Les enfants d’Ayoul Camuset, vigneron à Rouilly (77) déclarent leur bien, 1598

Introduction

Les ventes à rente annuelle perpétuelle entraînaient des déclarations de possession lors des décès, car les héritiers devaient reconnaître qu’ils avaient à payer et continuer la rente, et ceci se passait devant notaire. Je rencontre beaucoup d’actes de ce type, et bien entendu le notaire donne l’origine du bien, donc les filiations. Je suis très surprise depuis des mois que je travaille sur la Brie de trouver si peu de généalogies remontant au 16ème siècle et je vais publier tous les relevés que je suis en train de faire… En attendant, voici à titre d’exemple les enfants Camuset.

les enfants d’Ayoul Camuset, Rouilly 1598

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.05.28 vue 166 – Jehan Camuset Claude Camuset laisné vignerons demeurant à Flegny Ayoul Camuset vigneron à St Bris et Denis Berthelemy vigneron à Flegny au nom et comme tuteur et curateur des enfants mineurs d’ans de lui et deffunte Noelle Camuset jadis sa femme et Nicolle Camuset veuve de Pierre Meusnier confessent estre héritiers de deffunt Ayoul Camuset dit Desmelins vivant vivant vigneron demeurant à la Brethonnière paroisse de Rouilly leur père détempteurs propriétaires et possesseurs de demy quartier de terre faisant moitié d’un quartier assis au finage de Rouilly …

Foy et hommage au roi devant l’entrée de la Grosse Tour, dite Tour de César, pour une petite prairie, Provins 1560

Introduction

Michel Lavireloys, bourgeois demeurant en la ville de Noyen-sur-Seine, vient d’acquérir 5 arpents de prairie soit environ 1,6 hectare (l’arpent varie beaucoup et je prends le Dictionnaire du Monde Rural, M. Lachiver, 1997). Il avait certainement besoin de cette prairie pour son cheval, autrefois le moyen de locomotion des bourgeois ne fonctionnant pas encore à l’essence encore moins à l’électricité ! Cette prairie est une portion de plus grande prairie relevant du roi à foi et hommage. Elle se situe dans le Provinois, donc il doit aller rendre la foi et hommage devant la Tour Cesar à Provins.
La photo ci-contre ne donne certainement pas l’entrée de 1560 et je l’ai mise uniquement pour que vous puissiez vous remettre en mémoire l’imposant donjon qui dominait toute la région de Provins. J’ignore où était l’entrée.

foi et hommage au seigneur

Mon blog vous donne plusieurs exemples de cette démarche obligatoire autrefois en cas de bien foncier sujet et foi et hommage. Notez cependant que tous les biens fonciers n’y étaient pas soumis, loin de là, mais quand je me souviens qu’il y a 2 ans tous les Français on dû refaire leur déclaration de bien foncier, je mesure la différence entre nos jours et le passé, car je ne me vois pas me mettre à genoux devant la porte du château ! Et le château n’était pas souvent proche autrefois, car les seigneurs qui possédaient souvent beaucoup de terres dispersées à travers la France ! Ainsi, à Provins, le roi ne reside pas !
Foy et hommage de Jeanne de Mathan veuve de Jean Du Plessis à l’abbaye de Saint Aubin d’Angers, 1522
Foy et hommage rendus par Jean d’Acigné, baron de Montjean, au roi, au château d’Angers, 1540
Pierre Boucault, mari de Thibaude de Blavou, tente de rendre foy et hommage au seigneur de Grez, 1552
Françoise Haton soeur et unique héritière de Pierre Haton, envoit son fils Guy d’Aulnières offrir foy et hommage au seigneur de la Bigeotière, Le Bourg d’Iré 1575
Foy et hommage rendu par Jean de Montalais à la seigneurie de la Fessardière en Cherré, 1525
Esther Guérif, veuve de la Vezouzière, donne procuration pour faire la foy et hommage à tous les seigneurs dont Soudon relève, et ils sont nombreux ! Cheffes 1591Pierre de Sapincourt seigneur de la Bertauche en Boidron rend foy et hommage au seigneur de Champcenest (77), 1504

foi et hommage devant la Tour de César, Provins 1560

Cet acte comporte pas moins de 4 pages et  je ne mets que le début, sachant que je n’ai pas identifié le nom de l’entrée de la grosse tour et j’ai souligné sur la vue ci-dessous en rouge le nom de l’entrée, si vous la connaissez, merci de me préciser.

AD77-1056E475 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1560.08.28 vue 29 – L’an 1560 le 28 août cy et en présence de moy notaire soubsigné et des tesmoings cy après nommés, honorable homme Michel Lavireloys bourgeoys demourant en la ville de Noyant sur Seyne s’est transporté devant … par lequel on entre en la grosse tour du chastel de Provins ou iceluy estant il a dit et déclaré qu’à luy compétoient et appartenoyent la quantité de 5 arpents de preye à prendre par indivis en une pièce contenant 14 arpents assise en la preye de la Vouzie ? au lieudict le Grand Pont tenant d’une part à Jehan Truchon et d’un bout la rivière au baillage dudit Provins par acquisition qu’il en avoit faite de Jehan Dubeilliers et Denis Delabrosse et que en ledit lieu il s’estoit transporté pour faire et prester les foye et hommaige service et payer les droits et debvoirs deubz à cause de la vendition et delivrance desdits 5 arpents de preye tenus en plein fief du roy nostre syre à cause de son chastel et grosse tour dudit Provins, demandant par ledit Levireloys par troys foys à haulte voix sy ledit seigneur roy monseigneur le duc de Guyse estoyent (f°2) présents ou aultres pour eulx ayant pouvoir de recepvoyr les foy hommages et serment de fidélité et leur payer et satisffayre de sesdits droits que tenu estoyt luy faire pour raison des venditions à luy faites desdits cinq arpens de preye et pour y satisffaire a offert et exibé mains … et a discourt 30 ecus sol et 20 anges offrant  entre les mains dudit recepveur ordinaire dudit Provins ou d’autre … Auquel lieu ne se sont aparues aulcunes personnes ayant pouvoir de faire telle reception que la susdite, au moyen de quoy ledit Levireloys a genoulx et nue teste a faict les foy hommage et serment de fidélité pour raison desdits cinq arpents de preye en l’abscence dudit seigneur

Pierre de Sapincourt seigneur de la Bertauche en Boidron rend foy et hommage au seigneur de Champcenest (77), 1504

Introduction

Je n’ai pas vu d’aveux dans les nombreux actes notariés de Louis de Choisy en 1503-1504 à Provins, et l’acte qui suit est le seul. Normalement on rendait foy et hommage au domicile du seigneur et en sa présence, pas chez le notaire.
Je ne suis pas parvenue à déchiffrer le nom des droits seigneuriaux autres que la censive… J’ai consulté le site du Cercle Généalogique de la Brie, en vain… Ils donnent beaucoup de noms d’impôts seigneuriaux mais aucun ne ressemble à ce que je lis sur ce document.

Pierre de Sapincourt seigneur de la Bertauche 

La Bertauche est devenue la Bertêche et il n’existe plus de bâtiments, ou trace de ce fief. Victor Carrière 1872-1946 a publié le « Rôle et taxes des fiefs de l’arrière-ban du baillage de Provins en 1587 » Il y donne : Le fief de La Bretauche-du-Boidon, à André de Sapincourt, escuyer, estimé XL livres, taxé VI livres 13 sols un deniers. Et il cite : La Brelèche, chat., com. de Boisdon, cant. de Nangis. — Louis de Sapincourt, seigneur de Boisdon, mourut le dernier jour d’octobre 1574 (Bibl. nat.. Coll. ClairambauU, vol. 275. fol. 4446).
Donc, le document ci-dessous, daté de mars 1504 donne Pierre de Sapincourt, certainement ascendant de Louis et André ci-dessus.

La Berteche, carte de Cassini sur Geoportail

La Breteche de nos jours sur Geoportail

Foy et hommage au seigneur de Champcenest, 1504

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1504.03.08 n.s. (1503) vue 3597 – Fut présent en sa personne noble homme Pierre de Sapincourt escuyer seigneur de la Bertauche en la paroisse de Boisdon lequel de sa bonne voulonté sans force ou contraincte recognut et confessa avoir advoué et advoue à tenir à une seule foy hommage de noble homme Eustache Lulge seigneur de Chamsenais et de Courtacon à cause sadite seigneurie de Courtacon ce qui s’ensuit, c’est à savoir le fief et appartenances de la Bertauche qui consiste en une maison couverte de tuille grange court et pourpris tout enclos de fossés contenant environ 3 arpents tenant d’un costé au grant chemin venant de ladite Bertauche audit Courtacon d’autre costé aux terres cy après déclarées aboutissant sur les prés – Item une pièce de terre contenant 30 arpents ou environ tant en labour que en friche assise attenant desdits fossés et aboutissant sur les prés des hoirs feu Guillaume Thierry dit Chossot et d’autre bout audit Sapincourt – Item une autre pièce de terre contenant environ 20 arpents assise illec .. tenant d’un costé à l’eritage des Célestins de Paris d’autre costé auxdits hoirs Guillaume Thierry aboutissant d’un bout aux prés de la Magdeleyne et d’autre à Colin Belosse – Item environ 6 sols tz de menuz cens sur plusieurs héritages assis au finage de ladite Bertauche que tiennent plusieurs personnes à septiers datages et censives et autres droits y a audit fief de la Bretauche audit fief de la Bertauche y a ung petit fief appelé la Tubaurde qui déppend de la Bertauche contenant en maisons et terres 20 arpents environ plus en advoue à tenir ledit Sapincourt et a protesté de les bailler par déclaration si mestier est en temps et lieu comme etc… promettant etc obligeant etc renonçant etc présents ad ce Symon Verjus escuyer Colin Mailler et autres

Aveu des héritiers de Jean Guerin pour leur métairie à Villiers Saint Georges (77) 1558

Introduction

Dans les actes notariés, que ce soit en Anjou comme ici à Provins en Brie, on trouve quelques aveus et ces actes, qu’on les lise dans les chartriers ou dans les actes des notaires, contiennent l’origine des biens, donc on peut remonter les ascendants. Vous avez bien compris que je dépouille entièrement la cote AD-1056E475 du notaire Ponthus Baisela, au prénom qui vous semble curieux, mais comme je vous l’ai déjà exprimé ici, on trouve beaucoup de prénoms à Provins au 16ème siècle et même après, qui nous semblent curieux, car nous oublions que nous sommes aussi de nos jours devenus très excentriques en matière de prénoms…

aveu des cohéritiers de Jean Guerin

Ils demeurent à Provins, et ne se sont pas rendus à Villiers-Saint-Georges pour rendre aveu comme ils le devaient, et ils ont préféré le chemin le plus court, à savoir le notaire de Provins qui prendra leur déclaration. L’acte comporte 2 pages et demie, car il donne le détail des terres de la métairie et leur provenance. Pour avoir les vues de tout l’acte contactez le CGHSM auquel je donne mes résmés et références des actes.

AD77-1056E475 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par Monsieur Miraucourt du CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation.

1558.11.06 -vue 22 p19-21- devant moi Ponthus Baisela notaire roial es baillage et prévosté de Provins estant en une chambre près et atenant de la porte de hault de mirastais du mont sainte Trelhonnie lez Provins honorable homme Loys Philipon marchand demeurant à Provins au nom et comme tuteur et curateur des enfants mineurs d’ans de luy et de defunte Marie Anne Guerin jadis sa femme, Nicolas Robinot aussi marchant demeurant à Provins à cause de Jehanne Guerin sa femme, et Denise Guerin femme séparée de Valentin Poulet demeurant audit Provins fille de deffunts Jehan Guerin lesné et Anne Dellesy jadis leurs père et mère, lesquels es noms et qualités cy-dessus ont confessé estre détempteurs propriétaires et possesseurs chascun pour une troisième partie les trois faisant le tout d’une quatriesme partie par dindivis dont les quatre font le tout d’une terre ferme et mestairie sise à Brasseaulx paroisse de Villiers Saint Georges que tient à moisson ung nommé Nicolas Petit laboureur à eulx advenue par partaige fait avec leurs cohéritiers héritiers desdits deffunts Jehan Guerin et Anne Dollesy sa femme …

Procuration des héritiers de Nicolas de Choisy pour rendre aveu à Château-Thierry, Provins 1559

Introduction

Les de Choisy, qu’il faudrait sans doute écrire Dechoisy, sont nombreux à Provins, et ici on a leurs noms en 1559 tous héritiers de Nicolas Dechoisy et son père, possédant un fief relevant de Château-Thierry (63 km N. de Provins), et ils nomment donc un procureur pour aller rendre aveu en leur nom. Ce document est une mine d’or pour les recherches d’ascendance, mais malgré le nombre important de porteurs du nom à Provins, aucune filiation ne remonte si haut sur les bases de données… Comme quoi beaucoup de généalogies ne sont pas encore faites donc tout le monde ne s’intéresse pas à la généalogie…

Procuration des héritiers de Nicolas de Choisy, 1559

 

AD77-1056E475 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par Monsieur Miraucourt du CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation.

1559.08.24 -vue 269-270- … nobles personnes Claude Leblanc veuve de feu noble homme Nicolas Dechoisy en son vivant greffier en chef du baillage de Provins tant en son nom que comme ayant la garde noble de François Dechoisy fils dudit deffunt et d’elle et samoiselle Jehanne Legendre veuve de feu noble homme Jehan Basin en son vivant lieutenant général au baillage de Chasteau-Thierry, lesquelles pour elles esdits noms ainsy que comme garde noble de damoiselle Anthoinette Basin fille dudit deffunct et d’elle, et en chascun d’iceulx tant conjointe que séparément ont fait et constitué leurs procureurs généraulx noble homme et saige Me Nicole Basin licencié es loix prévost dudit Chasteau-Thierry … pour faire hommage et serment de fidélité pour elles esdits noms et en chacun d’iceulx et encores ladite veufve Dechoisy en tant qu’elle peult a baillé pouvoir et puissance pour les François Dechoisy Cleophée Dechoisy (f°2) femme de Michel Delaistre, Françoise Choisy femme de noble homme Nicolas Bobe et Jehanne Morgnynal femme de noble homme Claude Franche et pour (blanc) Marguynal et encores pour Marthe Ferron et Simone Basin femme de noble homme Olivier Viellyers tous les susdits enfants et petits enfants de deffunt Nicolas Dechoisy aux seigneurs et dame de Soisy en la paroisse de Monceaulx pour le fief de Luardon et bailler adveu …

Le droit de meltonnage dans la baronnie de Candé (1453), plus connu ailleurs comme droit d’abeillage

Je vous souhaite un bon réveillon dans la douceur des mouches à miel aliàs avettes.

Le sucre est récent dans notre histoire, et en tant que Nantaise, cette histoire est encore visible dans la cheminée de l’ex-sucrerie Beghin-Say, toujours dominant la ville de Nantes.
Le sucre ne devait pas être sur toutes les tables au XVIIème siècle, mais en 2023, notre alimentation française représente près de 2 millions de tonnes/an, soit en moyenne 35 kg de sucre par an et par Français, alors que la moyenne mondiale se situe autour de 20 kg. Donc en France c’est la douceur de vivre qui attire… entre autres.
Avant ce XVIIème siècle, seul le miel était douceur, et probablement pas sur toutes les tables. J’ai beaucoup de mal à imaginer la vie sans cette douceur sucrée, et j’en conclue que la vie de nos ancêtres était bien loin d’être douceur…

Puisque je vais vous parler d’abeilles, laissez-moi aussi vous conter que sans électricité, on s’éclairait à la bougie, sans compter les innombrables cierges de l’église catholique autrefois. Notre esprit moderne, croyant sans doute à la cire d’abeille, aurait sans doute tendance à croire que toutes ces bougies et cierges d’antan en était faits. Il n’en ai rien, et l’immense majorité des bougies et cierges de nos ancêtres étaient de saindoux, c’est dire que nos ancêtres jouissaient de l’odeur du saindoux brulé. Certes, ils avaient bien d’autres odeurs à subir… et nous avons aujourd’hui oublié que notre nez ne sait plus rien de tout cela et ne connaît plus que les bonnes odeurs…

J’ai trouvé la trace d’un droit sur les abeilles dans le chartrier de Candé in « Histoire de la baronnie de Candé » Comte René de l’Esperonnière, Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, p. 342. Curieusement, ce droit sur les abeilles n’existe qu’à Candé, Angrie, Freigné et Challain, et il n’y a rien sur les autres paroisses.
Mais auparavant, je dois vous faire un peu de vocabulaire ancien et disparu de nos jours.
Avette est une forme régionale ou vieillie d’abeille. Ces deux noms sont issus de diminutifs de apis, le nom latin de cet insecte (Dictionnaire de l’Académie française, en ligne). Sur Gallica, en ligne, on constate que le terme Avettes était assez fréquent sur toute la France autrefois. Et vous allez même découvrir qu’on les appelait aussi Mouches à miel
Meltonnage est dérivé de miel et c’est le nom, rare et local, de l’abeillage. Dans l’Europe du Moyen-Âge, l’“abeillage” était un droit féodal autorisant les rois, seigneurs et abbayes de prélever une certaine quantité d’essaims, de ruches, de cire et/ou de miel dans les ruchers de leurs vassaux. Cela montrait bien l’importance accordée à cet aliment à cette époque.

Candé et Angrie

BOIS (le), ferme, — Le domaine et hébergement du Boys fut attribué à Olivier d’Andigné, par acte de partage du 30 juin 1392. – Août 1453. Jehan d’Andigné, sieur du Boys, fils de feu Olivier d’Andigné, était possesseur du droit de meltonnage dans les paroisses de Saint-Denis de Candé et d’Angrie. — 23 août 1498. Denis d’Andigné, écuyer, sieur du Boys, était tenu de fournir, en raison de son droit de meltonnage. trois flambeaux de cire à la table du baron de Candé, pour le souper qui terminait le jour de la réception de ses hommages. N’ayant pas rempli cette obligation, il fut condamné à une amende de sept sols six deniers qu’il paya ce jour , en la Cour de Candé. — L’année suivante. 1499. il rendit hommage de foi lige, pour ce même droit de meltonnage, à Françoise de Dinan. dame de la baronnie de Candé. — En 1519, noble homme Pierre d’Andigné était seigneur du Bois et en même temps de Maubuisson, paroisse de Challain. — Cette ferme fut réunie à la terre d’Angrie en 1656.
Propriétaire : Mme Hersart du Buron.

Challain

« Le 5 septembre 1582, Gabriel de Beauvau, chevalier de l’ordre du Roi, écuyer d’écurie du Roi, maître des Eaux et Forêts du pays et duché de Touraine, seigneur des Aulnais, etc., confesse être « homme de foy par trois fois, deux liges et une simple » de haut et puissant seigneur messire Antoine d’Espinay, au regard de la châtellenie de Challain, à cause et pour raison de son fief, terre et seigneurie des Aulnays[1] et partie du domaine d’iceluy. »

« Lesquels fiefs aux Bureaux et de la Sensie, j’ay et advoue droict de prendre, toute fois quantes que le cas y advient à escheoir, les deulx parts de ventes, yssues et autres esmolumens de fiefs, avesques les deulx parts de la finance et amandes de la quintaine… Et aussy, droict d’espaves mobiliaires et foncières, petites coustumes des denrées vendues, trocquées et eschangées… avec les deux parts du droit de meltonnaige d’avettes.. Aussy les deulx parts des proffictz et esmolumens de la cire provenant desdictes avettes et mousches à miel ; ensemble du miel d’icelles, en quelconques lieux et endroictz de votre dicte terre et seigneurie de Challain qu’elles puissent estre trouvées par espaves. Lequel droict et proffict de meltonnaige se receuille et lève par vos gens et par les miens, et se départ entre vous et moy, c’est assçavoir à vous pour une tierce partye et à moy pour les deulx parts, fors et réservé ès lieux de Gorieux, de la Haye et du Plessis-de Récusson , esquels lieulx je ne prends rien.

« Et pour raison desquels fiefs aux Bureaux et de la Sensye, je vous doibz et suis tenu poier par chascun an, au jour et terme d’Angevyne et my-caresme, par moytier, la somme de treize sols tournoys de taille sommable et païable, en la main de vostre chastelin ou recepveur. Avesque, je vous doibz et suis tenu vous poïer par chascun an, la vigille de Nouel, à cause dudict droit de meltonnaige, touteffois que vous et Madame vostre femme, ou l’un de vous, estes demeurans en vostre chasteau et mannoir dudict Challain, service de deux flambeaux de cire, à heure de disner, pesant chascun flambeau un quarteron de cire. »

Freigné

« De vous, très haut, très puissant, très excellent prince Henry de Bourbon, prince de Condé, premier prince du sang. premier pair de France…, baron de Candé…
« le 25 août 1634, Je, Louis de la Tour–Landry, chevalier des Ordres du Roy, seigneur marquis de Gilbourg et de la terre et chastelenie de Bourmont, connois et confesse estre votre homme de foy lige au regard de votre dite baronnie de Candé, à cause et par raison de madite chastellenie, terres, fiefs et seigneuries de Bourmont,
« Je advoue pareillement avoir tous droits d’espaves, forrestage, de meltonnaige, droit d’aubenaige, désérance[1], de congnoistre de toutes actions civiles et criminelles, et droit de jurisdiction ordinaire pour traiter mes sujets par ma Cour, tout ainsi que mes prédécesseurs et moy avons accoutumé d’en jouir.
[1] Jean de l’Espinière était sénéchal des Aulnais en 1566, 1577. – Pierre de Mariant, 1585, 1599. – Jacques de Mariant, 1601.
[1] DÉSHÉRENCE : Ce droit permettait ait au seigneur d’entrer en possession du fief d’un vassal décédé sans héritier revendiquant la succession.

L’ancienne maison du Breil existait encore à cette époque ; les termes employés pour sa déclaration sont identiques à ceux de l’aveu de 1622.

François de l’Esperonnière énumère les droits féodaux que nous avons précédemment mentionnés, droit de haute. moyenne et basse justice, de gibet à deux piliers, de poteau au pâtis Bousin, de quintaine, etc., etc., mais il déclare, pour la première fois, avoir droit de meltonage[1], et, qu’en vertu de la transaction du 18 avril 1668, ses sujets et vassaux, pour les actions qu’ils peuvent avoir entre eux, sont et demeurent justiciables de Bourmont »[2].
[1] Droit sur les abeilles.
[2] Archives de la Saulaye. »

Le meltonnage aliàs abeillage ne figurent pas dans le traité des fiefs

Il existe plusieurs ouvrages donnant les droits autrefois, et le meilleur en Anjou est le Traité des fiefs , par M. Claude Pocquet de Livonière,… Seconde édition
Je l’ai donc consulté longuement en ligne sur Gallica sans trouver autre mention que le droit d’épave, mais rien sur le meltonnage aliàs abeillage. Le voici , p. 595

« Pour ce qui est des Espaves mobiliaires, nos Coutumes les donne au moïen- justicier par l’art. 40. & quoique régulierement l’universalité des meubles soit mise au nombre des choses immeubles, le bas-Justicier ne peut pas revendiquer les meubles universels délaissés par Bâtardise ou Desherence, comme une espece d’Es pave fonciere ou immobiliaire mais lesdits meubles appartiennent au moïen-Justicier par les art. 41. & 2<58.
De ces Espaves mobiliaires qui appartiennent au moïen-Justicier dans notre Coutume, comme nous venons de le dire, il en faut excepter l’Espave du Faucon & du Destrier qui appartient au Baron, à l’exclusion de tous autres Seigneurs inferieurs par l’art. 47. de la même Coutume d’Anjou, qui explique ce que c’est que destrier.
Il en faut encore excepter les Espaves des Mouches à miel, que notre Coutume appelle Avettes, & qu’elle donne au Seigneur bas-Justicier, à la charge de les partager avec le proprietaire du fond, suivant les art. 12. & 13. »

Droit d’espave. « Droit seigneurial par lequel une chose égarée et non réclamée appartient à un seigneur haut justicier«