entre Christophe Coane et Marguerite Chalumeau
Décidément, les dispenses me surprendront toujours, car loin de se ressembler, elles cachent souvent des trésors fort différents :
ici nous avons une note qui suit le procès verbal, car le curé qui l’a dressé a découvert que la vérité était différente.
l’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G
Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 26 août 1749 en vertu de la commission à nous adressée par monsieur le vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du vingtiesme du présent mois signé J. Haudubois de la Chalinière, et plus bas par monseigneur Gervais, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter Christophle Coanne et Françoise Chalumeau tous deux de la paroisse d’Ampoigné, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties, scavoir ledit Christophe Coane, âgé de 33 ans et ladite Françoise Chalumeau âgée de 22 ans, accompagnez de Renée Coane sœur de l’époux âgée de 26 ans de la paroisse de Laigné, de Marguerite Taunay âgée de 45 ans de la paroisse d’Ampoigné, de Mathieu Chalumeau père de l’épouse âgé d’environ 60 ans, Mathieu Chalumeau frère de l’épouse âgé de 20 ans tous deux de la paroisse d’Ampoigné, qui ont dit bien connoistre lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont faits et les éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit
Christophe Coane fils de Renée Taunay, fille de Jean Taunay qui était fils
Ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du quatre au quatrième degré entre ledit Christophe Coane et ladite Françoise Chalumeau
A l’égard des causes ou raisons qu’ils sont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ledit Coanne trouve son avantage de son côté en ce qu’étant voisin de ladite Chalumeau, il connoist son humeur et son travail, qu’ils se sont pris d’amitié depuis longtemps, que ladite Chalumeau trouve le sien à épouse ledit Coane en ce que son père qui est avancé en âge et hors d’état de faire valoir un lait, se retirera avec son gendre qui sera pour luy un soulagement dans sa vieillesse, et qu’un ban de leur mariage a déjà été publié sans qu’ils seussent qu’il y eut aucun empêchement entre eux, et comme leur bien qui ne consiste qu’en qelques meubles ne se monte qu’à la somme de 3 ou 400 livres tout au plus, ledit Coane n’ayant que pour 200 livres et ladite Chalumeau aux environs de 160, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommez, et qui nous ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis, fait à St Quentin lesdits jour et an que dessus. Signé Dutertre doyen de Craon, curé de St Quentin
Au verso, le prêtre a ajouté 5 jours après : Depuis le procès verbal fait et arrêté des autres parties, j’ai découvert que les raisons alléguées pour demander dispense sont fausses ; ledit Christophe Coanne a fait publier un ban sachant bien être parent de sa prétandue ; d’ailleurs Mathieu Chalumeau ne doit aller demeurer avec son gendre puisqu’il a pris son lieu pour la Toussaint prochaine, ainsi les parties ne peuvent alléguer d’autres raisons, sinon que ledit Christophle Coane fait la fortune de Françoise Chalumeau ayant environ 1 500 livres en meubles et autres effets quoy qu’il ait déclaré dans le procès verbal n’en avoir que pour 200 livres, voylà la raison de la fille ; l’autre raison du garçon est qu’il a fait cy-devant recherche de plusieurs filles qui l’on relaissé, attentu que sa famille est diffamée. Fait le premier septembre 1749. Dutertre doyen de Craon, curé de St Quentin
Donc il a déclaré avoir 200 livres alors qu’il en avait 1 500 ! C’est vraiement une grande différence !
Comme on pouvait donc s’en douter, le serment pris n’empêchait pas de mentir ! Certes, on ne peut pas dire que tout le monde mentait, mais il convient de prendre avec précautions les montants financiers, probablement sous-estimés, et les raisons, qui risquent de masquer une part de vérité.
Je suppose qu’entre temps ils se sont mariés vite fait ? et que cette note est sans effet.
Mariage = le 23.9.1749 , Ampoigné .Dispense obtenue le 3.9.1749 ,mentionnée en fin d’acte , écriture diffèrente.Vue 213/224.Leur fils Nicolas est né le 26.7.1750 , Ampoigné.
25.07.1702 AMPOIGNE x Christophe COUANNE (+ Nicolas + Françoise CHEVROLIER) – Renée TAUNAY (Jean – Jeanne ROYER)
25.11.1723 AMPOIGNE x Matthieu CHALUMEAU (Pierre – Marie LEROY) d’AZE, veuf de Marie PICHON, – Perrine TESSE (+ René + Jeanne DOUAISNEAU)
06.05.1706 AMPOIGNE x Matthieu CHALUMEAU – Marie PICHON
03.09.1673 SAINT QUENTIN : Pierre CHALUMEAU – Marie LEROY