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Vous avez bien lu mon titre, il s’agit bien de sable, et non de poisson. Ce métier existe toujours manuellement dans beaucoup de pays, et le moteur de recherche vous le prouvera. En France, comme ailleurs cependant, fin du 19ème siècle on a remplacé ces travailleurs manuels par des dragueuses puissantes.
Cette semaine sur Arte j’ai vu un documentaire sur Florence la ville italienne, et on y parlait de la fin des pêcheurs de sable à Florence en 1965, aussi remplacés par la dragueuse. Un vieil homme, qui avait connu cette époque, racontait que la dragueuse ramassait en un jour ce qu’un pêcheur de sable, travaillant durement 12 h par jour, 6 jours sur 7, ramassait en un an.
Et allez voir un site merveilleux sur ce métier disparu, avec des tableaux remarquables, qui vont vous faire découvrir ce ramassage du sable.
Hélas, je dois ajouter qu’en 2021, on sait que la planète va bientôt manquer de sable car nous en utilisons beaucoup trop pour construire toutes ces tours en béton partout. le sable est devenu une ressource en voie de disparition. L’impact environnemental et social de l’exploitation du sable inquiète l’ONU. La consommation de sable, deuxième ressource la plus exploitée au monde après l’eau, a triplé en 20 ans. … Cette consommation a contribué à la diminution de plages et d’aquifères, à la pollution, et à des inondations ou sécheresses.
Voici comment j’ai trouvé ces 2 pêcheurs de sable :
J’ai dépouillé les rôles de capitation du canton de Pirmil, paroisse de Saint Sébastien d’Aigne, pour les métiers au 18ème siècle, puis les recensements du 4ème canton de Nantes, partie Sud du Pont de Pirmil, pour le 19ème siècle. Je pensais suivre les métiers, mais j’observe des curiosités. Ainsi, il n’y a aucun pêcheur dans les rôles de capitation, ce qui semble bien extraordinaire tant les rives de la Sèvre et celles de la Loire étaient poissonneuses.
Puis, les pêcheurs apparaissent à Nantes Sud Loire dans les recensements. Je vous avais déjà mis ceux de 1901, et je voulais voir s’ils étaient plus nombreux en 1846, car je supposais que ce métier était en voie de disparition progressive à cette époque. Il n’en est rien, c’est le contraire, il y a moins de pêcheurs en 1846. Mais, à Nantes, on a la chance de posséder 2 séries du recensement, l’une aux Archives Municipales et l’autre aux Archives Départementales, et il se trouve qu’elles ne sont pas identiques n’ayant pas été faites dans le même but, sans doute l’une pour les impôts. Et surtout elles n’ont pas été faites par le même recenseur ou percepteur. Il y a quelques mois de différence entre ces 2 relevés, et le recenseur ou percepteur n’était pas le même (pas la même écriture) se contentait de noter ce que la population lui annonçait comme métier, âge etc… Bref, j’ai eu le courage de relever les 2 séries parallèlement sur Excel et de les comparer. L’une donne le nom du propriétaire l’autre pas etc… L’une donne tous les membres du foyer l’autre pas etc… et le métier y est dans les 2 séries, le plus souvent le même, mais soudain alors que je relevais et tappais conscieusement, je lis « pêcheur de sable », et non « pêcheur » comme j’avais dans la série départemetale.
Sur le coup, ne connaissant pas ce métier, j’ai cru que je vieillissais dur au point de divaguer… si vous voyez ce que je veux dire. Bref, je n’en croyais pas mes yeux. J’avais toujours pensé qu’on en pouvait pêcher que des poissons, crustacés etc… mais pas du sable.
C’est alors que j’ai tapper sur le moteur de recherche qui m’a aussitôt donné tout plein de renseigments car le métier existe bel et bien encore.
Mais je reviens à mes sources documentaires, à savoir les 2 séries de recensement, car l’une, la série Départementale, donnait « pêcheur » et l’autre, la série Municipale donnait « pêcheur de sable », et ce dans 2 cas.
On peut donc en conclure hélas que les pêcheurs de sable étaient souvent connus et comptabilisés comme « pêcheurs » et donc on peut à ce métier de pêcheur oublier l’existence des pêcheurs de sable puisqu’on oubliait de préciser ce qu’ils ramassaient réellement sur leur barques, qui n’était pas du poisson et bien du sable.
Voici les 2 pêcheurs de sable de Nantes Saint-Jacques en 1846 :
Pierre Gourdon, 46 ans, époux de Rose Thibeau, et père de Pierre, Jeanne et Auguste, et Joseph Hubert, 50 ans, époux de Marie Marzin, père de Virginie et Antoine, sont voisins de palier au 1er étage du 16 rue St Jacques. Ils ont une pièce chacun pour leur famille entière, et le 16 est le bas de la rue avant la destruction de l’ancienne place Pirmil, donc leur maison n’existe plus.