Jacques Mechineau avait frappé Pierre Simoneau, et paye pour arrêter les poursuites, Saint Sébastien sur Loire 1717

en fait Pirmil, qui était alors en la paroisse de Saint Sébastien sur Loire avant d’être annexé par Nantes lors de la Révolution.
A Pirmil, faubourg sud de Nantes, on trouvait alors beaucoup d’artisans, et certains avaient des ateliers ici de tissage et les 2 garçons Méchineau et Simoneau sont employés dans ces ateliers.

collection particulière, reproduction interdite
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L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E2/263 – Voici la retranscription de l’acte (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 21 décembre 1717 après midy, devant nous (Bertrand notaire) notaires royaux à Nantes, avec soumission et prorogation de juridiction au siège présidial dudit lieu, a comparu Pierre Simoneau tissier en qualité de garçon chez le nommé Pageaud demeurant à Pirmil paroisse de Saint Sébastien, lequel a reconnu et confessé avoir ce jour receu en argent monnoye ayant cours, de Jacques Mechineau aussy tissier en qualité de garçon chez François Bonnet demeurant audit Pirmil sur ce présent et acceptant, la somme de 5 livres à laquelle ils ont dit avoir amiablement traité composé et accordé pour ledit Mechineau demeurer personnellement quitte et déchargé vers ledit Simoneau comme de fait il déclare positivement le quitter et décharger pour et à plein tant de la tierce partie des réparations, retardements, dommages intérests et frais sans exception à quelque somme que puisse monter le tout, que ledit Simoneau prétendoit pour cause des coups excès maltraitances et violences commises à son égard pour raison desquels il mit plainte en la juridiction du chapitre dudit Nantes il y a 3 ans environ suivie de charges informations et decret d’ajournement personnel contre ledit Mechineau et contre François Sause et Urbain Gaborit qui ont souffert interrogatoires sur le tout et en auroient déclaré appel qui a demeuré sans suite de part et d’autre, que de l’action et voye de sollidité qu’il auroit pu exercer contre le même Méchineau par rapport aux parts et portions desdits Sausse et Gabory, contre lesquels ledit Simoneau réserve expressement ses droits actions prétentions et suites en principal intérests et frais, ne se désistant qu’au respect seulement de ce qu’il auroit pu prétendre contre ledit Mechineau personnellement vers lequel lesdites plaintes charges informations decrets interrogatoires demeurent éteints et sans aucun effet déclarant ledit Mechineau de sa part se désister purement et simplement de sadite appellation sans aucun retour contre ledit Simoneau, consenty fait et passé jugé et condemné audit Pirmil au tabler de Bertrand et pour ce qu’ils ont dit ne savoir signer ont fait signer à leur requeste scavoir ledit Simoneau au sieur Nicolas Payen et ledit Mechineau à Martin Brossaud sur ce présents

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Le destin des enfants illégitimes à Merdrignac au 17ème siècle, et leur assassinat.

Cliquez sur le titre de l’article pour le lire pleine page, et dessous accès à tous mes outils de recherches et commentaires.

Le registre ancien de Merdrignac comporte chaque année plusieurs naissances illégitimes, mais aussi de décès de ces petits, sans que je puisse dire si ces petits mouraient plus que les autres enfants, cependant, je relève des assassinats clairement annoncés comme tel. En voici 2 à titre d’exemple :« Estienne Hingant fils illégitime defunt Antoine Hingant fut frappé de divers coups d’espée ou autre glaive en la teste au pied et autres parties de son coprs le soir du 24 février 1646 sont il mourut le mesme soir au village de la Rallais et a esté inhumé au cimetière de Merdrignac le 27 dudit mois »

A Merdrignac, tout le monde est inhumé dans l’église, même lors des nombreuses épidémies d’automne comptant chaque fois des centaines de victimes. Les très rares inhumations au cimetière reflètent ici un refut d’inhumer près de Dieu, dans l’église, et peuvent être perçues comme un rejet terrible.

‘Un petit mendiant dit est bastard de Guillaume Ruello enterré au cimetière le 11 mars 1648″

Lui aussi n’a pas eu droit à l’inhumation comme tout le monde à Merdrignac, c’est à dire dans l’église.

 

Un inconnu assassiné trouvé dans les fossés du château : Clisson 1735

« Le 7 juillet 1735 injmé dans le cimetière de la paroisse Saint Jacques de Clisson un inconnu assassiné homme trouvé dans les fossés du chateau vis à vis la seconde tour à venir de la ville dans un grand profond d’eau qui y est après le procès verbal de levée fait par messieurs les juges de Clisson »


carte postale des années 1910


V.A. Malte-Brun, la Loire Inférieure, 1882

Assassinat de Pierre Joubert à Toulouse : sa famille tente des poursuites depuis Angers, 1625

L’acte que je vous mets ce jour est d’une banalité incroyable, tellement incroyable que la plupart des chercheurs les laissent tomber.
Il s’agit d’une banale obligation, et il est plus que rare qu’on ait dans un acte les raisons de cette forme de prêt.
Or, ici, les raisons sont données et ce, très explicitement, dans un second acte au pied du premier.
Comme quoi, même les actes les plus bénins peuvent en apprendre beaucoup.

C’est incroyable, j’ai encore rencontré Toulouse dans un acte notarié à Angers, et c’est donc le 4ème acte. Vous avez les autres en cliquant sous ce billet sur TOULOUSE qui est en mot-clef.
Qu’est-ce qui menait les Angevins à Toulouse, je l’ignore.
Pierre Joubert, la victime, est né en 1589 à Angers, dont il a 35 ans, ce qui ne fait pas de lui un étudiant. Il est d’une famille d’avocats et même de docteurs en droit. Certes, il y a également des prêtres. J’ignore pour le moment tout de ce collatéral, car il est frère d’une de mes ascendantes;

Voir mes JOUBERT
Voir mes MAUGARS

Maintenant, en ce qui concerne la violence, j’ai déjà plusieurs homicides trouvés uniquement dans les actes notariés, et j’ai parfois le sentiment que toutes les familles ne parvenaient pas, ou ne souhaitaient pas, en venir devant la justice, mais prenaient des voies de transaction ou même abandonnaient les poursuites. En effet, autrefois, un homicide ne donnait pas lieu à des dommages et intérêts dignes de ce nom. Si on a tant de poursuites de nos jours, ne serait-ce pas parce que ces dommages et intétêts sont désormais élevés.

Et puis, au temps ou même le duel était toléré dans certains milieux aisés, l’homicide était parfois relatif.

Ici, un frère, docteur en droit à Angers, et un beau-frère (mon ascendant Maugars) vont tenter les poursuites, mais vous allez découvrir que cela coût beaucoup d’argent, et si vous rapportez ceci au faible montant d’éentuels dommages et intérêts, vous en concluez que peu de familles pouvaient poursuivre. C’et ma constatation à la lecture de tous ces actes que j’ai dépouillés.
Songez que le montant engagé avant les frais des poursuites est de 1 200 euros, soit la valeur d’une closerie !!!

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 11 mars 1625 avant midi par devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers fut présent en personne soubmis et obligé Me René Joubert docteur en droits, demeurant en cette ville paroisse st Michel du Tertre lequel a recogneu et confessé avoir ce jourd’hui créé et constitué et promis servir payer fournir faire valoir par hypothèque général et universel sur tous et chacuns ses biens rentes et revenus présents et futurs de proche en proche à Me René Maugars sieur de la Grandinière son beau frère, demeurant en la paroisse de Cuillé pays de Craonnoys, à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs la somme de 75 livres tz de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle paiable et rendable franchement et quittement par ledit vendeur audit acquéreur ses hoirs en sa maison chacun an à pareil jour et date que ces présentes, premier payement d’huy en ung an, et à continuer, à laquelle rente hypothécaire a assise et assigné assiet et assigne sur les biens de la succession de deffunt Me René Joubert vivant sieur de la Vacherie son père en ce qui luy en appartient qu’il a assuré et promis faire valoir toutes charges desduites sinon que les droits successifs paternels suffisants et solvables … ; et est faite la présente vendition pour le prix et somme de 1 200 livres tz … » – P.J. « Le 23 mars 1625 Le René Joubert sieur de la Vacherie vendeur nommé dans l’acte de l’autre côté a déclaré que les deniers par luy receuz du prix dudit contrat sont pour employer aux frais des procès et affaires qu’il a tant en cours que ce dont il est menacé à raison de l’accusation par luy intentée pour l’homicide commis en la personne de defunt Me Pierre Joubert son frère en la ville de Tholoze, mesmes au voyage qu’il est en volonté de faire ou faire faire exprès audit Tholoze pour cet effet, et avoir obtenu de ses cohéritiers leur consentement en ce qu’ils sont fondés aux esmoluements de ladite accusation sans approuver par ledit Me René Joubert sesdits cohéritiers dudit homicide… »

Un cadavre dans le four de la Grande Tranchais : Vallet 1735

Autrefois, comme de nos jours, les SDF inconnus, c’est à dire sans identité connue, mouraient parfois anonymement, mais celui-ci a trouvé une mort curieuse.


Le 1er mars 1735 a été inhumé dans le grand cimetière un homme dont le nom nous est inconnu trouvé mort dans un four au village de la Grande Tranchais et levé par les juges de la juridiction de Fromenteau

Au son des fifres et tambours, une armée quitte Angers avec boeufs et canon, en septembre 1609 pour le Bois Bernier (Noëllet, 49)

 

Le Bois Bernier est un petit château entouré de douves, situé à Noëllet, soit à 55 km d’Angers, où Claude Simon, brigand « méchand » s’est installé avec sa petite troupe (sans doute une douzaine d’individus), non sans en avoir chassé ses beaux parents, repliés à Angers.
Vous avez son exécution sur ma page du 19 septembre, et il est mon ancêtre

Mais avant de le rompre vif et le mettre sur la roue, il a fallu l’arrêter.
Et à cette époque, chose que j’avais personnellement totalement oublié, c’est le corps de ville qui a canon, capitaines de la ville armés et soldats, et poudre, et vous allez même voir fifres et tambours. Pour les boeufs, pour tirer le canon, et sans doute sa poudre, il faut les réquisitionner (ou louer à des habitans).

Je vous livre ce jour la délibération du corps de ville d’Angers qui donne même la rénumération de chacun ainsi que la quantité de munitions octroyée à chacun.

Depuis 30 ans que « j’habille » (façon de parler) grâce à mes recherches tous nos ancêtres et leurs modes de vie, j’avoue avoir eu de multiples joies lors de spendides découvertes de textes qui illustraient tellement leur vie, et comme je le dis vulgairement depuis 30 ans « je les habille », afin que nul ne soit une date froide, mais un individu pleinement restitué à nous et presque vivant.

Mais la joie de la lecture du texte qui suit dépasse, et de loin, toutes les immenses joies que j’ai eu, de découvrir tous les détails de ce qui s’est passé.

Car là, avouez que tout y est :

le canon
la poudre
les capitaines de la ville
et leurs soldats
les fifres et tambours
et même les boeufs !!!

Et tout cela pour arrêter mon ancêtre. Désormais lorsque je verrai à la télé l’IGN, en nombre, procéder à des arrestations à grand renfort de gilets pare balle, armes à feu, casques etc… je me redirai en mémoire les lignes qui suivent que je ne suis pas prêtre d’oublier.

Enfin, rassurez vous : le canon n’a pas démoli le petit château, car un des brigands retranchés avec leur chef Claude Simon a, sans doute pour marchander sa peau, ouvert la voix à l’arrestation.

Cet acte est aux Archives Municipales d’Angers – Délibérations du corps de ville BB56 – f°37 – vue 48) – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

téléchargement de la vue en fichier.PDF

  • Du mardy 4 août 1609

En l’hostel de ville où estoient messieurs Dumesnil maire, le lieutenant général Foussier grand doian de l’église d’Angers, Ayrault lieutenant criminel, Louet particulier, Bautru assesseur, Monceau, Ernault, Gohin, De Crespy eschevins, Bellenger, de Chevrue, de Beaurepère conseillers de ville, Froger procureur
Mondières, Alain capitaines de ville

  • La maison du Boys Bernier investie

Lecture faite des lettres escriptes par monsieur de la Varenne gouverneur à monsieur le lieutenant général et à monsieur le maire par lesquelles il donne advis d’avoir investy la maison du Boys Bernier par le commandement du Roy et en vertu de commission à luy expédiée pour cest effect, et qu’il est nécessaire de l’assister d’hommes et de commodités pour mener le canon au désir du mémoire envoyé par monsieur de la Valllée lieutenant de monsieur le grand maistre et chargé de l’artillerie et voirie en Bretaigne et adjoinct en la commission de mondit sieur de la Varenne duquel mémoire a esté pareillement fait lecture.

  • Pour secourir d’hommes et commodités monsieur le gouverneur

Sur quoy les opinions prinses, a esté conclud qu’il sera obey au commandement de mondict sieur le gouverneur et que pour l’effect d’iceluy sera mandé aux capitaines de ceste ville de faire armer chacun 10 soldats en leur compagnie à peine d’amande (sic) et de prinson, que monsieur Mondières sera prié de conduire lesdits soldats et pour faire leur despence luy sera délivré par le recepveur de céans ou Me Josef Jolly son commis la somme de 400 livres, sur laquelle il sera délivré à chacun desdits soldats estant à chemin hors ville un escu pour leur despence et à chacun sergent et bande un escu et demy, et à chacun des fiffres et tambours un escu ; oultre lesquelles sommes sera aussy délivré à chacun desdits soldats 6 brasses de corde, une livre de pouldre et une livre de plomb, et audict sieur Mondières 100 livres de pouldre et 100 livres de plomb, et pour arrester ce qui se trouvera de beufs en ceste ville a esté commis le sieur de Crespy, lequel pour cest effect prendra donc des huissiers de céans.