisqu’en 2018 à Clisson lorsqu’ils ont fait un nouveau conduit d’eau de la Sèvre vers la nouvelle usine de lavage de linge, les tranchées profondes de hauteur d’homme étaient étayées.

 

On voit effectivement les claies sur presque toutes les nombreuses photos de tranchées de Gastineau, en voici une pour exemple. Je remarque seulemet que cette tranchée n’est pas à hauteur d’homme car leur tête dépasse et j’en suis surprise.

Photo Leglaive
Photo Leglaive
Photo Leglaive

 

Les hommes du 84° RI avaient une chapelle dans la tranchée de Gastineau, 1915

photo Leglaive

Cliquez pour zoomer, car cet autel comporte tout ce qu’il faut pour dire la messe, et si vous avez lu le carnet de guerre d’Edouard Guillouard, mon grand-père, vous savez qu’il allait à la messe. Et je suppose qu’à cette époque, et par ces temps difficiles, beaucoup de ces militaires y assistaient, même dans les tranchées, bien sûr, quand ils avaient le bonheur d’avoir un prêtre de passage, sinon, ils pouvaient se recueillir devant cet autel pour prier.
Bon dimanche à vous
Odile