Vente de fagots de bois, Saint-Lambert-la-Potherie 1589

Nous poursuivons l’achat de bois, car autrefois c’était le seul moyen de préparer les aliments dans la cheminée, du moins en Anjou. Ici encore, il s’agit d’approvisionner les citadins de la ville d’Angers, et c’est un revendeur en bois qui fait l’intermédiaire avec les bûcheurs.
Donc, ensuite, chaque ménagère allait chercher quelques fagots chez ce revendeur.

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici ma retranscription : Le 13 septembre 1589 avant midy, en la court du roy notre sire à Angers (Jean Poulain notaire) etc estably Estienne Bonsergent et Pierre Gelmain buscheurs de bois demeurant en la paroisse de Saint Lambert de la Potherie d’une part,
et honneste homme sire Jullien Ravard marchand demeurant Angers d’autre part
soubzmettant etc confessent scavoir est lesdits Bonsergent et Gelmain avoir promis et par ces présentes promettent audit Ravard luy faire chacun deux milliers de fagot curé bon loyal et marchand des boys du defais et en l’une des bauchées d’iceluy et pour ce faire y abattre bien et duement nombre de fagot y rendre bien et duement fait dedans la fin du mois d’apvril prochainement vevant
et est ce fait pour en payer et bailler par ledit Ravard auxdits beucheurs par chacun millier d’iceluy fagot la somme de 2 escus et demy payable en besognant payant et à fin de besoigne et livraison fin de paiement,
et a ledit Ravard payé et advance audit Failmain (le patronyme est raturé une fois, puis a une orthographe variable dans l’acte) la somme de ung escu 15 sols pour advance du premier demi millier
à ce tenir etc dommages etc obligent etc à prendre comme pour les propres deniers et affaires du roy etc renonçant etc foy jugement condemnation
fait et passé audit Angers en présence de René Faucheux et Mathurin Bigotière demeurant audit Angers tesmoins

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Ventes de fagots de bois, Saint-Jean-des-Marais 1589

La cuisine est au bois, dans la cheminée. Ceux qui demeurent à la campagne coupe les têtards tous les 6 ans, ramassent le bois mort en forêt. En ville, la majorité des citatins se procure les fagots chez les marchands de bois, intermédiaires, faute de pouvoir traiter eux-mêmes directement avec les bûcheurs de bois.
Je vais vous mettre quelques exemples de ces contrats d’achats par intermédiaire.

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici ma retranscription : Le 14 octobre 1589 avant midy, en la court du roy notre sire à Angers (Jean Poulain notaire) etc estably Pierre Breheret buscheur de bois demeurant au lieu de Mezenet (lieu non identifié) paroisse de Saint Jean des Marais d’une part
et honneste homme sire Jullien Ravard marchand demeurant Angers paroisse de la Trinité d’autre part
soubzmettants etc confessent scavoir est ledit Breheret avoir promis et par ces présentes promet faire pour ledit Ravard le nombre de deux milliers de fagot (sic, il n’y en pas assez pour mettre le pluriel !) curé des bois du defais et en une des bauchées d’iceluy cyé (scié) par les deux bouts

    le terme « curé » est écrit « cure » puisqu’autrefois on ne mettait pas les accents, mais je suppose que c’est le verbe « curer » qui signifie généralement « nettoyer »

bauchée : lot de terre à défricher, coupe de bois à abattre, le tout pris à la tâche. Et. – Ce mot vient de la même racine que « embaucher, débaucher ». – Embaucher, c’est faire entrer dans la bauche, ou bauge, gite fangeux du sanglier : de la les sens dérivés et métaphores – Baucheton, bûcheron, du vieux français Bau, baus, bois, d’où ébaucher, embauchoir (voir Bocheton, bûcheux et boucheron) (A. –J. Verrier et R. Onillon, Glossaire des patois et parlers de l’Anjou, 1898)

bon loyal et marchand et pourra faire abattre le bois bien et duement lequel nombre de fagot promet faire et rendre fait et parfait bien et duement audit Ravard scavoir ung millier dedans caresme prenant prochain venant et l’autre millier dedans la fin du mois d’apvril aussi prochain venant
et est ce fait pour en payer et bailler par ledit Ravard audit Breheret par chacun millier dudit fagot la somme de 2 escuz et demi payable en besoignant payant et à fin de besoigne fin de paiement, sur lequel présent marché ledit Ravard a payé et advancé audit Breheret sur la première faczon et livraison dudit fagot la somme de ung escu sol

    ce n’est pas une grosse somme, car la livraison est incluse, et je me suis posée la question du volume d’un millier de fagots. Pouvait-on les livrer en une seule charetée ? et encore, fallait-il avoir la charette , ou la louer ?

dont etc à ce tenir etc dommages etc obligent etc à prendre etc comme pour les propres deniers et affaires du roy notre sire etc renonçant etc foy jugement condemnaiton etc
fait et passé audit Angers en présence de René Faucheux et Mathurin Bigotière demeurant audit Angers tesmoins

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