Paléographie : Provins est souvent relevé Paris par erreur dans certains relevés

Introduction

En paléographie il existe des abréviations, dont celle pour PRO. Par ailleurs, au 16ème siècle la lettre P était encore souvent écrite presque comme un X. Et pire, à Provins, il y avait beaucoup de prêtres, et ils se succédaient sur une même page de baptêmes, et chacun avait sa méthode d’écriture, donc impossible comme en Anjou, de lire toute la page pour identifier une écriture. C’est dire que PROVINS était écrit au 16ème siècle de toutes les façons imaginables.

exemple d’écritures de Provins en 1584

Voici un acte du notaire à Provins Jacques Delanoe en 1584. Il a des clercs et ses actes sont donc écrits par l’un ou l’autre mais c’est lui qui signe. L’extrait qui suit concerne des Guérins de Provins, et Provins y est déjà cité donc lorsqu’il réécrit Provins il précise « audit Provins ». Et vous constatez qu’il écrit « audit Provins » de 2 façons différentes, mais chaque fois on lit bien Provins.

Guerins frères demeurant audit Provins et Anthoine Gaulthier marchand demeurant audit Provins pour son droit d’usuffruit

Les relevés donnent souvent Paris au lieu de Provins

Et même trop souvent, car sans doute emportés par l’élan d’un IA dégénérée ils donnent très souvent Paris même quand Provins est lisiblement écrit. J’ai un nombre élevé de baptêmes comportant cette erreur alors que Provins est bien lisible. Je crois qu’il faut conclure qu’une IA dégénérée sévit sur Provins.

Voici un exemple de relevé incompréhensible car il donne 2 fois Paris alors que Provins est bien lisible comme le montre l’acte original en ligne sur le site des Archives Départementales de Seine et Marne. J’ai vu de très nombreux actes ainsi relevés.

Le mardy 29 may 1590 a esté baptisé Estienne fils d’Ayoul Ythier et de Marie Guion sa femme les parrains honnorables personnes Estienne Barrier lieutenant criminel de robe courte à Provins lequel a donné le nom et Me Mathurin Pichard advocat du roy en l’eslection dudit Provins, la marraine dame Marie Ythier veufve de Me Colas Domenchin en son vivant eslu audit Provins

 

 

 

à Provins il y avait des FAUCHON, CAUCHON et TRUCHON à ne pas confondre

Introduction

Les patronymes FAUCHON, CAUCHON et TRUCHON existent dans une même période à Provins. J’étudie toujours mes FAUCHON et depuis 3 semaines, j’ai encore entrepris de relever tous les actes où ils/elles parrainnent car le Cercle Genéalogique de la Brie a en ligne 2 des 4 paroisses. Je veux ainsi avoir tout tenté.

Ayoul Truchon parrain

J’affirme que l’acte ci-dessous concerne Ayoul Truchon et non Fauchon, d’ailleurs quand on prend son temps, on observe bien le T du prénom Thibault qui suit et qui est fait exactement comme le T de Truchon.

« Provins Ste Croix samedi 20 novembre 1546 Ayoul filz de Guillaume  Benard et de Clere Dupont levé par Ayoul Truchon et Loys Benard et Regnaulde Benard veufve de feu Thibault Crespin »

Autrefois la lettre V se confondait avec la lettre B : tutelle de Jean Vatin, Sourdun (77) 1560

Introduction

J’indexe le fonds notarial de Ponthus Baisela notaire à Provins en 1560. La lettre V y est souvent écrite B et j’ai donc beaucoup de mal à retranscrire au mieux les patronymes et autres noms propres… Je vous en donne encore un exemple.

la tutelle de Jean Vatin, Sourdun 1560

Je reste persuadée que le patronyme est Vatin, enfin du moins de nos jours, et je vous ai souligné en rouge sur l’image la lettre V pour que vous puissiez vous rendre compte de mon petit travail… Ceci dit, on voit ici qu’un laboureur était un bon tuteur et savait réclamer les droits de son protégé… et même quand il y avait des difficultés comme les meubles manifestement pris par le second mari de sa mère. Et au passage, on peut voir la nécessité de nommer d’autres tuteurs que la mère…

AD77-1056E475 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1560.07.21 -213 vue 232- Furent présents en leurs personnes Jehan Rousselot laboureur demeurant à Villexandre paroisse de Sordun et Charles Valtin vigneron demeurant à Charlmaison la Petite es noms et comme tuteurs et curateurs de Jehan Valtin fils mineur de deffunt Regné Valtin et Jehanne Champdavoyne sa femme d’une part, et Herbert Ligeau laboureur demeurant au Paraclet paroisse dudit Sordun et ladite Jehanne Champdavoyne à présent sa femme de luy auctorisée quand ad ce d’aultre part, lesquelles partyes pour terminer et mettre fin au différend et procès naguères meu entre elles par devant monsieur le prévost de Provins auquel lesdits tuteurs estoient demandeurs et lesdits Lignau et sa femme deffenders en icelluy, lesdits demandeurs auroient requis contre lesdits deffendeurs qu’il feust dit que partage et division seroient faits des biens meubles demeurés de la succession dudit deffunt et en ce faisant que moitié d’iceulx appartenant audit Jehan Valetin mineur seront baillés et délaissés auxdits tuteurs esdits noms pour en rendre compte à l’advenir audit mineur si mieulx ne voulloient iceulx deffendeurs eulx chargés desdits biens et eulx obligés de les rendre et les en acquiter cy après ledit mineur sur ce recognurent (f°2) …

Les prénoms non genrés à Provins en 1558 : beaucoup de Claude, Dominique, et même Anne, Philippe, et voici Christophe

Mon cerveau vieillissant a du mal à admettre les prénoms masculins (du moins pour ce qui est ma culture) donnés aux femmes et vice-versa. A Provins, depuis quelques mois j’ai relevé beaucoup d’Anne chez les hommes, et de Claude, Dominique chez les hommes comme chez les femmes, et même des Philippe aussi chez les femmes, ce qui était pour moi une nouveauté dans le cas de Philippe.

Comme vous l’avez vu hier sur mon blog, mon cerveau a totalement bloqué devant Christophe chez une femme. J’avais écrit « Christophe » lors de ma première frappe, et au moment de mettre en ligne j’ai eu honte d’écrire Christophe pour une femme, cela me semblait totalement impossible. Car dans mes innombrables relevés et retranscriptions anciennes j’ai trouvé certes Christophlette aliàs Christoflete mais je n’avais jamais rencontré le prénom masculin donné à une femme…

Suite au commentaire reçu sur ce sujet, j’admets que mon cerveau était bloqué, et que je dois revenir à ma retranscription de Christophe pour une femme. Je remercie la personne qui a débloqué mon cerveau en matière de prénom non genré.  Donc, quand je retranscris il faut que je ne pense surtout pas au genre… et que je me contente de taper ce qui est écrit sans y penser… J’ai tapé des miliers de Christophe abrégés avec le tilt sur le X depuis 30 ans que je retranscris mais je n’étais pas capable hier de l’écrire pour une femme…

Et voici à Provins à la même époque les Christophe hommes que j’ai déjà relevés, et tous avec la même écriture. Voyez pour cela mon relevé en ligne il y a quelques semaines. 

Le 3 décembre 1557 Missire Christofle Bondis prêtre Mathurin Bondis cordonnier, Marin Sachot à cause de Nicole sa femme soy faisant fort d’elle prometant faire ratiffier ces présentes et Jacques Gaultier et Jehan Jaumereau esdits noms et comme tuteurs d’Antoine et Louet Bondis enfants mineurs de feu Ayoul Bondis reconnaissent avoir baillé cédé et promis garantir … à Nicolas Otimot manouvrier à vignes demeurant à Provins ad ce présent preneur une maison et jardin en ceste ville rue de Chasteauffort tenant d’une part à une ruelle par laquelle on va à la rue de Voulsier d’autre à Pierre Corbeil … par devant à ladite rue de Chasteaufort .. pour 16 sols 8 deniers tournois de rente annuelle et perpétuelle paiable chacun an au jour et feste de St Jehan

Le 27 juin 1558 furent présents en leurs personnes Jehanne veufve de feu Guillaume Camuset en son nom pour la moictié et soy faisant fort de Jehan et Pierre Camusets ses enfants et de Guillaume Charron dit Deberges à cause de Suzanne sa femme fille de ladite Jehanne, Anthoine Hure la-boureur demeurant à St Ylier au nom et comme tuteur et curateur de Jacques et Jehanne et Christophe enfants mineurs dudit deffunt et de ladite Jehanne, recognaissent avoir baillé dé-laissé par manière de partaige à Guillaume Camuset laboureur demeurant à Rouilly ad ce présent et acceptant pour sa part et portion des biens immeubles à luy advenus et escheuz par le décès et trespas de Guillaume Camuset …

Le 27 octobre 1558 Galet Demonteurain sieur (> scieur avec un scie dans les mains et pas une terre) de long et Jehanne sa femme demeurant à Chenoise recognaissent avoir prins et retenu à tiltre de rente annuelle et perpétuelle de Chris-tophle ? Guillerte Colin Bouyn à cause de sa femme Denis Boucher aussi à cause de sa femme Gilles Lesve soy faisant et portant fort en cette parie de Jehan Pierre et Colas Guillaumes ses enfants auxquels il promet faire ratiffier … c’est à savoir une maison et jardin comme il se com-porte à Chenoise …

1582.03.03 BLANOT Pierre « fils de Laurens Blanot et Georgette Millert parrain Pierre Lafosse et Christophle Cousin -p361 »

1581.06.01 CHAMPYON Christophle « fils de Loys Champyon et Claude Chapetet parrain Christophle Laure (s) et Philippe Herault (s) marraine Genevieve femme de Constantin Farouel -p341 »

L’accent à Provins au 16ème siècle : le B et le V se confondaient

Notre IA actuelle, celle de Google, ne connaît que l’accent espagnol, rien sur le vieux français. Mais nous avons eu autrefois, sans doute plus ou moins selon les régions de France, une tendance à confondre le B et le V dans la prononciation et l’écriture qui s’ensuivait. Ainsi je vous livre Provins (77) province de la Brie en 1558 selon un acte notarié, donc c’est écrit par un notaire, sachant cependant qu’il écrivait ce qu’il entendait. Ainsi la paléographie devient assez troublée par l’écriture fréquente du V en B. Pour les noms propres qu’ils soient patronymes ou lieux, cela est parfois très délicat…

Le 2 décembre 1558 Thomas Briget vigneron demeurant à Bouy paroisse de Chalaup la Petite recognait avoir vendu et promis garantir à Pierre Ganguart vigneron demeurant audit lieu, ad ce présent acheteur, demy quartier de vigne prins en une pièce de trois quartiers ou finage dudit Bouy au lieu dit la Brosse (AD77-216E1258)

 

Provins s’écrivait autrefois avec l’abréviation de PRO en paléographie et beaucoup ont lu à tort Paris

A Provins, les prêtres, très nombreux à écrire sur les registres avaient une tendance très prononcée à oublier de former les lettres en particulier IN devenait le plus souvent un trait horizontal tant ces lettres étaient aplaties. Quand on sait qu’autrefois PRO était une abréviation, je vous mets ci-dessous un exemple car j’ai constaté, hélas, que beaucoup de généalogistes avaient souvent écrit PARIS au lieu de PROVINS

En rouge PROCUREUR …. PROVINS … PROCUREUR …. PROVINS